Les vitesses d'horloge CPU et GPU de la Nintendo Switch révélées

La Nintendo Switch arrive en mars de l'année prochaine, et si pour le moment de nombreuses rumeurs courent sur cette console, nous en savons encore peu de manière officielle, il faut pour cela patienter jusqu'au 13 janvier 2017.

Cependant, Eurogamer a rassemblé dans un unique document de nombreuses sources de développement permettant d'avoir désormais une image relativement précise de la puissance supposée de ladite console selon qu'elle est utilisée en mode nomade ou sur son dock. Et les conclusions sont assez surprenantes : la Switch perdrait 60 % de ses performances en mode nomade.

Toujours selon Eurogamer, en concordance avec une actualité que nous avons eu l'occasion d'évoquer ces derniers jours, Nintendo n'utilise pas la technologie Pascal de Nvidia mais un Tegra X1 et un GPU de seconde génération de technologie Maxwell.

Plutôt que paraphraser Eurogamer, nous allons citer le morceau vraiment intéressant :

Les vitesses d'horloge sont une information cruciale nécessaire pour avoir une idée des capacités de la Switch au-delà de la composition physique du processeur Tegra. Comme beaucoup l'ont spéculé, le nouveau matériel de Nintendo comporte en effet deux configurations de performance - et la console ne peut permettre les mêmes capacités sous sa forme mobile ou lorsqu'elle est posé dans son dock et couplée à une TVHD. Et nous pouvons confirmer qu'il n'y a pas de deuxième GPU ou de composant supplémentaire dans le dock, indépendamment des brevets intrigants que Nintendo a déposé, suggérant qu'il pourrait y en avoir. Avec ce dock, l'autonomie de la batterie et le débit de puissance n'est plus un problème, la console ancrée permet simplement au GPU de fonctionner beaucoup plus rapidement. Et pour le dire simplement, il y a une différence allant du jour à la nuit ici.

Où la Switch reste cohérente est dans la puissance du processeur - les cœurs fonctionnent à 1020 MHz indépendamment du fait que la machine est dockée ou non. Cela garantit que la logique de jeu en cours d'exécution ne sera pas compromise pendant le jeu sur la route: la simulation de jeu elle-même restera entièrement cohérente. Le contrôleur de mémoire incorporé de la machine fonctionne à 1600 MHz pendant qu'il est ancré (à la parité avec un Tegra X1 standard), mais bascule à 1331 MHz lorsqu'on passe en mode nomade. Toutefois, les développeurs peuvent opter pour conserver la pleine bande passante de la mémoire dans leurs titres si ils choisissent de le faire.

En l'état, les horloges CPU sont divisées par deux par rapport au standard Tegra X1, mais c'est l'aspect GPU de l'équation qui sera plus controversé. Même pendant qu'elle est dockée, la Switch ne fonctionne pas au plein potentiel d'un Tegra X1. Les vitesses d'horloge sont verrouillées ici à 768 MHz, nettement inférieure au 1 GHz trouvée par exemple dans la Shield Android TV, la console de Nvidia, mais la grande surprise de notre point de vue a été la mesure dans laquelle Nintendo a réduit le GPU pour atteindre ses objectifs thermiques et d'autonomie de la batterie. Ce n'est pas une faute de frappe : l'horloge tourne vraiment à 307,2 MHz - ce qui signifie que, en mode portable, la Switch fonctionne à exactement 40 pour cent de la vitesse d'horloge de l'appareil lorsqu'il est connecté à son dock. Les développeurs peuvent choisir de bloquer la performance de la Switch lorsqu'ils sont branchés pour correspondre au profil de la console en mode nomade s'ils le souhaitent.

On peut résumer cela simplement : en mode dock, le GPU fonctionne avec une puissance 2,5 plus puissante qu'en version nomade. La documentation fournie aux développeurs ainsi que le tableau ci-dessous se termine par ce message très clair : "Les informations contenues dans ce tableau sont les spécifications finales des combinaisons de configurations de performance et de modes de performance que les applications pourront utiliser au lancement".

Faut-il s'inquiéter de ces choix ?

Quand on regarde cela à chaud, on a de quoi être inquiet. Mais comme la console en utilisation nomade a un écran de 720p, cette baisse n'est pas aussi catastrophique qu'elle pourrait paraître au premier abord. Les jeux fonctionnent à 1080p sur votre téléviseur lorsque la console est en mode dock, la console doit donc manipuler moins de pixels en mode portable. Un développeur a dit à Eurogamer que la transition ne sera pas entièrement automatique d'un point de vue dév, et que les studios devront travailler sur des versions 720p et 1080p de leurs jeux pour s'assurer que les transitions se fassent en douceur - semblable à la situation avec la PS4 Pro, où le support 4K doit être codé pour fonctionner.

Alors que ces chiffres peuvent paraître alarmants, il reste à voir comment Nintendo va manipuler le Tegra pour optimiser les performances et quels sont les appuis apportés dans la collaboration avec Nvidia pour fournir des gains supplémentaires via une couche logicielle supplémentaire, les fameuses API. Comme l'indique Eurogamer, les images récentes de Zelda: Breath of the Wild durant le Jimmy Fallon Show n'ont pas suscité d'inquiétude, et même avec un GPU fonctionnant à 40 % de la puissance en mode avec dock, cette version mobile devrait surpasser la version Wii U, ce qui reste impressionnant quand on considère la taille de la console Switch.

Cependant, si un tel fossé de performances existe entre les deux utilisations, cela interpelle sur la transparence de la transition. Quelle incidence cela peut-il réellement avoir, et comment ceci va être apprécié des différents éditeurs ? N'hésitez pas à nous laisser vos commentaires sur le forum.

Source : Eurogamer