Nous les avions attendus désespérément sur Nintendo Wii U ces portages de titres AAA sur Wii U et nous commençons enfin à les obtenir sur Nintendo Switch. De quoi sabrer le champagne ? Pas vraiment ! Et si pour beaucoup de titres, la prise en main s'avère plus que décente et intéressante en mode mobile, la soupe à la grimace est plutôt du côté des tarifs pratiqués. Car en effet, difficile d'être totalement satisfait de voir un jeu lancé sur Switch, avec des concessions techniques et parfois de longues phases de téléchargement même si on acquiert le titre sur cartouche (on ne compte plus les cartouches de petites capacités où l'on ne retrouve qu'une partie du jeu, quand ce n'est pas des épisodes complets à télécharger sur une petite compilation), quand de l'autre côté l'intégrale du jeu est vendue la moitié du prix, voir 3 ou 4 fois moins chère sur les plateformes concurrentes, avec des résolutions supérieures.
Certes, on nous rétorquera toujours qu'il a fallu de l'argent et du temps pour porter le titre sur Nintendo Switch et que c'est le prix à payer pour bénéficier du jeu en mode mobile. C'est vrai. Mais quand d'un autre côté on passe son temps à nous rappeler que tout portage Switch est envisagé sous la lorgnette du potentiel commercial, sous-entendant que l'on n'a pas à se plaindre de cette situation et que si l'on veut d'autres portages sur Switch, il faut déjà acheter ce que l'on nous offre, cela passe nettement moins bien. Et cela passe encore moins bien quand à l'approche de la sortie du jeu sur Switch, une opération commerciale sur plateforme concurrente nous donne clairement l'intention de tuer dans l’œuf toute chance à la version Switch de rencontrer le succès (la publicité autour de l'arrivée du jeu sur Switch servant beaucoup plus à relancer les ventes sur les autres plateformes).
Les exemples sont malheureusement un peu trop nombreux sur la Switch et il serait temps que les éditeurs y réfléchissent à deux fois. Même si le parc installé de Switch est important, dans les 55 millions d'exemplaires à travers le monde, le joueur Switch ne claque pas son porte-monnaie inutilement et est en droit de se poser légitimement la question : pourquoi payer plus cher sur Switch (et parfois beaucoup plus cher) pour avoir un titre moins bon que chez la concurrence ?
Prenons l'exemple de Dragon Ball Xenoverse 2. Nous gardons toujours en mémoire la pile de jeux dans un centre leclerc de notre secteur où d'un côté la version Switch était vendue 49,99 € alors que de l'autre côté la version PS4 était vendue au même moment à 24,99 € (grosse promotion du moment). L'écart n'est clairement pas négligeable, et même si on pouvait obtenir le jeu en version portable, les deux étiquettes de prix n'incitaient clairement pas à l'achat. Même si la version Switch a commercialement réussi à se faire sa place au soleil, cette promotion du titre au même moment sur console concurrente en plein lancement de la version Switch faisait clairement tâche.
Autre exemple plus récent : The Witcher 3. Un portage qui semblait impossible et pourtant ils l'on fait. Un beau bébé à 54,99 € à son lancement, quelque peu torpillé par une promotion au même moment sur PC à 19,99 €. Et quand on sait que graphiquement, la version Switch est clairement en dessous de la beauté du jeu sur PC, on se demande parfois si les éditeurs veulent vraiment récompenser les efforts des développeurs ayant participé au portage Switch.
Alors, comment ne pas être navré par un Borderlands Legendary Collection sur Switch lancé à 39,99 € quand deux des jeux sont offerts gratuitement sur Epic Games en version PC quelques jours avant la sortie de la compilation.
Burnout Paradise Remastered, la goutte d'eau de trop
Dernier exemple en date, Burnout Paradise Remastered d'Electronic Arts. Alors que l'éditeur est clairement taxé de se moquer royalement de la Switch même s'il tente régulièrement de nous dire le contraire, on ne peut se demander si on ne se moque pas du monde. Titre clairement attendu au tournant et espéré par plusieurs membres de l'équipe, devant sortir le 19 juin 2020, savoir que son étiquette prix sur Nintendo Switch est de 49,99 € pour son lancement alors que cela fait belle lurette qu'on le trouve à moitié prix au minimum sur plateforme concurrente fait tout de même assez mal.Et que voit-on désormais ?
Une promotion Steam qui propose le jeu actuellement sur PC à 4,99 €. 10 fois moins cher ! Comment voulez-vous ne pas hésiter à deux fois pour se lancer dans une précommande de la version Switch, dont on ne connait pas encore les qualités, quand la version performante du jeu, bien testée par les médias, est vendue 10 fois moins cher quelques jours avant le lancement de la version Switch. On pourra nous rétorquer que la promotion Steam, c'est du dématérialisé. Ok, alors un petit tour sur Micromania nous donne le jeu physique sur PS4 à 9,99 €.
Il serait grand temps que les services marketings se concertent un peu et que l'on arrête de faire n'importe quoi sur Nintendo Switch. A trop vouloir tirer sur la corde, on se fermera un marché, les joueurs voulant le jeu iront le prendre là où il est le moins cher. Et on viendra nous dire que les ventes sur Switch sont décevantes et que cela n'est pas intéressant économiquement de porter le jeu sur une console moins puissante. Mais à qui la faute, messieurs les éditeurs ?
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Autant qu’ils se concentrent à sortir leurs jeux sur Les autres consoles.
Personnellement j’en veux pas de leur jeux.
Perso, l'argument de pouvoir jouer à un jeu dans le train, me ferait acheter un jeu, allez, max 10€ plus cher que la concurrence. Mais pas plus. Si le jeu est vendu 9,99€, je l'achète à max 19,99€.
Sinon, j'ai pris la collection Borderlands et j'adoré y jouer avec ma fille, c'est top le co-op en écran splitté !
Burnout en est le parfait exemple. Ils auraient dû le lancer à 29-39€ mais pas plus.
D'autant plus qu'il risque de se retrouver à moitié prix dans quelques mois.
Je voulais ce jeux sur ma switch, mais là c'est sûr que j’attendrai les promos pour me le prendre.
Mais je suis sur qu’ils nous prennent pour des pigeons, je le répète bannissons la p9litique tarifaire de certain éditeur,
Ceci il vaut quoi ce portage de burnout Paradise?
Je trouve que c’est dommageable pour Nintendo et les joueurs sur console Big N qui ont le sentiment très juste de se faire avoir. Mais c’est du coup pour moi aussi dommageable pour l’image de l’éditeur qui passe aussi pour un voleur ou un éditeur sans stratégie commerciale cohérente.
Après sur des portages comme The Witcher 3, je suis beaucoup plus indulgent car l’effort incroyable d’optimisation du jeu et le fait que le jeu et tous ses dlc tiennent sur une cartouche de 32go (une première pour un éditeur tiers!) je suis prête à payer le prix fort. Car un, ca me donne envie d’encourager la démarche de qualité et le fait de ne pas avoir à télécharger la moindre data pour profiter du jeu, et de deux, le coût de développement pour ce studio qui s’occupe du portage mérite selon moi ce prix supérieur.
Ce qui m’agace en revanche, ce sont les éditeurs qui nous pondent des portages avec 1/3 du jeu sur cartouche et plus chers. Ça c’est inacceptable.
Lol