News Finance et chiffres de vente
Résultats de Nintendo : un bilan déplorable !
Les nouvelles ne sont pas bonnes dans le bilan trimestriel et à neuf mois de Nintendo. Mais quand on touche le fond, ça ne peut qu'aller mieux, non ?
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Nintendo a présenté ce matin ses résultats trimestriels. On sait tous les difficultés que Nintendo rencontre depuis quelques mois sur le marché : les analystes sont en tout cas sans pitié, et ne font plus confiance au Nintendo qui a pourtant connu de si belles années entre 2006 et 2009 avec ses machines. Nous verrons cela plus loin, après les faits !
La présentation de résultats est l'occasion pour le fabricant de faire le point sur ses ventes de consoles : Nintendo a ainsi communiqué que sa prévision de vente de Wii passait de 12 à 10 millions, tandis que les ventes de 3DS s'établiaient à 14 millions au lieu de 16 millions. La DS, quant à elle, devrait se vendre à 5,5 millions d'unités contre 6 millions initialement estimées.
La 3DS vit mieux qu'à ses premiers mois, avec un volume qui a dépassé les 15 millions d'exemplaires depuis sa sortie (dont 11,03 millions depuis le 1e avril, comptabilisés dans le cadre de l'exercice fiscal courant).
Sur le dernier trimestre, Nintendo indique avoir vendu 5,61 millions de Wii (8,96 millions sur la période avril-décembre). Avec 89,07 millions de jeux Wii vendus sur les 9 premiers mois de l'exercice, on voit bien que la Wii est en fin de vie : les ventes de machines ont baissé de 35%, les ventes de jeux de 40%.
Sur les neuf mois de l'année, Nintendo enregistre une perte - la première de son histoire, à 48,35 milliards de Yen (soit 474 millions d'Euros). Quant au chiffre d'affaires, il est établi à 556,17 milliards de Yen (soit 5,4 milliards d'Euros), c'est 30% moins que l'an dernier. Autant dire que le prochain trimestre ne permettra pas de rattraper la situation, et Nintendo est condamné à signer les premières pertes annuelles de son histoire, à 65 milliards de Yen (637 millions d'Euros)
Shigeo Sugawara de Sompo Japan Nipponkoa Asset Management est dans le camp de ceux pour qui les consoles n'appartiennent pas encore au passé, mais qui pensent qu'il faut prendre en compte l'évolution actuelle : "les réseaux sociaux et les jeux proposés sur Internet sont plus importants et changent structurellement le futur du secteur, ce qui va contre Nintendo."
Mitsughige Akino de Ichiyoshi Investment Management à Tokyo pense quant à lui, rapporte Reuters, que si Nintendo "ne va pas dans de nouvelles catégories, il vont sans doute perdre le haut niveau qu'ils avaient atteint".
D'autres analystes pensent que les innovations d'autres sociétés seront dangereuses pour Nintendo, comme la Google TV ou le cloud-gaming qui permet de jouer sans équipement de pointe… ou les pâles copies de la détection de mouvement que sont le PS Move et Kinect. A une période où les joueurs cherchent le meilleur rapport qualité-prix, il semblerait qu'ils se détournent de Nintendo au profit d'expériences de détection de mouvement… en haute-définition.
Certains analystes enterrent déjà les consoles : Soichiro Fukuda de Citigroup indiquait dans un récent rapport que "nous devons considérer la possibilité que les consoles de salon appartiennent bientôt au passé".
A 10 000 Yen, l'action de Nintendo pourra difficilement aller plus bas : c'est peut-être le moment de faire un bon coup, car nous avons envie de croire aux potentiels de la Wii U et de la 3DS pour les années à venir ! La capacité de rebondir de Nintendo nous a toujours surpris, des heures noires de la Nintendo 64 aux heures sombres de la GameCube… en passant plus récemment par le douloureux lancement de la 3DS et la fin de vie difficile de la Wii ! Il ne faut pas avoir peur du doute quand on s'intéresse à Nintendo !
Sources : Bloomberg (ici, là), Nasdaq
Aux mêmes causes, mêmes effets...
Il faut dire que Nintendo souffre en ce moment de facteurs qu'il ne contrôle pas vraiment comme la valeur du Yen et la forte concurrence d'autres appareils mobiles tels que les iPhones et autres iPods ou iPads ou Galaxy Note. Ces facteurs n'expliquent sans doute pas, à eux seuls, pourquoi les profits de Nintendo ont chuté à 40,9 milliards de Yen (soit 400 millions d'Euros), quand les analystes tablaient sur un profit de 52 milliards de Yen.La présentation de résultats est l'occasion pour le fabricant de faire le point sur ses ventes de consoles : Nintendo a ainsi communiqué que sa prévision de vente de Wii passait de 12 à 10 millions, tandis que les ventes de 3DS s'établiaient à 14 millions au lieu de 16 millions. La DS, quant à elle, devrait se vendre à 5,5 millions d'unités contre 6 millions initialement estimées.
La 3DS vit mieux qu'à ses premiers mois, avec un volume qui a dépassé les 15 millions d'exemplaires depuis sa sortie (dont 11,03 millions depuis le 1e avril, comptabilisés dans le cadre de l'exercice fiscal courant).
Une fin d'année difficile
Ces baisses sont dues à la fin d'année, traditionnellement euphorique pour le secteur, et surtout pour Nintendo. Mais cette année, Nintendo n'a pas réussi à rattraper en décembre la mauvaise performance de ses machines : "nous avions de fortes attentes pour la fin de l'année, mais n'avons pas réussi à les concrétiser", a indiqué Satoru Iwata aux investisseurs.Sur le dernier trimestre, Nintendo indique avoir vendu 5,61 millions de Wii (8,96 millions sur la période avril-décembre). Avec 89,07 millions de jeux Wii vendus sur les 9 premiers mois de l'exercice, on voit bien que la Wii est en fin de vie : les ventes de machines ont baissé de 35%, les ventes de jeux de 40%.
Sur les neuf mois de l'année, Nintendo enregistre une perte - la première de son histoire, à 48,35 milliards de Yen (soit 474 millions d'Euros). Quant au chiffre d'affaires, il est établi à 556,17 milliards de Yen (soit 5,4 milliards d'Euros), c'est 30% moins que l'an dernier. Autant dire que le prochain trimestre ne permettra pas de rattraper la situation, et Nintendo est condamné à signer les premières pertes annuelles de son histoire, à 65 milliards de Yen (637 millions d'Euros)
L'analyse des investisseurs
Les investisseurs ne croient plus en Nintendo depuis longtemps : l'action de la firme est au plus bas, après avoir perdu près de la moitié de sa valeur sous la barre des 11 000 Yen depuis avril. Le démarrage très difficile de la 3DS et les inquiétudes concernant la Wii U sèment le doute que la capacité de Nintendo à rebondir. Fin 2007, souvenons-nous que l'action Nintendo s'était envolée à 73 200 Yen… pour finir à 10 020 Yen la semaine dernière, une valeur inférieure au cours de l'action Nintendo en 2004 avant la sortie de la DS et de la Wii.Shigeo Sugawara de Sompo Japan Nipponkoa Asset Management est dans le camp de ceux pour qui les consoles n'appartiennent pas encore au passé, mais qui pensent qu'il faut prendre en compte l'évolution actuelle : "les réseaux sociaux et les jeux proposés sur Internet sont plus importants et changent structurellement le futur du secteur, ce qui va contre Nintendo."
Mitsughige Akino de Ichiyoshi Investment Management à Tokyo pense quant à lui, rapporte Reuters, que si Nintendo "ne va pas dans de nouvelles catégories, il vont sans doute perdre le haut niveau qu'ils avaient atteint".
D'autres analystes pensent que les innovations d'autres sociétés seront dangereuses pour Nintendo, comme la Google TV ou le cloud-gaming qui permet de jouer sans équipement de pointe… ou les pâles copies de la détection de mouvement que sont le PS Move et Kinect. A une période où les joueurs cherchent le meilleur rapport qualité-prix, il semblerait qu'ils se détournent de Nintendo au profit d'expériences de détection de mouvement… en haute-définition.
Certains analystes enterrent déjà les consoles : Soichiro Fukuda de Citigroup indiquait dans un récent rapport que "nous devons considérer la possibilité que les consoles de salon appartiennent bientôt au passé".
A 10 000 Yen, l'action de Nintendo pourra difficilement aller plus bas : c'est peut-être le moment de faire un bon coup, car nous avons envie de croire aux potentiels de la Wii U et de la 3DS pour les années à venir ! La capacité de rebondir de Nintendo nous a toujours surpris, des heures noires de la Nintendo 64 aux heures sombres de la GameCube… en passant plus récemment par le douloureux lancement de la 3DS et la fin de vie difficile de la Wii ! Il ne faut pas avoir peur du doute quand on s'intéresse à Nintendo !
Sources : Bloomberg (ici, là), Nasdaq
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Nintendo est prise en sandwich d'un côté sur le marché casual avec les smartphones, les tablettes et les réseaux sociaux, et de l'autre côté sur le marché gamer avec les consoles HD.
La stratégie "casual haut de gamme" de l'époque DS/Wii ne peut donc pas fonctionner, et la tentative de retour au jeux core-gamers de la 3DS ne fonctionne évidemment pas mieux.
En d'autres termes, Nintendo n'arrive pas à se faire une place sur le marché.
Il y a selon-moi deux solutions viables :
- Soit Nintendo sort de derrière les fagots une nouvelle stratégie de l'Océan Bleu pour créer un nouveau segment de marché encore vierge,
- Soit Nintendo arrête de faire des consoles et se focalise uniquement sur ce qu'elle sait bien faire : les jeux. Vu la taille du marché, il y aurait de quoi faire des couilles en or avec le seal of quality de Nintendo.
Je suis persuadé que la stratégie actuelle ne peut pas aller bien loin. Bordel, Nintendo était leader du marché salon et portable, ils ont vraiment foiré.
Le quoi?
Ils ont basé leur stratégie sur un effet de mode. On savait de toute façon que ça n'irait pas bien loin. Maintenant, ils essaient, de nouveau, de séduire le gamer (tout comme avec la n64 et le cube) mais depuis la snes, celui-ci a lâché Nintendo et n'a aucune raison de revenir (et du coup les tiers n'ont aucune raison de bouger des consoles concurrentes).
Bon, je comprend ce que tu voulais dire, mais il faut vraiment arrêter avec ça. Ça me pique les yeux à chaque fois que je le lis. Donc, une fois pour toutes, on va le rappeler : le "Seal of Quality" a été créé par Nintendo à l'époque de la NES pour différencier les jeux LICENCIÉS des jeux NON-LICENCIÉS (à l'époque ces derniers étaient légion, même dans les magasins). Il ne récompense en rien un quelconque niveau de qualité vidéoludique.
Les pires bouses de l'histoire vidéoludique ont le "Seal of Quality" : Superman sur Nintendo 64, Aquaman sur Gamecube...
Le problème vient surtout d'une nouvelle direction totalement arrogante qui s'est mis à penser que le marché de la console portable lui appartenait (aka : on sort ce qu'on veut, même une 3DS merdique, ça marchera quand même), et que le marché des consoles de salon ne pouvait plus lui échapper avec la Wii (alors qu'on sait bien de quelle manière Nintendo s'est lamentablement vautré après la SNES en son temps... history repeats comme on dit).
Je continue à penser que la situation pourrait être bien meilleure sans Iwata, qui est responsable d'une bonne partie de cette situation. N'en déplaise aux fanboys, qui justifiaient toutes les conneries de Nintendo par "on s'en fout, tant que ça marche". Et maintenant que ça ne marche plus, que le bilan financier et commercial commence vraiment à sentir le pâté, qu'est-ce qu'on fait ? On continue à applaudir le coup de génie "Wii" ou on commence à écouter les crétins dans mon genre qui n'ont pas arrêté de répéter que cette stratégie était désastreuse à long terme ?
Iwata est en train de couler une entreprise centenaire, c'est désespérant.
Alors oui peut-être qu'il y avait pas assez de jeux de qualités, peut-être que la concurrence a bouffé un peu de part de marché. Mais uniquement se baser sur 2,3 critères pour dire "nintendo est mort" je trouve regrettable.
J'ai certes pas envie de faire ce boulot là, mais il faudrait voir vraiment tout ce qui se passe avant de dire "c'est les jeux de merde de bigM qui ont coulé nintendo". Comme j'ai dit, certes c'est peut-être la raison principale, mais c'est peut-être pas la raison non plus principale.
1èrement c'est dit :
Certes, mais au moins regarder quel impact ça peut avoir, perso quand je vois que le taux (usd/yen) change de env. 81 yens. en début 2011 à 77 yens à fin 2011 et en europe (euro/yen) qui passe de 108 yens à 99 yens. (ok pour les usa c'est pas super dramatique) Si on compte pour l’Europe ça fait une baisse de quasi 10%.
Après comme très justement expliqué, ces facteurs ne sont pas les seuls, ils faut regarder tout les facteurs extérieurs, est-ce qu'il y a un évènement qui plombé temporairement l'économie ? Est-ce qu'il y a eu des évènements qui ont freiné l'achat en matière de jeux vidéos ? etc... etc...
Si oui il faut mesurer l'impact, et une fois toute les données épluchées faire une conclusion sur ce qui va pas et quel sont les mesures à prendre. Donc oui la concurrence et les jeux font qu'ils ont coulé Nintendo c'est possible.
Mais faire l'amalgame Nintendo va mal = jeux de merde. Je trouve le raccourcis un peu léger.
ça serait comme dire, le japon est un no man's land avec ce qui s'est passé avec fukushima.
Après je rerépéte, c'est peut-être la stratégie de Nintendo qui les a coulé, c'est peut-être à cause d'Iwata que nintendo coule (comme le disent très justement yohann et mheisiro), mais faire des amalgames toute faite je trouve aussi crédible que les prévisions des "analystes".
Pour arriver au dernier point, cesser de faire le mélange "réussite console vs analyste", des analyses on peut en trouver à tord et à travers sur le net pour des raisons X,Y,Z toute valable les unes que les autres car elles sont basées principalement sur des opinions. Les seuls à garder c'est celle qu'on fait soi-même avec nos propres critères, si elle marche tant mieux, si elle marche pas tant pis, mais dire, je prend toute les analyses et je dis 2 ans plus tard "je vous l'avais dit, le mec X avait raison" pour moi c'est comme dire "Je vous l'avais dit il y a un mec qui a gagné à l'euromillion" (du captain obvious en puissance).
Donc dire "les inquiétudes concernant la Wii U sèment le doute que la capacité de Nintendo à rebondir" en regardant uniquement les avis de certains analystes, je trouve personnellement que ça revient à dire "les numéros 8, 10 et 7 sèment le doute quand à la probabilité qu'ils sortent".
On peut toujours aller plus bas, faut arrêter de croire qu'en finance il y a des structures qui peuvent "difficilement" aller plus bas et "difficilement" aller plus haut. (Heureusement je dirais).
Bref désolé pour le paté
J'aimerais bien en savoir un peu plus à ce sujet, puisque mon historique remonte à la nintendo 64.
Oui, enfin, aux dernières nouvelles la 3DS cartonne plutôt pas mal depuis quelques mois. Nintendo n'est pas prêt de perdre son leadership sur le marché portable.
Pour le marché des consoles de salon c'est une autre histoire, il est normal qu'il y ait beaucoup d'incertitudes sur la transition Wii/WiiU, vu que le succès de la Wii est un cas assez inédit dans l'histoire des consoles de salon, et qu'il sera difficile de reproduire le même engouement (surtout maintenant que la concurrence s'est engouffrée dans la brèche).
Désolé, j'ai fait un abus de langage. Je voulais parler du fait que les jeux Nintendo sont globalement reconnus pour leur grande qualité. Si on colle "NIntendo" sur un jeu, alors il dépasse le million de ventes. Ca ne veut pas forcément dire que le jeu est bon, mais il profite de la force de frappe de Nintendo et de son image de marque.
Je sais bien que le vrai Seal of Quality qu'on voyait derrière les boites n'a rien à voir.
Je suis d'accord avec toi Yoann : la DS et la Wii n'avaient qu'une stratégie à court terme (une génération). Nintendo n'a pas su en profiter pour organiser la suite.
Je pense surtout que lorsque Nintendo a lancé la DS, c'était réellement sans prétention. Ils ont pris un gros risque et n'ont eu de cesse de répéter qu'ils avaient une vraie Game Boy sous le coude en cas de soucis, que la DS n'était qu'un 3ème pilier, etc. Bref lorsqu'ils ont lancé la DS ils n'avaient pas une stratégie sur 10 ou 15 ans.
Nintendo aurait pu continuer sans problème sur le marché casual haut de gamme si les smartphones, les tablettes, les réseaux sociaux, etc. n'avaient pas créé et dominé le marché casual bas de gamme. En 2004 (DS) et 2006 (Wii) c'était peut-être difficile de prévoir une telle avalanche et surtout des prix cassés à ce point. (App Store = 2008, apps Facebook = 2007).
Aujourd'hui les casual gamers n'ont plus besoin d'acheter et de trimballer une console dédiée à 200€ et des jeux à 40€, ils peuvent jouer pour presque rien sur leurs appareils habituels. C'est ça qui a bloqué la pompe à fric de Nintendo.
Nintendo devrait profiter de cet engouement massif pour les jeux vidéo pour créer des jeux de bonne qualité sur ces nouveaux supports au lieu de se nicher dans des consoles haut de gamme qui n'apportent finalement pas grand chose. Nintendo fait d'excellents jeux (parmi les meilleurs du monde). Mais Nintendo fait de mauvais matériels. Ils devraient se concentrer sur ce qu'ils savent faire de mieux.
Iwata a une part de responsabilité dans cette histoire, c'est évident. Mais on ne peut pas nier non plus le double bon coup qu'il a fait avec la DS et la Wii. C'était un one-shot, mais il a prouvé que Nintendo peut prendre des risques et innover. En 2002 il a récupéré une entreprise dans un état relativement mauvais.
Son principal apport est d'avoir totalement changé l'image de Nintendo : d'une entreprise "pour gamins", Nintendo est devenue une marque hi-tech incontournable. D'une entreprise fermée et opaque, Nintendo est devenue une entreprise plus humaine, qui communique (Iwata demande, Reggie, etc.).
Iwata a également restructuré les équipes de Nintendo (création de EAD...), et ça n'a pas été un mal.
Donc bon, remplacer Iwata maintenant ne serait pas une bonne chose. Il a clairement fait son boulot consciencieusement. Toutes les entreprises connaissent des revers et il faut lui donner au moins une chance de faire ses preuves dans une situation difficile. Je ne crois pas que les actionnaires vireront Iwata avant l'échec de la Wii U.
Au fait vous avez des idées de qui pourrait remplacer Iwata ?
Moi ça fait longtemps que je suis convaincu que ce sera Sakurai, mais pour l'instant il n'est pas prêt. Peut-être dans 5 ou 10 ans ?
Ca dépend de si Nintendo veut un chef charismatique ou un dirigeant plus technique qui parle moins mais gère bien ses affaires. Depuis 10 ans Nintendo a plutôt opté pour la première solution sur ses trois gros marchés.
C'est de moins en moins vrai et il suffit de voir le succès très relatif de certains jeux récents (.....Skyward Sword pour ne pas le nommer) pour se dire qu'à force de sortir des jeux de qualité douteuse, Nintendo a écorné lui-même son image.
De toute façon, un jeu ne peut se vendre par camions que si la base de consoles est conséquente. Et c'est là que la stratégie de Nintendo laisse perplexe.
Demande un peu autour de toi, auprès de personnes qui ne sont pas forcément joueuses par nature et/ou connaisseuses du sujet : pour ma part, je connais surtout des déçus de l'expérience Wii / Wii Sport / Wii Fit, pour qui il ne sera pas question de racheter du Nintendo.
C'est complètement faux. Nintendo n'était pas en mauvaise santé parce qu'elle avait perdu le leadership ; ce sont deux choses totalement différentes. La Nintendo 64 et la Gamecube, même dans leurs années les plus creuses, ont été très rentables pour Nintendo. Là, à l'heure actuelle, on est quand même en train de parler de pertes opérationnelles pour Nintendo, qui à l'inverse de ses petits camarades, ne dispose d'aucun autre secteur d'activité pour compenser ces résultats désastreux. On le rappelle : ça n'était jamais arrivé depuis l'introduction de Nintendo en bourse !
Là encore je peux me tromper, mais je ne vois pas en quoi Nintendo renvoie une image high-tech. Le design même de ses produits est choisi pour renvoyer une image low-cost, "family friendly". Et en tant que connaisseur je constate que Nintendo était beaucoup plus "ouvert" et "humain" à l'ère Gamecube, notamment auprès des tiers.
Non, il a joué au plus malin en allant au profit rapide, sans prendre une seule seconde en compte les risques à moyen et long termes que cela allait engendrer pour l'ensemble de la société — et qu'il connaissait pertinemment, par ailleurs.
Je n'ai aucun respect pour les décisionnaires prompts à faire leur petit coup d'éclat sans en mesurer les conséquences. Ce n'est pas une bonne façon de traiter une compagnie, surtout une telle que Nintendo, avec l'histoire qu'on lui connaît. Je salue bien plus l'action de gestionnaires raisonnables, qui ne risquent pas de couler une entreprise sur un coup de tête (quitte à décevoir avec une console un peu trop "convenue" comme la N64), car sur le long terme, ce genre de stratégie est payant. Yamauchi avait clairement ce sens de l'entreprise (d'ailleurs, c'est sur ses volontés qu'ont été entreprises les réorganisations internes de Nintendo). Iwata dirige Nintendo comme s'il s'agissait d'une start-up en mal de reconnaissance...
Je suis d'accord avec toi.
Mais, ce n'est pas uniquement le matériel mais aussi les services proposés où Nintendo est à la peine.
Je suis assez inquiet pour la Wii U.
Je pense qu'il ne faut pas se contenter de regarder ce pic négatif, qui ne va représenter qu'un an voire un peu plus. Il correspond à une combinaisons de facteurs :
— La fin simultanée de la DS et de la Wii.
— Le lancement difficile de la 3DS (ratage de Noël 2010 puis manque de jeux et baisse de prix).
— Le Wii U qui n'arrive pas avant fin 2012 mais qui coûte en R&D.
— Le cours du Yen désavantageux pour les entreprises nippones qui exportent beaucoup.
— La catastrophe au Japon (je ne sais pas quel est l'impact exact mais j'imagine qu'il existe).
— La crise mondiale et la baisse de la consommation pour les produits de loisir.
— Les succès des autres produits hi-tech en 2011 (iPad, smartphones, Kinect, Kindle, etc.), qui ont un peu éclipsé médiatiquement la 3DS en 2011. 2011 a été l'année des gadgets et la 3DS n'est pas sortie du lot.
...
Lorsque la situation se sera un peu décantée, les ventes de jeux, de 3DS et le lancement de la Wii U devraient permettre un retour à l'équilibre... Je ne pense pas qu'il y ait de problème interne. Nintendo n'a par exemple pas doublé ses équipes pour faire face au succès de la DS et de la WIi, et n'en est pas encore à réduire ses effectifs.
La Wii a été faite pour que personne n'ait honte de l'exhiber dans son salon. Elle a été présentée comme une révolution technologique, le motion-gaming blablabla.
Tu ne peux pas dire que la 3DS, avec son écran 3D sans lunettes, ne se positionne pas comme un objet high-tech. On est loin du jouet Playschool que fut la Gamecube...
Je suis d'accord que c'est une histoire de perception. Nintendo est toujours une entreprise de divertissement, mais je pense qu'elle est devenue un peu plus une entreprise "high-tech" depuis qu'elle utilise des batteries Li-ion, des écrans tactiles, des caméras ou des écrans 3D. D'ailleurs les pubs sont moins axées sur les jeux eux-mêmes et plus sur les usages, les gens, l'endroit où on joue, etc.
Bon on verra bien, de toute façon à notre niveau on ne pourra pas changer les choses ^^.