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Vivendi : soupe à la grimace chez Ubisoft et Gameloft
La famille Guillemot a fait savoir que l’acquisition de 6,6% du capital d’Ubisoft et de 6,2% du capital de Gameloft par le mastodonte Vivendi n'était pas désirée.
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Réveil dans la douleur pour la famille Guillemot et pour Gameloft qui n’ont, semble-t-il, pas vu venir le nouveau coup de poker de Vivendi et de son bouillonnant patron M. Bolloré.
Pour rappel (voir notre précédente news), Vivendi a annoncé avoir fait l'acquisition de 6,6% du capital d'Ubisoft, mais aussi 6,2% de Gameloft, autre société de la famille Guillemot, dédiée aux jeux mobiles. Ces deux sociétés indépendantes sont intimement liées puisqu'elles appartiennent aux frères Guillemot : Yves préside Ubisoft tandis que Michel est PDG de Gameloft.
Ce vendredi matin, les deux groupes ont réagi par des communiqués quasi-similaires, un brin laconiques. L’accueil est visiblement très froid et peu enthousiaste.
Communiqué d'Ubisoft :
Yves Guillemot, PDG d'Ubisoft
Ces communiqués ont le mérite d’être clairs : l’arrivée de Vivendi au sein du capital respectif de chacune de ces deux sociétés n’avait pas du tout été prévue et n’est pas souhaitée.
La crainte est double : non seulement la famille Guillemot risque d’être fragilisée dans sa gestion des deux sociétés mais elle craint aussi un impact net sur sa stratégie actuelle vis à vis de l'arrivée de Vincent Bolloré. Le patron de Vivendi a fait beaucoup parler de lui ces dernières semaines pour son intervention dans toutes les affaires du Groupe Canal+, filiale à 100% de Vivendi.
La famille Guillemot au sein d’Ubisoft voit sa position affaiblie. Comme le souligne le journal Le Figaro, Ubisoft n'appartient qu'à hauteur de 9,4% à la famille Guillemot. Les autres actionnaires de poids sont les fonds Fidelity Investments (9,99%) et Blackrock (5,44%). Le reste du capital est éparpillé en bourse.
Premières images du tournage d'Assassin's Creed (sortie sur grand écran le 21 décembre 2016)
Fondée en Bretagne au milieu des années 1980 par les frères Guillemot, la société Ubisoft est aujourd'hui l'un des acteurs majeurs de l'industrie du jeu vidéo. En bonne santé financière, le groupe pèse aujourd’hui 2,4 milliards d’euros en bourse pour un chiffre d’affaires de 1,4 milliards. Ces deux dernières années, Ubisoft s'est lancée dans une politique de grande diversification avec sa filiale Ubisoft Motion Pictures, ce qui a dû fortement intéresser le groupe Vivendi, la société recentrant actuellement ses activités sur les producteurs et diffuseurs de contenus.
M. Bolloré, président de Vivendi
On comprend mieux devant ces données économiques que Vivendi n’ait pas hésité à mettre dans la balance d’importants capitaux : l'acquisition sur le marché de 7,36 millions d'actions Ubisoft pour un montant de 140,3 millions d'euros et de 5,24 millions d'actions Gameloft pour un montant de 19,7 millions d'euros. M. Bolloré ayant acquis Canal +, la revue Challenge y voit de possibles synergies :
Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, l’a clairement mauvaise. Face à ce coup boursier que l’intéressé prend pour une possible tentative d’OPA hostile, il a souhaité communiquer par mail à l’ensemble de ses collaborateurs afin de resserrer les rangs. C’est à nouveau par le biais du Figaro que nous pouvons prendre connaissance de son contenu :
Si M. Bolloré a investi 160 millions d’euros, il ne sera pas un actionnaire dormant. Le coup d’éclat de Vivendi et son entrée dans le capital de l’entreprise de manière brutale doivent rappeler un autre mauvais souvenir à Ubisoft : la prise de participation de l'américain Electronic Arts qui avait racheté 15 % du capital de leur groupe en 2004 sans y être invité. Ubisoft avait réussi à l'époque à neutraliser l'assaillant qui avait fini par revendre ses parts en 2010.
Le groupe Vivendi pour le moment préfère commenter cette action en la décrivant comme un placement stratégique.
Le journal Libération observe avec attention cette affaire en publiant divers commentaires de proches de M. Bolloré.
Source : Le Figaro
Pour rappel (voir notre précédente news), Vivendi a annoncé avoir fait l'acquisition de 6,6% du capital d'Ubisoft, mais aussi 6,2% de Gameloft, autre société de la famille Guillemot, dédiée aux jeux mobiles. Ces deux sociétés indépendantes sont intimement liées puisqu'elles appartiennent aux frères Guillemot : Yves préside Ubisoft tandis que Michel est PDG de Gameloft.
Vivendi retrouve le goût des jeux vidéo
Communiqué d'Ubisoft :
Nous prenons acte de cette prise de participation non sollicitée. Nous rappelons la volonté du Groupe de rester indépendant, stratégie qui lui a permis, depuis sa création il y a 30 ans, de devenir le troisième éditeur mondial de jeux vidéo.Communiqué de Gameloft :
Nous prenons acte de cette prise de participation de Vivendi qui n'a pas été sollicitée. Nous rappelons la volonté du Groupe de rester indépendant, stratégie qui lui a permis en 16 ans de devenir un leader mondial du jeu mobile et, depuis 2015 un acteur important et en forte croissance de la publicité sur mobiles.
Yves Guillemot, PDG d'Ubisoft
Ces communiqués ont le mérite d’être clairs : l’arrivée de Vivendi au sein du capital respectif de chacune de ces deux sociétés n’avait pas du tout été prévue et n’est pas souhaitée.
La crainte est double : non seulement la famille Guillemot risque d’être fragilisée dans sa gestion des deux sociétés mais elle craint aussi un impact net sur sa stratégie actuelle vis à vis de l'arrivée de Vincent Bolloré. Le patron de Vivendi a fait beaucoup parler de lui ces dernières semaines pour son intervention dans toutes les affaires du Groupe Canal+, filiale à 100% de Vivendi.
La famille Guillemot au sein d’Ubisoft voit sa position affaiblie. Comme le souligne le journal Le Figaro, Ubisoft n'appartient qu'à hauteur de 9,4% à la famille Guillemot. Les autres actionnaires de poids sont les fonds Fidelity Investments (9,99%) et Blackrock (5,44%). Le reste du capital est éparpillé en bourse.
Le capital d'Ubisoft est très éclaté avec la présence de plusieurs fonds d’investissement anglo-saxons qui pourraient être tentés de revendre leur participation au plus offrant.Les investisseurs spéculent donc sur une montée en puissance de Vivendi. L'action Ubisoft s'est envolée jeudi de plus de 15% et atteint les 25 euros, son plus haut niveau depuis 2008 et 9,02% (à 4,35 euros) pour Gameloft. Vivendi a actuellement pas mal de liquidités à placer et pourrait devenir un actionnaire plus important encore.
Vivendi est-elle intéressée par Ubisoft et Gameloft ?
Outre ce que les compagnies ont elles-mêmes indiqué dans leur communiqué sur leur positionnement sur le marché, ce sont des entreprises en pleine croissance sur des marchés stratégiques.Commençons pas Gameloft
Le 10 septembre 2015, Gameloft avait déclaré un chiffre d'affaires de 127,4 millions d'euros, en hausse de 15%. Le même jour, Gameloft Advertising Solutions avait enrichi son offre avec de nouveaux formats publicitaires et critères de ciblage, se lançant clairement dans la régie publicitaire numérique. C’est un marché colossal et Gameloft est très bien implanté :Avec une audience mensuelle de plus de 172 millions de joueurs actifs et un inventaire de 9 milliards d'impressions mobiles, Gameloft Advertising Solutions offre un niveau de visibilité et d'engagement unique aux annonceurs. À ce jour plus de 300 campagnes ont été délivrées via Gameloft Advertising Solutions pour des marques prestigieuses telles que Fox, Samsung, McDonald’s, Coca Cola, Kellogg’s, Unilever, Netflix, Ford ou encore Air France, dans plus de 33 pays dans le monde (l'Amérique du Nord, l'Amérique Latine, les Émirats Arabes Unis, l'Europe, l'Asie …). Gameloft Advertising Solutions poursuit actuellement son développement et prévoit d'enrichir davantage son offre avec le lancement prochain de nouveaux formats publicitaires novateurs.
Passons maintenant à Ubisoft
L'entreprise prépare activement le salon Paris Games Week 2015, avec 150 bornes sur une surface de 900 mètres carrés afin de tester les dernières productions qui sortiront à Noël. Elle a récemment évoqué ses projets que sont l’ouverture en 2020 du premier parc d’attraction en Malaisie en partenariat avec RSG Asie et le début du tournage des films liés à ses licences de jeux vidéo.Premières images du tournage d'Assassin's Creed (sortie sur grand écran le 21 décembre 2016)
Fondée en Bretagne au milieu des années 1980 par les frères Guillemot, la société Ubisoft est aujourd'hui l'un des acteurs majeurs de l'industrie du jeu vidéo. En bonne santé financière, le groupe pèse aujourd’hui 2,4 milliards d’euros en bourse pour un chiffre d’affaires de 1,4 milliards. Ces deux dernières années, Ubisoft s'est lancée dans une politique de grande diversification avec sa filiale Ubisoft Motion Pictures, ce qui a dû fortement intéresser le groupe Vivendi, la société recentrant actuellement ses activités sur les producteurs et diffuseurs de contenus.
M. Bolloré, président de Vivendi
On comprend mieux devant ces données économiques que Vivendi n’ait pas hésité à mettre dans la balance d’importants capitaux : l'acquisition sur le marché de 7,36 millions d'actions Ubisoft pour un montant de 140,3 millions d'euros et de 5,24 millions d'actions Gameloft pour un montant de 19,7 millions d'euros. M. Bolloré ayant acquis Canal +, la revue Challenge y voit de possibles synergies :
Vivendi veut se concentrer sur l’entertainment et le jeu vidéo fait partie du divertissement, explique l’analyste. De nombreuses synergies sont possibles avec Canal+ notamment. On peut très bien imaginer un abonnement à Canal+ qui donne accès à une offre de jeux vidéo, imagine l'analyste. Et ce n’est pas tout, dans sa logique de vouloir faire vivre ses jeux en dehors des consoles, Ubisoft a créé Ubisoft Motion Pictures une structure dédiée à l’adaptation de ses marques dans l’univers de la télévision et du cinéma. C’est le cas pour Les Lapins Crétins que l’on retrouve sur France 3 sous forme de série. Ce sera également le cas pour Assassin’s Creed prévu sur grand écran en 2016. Un créneau qui fait sens pour la chaîne cryptée.
Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, l’a clairement mauvaise. Face à ce coup boursier que l’intéressé prend pour une possible tentative d’OPA hostile, il a souhaité communiquer par mail à l’ensemble de ses collaborateurs afin de resserrer les rangs. C’est à nouveau par le biais du Figaro que nous pouvons prendre connaissance de son contenu :
L'action de Vivendi n'était ni sollicitée, ni désirée. Nous observons avec attention la situation, Vivendi et son président étant connus pour chasser de manière agressive des sociétés du domaine du divertissement. Nous nous battrons pour conserver notre indépendance, et nous sommes confiants et déterminés. Nous ne laisserons pas cette situation – ni les futures actions de Vivendi, ou d'autres – nous distraire de nos objectifs. Notre meilleure défense est de rester concentrés sur ce que nous savons faire de mieux : créer les meilleures et les plus originales expériences de jeu.Yves Guillemot doit avoir pas mal de suées en ce moment car par le passé, Vincent Bolloré s’est fait une réputation de raider redouté. Il a ainsi pris le contrôle de Vivendi et s’est fait nommer PDG en moins de deux ans, alors qu’il n’avait pris au départ qu’un ticket de 2,5 % en 2012.
Si M. Bolloré a investi 160 millions d’euros, il ne sera pas un actionnaire dormant. Le coup d’éclat de Vivendi et son entrée dans le capital de l’entreprise de manière brutale doivent rappeler un autre mauvais souvenir à Ubisoft : la prise de participation de l'américain Electronic Arts qui avait racheté 15 % du capital de leur groupe en 2004 sans y être invité. Ubisoft avait réussi à l'époque à neutraliser l'assaillant qui avait fini par revendre ses parts en 2010.
Le groupe Vivendi pour le moment préfère commenter cette action en la décrivant comme un placement stratégique.
Prendre une part dans Ubisoft, c'est un bon placement dans un secteur très porteur de l'industrie des contenus qui est un axe stratégique pour Vivendi.
Le journal Libération observe avec attention cette affaire en publiant divers commentaires de proches de M. Bolloré.
On ne peut pas préjuger de l'avenirM. Bolloré ne compte pas demander de siège au conseil d'administration d'Ubisoft, du moins pour le moment, comme lui permet pourtant sa prise de capital. Mais comme le souligne Libération :
Il faut s'attendre à ce qu'il livre une guerre d'usure aux frères Guillemot et qu'il tente de monter encore au capital de l'éditeur de jeux et de sa filiale. Quand il entre dans la place, Vincent est comme un lion caché dans les hautes herbes, on le croit endormi mais il ne dort que d’un œil, il se fait oublier et quand il passe à l’attaque, il est souvent trop tard pour se défendre.Avec cette opération, Vivendi devient le troisième actionnaire principal d'Ubisoft et le quatrième actionnaire de Gameloft. La crainte au final est la suivante, comme l’explique l’Express :
La concomitance des deux "placements" laisse penser à une fusion des deux sociétés, dont l'une est présente sur les consoles et l'autre spécialisée dans le mobile. Pour un groupe comme Vivendi, qui possède déjà Canal+, Dailymotion et une participation minoritaire dans Banijay-Zodiak, (troisième groupe mondial de création de programmes), revenir dans le jeu vidéo serait complètement cohérent.Gageons qu’on n’a pas fini d’entendre parler de nouveaux épisodes de la saga Vivendi-Ubisoft dans les prochains mois.
Source : Le Figaro
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Et c'est pas comme si actuellement UBI fessait pas déjà pas mal de merde.