Un scénario commun pour un jeu original
Travis Touchdown est un assassin super hype qui n’est pas du genre à se laisser faire. Le garçon, qui a un ego assez démesuré, souhaite devenir le plus grand tueur de Santa Destroy, la ville qui sert de décor à ses pérégrinations. Dès lors deux solutions s’offrent à lui : tuer un max de vilains, ou aller directement liquider les assassins qui sont devant lui en terme de scoring. Les deux options semblent être retenues, les meilleurs assassins faisant office de boss finaux à abattre.La première mission sera donc de tuer sèchement le numéro 10, afin de rentrer fièrement dans le top ten des plus grands tueurs, et enfin se faire un nom qui inspire le respect. Travis est dans la place. Travis a du style. Une grosse moto aussi. Reste que les développeurs s’amusent aussi à détruire le mythe. Par exemple, le grand Travis doit se rendre aux toilettes pour effectuer les sauvegardes… Les personnages ont une personnalité bien à eux, qui transparaît de leurs accoutrements et surtout des excellents dialogues qui ponctuent l’aventure. D’ailleurs, si vous trouvez Travis un peu décalé, il semblerait qu’il soit pourtant le plus sobre de tous, avec notamment des boss pour le moins originaux.
De Killer 7 à Tarantino
Graphiquement, on a vraiment affaire à un soft plutôt joli, sans non plus de grands risques de s'abîmer la rétine. A la manière de Killer 7, on est dans un style très proche du cel-shading, ce qui autorise des décors détaillés, bien que le jeu semble inégal sur ce point. Pour compenser ça, les effets flashy et autres explosions seront largement au rendez-vous. Voilà qui permet de dynamiser les combats. En revanche, les gerbes de sang, présentes à l’origine en surabondance, ont été censurées pour leur version nippone, et l’Europe suivra le même chemin. Dommage, car elles s’inscrivaient assez bien dans le délire du jeu. A la place, des pixels noirs s’évadent des ennemis que vous décapitez. La version US ne sera, elle, vraisemblablement pas censurée, si l’import vous tente.Ce qui frappe dans No More Heroes, c’est la variété des inspirations, au risque parfois d’ailleurs de s’interroger sur la cohérence de ce grand mix culturel. Santa Destroy ressemble tantôt à une ville à la Miami, tantôt à une vieille ville européenne avec ses monuments et ses églises. De même, les personnages semblent souvent sortis d’un manga typiquement japonais, mais la culture occidentale revient en force avec en premier lieu ce sabre laser à la Star wars, ou ces cut-scenes à la Tarantino, sans oublier les prises de catch que vous pouvez enchaîner. Oui, du catch, pas du sumo. Travis est un vrai ricain.
La jouabilité est encore peu connue, mais on sait que les combos à réaliser à l’aide de la Wiimote et du nunchuk seront nombreux. Du simple coup d’épée à l’attaque éclair permettant de trancher votre ennemi en deux, l’arme laser sera la plus mise à contribution. Après avoir assainer plusieurs coups d’épée à un ennemi désormais en position de faiblesse, une flèche au milieu de l’écran vous indique dans quelle direction remuer votre Wiimote pour assainir le coup fatal. Travis s’éxécute alors dans un mouvement latéral ou circulaire, provoquant des éclairs et la fameuse nuée de pixels noirs qui s’échappe de vos victimes. Notre bonhomme est aussi capable du combat au corps à corps, à l’ancienne, et enverra valser les ennemis dans des prises de catch impressionnantes. On vous l’a dit, NMH se veut aussi jouissif que possible.
Une ambition avortée ?
On parlait de GTA et c’est vrai que le jeu s’en inspire sur de nombreux points. Des missions sont à réaliser, mais le joueur est libre de se déplacer comme il l’entend dans la ville, voire même de remplir des missions annexes. Cependant, d’après les premiers échos venus du Japon, où le jeu est déjà disponible, il semble que No More Heroes ne puisse pas prétendre rivaliser avec un GTA. Les missions s'enchaînent et se ressemblent toutes (tuer l’assassin numéro 10, puis 9, puis 8…), et les missions parallèles ne sont le plus souvent qu’un prétexte pour récupérer un peu de cash. Enfin et surtout, la ville est relativement vide et sans vie, là où l’intérêt de GTA est précisément de proposer un environnement réaliste et qui fourmille d’activité. De même, Santa Destroy est juste bien plus petite que les villes modélisées dans les jeux de Rockstar. La comparaison est donc peu flatteuse, mais en même temps, GrassHopper Manufactures n’a jamais prétendu développer un GTA-Killer, et de toute façon on en est visiblement loin.S’agit-il alors plutôt d’un jeu dans la lignée de Killer 7, précédent jeu dirigé par Suda 51 (de GrassHoppers), ce qui réjouirait les fans du jeu en question ? Pas vraiment non plus. Certes, NMH en reprend la chartre graphique et à de nombreux égards l’ambiance, mais Killer 7 brillait par son scénario digne d’un film de David Lynch, alors que NMH mise avant tout sur l’action plutôt que sur l’aventure narrative. Le mieux semble donc d’éviter toute comparaison.
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