Le jeu événement de la fin de l’année ?
Lorsqu’en début de conférence, le PDG de Ubisoft France affirme que King Kong est le jeu événement de cette fin d’année, on hésite un peu à ricaner intérieurement… Puis quand on voit le jeu tourner sur grand écran, on saisit mieux le potentiel du jeu et l’ambition d’Ubisoft. Une chose est claire : la compagnie française a décidé de mettre le paquet sur ce qui est pour elle «le plus grand lancement de son histoire» (dixit Ubi). Quand un des meilleurs développeurs/éditeurs de jeux vidéo du monde décide de repousser ses propres limites, on ne peut être qu’optimistes… à raison !Premier constat donc devant cette démo : l’immersion. Rarement on a vu un jeu vous faire aussi bien oublier que… vous jouez ! Absence totale d’informations à l’écran, seule l’action compte, et croyez-nous, cela change tout. Ce choix vient sûrement de la volonté de coller le plus possible au film. En tout cas, rien de gênant, car les développeurs ont trouvé d’autres moyens de vous indiquer par exemple votre niveau de vie. Ainsi, lorsque Kong se fait toucher par un missile en plein New York, il se met ensuite à boiter car il n’utilise plus sa patte droite.
Notons aussi qu’il est inutile d’afficher les items récupérés puisqu’il n’y en pas dans le jeu ; rappelez-vous, Ubi veut faire oublier qu’il s’agit d’un jeu, et a souhaité se différencier complètement d’un Donkey Kong où il faudrait récupérer x bananes pour obtenir y points. L’éditeur se passe donc de la traditionnelle quête d’objets, souvent utilisée pour augmenter la durée de vie du jeu.
Du vécu !
Pour essayer de vous faire imaginer l’immersion extraordinaire que nous avons ressenti, lisez plutôt ce moment vécu dans le jeu. En début de partie, mes compagnons se mettent soudainement à hurler : «une bête énorme, elle arrive, partons-vite». De derrière la végétation dense de la jungle surgit un énorme Tyrannosaurus-rex, dont le rugissement vous glace le sang. Une chose est sûre : le dinosaure vous a repéré et souhaite faire de vous son goûter. Vous vous précipitez vers le sens opposé, mais après quelques dizaines de mètres, une grande porte vous empêche d’aller plus loin.Vos deux camarades se mettent donc à la tâche et décident d’enclencher le mécanisme ouvrant le passage. Votre mission pendant ce temps-là ? Divertir le tyrannosaure en attendant ! Ainsi lorsque la gentille bêbête arrive sur les lieux et s’approche de la porte, vous vous empressez de saisir une lance et de lui envoyer en pleine gueule.
L’animal se retourne et se met à votre poursuite, tout en hurlant et déformant ainsi l’écran. Plus une seconde à perdre, vous vous réfugiez derrière des rochers. Votre respiration s’accélère, car vous accusez les efforts réalisés et la peur qui vous habite. Mais vous constatez alors qu’un dinosaure carnivore volant se met à attaquer vos deux amis, toujours en plein effort pour ouvrir cette satanée porte. Une deuxième lance en main, vous achevez d’un coup fatal le «volatile». Le T-Rex se précipite sur ce cadeau béni du ciel et le dévore devant vos yeux. Alors que vous assistez à cette scène d’un réalisme foudroyant, vos compagnons vous crient «Ca y’est, c’est ouvert, vite, réfugions-nous». Ni une ni deux, vous vous précipitez vers le portail…
Mais le tyrannosaure vous assène d’un coup de griffe dans le dos. Elle n’est pas fatale, mais votre vision se trouble, et rougit. Votre respiration devient bruyante et saccadée. Visiblement, vous peinez à vous déplacer. Pourtant, l’instinct de survie prévaut, et vous vous parvenez à suivre vos amis en vous faufilant entre les rochers et vous réfugiez dans une grotte. «Cachons nous vite, il arrive, ne bougeons plus, c’est notre seule chance de survie».
L’ignoble monstre, dans un remake de Jurassic Park, parvient à notre cachette et renifle le lieu, puis y jette un coup d’œil. Vous êtes immobilisé, et priez intérieurement que la bête ne vous repère pas. Après quelques secondes, elle finit par se retirer, et vous pouvez enfin respirer (dans le jeu comme derrière l’écran !). « C’est fini, il est parti… Disparu ! »
Réalisation réussie, mais perfectible
Les graphismes sont vraiment léchés, et pas seulement sur Xbox 360. La version qui sortira sur les consoles actuelles, celle présentée pendant une grande partie de la conférence et à laquelle nous avons joué, est loin de souffrir de la comparaison avec d’autres productions. Notons tout de même que les écrans plats Panasonic Haute Définition auront sûrement contribué à renforcer la beauté de cet opus… En tout cas, le jeu ne rame pas, même lorsque le T-Rex fait son entrée, ce qui est remarquable étant donnée la taille de l’animal !Précision qui a son importance : vous pouvez aussi incarner King Kong ! Là, le jeu devient carrément défoulant et jouissif. Le gorille géant peut saisir des éléments du décor et les lancer sur ses ennemis. Nous avons pu jouer avec lui dans le cadre d’un combat titanesque avec notre ami le T-Rex, et c’était assez réaliste. Quel plaisir de mettre la pâtée à un monstre qui quelques minutes plus tôt faisait 40 mètres de plus que soi !
Toutefois, notons un tout petit bémol : le système des caméras nous a parfois dérouté. Les points de vue sont souvent fixes, et changent très souvent. C’est lors de la démonstration de King Kong en ville que nous avons été le plus intrigués : les plans fixes s’enchaînaient sans cesse, ce qui changeait systématiquement la vue sur King Kong. Une fois on le voyait de côté, une autre directement de face… Michel Ancel a justifié cet effet par la volonté de faire ressentir au joueur l’impression que King Kong est perdu dans la ville. Mais quel intérêt si l’action est alors injouable ? D’autant plus qu’il s’agit d’un passage clé du jeu. Bref on aurait aimé s’essayer à cette partie du jeu pour dissiper nos doutes, mais c’était interdit…
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.