Test de Dance of Death: Du Lac & Fey : Fuyez !
Le titre est explicite ! Vous avez encore des doutes? Venez donc lire ces quelques lignes pour finir de vous convaincre !
TestDisponible depuis le 27 janvier, le jeu faisait vraiment envie tant par son ambiance que pour le style qui nous plaisent habituellement. Les Point&Click ont à nouveau le vent en poupe pour notre plus grand plaisir, et enquêter à la poursuite de Jack l’Eventreur dans le Londres Victorien nous donnait l’eau à la bouche.
Cerise sur le gâteau, on nous promet des scènes de crime historiquement fidèles. Intéressant non ? Voilà pourquoi notre déception n’en a été que plus violente, cruelle, et même brutale.
Attention les yeux !!! Ceci n’est pas un exercice !
Brutale est le mot, car c’est dès le lancement du jeu que vous réalisez que quelque chose cloche. Un peu comme si vous arriviez à une soirée déguisée mais à la mauvaise adresse et que c’est le voisin de vos amis qui ouvre la porte. Pas de doute, vous comprenez rapidement votre erreur ! Et bien ici c’est un peu la même chose : au lancement du jeu, le temps de chargement est tellement long qu’on se demande si notre chère et douce Switch n’a pas planté. Bon, c’est parfois le cas sur certains jeux lors du premier lancement, donc restons calmes. Effectivement, voici finalement le jeu lancé. Et là, comment dire… Vous allez tout de suite sentir que vous n’auriez pas dû acheter ce jeu.Parlons d’abord des graphismes : certes, les images du trailer montraient déjà que le jeu de Salix Games n’allait pas être d’une beauté fantastique, mais la patte graphique semblait donner le change pour amener une ambiance qui pourrait compenser. Le problème est qu’une fois lancé sur une TV, le jeu est simplement laid. Vraiment laid, en fait. On est là devant un jeu d’aspect PS2 ( Chez PN nous ne critiquerons jamais les graphismes d’un Game Cube), et peut-être encore moins agréable à l’œil. Nous avons même droit à des cinématiques qui saccadent… un comble.
Les décors 2D en jeu viennent heureusement sauver les meubles sur les vues larges mais tout personnage en 3D présenté à l’écran est franchement d’un autre âge. Les textures sont lisses et grasses, certains éléments n'apparaissent qu’après un temps certain, il serait en outre bien compliqué de déterminer la résolution de l’ensemble tant les détails sont inexistants. N’oublions pas divers objets en lévitation non contrôlée. Globalement, le jeu est donc vraiment moche, désagréable à l’œil et donc forcément décevant. Malheureusement, ce n’est pas le principal problème du jeu.
On demande un éclairagiste de toute urgence SVP !
On parle peu souvent des éclairages dans les jeux, si ce n’est récemment avec l’arrivée en fanfare (ou pas…) du Ray Tracing sur les consoles de dernière génération. D’ailleurs, à part quelques spécialistes, peu de gens mettent en avant des éclairages comme une qualité dans les jeux vidéo… Jusqu’à avoir joué à Dance of Death : Du Lac and Fey.Franchement, c’est comme être en bonne santé : tant que tout va bien, on ne le réalise pas vraiment. En revanche, quand on commence à tomber malade, on regrette immédiatement de ne pas avoir mieux profité de la journée précédente, quand tout allait pour le mieux et qu’on était en pleine possession de nos moyens. Ici, c’est pareil : on découvre d’un coup des personnages éclairés pour le moins bizarrement, et on finit par réaliser qu’ils étaient supposés arborer un visage éclairé tout à fait normalement, au lieu de visages verts, bleus ou autres. D’ailleurs, la première fois on rigole à la découverte de ce petit bug.
En revanche, au bout d’une demi-heure de jeu à voir les personnages éclairés la moitié du temps de façon ridicule, on rigole beaucoup moins. On commencerait même à être un peu agacé. Malheureusement, ce n’est toujours pas le principal problème du jeu.
Docké ou portable ? Peste ou Choléra ?
Le principal problème du jeu, puisqu’il faut bien y venir, c’est sa jouabilité simplement atroce. Déjà, le jeu semble avoir bénéficié d’un portage bâclé au possible puisque malgré tous les défauts pré-cités et son statut de Point&Click pourtant généralement assez peu exigeant en resources, il se permet de ramer copieusement comme si la Switch était incapable de le faire tourner correctement. Vous allez donc subir des lags en pagaille, qui viendront agrémenter des déplacements parfaitement anarchiques et, pour le coup, mal conçus dès le départ.C’est bien simple, déplacer votre personnage relève de la gageure et vous aurez la sensation de contrôler un ivrogne tant il semble souvent impossible d’aller d’un point A à un point B en ligne droite. C’est rapidement embêtant sachant que le gameplay consiste principalement à faire des allers-retours pour interroger des personnages. On a rarement vu une maniabilité aussi pénible et fastidieuse. Les rares phases de combat sont également molles : elles offrent une jouabilité douteuse et sont peu intéressantes, à base de curseur baladeur qui vous demandera d’appuyer au bon moment… Le tout avec une précision relative.
Ajoutons à cela, les plantages fréquents dès qu’on relance le jeu après une pause (mise de votre Switch en veille), ou les contrôles qui se mettent régulièrement à ne plus fonctionner par magie ( particulièrement lorsque vous lisez des journaux par exemple), vous aurez compris que jouer à Dance of Death : Du Lac and Fey ne relève jamais du plaisir, et tire le plus souvent vers la punition.
Nous vient soudain une solution miracle, à nous pauvres joueurs de canapé : et si nous tentions le mode portable ? Avec l’écran tactile et la résolution plus faible, le jeu devrait tourner beaucoup mieux ? Et c’est vrai que oui, l’écran tactile de la Switch est bien pris en charge. Bravo ! Cela vous aidera donc -un peu- à vous sortir de situations compliquées en tapotant fiévreusement sur l’écran pour tenter de vous débloquer quand le jeu semble figé. Cependant, cela ne règlera en aucun cas les autres problèmes cités plus haut : l’apport du tactile aide effectivement, mais n’est absolument pas salvateur pour le jeu. Le miracle du mode portable n’aura donc pas eu lieu !
Un potentiel gâché…
Dance of Death : Du Lac and Fey possède malgré tout quelques qualités, qu’il faut évidemment citer pour entrevoir ce qu’aurait dû être ce jeu s’il avait été mené à bien. Commençons par l’ambiance : parcourir un Londres Victorien dans la peau de Lancelot Du Lac, Morgane Le Fey et Mary Jane Kelly à la poursuite de Jack l’Eventreur, le tout dans une ambiance gentiment démoniaque était franchement une belle idée.Nous devons également saluer le principe de pouvoir interroger les animaux avec Fey. L’idée est rafraîchissante et loin d’être inintéressante. D’ailleurs, les dialogues sont plutôt bien écrits, et parfois plus corsés qu’on pourrait l’imaginer. Les doublages sont en outre de bonne qualité, le tout sous-titré en français…
Enfin, l’ambiance sociétale de l’époque est pour sa part bien retranscrite et les enquêtes en elles-mêmes sont plutôt intéressantes puisque basées sur des scènes de crime historiquement fidèles… Même si la mise en scène laisse fatalement à désirer. Vous l’aurez compris, il y avait un vrai potentiel à la base, ce qui rend le résultat final d’autant plus décevant.
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