Aces of the Luftwaffe: Squadron, les pieds nickelés de l’aviation
Nous baignant en pleine uchronie, nous voici à défendre le continent américain des attaques du IIIe Reich. Un titre défouloir, que l’on pourra jouer à quatre, malgré quelques petits défauts.
TestBasé sur une histoire et un traitement loufoque, un groupe de pieds nickelés haut en couleur et un peu trop caricaturaux va se retrouver embarqué dans une aventure où un commando allemand fonce vers l’Amérique pour l’envahir. L’Oncle Sam se doit de réagir face aux armes secrètes d’Hitler, mêlant chasseurs technologiquement avancés, dirigeables ou même soucoupes volantes et train volant nazi.
Pour botter le derrière des Boches et les renvoyer manger de la choucroute, pas de Redneck ou de président héroïque à la tête d’un commando suicide comme dans Indépendance Day. Non, juste le pilote Mark Taylor et un groupe de trois autres têtes brulées, Steve Davis, John King et Melissa Monroe.
Des « as » pas au top de leur forme, Mark subissant régulièrement les effets d’un poison qui l’oblige à être temporairement indisponible dans les combats ou avec des mouvements limités (vous êtes obligés de vous déplacer plus lentement, ce qui n’est pas toujours simple dans le feu de l’action), Melissa ayant la phobie des changements d'altitude part parfois pour se reposer, Steeve s’endort aléatoirement et John pique régulièrement une rage qui le rend totalement incontrôlable pendant quelques instants, où il n’hésitera pas à foncer sur les différents adversaires mais aussi parfois à percuter l’un de vos coéquipiers ou vous-mêmes.
Bref, si l’Amérique n’a que cela à mettre en première ligne, ce n’est guère encourageant, mais cette débilité amène des répliques cocasses et sert aux différentes missions, en apportant un peu de challenge et de personnalité là où le curseur de difficulté était un peu trop facile initialement.
Vous voyez ce petit nuage vert autour de l'avion, c'est le signe que Mark subit ces troubles d'empoisonnement. Aie, on vient de prendre méchamment dans la carlingue !
L’histoire
Au gré d’une histoire qui tient la route pendant 4 à 5 heures, vous passerez par cinq chapitres de cinq niveaux, chacun des cinq chapitres se soldant par une opposition avec l’un des boss Nazi. Chaque début et fin de niveau sera l’occasion d’un petit dialogue, chaque passage de chapitre vous donnant accès à une cinématique de cases statiques. Même si la difficulté se veut progressive, le 5e chapitre marque une nette hausse de la difficulté.Chaque niveau a une sous-quête optionnelle pouvant être complétée, comme déposer des fournitures, récupérer des pilotes alliés abattus ou détruire un nombre déterminé de cibles, mais l’intérêt majeur reste tout de même de rester en vie jusqu’à la fin du niveau, sous-quête réalisée ou non.
Chaque succès vous rapporte des médailles qui apporteront des points pour étoffer votre arbre de compétence à la manière de ce que l’on peut voir sur un RPG. Cela reste cependant plus réduit, mais c’est une bonne idée, ce qui nous permet d’attribuer à chacun de nos pilotes des améliorations au niveau de sa santé, des dégâts encaissés ou engendrés etc.
Des capacités spéciales permettent dans certains cas de figures de faire le grand ménage à la d’écran, un salvateur coup de pouce, mais seules les capacités du chef de votre escadron, Mark, seront contrôlables, les autres pilotes utiliseront les leurs au hasard, l’IA ne se montrant pas terrible pour utiliser certains pouvoirs au moment opportun. Un gâchis de possibilités qui ne vous empêche pas d’avancer dans le jeu mais amenuise la qualité du jeu en solo.
Ici aperçu des différents niveaux que l'on débloque, avec le combat d'ace pour boucler le chapitre. 25 niveaux qui s'enchainent avec un vrai bonheur.
L'arbre de compétence, sur 5 rangs, il faut avoir terminé un chapitre entier pour pouvoir activer une capacité de rang suivant. Plus vous montez dans les rangs et plus cela vous coûte cher en pièces de capacité (les hexagones verts). D'où l'obligation de refaire des missions si vous voulez upgrader au maximum vos compétences pour les quatre personnages. On vous conseille le mode furtif de Steeve, les capacités de réparation de Melissa et de booster un peu Mark.
Vous pourrez débloquer divers avions ayant des statistiques propres, dont ceux de vos coéquipiers si vous les trouvez attrayant, de manière à pouvoir piloter le même chasseur qu’un de vos camarades. Cependant vous ne pourrez pas équiper l’ensemble de votre flotte avec le même appareil. N’oublions pas que pour débloquer cela, il faut cumuler les victoires et les objectifs, ce qui vous obligera parfois à refaire les mêmes niveaux plusieurs fois pour obtenir la somme nécessaire et donc d’affronter plusieurs fois certains aces intermédiaires.
Le gameplay
On reste dans le classique, abattre une série d’ennemis vous permettra de récupérer des médailles ou des caisses de ravitaillement, utiles pour booster votre puissance de feu, ajouter une tourelle tirant automatiquement ou réanimer un coéquipier tombé au combat. A noter que seule l’arme principale est contrôlable avec le bouton A, l’arme secondaire étant automatique. Mais attention aux fous de la gâchette, à trop appuyer sur les tirs, votre jauge de munitions diminuera rapidement, vous laissant à sec. Le dosage est donc primordial.Les ennemis apparaissent depuis le haut de l’écran, régulièrement latéralement et parfois par le bas et donc derrière vous, dans une trajectoire assez lente qui ne vous crée pas trop de difficultés pour les abattre à la chaîne tout en évitant leurs tirs. A chaque fois que vous êtes touchés, un impact se matérialise à l’écran pour montrer un vitrage ayant reçu un impact de balle, ce pare brise se fissurant de plus en plus lors des impacts suivants jusqu’à votre destruction.
Votre avion possède une barre de vie qui diminue au fur et à mesure des impacts et lorsque vous êtes abattus, vous réapparaissez au même endroit, sans perdre vos upgrades, mais avec une vie en moins. Vos coéquipiers peuvent également être détruits mais n’ont pas les mêmes contraintes. Ils réapparaîtront au bout de 30 secondes, leur nombre de vie étant illimité. Vous pourrez corser la difficulté suivant trois modes (normal, Difficile ou Extrême) mais ce dernier mode n’est déblocable qu’après avoir terminé l’histoire dans l’un des autres modes de difficulté.
Il y a de la stratégie dans la gestion de vos power-up et surtout de vos capacités spéciales que vous allez attribuer à chacun de vos membres d’équipage. Ces modifications étant temporaires, à vous de doser si vous souhaitez plus d’attaque ou de défense, allouer un pouvoir spécial après un temps de recharge ou même la possibilité de larguer des upgrades sur commande. Cela en fait un titre très intéressant et accrocheur immédiatement.
Mais pour pouvoir activer l’ensemble de vos compétences, il va falloir refaire les missions plusieurs fois, un côté répétitif qui déçoit un peu. Vous pouvez cependant réinitialiser vos arbres en récupérant toutes vos pièces pour privilégier de nouveaux choix de développement de vos compétences.
La technique
Visuellement, c’est très cartoon et propre. On reprend la formule qui a bien fonctionné depuis 1941, avec des graphismes assez cartoons et bien lisibles, affrontant des chasseurs de petite tailles et des zeppelins, un classique mais qui manque quelque peu de variété. Les Aces bénéficient d’une taille plus importante, avec un traitement 3D plus travaillé.Le véritable plaisir de ce titre est d’avoir une fenêtre de jeu qui prend réellement toute la largeur de l’écran de la Switch, un vrai plus par rapport aux jeux rétro reprenant les fenêtres étroites, faute de proposer un jeu où la console pourrait être tenue verticalement. Même si certains jeux Neo Geo peuvent être plus toniques dans l’action, ils pêchent tous par une fenêtre étroite de jeu.
Le gameplay est relativement facile et vous ne serez pas surpris d’avancer de plusieurs niveaux dès votre premier essai, ce qui change de pas mal de jeux ultra-difficiles qui nécessitent de s’accrocher tout de suite. On a le temps avec Aces of the Luftwaffe de s’habituer à cet univers uchronique en se sentant à l’aise, même si on peut régler la difficulté du jeu sur trois niveaux plus tard.
Ici, nous jouons en mode deux joueurs, chaque avion contrôlé par un joueur est entouré d'une cercle de couleur. Autant prévenir, à plusieurs, la difficulté est rehaussée dans le jeu, les ennemis se font plus incisifs. Mais comme on a une gestion plus performante de ses compétences, c'est finalement plus facile de faire un beau carton dans chaque niveau ou contre un boss.
Un Ace : un kolossale train de l'enfer volant !
Mais c'est que cela se remplit vite à l'écran !
Les plus jeunes s’éclateront avec ce titre permettant le jeu à quatre en simultané sur le même écran (on vous conseille de jouer sur la télé dans ce mode) car la vue console posée sur la table est beaucoup trop réduite pour distinguer à plusieurs correctement les balles adverses.
En revanche les as du shoot’em up risquent d’être déçus par un challenge globalement assez facile et une action quelque peu lente. On reste persuadé qu’un terrain large n’est pas l’idéal pour un shoot’em up, et qu’un écran en mode vertical plein cadre permet de concentrer l’action. Le seul intérêt de cet écran large, c’est de permettre de placer vos 4 avions.
Même les nappes de tirs adverses laissent suffisamment de passage à vos avions pour pouvoir affronter sereinement les boss (hormis le dernier et le mode extrême). En voulant le rendre trop grand public, les développeurs ont peut-être gommé trop de challenges, on verra bien si les ventes du jeu suivent.
Oh oh, du danger approche ! (uniquement combat contre Ace)
Lui, laissez tomber dans les premiers chapitres, vous ne pourrez rien faire !
Un regard rouge de rage !
Le multi local : que la force soit avec toi.
La force du jeu se trouve dans le jeu en coopératif de 2 à 4 joueurs en local, qui vous permettra de passer une bonne soirée (et vous aurez fini le jeu en une soirée sans problème dans le mode normal car à quatre, c’est encore plus facile). En effet chacun gère le potentiel de son appareil et ses compétences, ce qui gomme le côté aléatoire d’utilisation des pouvoirs spéciaux lorsque tout était géré (mal) par l’IA.On note quelques baisses de framerate à quatre, console dockée, mais rien n’impactant la qualité du jeu.
A quatre, c’est clairement jubilatoire et on part en vrille dans certaines manœuvres pour éviter les tirs. Difficile de reprendre le jeu en solo avec sa gestion par l’IA bancale lorsqu’on a pu passer un bon moment à plusieurs.
Ici on voit les appareils que l'on a débloqué. Il y a matière !
La fenêtre pour jouer en coop dans le menu du début. Onglet Coop, préparez vos manettes, appuyez sur les boutons pour les faire reconnaître et attribuez les aux différents joueurs. Vous pouvez panacher véritables joueurs et IA, mais le bonheur est d'être à quatre.
Pas de mode online, il faudra donc vous déplacer ou inviter vos connaissances pour jouer à plusieurs. Pas de mode non plus où chacun sera sur sa console. Pour de l’arcade, il manque un système de classement. Les temps de chargement sont un peu trop long, la faute à la console qui nous a habitués à des lancements si rapides de jeux, mais cet aspect est tout de même assez sensible en mode portable dans les niveaux de difficulté élevée.
La musique reste bonne, orchestrale bien souvent, mais vos coéquipiers sont très bavards, ce qui fait que vous n’en profiterez pas toujours au mieux. Un petit coup de réglage dans le son et hop, on fait taire les dialogues enregistrés des personnages pour profiter de la musique.
A noter que tous les dialogues sont enregistrés (pas mal pour un petit jeu indépendant) en anglais, mais avec une légère tonalité allemande. Heureusement le texte affiché est en français avec quelques coquilles.
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