*Cast light upon the darkened earth...*
Si vous avez déjà joué à Skies of Arcadia, le monde de Baten Kaitos devrait vous être familier: situé sur des îles flottant dans un vaste ciel azuré, cet univers se situe en effet à des milliers de kilomètres du plancher des vaches. D’ailleurs, la terre et l’océan ne sont ici que des légendes. Pour se mouvoir plus facilement, les habitants de ce monde disposent d’ailes dont l’apparence peut varier selon le mental de la personne concernée. Intéressant non? C’est dans cet univers atypique et intéressant que se déroule entièrement notre histoire…Après une splendide FMV d'introduction, Baten Kaitos nous présente Kalas, le héros. Il se réveille dans un village qu’il n'a jamais visité. Apparemment, il a été sauvé par des villageois alors qu'il avait perdu conscience face à des monstres rôdant dans la région. La mauvaise nouvelle, c'est que cette expérience l'a rendu amnésique, ce qui n'arrange pas ses affaires. La seule chose dont il se souvient clairement, c'est sa soif de vengeance. En effet, son oncle et son frère ont été assassinés par un sombre personnage, et depuis cet événement son unique désir est de régler son compte à l’assassin.
Chemin faisant, il rencontre une jeune fille nommée Xelha. Poursuivie par l'Empire, un royaume militaire tendant à dominer le monde, elle le joindra pour une aventure épique qui les amènera à empêcher ce même Empire d'effectuer la résurrection d'un dieu ancien et destructeur.
Oui, en lisant ce bref synopsis, vous allez me dire: 'Mais c'est des tonnes de clichés à la suite!' et vous avez raison. Le début de Baten Kaitos est en effet un pot-pourri de lieux communs du RPG qui ne manqueront pas de faire bailler un joueur chevronné du genre: il y a le classique héros amnésique et assoiffé de vengeance, la jeune fille pure magicienne et, évidemment, une nation Empire assoiffée de pouvoir qu'il faut arrêter à tout prix. Rien de très original ni de très passionnant...
Mais ne partez pas! Une fois arrivé à un certain endroit, le scénario révèle sa véritable portée et en devient passionnant. Le début un peu lent et cliché laisse soudainement place à des révélations qui en surprendront plus d'un et qui revitalisent complètement l'intérêt de l'histoire. Le scénario devient alors très accrocheur et figure à mon avis dans le panthéon des meilleurs du genre.
De même, les personnages semblent tous être des stéréotypes: Il y a le héros et la fille susmentionnés, un pêcheur sympathique, un ex-membre de l'Empire choqué par les méthodes de ses chefs, un perso 'drôle' avec un masque bizarre... Bref, ils ont tous l'air très classiques. Mais encore une fois, malgré ces apparences trompeuses les personnages de Baten Kaitos se développent au-delà de leur stéréotype et deviennent attachants. De plus, ils sont tous importants dans le sens ou aucun n'est laissé de côté par le scénario.
De plus, Baten Kaitos innove dans la façon dans laquelle il implique le joueur à l'histoire. Contrairement au reste de la production RPG, on n'incarne pas Kalas, le personnage principal. Ici, on joue le rôle d'un 'Esprit Gardien', une entité vivant en dehors de leur univers à laquelle le héros s'est lié via un pacte de l'esprit. De ce fait, le joueur est extérieur à l'histoire et assume son propre rôle dans le scénario! Il n'est d'ailleurs pas rare que Kalas ou ses compagnons s'y adressent directement, lui posent des questions ou lui demandent son avis sur telle ou telle chose. Selon la réponse, Kalas aura plus ou moins confiance en son Esprit Gardien, ce qui influera sur sa puissance en combat.
Cette idée est excellente dans le sens où, pour une fois, le jeu nous implique vraiment dans sa narrative en tant que personnage à part entière. Cela contribue à un degré d’immersion très fort dans l’univers et rend le tout encore plus passionnant. De plus, le scénario joue habilement sur le fait que le joueur possède ce rôle d’observateur/aide et ne peut donc pas savoir ce qu’il se passe au-delà de ce qu’il peut voir. Une réussite, donc.
“Save those lost in despair...”
L’un des intérêts d’être un Gardian Spirit dans le monde de Baten Kaitos, c’est qu’on peut voir beaucoup de paysage. Ce monde dans les nuages est en effet graphiquement magnifique. Utilisant des décors précalculés à la Final Fantasy 9 ou les vieux Resident Evil, le jeu figure parmi l’un des plus jolis existant sur notre Gamecube. Que ce soit dans des forêts touffues, bercées par une fine couche de brume ambiante ou dans des grandes villes somptueusement construites, traversées par des nuées de nuages arborant la couleur du soleil couchant, les décors de Baten Kaitos sont tous vivants, animés, et d’une qualité graphique pouvant contenter même le plus exigeant des joueurs next-gen.La seule critique que l’on pourrait émettre concerne les personnages se déplaçant sur ces décors, qui sont eux représentés en temps réel. Ils sont relativement pauvres, ce qui contraste légèrement avec la pure beauté des décors les entourant. Prenez par exemple le petit bonhomme représentant Kalas que l’on déplace: on dirait qu’il a des pantoufles et sa “cape” ressemble à un tapis qu’il s’est collé sur le dos. Ce n’est pas vraiment grave, dans le sens où le jeu maintient une unité graphique suffisamment constante pour que l’on y prête pas attention, mais il fallait le noter.
Au niveau sonore, Baten Kaitos est aussi une réussite. Les thèmes sont tous appropriés, mémorables, bien composés, et la qualité des instruments utilisés pour les retranscrire est impeccable (contrairement à ceux de Tales of Symphonia, qui faisaient très “synthé” par exemple). Mention spéciale aux nombreux thèmes dédiés aux affrontements avec les boss, qui sont assez rock sur le fond et confèrent un dynamisme particulier à ces combats. Je pourrais encore continuer longtemps sur la musique dans ce jeu, mais ne serait que répéter qu’elle est extraordinaire. Sachez juste qu’elle égale les bandes-son les plus célèbres du monde du RPG, et mérite amplement l’achat de son OST. Voilà.
Le jeu dispose de voix pour tous les personnages.. Et surtout dispose d’une option pour les enlever. Oui, les voix américaines que l’on a sur notre belle version US sont horribles. Les acteurs ne savent pas jouer et ruinent toute l’émotion que le jeu propose. C’est bien dommage, mais peu dommageable car, comme je l’ai dit plus haut, on peut supprimer ces infâmes élucubrations d’une simple option.
*O Mighty Ocean, guide us as we journey through...*
Parler du système de jeu de Baten Kaitos est un exercice difficile, car c’est le genre de jeu qui est difficile à expliquer mais facile à comprendre une fois en main. Donc même si vous trouvez mon texte pas clair, rassurez-vous, le système est très explicite quand on y joue.Dans Baten Kaitos, tout tourne autour des Magnus. Ce sont des cartes qui peuvent contenir l’essence d’objets, d’éléments, de nourriture, bref de tout ce qui peut servir à une aventure. Les combats, d’ailleurs, s’effectuent exclusivement à l’aide des Magnus.
Contrairement à Yugioh ou à d’autres jeux basés sur des cartes, Baten Kaitos garde un système pur RPG dans son fond, avec des tours, des personnages avec des points de vies et des statistiques propres. Les cartes ne sont en fait que le moyen par lequel les personnages effectuent leurs actions en combat. Il n’y a pas de menu avec des options genre “attaque” ou “magie”, mais simplement une main de Magnus avec lesquelles le joueur peut décider de l’action du tour. Par exemple, une carte épée permettra à Kalas de porter une attaque avec ladite épée, alors qu’une carte pomme servira à redonner des HP.
Ce qui rend les combats intéressants, c’est surtout le fait que l’on puisse jouer plusieurs cartes à la suite lors du même tour. Même si l’on ne peut changer de cible (donc pas frapper un monstre avec une carte et redonner des HP à un compagnon en même temps), on peut utiliser une série de cartes pour faire une combo meurtrière. De même, on peut utiliser plusieurs cartes curatives de suite pour mieux soigner un personnage bien amoché.
En plus, chaque carte possède un petit chiffre dans un coin. Si, au cours d’une combo, le joueur fait des séries de cartes au chiffre identique, ou des séries ascendantes et descendantes (comme au poker, par exemple), la combo en question se retrouve fortifiée par un bonus de dommages exprimés en % sur la valeur de base de la combinaison. Même si au début ces séries sont assez difficiles à réaliser, les cartes acquises plus loin contiennent plusieurs numéros, et c’est au joueur de rapidement décider lequel il utilise pour tenter de réussir une série.
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