Mickey, avec un M comme Malice !
Pour pouvoir parler d'Epic Mickey, il convient de se plonger dans un long passé de près de 80 ans d'histoire : Walt Disney n'est pas devenu le PDG de The Walt Disney Company en inventant Mickey Mouse un matin de printemps, mais après bien des déboires avec une société appelée Universal qui lui volera son premier personnage, le Lapin Oswald. Ce petit Lapin Chanceux est au coeur d'Epic Mickey : imaginez un personnage qui pendant 80 ans est complètement tombé dans l'oubli, un personnage qui pendant 80 ans s'est dit qu'il aurait dû être le héros que tous les enfants aiment, un personnage qui pendant 80 ans a tout fait pour lutter contre l'oubli complet, sans peut-être vraiment y parvenir.80 ans de rancoeur, voilà qui n'est pas forcément exceptionnel pour le moral, et voilà l'origine même d'un problème auquel va se retrouver confronté l'ami Mickey. Il y a bien entendu mis du sien, en allant là où il n'aurait pas dû aller, et en faisant ce qu'il n'aurait pas dû faire : en effet, un soir, le voilà qui passe de l'autre côté du miroir, et qui décide de donner un coup de main involontaire au Magicien Yen Sid. L'entendant revenir, le voilà qui peint une créature hideuse et renverse un pot de dissolvant sur la création en cours de réalisation, une situation qui l'oblige à s'enfuir et à vite oublier cette sombre histoire.
Cette sombre histoire, c'est le Grand Chambardement, comme l'appellent les habitants de ce pays appelé le Monde de la Désolation. Plus qu'oubliés, les personnages qui vivent dans ce Monde sont ignorés du monde réel, et ont donc trouvé refuge dans ce monde parallèle. Bien des années après sa visite impromptue, Mickey est attiré par le Fantôme Noir de l'autre côté du miroir, pour découvrir que sa petite bourde d'antan avait été plus lourde de conséquence qu'il l'avait initialement pensé, ce qu'il comprend en discutant avec les personnages du Monde, comme Clarabelle la vache ou Horace et Pat Hibulaire.
Un scénario qui tient la route !
Quand on confie Mickey Mouse à un homme qui ne fait pas partie du moule, autant dire qu'on prend un risque. On se doute bien que chez Disney, tous les risques sont mesurés, mais confier le développement d'Epic Mickey à Junction Point Studio, voilà qui est osé. Junction Point Studio appartient (ou plutôt appartenait, le studio ayant été racheté par Disney) à Warren Spector, un créateur de jeux vidéo originaux par leur complexité : ceux parmi nous qui ont joué à Deus Ex le savent, on ne sait en fait pas trop à quoi s'attendre avec Warren Spector, si ce n'est à un jeu plutôt rock'n roll.Les premiers artworks diffusés sur le Net à l'été 2009 vont d'ailleurs dans ce sens : Disneyland devenu une vraie décharge post-industrielle, Dingo et Donald transformés en robots… Il semblait clair que Disney emmenait son personnage sur un terrain inconnu, à la limite glissant, même si on ne doit jamais perdre de vue que Mickey est pour Disney ce que Mario est pour Nintendo : une icône dont il convient de prendre le plus grand soin. Disney dispose d'un comité de réflexion, le Think Tank, qui s'est dit qu'il était temps de faire revenir Mickey Mouse, sous-utilisé depuis… 1993.
Le Monde de la Désolation, c'est un condensé de 80 ans d'histoire Disney. Le jeu est ainsi rempli de références aux personnages, univers et films d'autrefois, alors que le jeu est organisé comme l'est un parc d'attractions : Main Street a cédé sa place à Mean Street, et de là nous pouvons ainsi aller de monde en monde pendant une bonne partie du jeu, en transitant via un niveau de plate-forme en 2D inspiré des dessins animés d'antan : on en compte près d'une trentaine, parfois découpés en plusieurs phases. Ces niveaux, bien que courts, sont parfois un peu répétitifs, une fois l'effet de surprise passé, car on doit faire des aller et retour incessants pour satisfaire la soif de quêtes des personnages que Mickey rencontre dans le jeu.
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