Kong Konga Késako ?
Les possesseurs d’une Playstation (1 ou 2) pouvaient faire les zouaves sur un tapis de danse (merci Dance Dance Revolution), ceux d’une Dreamcast les cantadors sur Samba de Amigo, mais les joueurs Nintendo devaient se contenter jusque là de… rien ! Heureusement, Namco vient combler ce vide chronique avec Donkey Konga, aidé d’une licence célèbre offerte par Nintendo. Le tambourin fourni est de bonne qualité : il réagit sans la moindre erreur aux tapements répétitifs des mains, et un micro capte très bien les clappements de mains. En effet, avec Donkey Konga, vous avez 4 sortes de ' sons ' différents à effectuer selon les informations qui s’affichent à l’écran : taper sur le tambourin de gauche, celui de droite, les deux, ou entre les mains.
Mais comment s’affichent ces informations ? A la manière de tous les jeux de musique, des notes de musiques (symbolisés par des ronds de couleur) défilent à l’écran de droite à gauche et doivent être validées lorsqu’elles passent en un point spécial. Dans Donkey Konga, le rond rouge doit être validé par un coup sur le tambourin de droite, le jaune sur celui de gauche, le rose sur les deux à la fois, et enfin le bleu clair en tapant dans les mains. Il existe 3 modes : débutant, normal et expert. La difficulté va bien évidemment crescendo, et débloquer les chansons en mode expert n’est possible qu’en récoltant de l’argent dans les deux autres modes, en enchaînant correctement les combinaisons demandées à l’écran… Il existe au total 32 mélodies, toutes disponibles dès le début, aucune mélodie n’est donc à débloquer : dommage.
Donkey Fun ?
On peut s’interroger sur l’intérêt d’un tel jeu. Ici, aucune course à gagner, aucune jeune fille à délivrer ni de royaume à sauver. Voilà qui bouscule quelque peu nos schémas de pensée classique quand il s’agit de jeux vidéo ! Cette absence d’un ' objectif ultime à atteindre ' ne peut être comblé que par un max de fun ! Le jeu en procure-t-il ? Le fait est qu’à la rédaction nous n’avons pas particulièrement accroché à cet opus ! Le principe du tambourin est intéressant, mais on se rend bien compte qu’il suffit de poser les mains sur le tambourin et d’exercer une faible pression pour que le tapement soit pris en compte. De même pour les tapements dans les mains qui peuvent être remplacés par un simple accoup sur le côté des Conga. Dès lors, le jeu perd de tout son charme, mais force est de constater que le jeu (en mode expert) a été créé de telle façon qu’il relève du miracle de pouvoir compléter seul les morceaux autre qu’en utilisant cette technique !
Autre inconvénient, on affirme souvent que le jeu prend tout son intérêt à plusieurs ! Sûrement, mais uniquement si l’on possède plusieurs Konga, et il y a bien peu de chances pour que cela soit le cas. Namco a tout de même prévu la possibilité de jouer pour un joueur ne possédant pas de tambour avec la manette Gamecube. Mais inutile de dire que le jeu a dès lors encore moins d’intérêt qu’avec le Conga en question, et qu’on se lasse très vite.
Pour ne rien arranger, les chansons sélectionnés par l’éditeur japonais sont très contestables. On retrouve avec plaisir le rap issu du soft DK64, ou le thème de Mario. Mais on doit aussi endurer de la J-Pop (Pop japonaise assez spéciale !) et des musiques issus de séries TV nippones dont on ne saisit pas bien la présence dans un tel jeu. Et pour ne rien arranger, les notes demandées à l’écran ne correspondent que trop rarement à la musique en elle-même. Les mélodies ne semblent bien souvent qu’un prétexte à nous faire taper aléatoirement sur les Conga !
On nous prend pour des Kong ?
Namco avait déjà lancé Taiko no Tatsujin, un jeu de tambourin, et on a clairement l’impression que la licence Donkey Kong n’a été qu’un prétexte de la part de l’éditeur japonais pour nous sortir un nouveau soft reprenant le même principe ! En effet, la réalisation a été littéralement bâclé : les menus sont extrêmement sommaires, et les phases de jeu sont d’une laideur incomparable. En effet l’arrière plan y est presque statique, et les quelques animations en bas de l’écran sont tout simplement pitoyables : des sortes de bananes s’agitent autour de Diddy Kong, et force est de constater que leur animation est à peine digne d’une Super Nes. De même, les effets graphiques ponctuant vos combinaisons réussies se limitent à un petit ' good ' et parfois à des ballons ou des fleurs qui traversent l’écran : Supeeer !... Certes, les graphismes ne sont pas déterminants dans ce genre de jeu, mais cette réalisation graphique pitoyable est surtout l’excellent révélateur d’un jeu fait à la va-vite.
Namco a probablement cru que créer un jeu exploitant un tel accessoire, le tout accompagné d’une licence juteuse, suffirait à vendre son jeu, et quelques éléments ont même été ajoutés comme pour mieux faire passer la pilule… Une pilule bien amer ! Ces éléments sont une possibilité de changer le son reproduit par le jeu des Conga (plus seulement des BOUM mais des cris de Pikmin et autres réjouissances de ce genre) ou de débloquer des jeux bonus (sur lesquels vous vous amuserez 30 minutes avant de laisser tomber).
Reste qu’il y a une chose qu’on ne peut nier, c’est que ce jeu conviendra bien plus aux enfants. Si les adolescents et adultes venus essayer le jeu n’ont décroché qu’un faible sourire en s’essayant à DKA, les enfants de 8 ans à qui nous avons fait essayer la bête ont apparemment passé un excellent moment ! Des enfants pour qui la durée de vie n’a aucune importance, encore moins la réalisation graphique, et qui s’amusent en mode facile, voilà probablement le public qui sera plus facilement ravi par ce jeu…
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