Un homme et une femme sont sur un bateau...
Premier jour à bord du bateau. Les évènements se bousculent dans ma tête. Il y a quelques heures, je n'étais rien. Après un passage à la douane de Maunauraï où l'on m'a demandé de me décrire rapidement (cheveux, couleur de peau), je me suis retrouvé largué sur un beau voilier en compagnie d'une jeune océanographe qui ne sait pas nager, nommée Catherine. Elle m'a expliqué comment nager et comment utiliser les deux trois petits outils à ma disposition.Mais l'heure est venue de faire le grand saut et de plonger dans l'eau bleutée du lagon de Maunauraï !
Ni une, ni deux, voilà que le joueur se retrouve à quelques mètres sous l'eau, entouré d'une myriade de poissons, de coraux, de bancs de sables... Endless Ocean, c'est ça : une baie de Maunauraï. Le jeu vidéo permet de réunir en un seul endroit différents sites de plongée, du lagon paisible aux profondeurs étouffantes en passant par une cité engloutie ou une grotte mystérieuse...
Difficile de définir le but du jeu. Une courte histoire est disponible et se termine en une poignée d'heures. Mais le gros du jeu reste de la recherche de trésor, de la collection de créatures marines, de la photographie... Dans Endless Ocean tout est calme, tout va doucement. On peut suivre les missions de Catherine, on peut servir de guide aux visiteurs extérieurs ou répondre aux demandes d'un photographe ou d'un cartographe... On peut aussi juste se balader avec les poissons et les dauphins, s'accrocher à une baleine, partir à la recherche d'une espèce bien précise.
La liberté du jeu est à la fois sa force et sa faiblesse. On peut adorer comme détester. On peut se faire une petite partie tous les soirs, plonger une dizaine de minutes puis remonter, sans but précis. On peut aussi vouloir remplir l'encyclopédie qui recense toutes les espèces du jeu, qu'il s'agisse de poisson, d'oiseaux ou de mammifères divers et variés. Il y aussi une carte à compléter et différents moments uniques, scriptés mais qui rendent la baie de Maunauraï particulièrement vivante.
Mon ami Flipper
A la question : est-ce que Endless Ocean est beau, il n'y a qu'une réponse : oui. C'est beau. Pas forcément sublime, pas toujours propre même (certaines textures pixellisent quand on s'approche trop près) mais ça reste beau. Il suffit de plonger dans dans le Hall de Saphir pour voir les rayons du soleil pénétrer les eaux plus profondes, donner des couleurs aux poissons... La Wii tient sa route sans problème, même quand il s'agit d'afficher presque une centaine de poissons dans l'Aquarium qu'on débloque plus tard dans le jeu.Côté contrôles, Endless Ocean assure aussi. Tout se fait à la Wiimote. Si sur le bateau, le héros mutique ressemble plus à cyborg qu'à un être humain, il obéit au doigt et à l'œil : on pointe, on marche avec B, on clique pour activer une discussion, ouvrir une porte... Simple et efficace.
Sous l'eau, c'est encore plus simple. Vous pointez avec la manette et, soit avec B pour le mode manuel, soit avec - pour le mode automatique, vous nagez dans la direction de votre choix. Les animations du plongeur sont excellentes et il en va de même pour celles des poissons, dauphins et autres baleines géantes.
Une fois sous l'eau, les choses sérieuses commencent. Au gré de vos balades, vous rencontrerez des créatures marines qu'il suffira de toucher ou de gratter pour recueillir des informations et remplir votre encyclopédie. Vers la moitié de l'aventure, l'incapable Catherine vous donnera accès à un appareil photo qui vous permettra d'immortaliser vos rencontres sous-marines. Dommage que ces photos ne peuvent pas quitter le jeu et être envoyées sur le bureau Wii, comme Metroid Prime 3 le fait si bien.
Autres outils à votre disposition : de la nourriture, un stylo magique voire un sifflet à ultra-son. Chaque espèce possède 3 niveaux d'informations. Il faudra revenir plusieurs fois, faire ami-ami avec les animaux de la mer pour remplir à 100% son encyclopédie.
Côté exploration, il y a un vent de liberté qui souffle sur le jeu. Dès le début de l'aventure, vous pouvez prendre votre bateau et aller l'ancrer au large du lagon. Libre à vous aussi de ne pas écouter Catherine et d'en faire à votre tête. Cela dit, elle reste essentielle pour récupérer du nouveau matos pour plonger la nuit par exemple ou avoir un compagnon.
Au gré de vos pérégrinations, il vous arrivera de croiser un dauphin. Une fois le contact établi, vous pourrez essayer de le rendre confiant et amical puis d'en faire votre compagnon. En plus de dénicher des objets pour vous - à condition que vous le suiviez une fois sous l'eau - vous pourrez l'entrainer à faire des tours.
Le Jambon de la Mer
Beau et libre, Endless Ocean est avant tout un jeu calme, zen et tranquillisant. Fan ou pas de plongée sous-marine, amateur de poissons ou pas, Endless Ocean vous emporte vers un monde totalement nouveau. La première apparition d'un requin vous fera sursauter - même si vous ne risquez rien - et certaines zones feront vibrer votre petit cœur d'aventurier en chaussons.On se surprend assez vite même à replonger encore et encore, à petites doses toutefois, pour visiter chaque recoin de la baie. Sans être immense, elle offre tout de même une jolie aventure qui s'arrête trop vite. Libre à vous de continuer et de remplir votre encyclopédie ou de faire de jolies photos...
Un mode multijoueur est aussi présent et qui est une simple balade sous-marine à deux, dans les fonds de Maunauraï. Plaisant, ce mode à deux devient très limité quand on se rend compte que la seule façon de communiquer est de sélectionner une phrase dans un menu déroulant. Triste et trop lent pour être réellement efficace. On peut aussi se montrer nos compagnons respectifs ce qui donne lieu à des joutes de sauts de dauphins. Mouais.
Autre et avant-dernier chapitre de ce test : le son. Oui, on peut s'écouter ses propres MP3 sous l'eau... Enfin on peut s'écouter SON propre MP3. En effet : avant chaque plongée, on a quelques secondes pour choisir une seule musique pour toute la balade. Un peu limité mais comme les plongées durent souvent mois d'une dizaine de minutes, on peut comprendre.
Mais il est bon de lancer une oreille à la musique du jeu. Interprétée par Hayley Westenra, une chanteuse néo-zélandaise, la musique colle à merveille avec les plongées et les découvertes sous-marines. On les débloque de façon ponctuelles, souvent après une grosse mission de Catherine et elles illustrent parfaitement le décor enchanteur de Endless Ocean.
Côté bruitage, c'est très discret. Si les poissons ne poussent jamais de cris - normal - les dauphins et les baleines sont un peu trop silencieuses. Les fonds marins sont désespérément vides et il manque, parole de plongeur, au moins le ressac des vagues à la surface ou le sable qui crisse... De petits détails mais qui viennent entacher un peu le jeu.
Au menu des réclamations on peut d'ailleurs rajouter des interfaces un peu molles et à la ramasse : les photos à développer avant de pouvoir les voir, le menu difficilement accessible via la touche Bas de la croix qui nous tord les doigts et surtout un bateau vide et sa cabine composée d'images fixes sans vie...
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