Pour une poignée de cristaux…
Le monde est recouvert par le miasme. Un miasme épais, étouffant, mortel… La survie des êtres vivants n’est permise que par quelques cristaux qui s’affaiblissent peu à peu en une lente agonie. Les quelques villages disséminés de par le monde craignent que les immenses cristaux autour desquels ils sont regroupés perdent leurs pouvoirs. Mais une solution existe : des arbres cachés appelés Arbres à Myrrhe sont porteurs d’une essence capable de recharger ces pierres vitales : la Myrrhe.Aujourd’hui, vous quittez votre village pour devenir une Caravane de Cristal : c’est à dire un des nombreux courageux à sillonner le monde à la recherche des Arbres à Myrrhe et de leur essence. Armé de votre fidèle arme blanche et accompagné par votre ami Mog, vous passez une dernière fois la porte de votre village, votre Calice sur la tête…
Votre mission est simple : vous devez porter le Calice jusqu’à 3 Arbres de Myrrhe afin de complètement le recharger et permettre ainsi la survie de votre village.
Il est important de ne pas croire que FF:CC est un jeu dénué de scénario, loin de là. A partir du moment du moment où vous devenez caravanier (c’est à dire 30 secondes après avoir allumé la console) vous appartenez à une communauté, la communauté des Caravanes de Cristal. Ainsi, au fur et à mesure de vos déambulations dans le monde de FF:CC, vous pourrez rencontrer les caravaniers de Fum (tranquille village de fermiers Clavats) ou encore ceux de Shella (communauté des mages Yukes). Avec un peu de chance, peut-être rencontrerez vous le mystérieux Chevalier Noir ou l’étrange Pierrot. Inversement, vous tomberez peut-être sur les comiques mais néanmoins vils Voleurs Rayés.
Chacune de ces rencontres est unique et vous en apprend un peu plus sur l’histoire qui sommeille en ce jeu. N’allez pas croire que derrière ces couleurs chatoyantes et ces adorables Mogs se cachent une histoire aussi mièvre qu’un long métrage sur la vie secrète des colibris. Le monde de FF:CC n’est pas un monde bucolique : on y meurt, on y souffre. Il est vrai qu’on n’est pas non plus en face d’une terrible tragédie qui fera couler les larmes sur les visages mais ça n’en reste pas moins légèrement sombre et touchant. Une belle histoire d’espoir.
Ainsi, les bases de l’aventure sont posées. Une aventure riche qui vous amènera dans des lieux plus féeriques les uns que les autres en passant par une sombre mine ou par la demeure d’un géant. Une aventure délicate qui endormira vos sens. Une aventure merveilleuse qui vous fera oublier que dehors le soleil brille et qu’auparavant vous aviez une vie sociale. Et oui, malgré toutes les critiques qu’on lui a fait, FF:CC est un titre entraînant : un titre dont il est parfois difficile de se séparer.
…Et quelques gouttes d’eau…
Final Fantasy : Crystal Chronicles est un Action-RPG dans lequel vous incarnez un personnage chargé de remplir son Calice en traversant divers niveaux et en expliquant sa manière de voir les choses à quelques boss qui veillent sur quelques trésors. A première vue, rien d’original ni de vraiment transcendant. Cette dernière phrase pourrait être dite par un lecteur peu consciencieux qui lirait ce test en diagonale (en louchant avec les yeux fermés).Pour revenir rapidement sur le genre du jeu, les Action-RPG sont des titres dans lesquels on parcourt des zones à la recherche de monstres à dépecer pour accéder au boss afin de faire avancer l’histoire tout en conservant un côté RPG (par l’évolution de son personnage). Dans cette catégorie, il existe deux jeux particulièrement représentatifs sur GameCube. Tout d’abord, Les Royaumes Perdus appartiennent à cette catégorie (ce qui n’est pas vraiment glorieux). Le meilleur pour la fin : le meilleur exemple à l’heure actuelle serait Zelda : The Wind Waker. Attention ! Il ne s’agit pas de comparer FF:CC à Zelda : entre eux, c’est le Grand Canyon (ce qui peut paraître immense pour des disques de 8cm de diamètre).
Le jeu n’en est pas pour autant moyen : bien au contraire. Dépassant de loin Les Royaumes Perdus, FF:CC recèle des petits détails dans son gameplay qui le rend incommensurablement riche. Tout d’abord dans sa maniabilité : le jeu est fait pour GameCube et ça se sent. Toutes les actions du jeu ont été étudiées pour la manette GC et le résultat est digne de la maniabilité des plus grands jeux Nintendo. Les commandes sont instinctives et on prend le jeu complètement en main dans les premières minutes du jeu (ce qui correspond à peu près à la durée de la cinématique). Le bouton A sert à effectuer les actions, le bouton B à saisir et déposer des objets, le bouton Y à accéder au menu et le bouton X à faire saisir le vase par le Mog. Enfin, les gâchettes R et L permettent de sélectionner les différentes actions possibles. Rien de plus simple.
La création du personnage est votre toute première étape du jeu (après avoir nommé votre village). Tout d’abord, il vous faut le nommer et choisir son sexe. Puis votre race entre Clavat (des persos à l’apparence humaine pour débutants, avec un niveau plus ou moins moyen dans toutes les capacités), Lilty (de petits personnages dont les principaux atouts sont l’attaque et la défense : pour débutants et confirmés), Yuke (de puissants magiciens casqués, faibles en attaque et défense : pour joueurs confirmés et experts) et enfin Selkie (de fiers humains aux longs cheveux et dont la vitesse et l’attaque sont leurs points forts : pour confirmés et experts). Après ce choix délicat, il ne vous reste plus qu’une seule chose à faire : déterminer son apparence physique parmi quatre différentes. Toutes races et sexes confondus, 32 personnages sont disponibles d’un point de vue physique. Du côté des caractéristiques, il ne sont que quatre : autant dire que la personnalisation physique possède donc une marge importante.
Exploration, quand tu nous tiens.
L’exploration des niveaux et le cassage de monstres résument l’essentiel du titre. Malgré tout, SquareEnix a su éviter une lassitude certaine au jeu en ajoutant des éléments particuliers dans le gameplay. En effet, au lieu de tomber dans l’ennui à force de chercher des coffres dans des zones qui se ressemblent toutes, chaque zone est finement travaillée texture par texture : à croire que chaque niveau possède une âme. Chaque zone possède son astuce, sa petite touche en plus qui la rend encore plus différente des précédentes.A force de jouer, on ne manquera pas de chercher les coffres habilement dissimulés dans le but d’upgrader provisoirement son personnage à l’aide d’artefacts de manière à pouvoir expédier plus facilement le boss dans un monde lointain. Car il vous faudra noter que lorsque l’on recommence un niveau, on recommence aussi tout à zéro : plus de magie, plus d’artefacts que l’on avait obtenus au cours du niveau précédent. Seul l’artefact de fin de niveau, obtenu lorsque le boss est occis, les quelques objets disponibles et sa bonne vieille arme blanche seront accessibles.
De plus, votre progression dans le jeu est limité par un élément de poids : le Calice. Pouvant recueillir la myrrhe, elle possède un cristal qui vous protège de la brume environnante. Celle-ci diminue vos points de vie régulièrement au moindre contact. Elle délimite par ailleurs votre zone de mouvement. Mais le Mog vous accompagnant peut se charger de la tâche ingrate de se trimbaler le Calice en vous suivant. Extrêmement utile mais cela vous prive de sa légère capacité de combat.
Le système de combat est lui aussi digne d’intérêt. La magie y tient une place de choix : sans elle, il sera relativement difficile (je pèse mes mots) de finir le jeu. Les différents magilithes (ce sont les sphères de magie) que vous récoltez au fur et à mesure de votre exploration possède chacune un sort propre dans la pure tradition Final Fantasy : Brasier, Glacier, Foudre, Soin, Esuna (guérison des états anormaux) et Vie. Certains voient déjà rouge : où sont passés les Sidéral, Somni ou autre ? Ils sont là mais de manière différente. Associez un magilithe de Brasier avec une magilithe de Glacier et vous obtenez un Quart : sort qui réduit d’un quart les points de vie de l’adversaire. Les autres, ce sera à vous de les découvrir par tâtonnements et divers essais. Simple en l’apparence mais qui prend toute sa dimension en multijoueur.
De plus, sachez qu’aucun point de mana n’est requis pour l’utilisation de ces sorts : vous pouvez les utiliser de manière illimitée. Enfin, pour être utilisée, la magie demande un petit temps de concentration qui vous laisse sans défense face à vos ennemis avant de vous laissez choisir la zone d’action du sort : ceux-ci deviennent plus délicat à utiliser. Arrive enfin le combat contre le boss de fin de zone, ceux-ci sont très variés et réclame une certaine patience.
L'univers de Final Fantasy Crystal Chronicles est si riche et si vaste qu'il vous faudra du temps pour l'explorer dans ses moindres recoins, pour rencontrer tous ses personnages. Parlons de cet univers incroyable dans la seconde page de notre test !!!
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