Adaptation vidéoludique du James Bond du même nom sortie en Décembre 1997, Goldeneye 007 aura permis à la Nintendo 64 d'impressionner à peu près tout le monde moins de 4 mois après l'arrivée de la console en France. Si l'événement venait en grande partie d'une réalisation technique intégralement en 3D temps réel jamais vue auparavant.
Une vraie perle...
On connaissait Rare depuis leurs bijoux sur Super Nintendo (les 3 Donkey Kong Country et Killer Instinct), mais ils étaient évidemment attendus au tournant. Si aujourd'hui, se remémorer l'effet qu'a pu provoquer le jeu à sa sortie peut faire sourire à la vue des graphismes du jeu, on ne peut néanmoins pas dénigrer les qualités de conception du jeu que nous allons détailler ci-dessous.
Mais avant de parler de ces caractéristiques non techniques, attardons nous juste quelques instants sur cette fameuse réalisation technique. Depuis 4 ans, force est de constater que le jeu a vieilli. Si pour l'époque, le travail fourni par les développeurs était incroyable, aujourd'hui, ce qu'on peut constater, c'est que la modélisation est cubique, les textures assez fades et sans relief, les décors plutôt vides et que quelques ralentissements apparaissent lors de certains passages.
Le jeu a néanmoins le mérite de ne pas être trop flou, ce qui est une vraie bénédiction pour un jeu sorti au début de la vie de la Nintendo 64. Rappelons-nous par exemple que Wargods sort le même mois que Goldeneye et qu'il est franchement moins chatoyant techniquement. Goldeneye s'en sort mieux du côté des animations. Si les ennemis ont des mouvements limités face au danger (rouler sur le côté, mettre un genou à terre pour mieux viser…), ils sont fluides et dégagent une sensation de " vrai " qui fait tout le charme de ce jeu. Au niveau de la bande-son, on retrouve les traditionnels morceaux dans l'esprit de James Bond plus ou moins rythmés selon l'intensité de l'action et les événements en cours.
Violent comme il faut
Les bruitages des armes sont quant à eux très percutants et réalistes. Goldeneye s'en sort donc plutôt bien, rappelons qu'il a le handicap de tourner sur un support cartouche réputé pour sa qualité sonore discutable. Si vous cherchez actuellement un Doom-Like techniquement à la hauteur, lorgnez plutôt du côté de la X-Box avec Halo, ou du côté du PC avec Medal of Honor : Allied Assault et autres Wolfenstein : Return to Castle.
C'est vrai que la réalisation technique un peu dépassées peut faire oublier les qualités énormes dont dispose le jeu. Du statut de révolutionnaire à sa sortie, l'intelligence artificielle des ennemis est encore aujourd'hui acceptable. De nombreux détails prouvent le souci de réalisme des concepteurs : tirez juste à côté d'un garde et celui-ci se retournera pour regarder d'où provenait le coup. Tirez-lui dessus, et il encaissera le choc selon l'endroit où l'impact a fait mouche. La localisation des dégâts est en effet aussi gérée dans ce jeu, la tête étant plus vulnérable que le cœur, lui-même plus vulnérable que les autres membres du corps.
Quelle diversité !
Là où Goldeneye est impressionnant et franchi les âges, c'est par la variété de jeu qu'il propose. Vous aurez donc le loisir de défier différentes figures emblématiques du film à travers 18 niveaux plus 2 cachés. De la jungle aux plaines gelées de Sibérie, en passant par des complexes industriels douteux ou des entrepôts mafieux, vous aurez de quoi trouver votre bonheur.
Le déroulement du jeu est lui aussi différent de ce que pouvaient proposer les autres Doom-Like en 1997. Vous n'aurez pas seulement à abattre froidement tout ce qui vous passe sous le nez, mais vous aurez au contraire des objectifs précis : rencontrer divers contacts infiltrés, placer ou désamorcer quelques bombes… Si l'intensité du jeu solo est forte, elle est décuplée en mode multijoueurs. D'une richesse seulement dépassée par Perfect Dark sur la même console, la durée de vie du soft est assurée entre copains. Même si vous n'avez pas la possibilité de jouer contre des simulants, les diverses armes, personnages et arènes de jeu disponibles combleront ce manque. Vous aurez le choix entre un simple combat à mort, un " keep the flag ", un mode licence to kill (chaque coup tue) et bien d'autres. Pour prouver combien la durée de vie du mode multi est monstrueuse, il suffit de se souvenir les longs mois passés à attendre Perfect Dark en jouant à Goldeneye, sans pour autant se lasser.
On touche là le point sensible du jeu : la comparaison avec son homologue Perfect Dark. Si les univers sont suffisamment distincts pour acheter les deux sans le regretter, il est évident que les aventures de Joanna Dark surpassent en beaucoup de points celles de l'espion anglais. Dès lors, ceux qui n'ont pas forcément les moyens d'acheter les deux jeux (bien qu'ils soient passés à prix réduits, surtout en occasion) se tourneront plutôt vers le plus récent des deux, donc Perfect Dark. Restent toutefois les fans absolus de James Bond, mais ceux-ci se seront sûrement déjà procuré le jeu auparavant.
Classique parmi les classiques, Goldeneye 007 se doit de figurer dans la logithèque de chacun : la richesse du jeu ainsi que l'adresse qu'il exige feront de vous un joueur heu-reux ! Promus 'Player's Choice' depuis des années, le titre a su au fil des ans s'imposer comme un jeu excellent dont le mode multijoueurs est certainement un des mieux pensés et des mieux aboutis qu'il ait été donné de voir sur console.
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