Un gameplay qui pioche dans le bien connu : pas de souci de prise en main !
Immédiatement au premier regard, avec son look graphique tout en low-polygone, Hotshot Racing fait penser à Virtua Racing ou au plus récent Horizon Chase Turbo sur lequel nous nous étions régalés.
Différents modes de jeu sont disponibles, comme le désormais classique Grand Prix, avec la possibilité de choisir parmi 4 coupes, chacune ayant quatre étapes, un principe bien connu depuis Mario Kart. On se rend compte cependant rapidement qu’il n’y a pas 16 courses différentes, mais quatre environnements (jungle, littoral, montagne, le désert), qui sont mixés pour donner 16 courses.
Au niveau des circuits, rien à redire, c’est sobre et agréable, peut-être aurait-on aimé une ou deux courses un peu plus barrées, avec des tremplins et autres joyeusetés.
Le but est bien évidemment de remporter le trophée or, argent ou bronze en cumulant les points durant les courses afin d’être dans le tiercé de tête du classement final. Une simple formalité pour les deux premières coupes, en mode normal, c’est en revanche beaucoup plus délicat en mode expert, l’IA assez agressive des autres joueurs n’aidant pas vraiment.
Outre ce mode Grand Prix, nous avons le mode course rapide (parfait pour une durée réduite de jeu), chronomètre (un contre la montre), la possibilité de jouer en local jusqu’à quatre (avec création d’un groupe) ou un mode online jusqu’à huit (avec course classée et divers paramètres). Cela reste classique tout en étant bien réalisé (il a fallu cependant patienter jusqu'à la date de sortie du jeu pour tester le mode online). La vitesse de jeu est bonne (on évoque du 60 fps en solo, cela diminue effectivement quand on joue à quatre sur écran partagé, tout en restant très
acceptable).
Des personnalisations en pagaille (aux alentours de 700) mais seulement 8 pilotes manquant de charisme.
Si les véhicules sont bien reproduits et les décors sympas tout en manquant un poil de variété, on ne peut pas dire que les 8 pilotes qui nous sont proposés soient réussis. Clairement moches graphiquement, heureusement on ne les voit qu’au début dans l’écran de sélection et à la fin sur le podium. Les développeurs ont esquissé un léger background pour chaque pilote, mais rien de trépidant. Bref aucun personnage coup de cœur, hormis peut-être le Japonais… dont les yeux brillent dans la nuit.
Si les personnages ne sont guère enthousiasmants, ils ont le mérite au moins d’être équipés de 4 voitures différentes chacun, soit donc un panel global de 8x4 = 32 véhicules, que nous pourront customiser à loisir en échange de l’argent récolté au fur et à mesure de vos performances, certaines customisation étant débloquées en réalisant des défis particuliers (il faut tout de même un bon paquet de courses pour en débloquer certains). Bon point pour les joueurs débutants, toutes les coupes sont débloquées au départ et tous les véhicules sont accessibles. En revanche, vous débloquerez certaines peintures en réalisant quelques exploits particuliers. Un équilibrage grand public donc, qui se confirme manette en main.
Pour gagner, il faut drifter et passer les checkpoints avant le décompte
On retrouve ce côté OutRun avec une course découpée en plusieurs segments, à boucler en temps limité, chaque checkpoint vous apportera une vingtaine de secondes pour poursuivre la course, sinon votre véhicule s’arrête. En mode normal, ce système reste permissif, car en loupant totalement notre démarrage lors d’une partie à 2 (je ne regardais pas le bon véhicule), nous avons pu recoller à la tête de la course et ne pas nous faire bloquer, faute de temps. En revanche, si vous grimpez en difficulté, vous n’avez plus droit à l’erreur, un simple tête à queue vous obligeant une marche arrière pour repartir est synonyme d’abandon quasiment assuré. Un poil dommage quand ce sont les adversaires qui se font un malin plaisir de nous percuter et nous faire partir en vrille.
On notera quelques gestions de collisions perfectibles, avec notre véhicule qui, à un moment, a littéralement traversé un concurrent en le prenant par derrière. Certains virages sont très larges et peuvent poser quelques soucis selon le véhicule en votre possession, à vous de sélectionner le bon véhicule pour la course visée. Un bon point cette obligation de changer régulièrement de véhicules, même si dans les faits 4 véhicules sortent vraiment du lot et sont plus que polyvalentes. Un bug est aussi à noter au niveau de la course conte la montre, l'écran se fige brièvement lorsque le tour est achevé avec indication si nous avons amélioré notre record, avant que la course ne se poursuive (pas de limite pour le chronomètre, vous pouvez faire autant de tour que vous le souhaitez). On notera également un rendu du replay de nos courses perfectibles, avec des véhicules semblant parfois trembloter sur la piste au lieu d'être bien fluide dans leur déplacement.
Même si votre véhicule acquiert très vite une belle vitesse, ce n’est pas toujours suffisant pour distancer les autres. La solution est de prendre de l’accélération en se plaçant derrière les autres et d’enchaîner le plus de drifts, pour charger un boost que l’on déclenchera ensuite lors de passage clé.
Si le jeu peut se jouer avec les deux joy-con, ou chacun tenant un joy-con dans sa main (la manette pro est gérée), on apprécie la possibilité de changer les caméras. La classique vue arrière, peut être interchangée à la volée en une vue plus rapprochée, voir devant le capot ou à l’intérieur de l’habitacle (une vue que l’on a beaucoup appréciée pour les courses en solo, le stick droit permettant de regarder autour de soi).
En bas de l’écran, des icônes nous alertent sur le positionnement des concurrents derrière nous, on sait ainsi où ils vont surgir. On aurait aimé des rétroviseurs, cela aurait été plus parlant. Le trajet de la carte nous permet d’anticiper certains virages et de voir également la position des adversaires, mais on s’en sert assez peu en course en fait.
Du déjà vu mais avec deux petites touches agréables supplémentaires
Deux modes particuliers sont implantés : une course de vitesse où vous pilotez une voiture piégée. Ici, il ne faut surtout pas décélérer en dessous d'une certaine vitesse, sinon vous enclenchez l’explosion de votre véhicule. A chaque choc encaissé ou à chaque ralentissement, une jauge de dégât apparaît et votre véhicule se met à fumer puis à devenir une véritable torche. Autant dire que lorsque l’incendie est bien lancé, vous n’irez plus loin. Un mode agréable, surtout à plusieurs, car en solo, malgré l’IA, on en fait vite le tour.
Plus réjouissant est le mode policiers contre bandits. Selon le tirage au sort, vous serez bandits devant échapper à la police, ou policier devant bloquer les bandits. Les bandits foncent en limitant les chocs, ils doivent récupérer des dollars matérialisés en vert pour conserver en permanence de l’argent sur eux (sinon, cela fait comme pour le timing, votre véhicule va ralentir et vous allez vous faire pincer par la police).
Mais une fois attrapé, le jeu n’est pas terminé car vous allez intégrer l’équipe des policiers pour tenter d’arrêter les autres voleurs. Un retournement de situation intéressant, mais pas suffisamment bien approfondi à notre goût. En effet, comme le nombre de tours est paramétré au départ, pas simple de rattraper les bandits devant si vous avez changé d’équipe en cours de route.
On reste un peu spectateur et nous n’avons jamais réussi à coincer un véhicule en roulant à contre-sens pour l’empêcher d’atteindre la ligne d’arrivée. Même s’il y a un classement du meilleur policier et du meilleur voleur, cela reste anecdotique. Bref deux modes intéressants sur le papier mais qui se dégonflent telle une baudruche quand on commence à les prendre en main au bout de peu de parties.
Des lacunes qui n’aident pas au jeu à se démarquer des autres productions
On aurait pu espérer des développeurs responsables de Team Sonic Racing entre autres, plus de variétés dans les circuits. Comme nous l’avons dit, c’est sage, il n’y a pas la folie des Sonic Racing, de Mario Kart, avec des routes qui se croisent, des passages pour couper, des dénivelés impressionnants.
Plus regrettable, nous n’avons aucune course subissant des variations de météo (pas de pluie ou de neige)) ni d’alternance jour/ nuit. A ce niveau, Horizon Chase Turbo est plus varié, des courses de nuit avec des éclairages nocturnes et avec nos phares nous ont clairement manqués. C’est un manque regrettable, car au niveau du plaisir de conduite, c’est du tout bon, tout en restant très arcade. N’hésitez pas à vous appuyer sur la carrosserie d’un concurrent pour négocier au plus serré un virage par l’intérieur.
Et au niveau des chocs, c’est encore trop sobre à nouveau. Hormis de la fumée ou le feu, pas de crash de véhicule pouvant vous faire perdre du temps ou impactant votre conduite. Vous pourrez vous manger l’intégralité des chicanes, perdre quelques secondes, mais rebondir tel une boule de flipper en poursuivant votre course à fond.
Des absences qui cantonnent Hotshot Racing à un rôle d’outsider, bon mais un peu léger en contenu pour espérer maintenir une longue durée de vie.
Autre aspect dommageable, au niveau du jeu à deux, les points sont certes comptés pour chacun des joueurs, mais les récompenses ne sont attribuées qu’au joueur ayant lancé le jeu sous sa session. Votre binôme aura ainsi l’impression d’être un figurant ne comptant pas vraiment. Imaginez la tête de Junior, tout fier d’avoir fait partie en tête à queue son paternel, arrivant premier, ne recevoir aucun crédit de récompense, tout simplement parce que c’était uniquement moi qui les recevait (et avec la sortie de route fatale sans avoir le temps de revenir sur les autres coureurs, la huitième et dernière place ne rapporte rien) : nous étions donc tous les deux perdants. Une erreur à revoir et s’il y a bien un patch à mettre en place, c’est à ce niveau.
Autre grief, du point de vue ergonomique, notre position n’est pas très lisible. En effet, on voit en gros le temps restant mais le nombre de tours et surtout notre position par rapport aux huit coureurs est un peu perdu dans l’écran, ce qui fait que pour ne pas perdre la course (déjà qu’on jongle pour les captures d’écran), on court la plupart du temps en aveugle, découvrant sur le tard (ou à l’arrivée) notre position réelle. A nouveau, on est déçu par ce manque que l’on trouve pas vraiment pardonnable de la part d’une team aussi expérimentée que Sumo Digital dans les courses arcades.
Cap sur le mode Online
Il nous a fallu décaler la publication de ce test pour pouvoir tester le monde online, aspect important d'un jeu de course dont on fait tout de même assez rapidement le tour autrement. Premier point, il faut s'armer un peu de patience pour le moment, les compétiteurs sont encore rares pour le moment, et il faut que 4 joueurs aient validé une course pour la lancer.
Vous pouvez donc vous faire une partie rapide Arcade, un course gendarme contre voleur ou le mode avec votre voiture piégée. Vous pouvez intégrer une course, repérer sur le serveur si des groupes sont présents, choisir de concourir avec tout le monde ou seulement avec vos amis. Enfin, il est possible d'héberger les courses. Une proposition qui convainc même si dans les faits, on notera que l'IA est tout de même très bonne face aux joueurs humains.
Après quelques parties online, on peut dire que c'est stable, nous n'avons pas rencontré de déconnexion sauvage en pleine partie. Mais une fois le moindre accrochage fait, c'est tout de même très difficile de remonter dans le classement.
Mauvaise pioche alors ?
Non, fort heureusement, mais la recette est au finale bancale et incomplète. Une certaine routine s’installe assez vite en enchaînant les parties, ce maigre contenu laissant penser que le titre a été développé avec une enveloppe assez réduite. Un bon titre fun mais qui ne tient pas la distance, au bout de trois ou quatre heures, on a clairement l’impression d’en avoir fait totalement le tour.
Les customisations de véhicules restent anecdotiques (certains ajouts gênant même la visibilité en course dans la vue cockpit), sans vraiment se ressentir sur l’asphalte en pleine course. Il ne restera de ce titre que la possibilité de bien se défouler lors de quelques soirées, mais la concurrence en la matière reste rude. Pour 19,99 €, on aurait pu espérer mieux (il est bien plus agréable que Virtua Racing) en loupant le coche à cause de certaines absences. Junior au final a préféré Horison Chase Turbo (malgré l’obligation de récupérer l’essence en cours de course).
Nous remercions l’éditeur Curve Digital de nous avoir fait parvenir un code afin de tester ce titre qui nous donnait vraiment envie.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.