Hyrule Warriors : un jeu de cape et d'épée!
Voici plusieurs mois qu'Hyrule Warriors, le Dynasty Warriors dans l'univers de The Legend of Zelda, suscite l'intérêt des fans, dans l'attente d'un vrai Zelda. Alors, cette impatience était-elle méritée ? Voici le verdict de Boris !
TestAinsi, si vous avez déjà joué à l’un des jeux de cette longue saga commencée sur Playstation première du nom ou à l’un de ses spin-off (dont le second épisode basé autour des aventures de Ken le survivant est disponible sur WiiU depuis le début 2013) et que vous n’avez pas aimé sa prise en main ou son concept de jeu, vous aurez beau vénérer la légende de Zelda au point d’en avoir édifié un autel à la gloire de Tingle, que même avec toute la bonne volonté du monde, vous n’apprécierez pas ce Hyrule Warriors.
Découvrez les premières minutes du jeu avec notre PlayN! consacré à Hyrule Warriors Wii U :
Je suis une légende.
Et pourtant, si il y a bien un point sur lequel on ne peut rien reprocher au jeu, c’est bien sur la générosité de son contenu, il y a vraiment de quoi s’amuser un minimum dans cette galette avec 3 gros modes de jeu qui vous garantiront une durée de vie d'une bonne trentaine d’heures. Le premier de ces modes est le mode légende qui est en réalité le mode histoire du titre. Pour faire simple, la princesse Zelda a disparu alors que la menace d’une sombre sorcière plane sur le royaume d’Hyrule et sur la paix précaire maintenue par cette relique mystique qu’est la triforce. Link va donc partir à l’aventure aidé par une quinzaine d’autres personnages tirés ou non de la saga afin de ramener la stabilité dans le royaume.La première satisfaction et de voir à quel point les développeurs se sont arrachés les cheveux pour respecter les codes de la saga et faire de ce mode scénario une vraie histoire à chapitres dignes des Zelda, on appréciera d’ailleurs un twist scénaristique que l’on a souvent rêvé dans la saga sans oser le demander. Ce mode de jeu rassemble pas moins d’une vingtaine de tableaux différents, chacun reprenant un lieu clé des épisodes Ocarina of Time, Twilight princess et Skyward Sword.
Dans chacun d’entre eux, vous aurez loisir de contrôler divers personnages de la saga, la plupart tirés des trois épisodes cités tel que Sheik, Zelda, Midona, Impa…, auxquels viennent s’ajouter deux persos créés pour l’occasion, on parle là de Lana et Cya, deux jeunes filles mystérieuses dont le chara-design semble plus sorti d’un épisode de Final Fantasy de par leurs looks atypiques, leurs chevelures flashy et leurs formes généreuses. Ces petites nouvelles s’intègreront quand même bien à l’histoire et y tiendront même un rôle primordial sans vouloir vous spoiler plus.
Ce mode vous permettra surtout de prendre en main afin de commencer le long travail de leveling de chacun, que vous pourrez ensuite continuer dans les modes libre et aventure. Le premier consistera seulement à reprendre les différents niveaux du mode légende avec n’importe quel personnage et de refaire la quête à un ou deux joueurs. Le mode aventure est lui beaucoup plus intéressant, s’apparentant à un mode mission déguisé, vous vous retrouvez sur la carte de The Legend of Zelda, ce mode vous proposera d’exercer diverses quêtes plus au moins longues sur chaque case de la mappe originale (tuer 300 ennemis en moins de 10 minutes, escorter une cocotte à ses petits sans la mettre en colère…) ce mode amène une certaine diversité au jeu qui le rend rafraîchissant tout en lui offrant une seconde vie, une vraie belle idée. Veuillez noter par ailleurs que nous n’en avons pas fini avec le contenu pléthorique du titre : en effet, Tecmo Koei compte bien agrémenter le soft de plusieurs mises à jours de contenus, lui apportant nouveaux perso et nouveaux modes de jeu. La première d’entre-elles arrivant le jour de la sortie et proposant un tout nouveau mode défi.
Ça va trancher chérie.
Si l’on excepte du coup le mode aventure où le but du jeu sera vraiment de remplir un objectif préalablement défini, le déroulement d’une partie s’apparentera à une partie de capture drapeau des forts intermédiaires à prendre à vos ennemis sans que ceux-ci ne vous prennent votre base. Le tout est bien entendu extrêmement scénarisé : en effet, sous ses aspects de Beat Them All ultra bourrin, le jeu saura vous mettre en défaut en vous proposant divers objectifs qui vous feront rebrousser chemin, telle qu'une attaque de vagues d’ennemis bombardant votre base, ou aller défendre la princesse Zelda prise au piège dans un fort intermédiaire et qui menace de fuir le combat entraînant ainsi un game over. Bref, le jeu sait apporter assez de dynamisme et de retournements aux diverses situations pour tenir le joueur en haleine le temps de la bonne demi-heure que vous prendra chaque mission.Le but final d’une mission restera quand même de battre le boss de fin. Tous sont tirés des jeux de la saga comme le roi Dodongo par exemple, ceux-ci seront pourront être battus de la même manière que dans leur version d’origine… mais en version plus frénétique. Car à part ces aspects, le jeu peut s’apparenter à un grand défouloir géant et c’est un peu par la que le jeu pèche. Si les situations de jeux diffèrent d’un moment à l'autre de votre partie, le gameplay lui sera le même, éliminer les ennemis par vagues de 50 afin de faire le vide puis tuer leurs chef pour que celles-ci ne reviennent pas, puis faire le nettoyage dans un fort, puis éliminer le boss du-dit fort pour le capturer, puis vaincre une nouvelle vague qui tient une position, avancer tout en éliminant - vous l’aurez compris, leur chef, pour récupérer le point de passage, avant de revenir en arrière car une vague d’assaut sera en train d’essayer de reconquérir une de vos positions si durement acquise, donc là rebelote retour en arrière on élimine la troupe et on tue leur capitaine.
En fait, le point très gênant c’est que mis à part les combats contre les boss qui font office de sas de décompression, le gameplay intrinsèque du jeu consistera à bourriner les touches B et Y pour faire valser les Moblins vers d’autres cieux, bien entendu plus vous enchainerez de forts combos, plus une jauge de frénésie se remplira. Une fois pleine, il vous suffira d’actionner la touche X pour enclencher un coup spécial qui fera valdinguer des légions entières, pour peu que votre placement sur l’arène de jeu soit adéquat. Bien entendu, ces différents coups différeront selon le personnage que vous incarnez, Link usera de sa Master Sword et de son attaque tournoyante pour faire une percée dans les lignes ennemies pendant qu’une Sheik fera danser ses adversaires à coups de lyre (oui on aura quand même pu faire un peu plus épique).
Notons surtout que plus vous utiliserez un personnage, et plus celui-ci montera en niveau, car la saga Dynasty Warriors c’est aussi tout un système ultra complet de leveling, que ce soit pour vos persos, vos armes ou vos compétences. Si pour les premiers cela passe par le combat ou l’achat de niveaux contre monnaie sonnante et trébuchante, la modification des armes sera beaucoup plus intéressante, via un système de forge mêlant armes trouvées dans les arènes et matériaux ramassés lors des combats où vous pourrez créer de vrais monstres de puissance que vous pourrez cumuler à vos améliorations de compétences disponibles dans le marché via un système de badges à acquérir qui se décomposent en 3 catégories : attaque, défense et soutien. Et vous permettront de faire évoluer la façon de combattre avec votre perso en vous rajoutant divers combos à votre panel de combat, ainsi que de meilleures capacités de prévention aux attaques adverses.
La rançon de la gloire.
Même si cela ne semble pas bien glamour et parait bien redondant, il y a bien une petite raison qui fait qu’on y revient à cet Hyrule Warriors ; et le constat est simple, tous les aspects du jeu ont été pensés pour respecter à la lettre l’esprit de la série. D’abord, pouvoir jouer la quinzaine de personnages apporte un vrai plus, si tous ne sont pas indispensables, on prendra plaisir à prendre en main la princesse Zelda ou certains méchants de la série.Par ailleurs, les développeurs ont tenu à ne pas laisser de côté des éléments essentiels de la série. Ainsi les coffres, les rubis, l’herbe à couper, la jauge de magie, les cœurs en guise de barre de vie, les fontaines des fées, certains items essentiels à la saga comme les bombes ou le boomerang et bien d’autres encore font partie de l’aventure Hyrule Warriors, et c’est là où l’on voit que Nintendo a chapeauté de très près ce spin-off, car ces éléments ne font pas office de simples clins d’œil ou easter eggs destinés à faire plaisir aux fans de la saga. Non : ils sont parfaitement intégrés au gameplay du jeu, au point de nous faire presque croire qu’on est au cœur d’un épisode canonique de la série.
Ceci est accentué par l’atmosphère générale que le jeu dégage, les bruitages de la série sont forcement de la partie et viennent augmenter votre immersion dans cet épisode. Mais s’il y a un point auquel les gars de chez Koei ont fait tout particulièrement attention, c’est les musiques du jeu qui feront fondre n’importe quel fan de la saga, chaque réorchestration des thèmes mythiques du jeu a été faite avec soin et efficacité et on se met à siffloter chaque air avec joie et allégresse. Autre grande sensation, chaque arène de jeu se déroule dans des mondes ultra-connus de The Legend of Zelda. De la forêt de Firone au Mont du Péril en passant par l’obligatoire désert Gerudo, chaque univers a été traité avec respect dans son ambiance.
Sauf qu’il y a un hic, et celui-ci il est à regarder du côté de la réalisation du soft. Car si on sent un effort de fait dans la colorisation des niveaux, on peut quand même regretter que la direction artistique du titre soit complètement datée. Que ce soient les animations d’une rigidité inouïe, les popups de groupes d’adversaires à 50 mètres, l’IA de vos partenaires totalement dans les chaussettes, des décors d’un vide sidéral, et des textures plates au possible telles qu’hormis les quelques monticules d’herbes, le sol parait être de la moquette achetée chez St Maclou. Il y a clairement une grosse déception de ce côté-là et si à l’époque de la Playstation 2 on pouvait mettre ces sacrifices au profit du nombre d’éléments à l’écran, aujourd’hui l’excuse ne tient plus la route tant on a l’impression de revenir dix ans en arrière. Et c’est encore pire en multijoueurs, où le clipping se passe a 5 mètres de l’action où l’on passe à des graphismes à peine au niveau de la N64, avec des chutes de framerate vertigineuses et des ralentissements indignes d’une 3DS, une vraie déception alors que le système de mode multiplayer avait été bien pensé car chaque joueur avait son écran pour éviter les problèmes de caméra, l’un jouant sur le gamepad, l’autre sur la télé. Dommage.
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Ça a l'air amusant c'est clair. Mais bon, les ""défauts"" des Dynasty Warriors sont toujours les mêmes apparemment. Bon la réalisation je pourrais dire que je m'en fous un peu. Mais est-ce que cela peut vraiment gâcher le plaisir du jeu ? Est-ce que le clipping des ennemis est vraiment chiant ?
Pour le Gameplay c'est pareil, faut voir si ça m'amuse vraiment de devoir bourrer la même attaque pendant tout le long pour progresser, de voir l'IA débile comme un manche à balai (que ça soit notre camp ou l'ennemi), même si certains diront que ça fait partie du charme de la série, j'ai peur de trouver ça lourd à la longue... Ceci étant dit, le système un peu RPG dont on m'a vanté (coucou Razzle :p ) pourrait m'intéresser.
" Mais s’il y a un point auquel les gars de chez Koei ont fait tout particulièrement attention, c’est les musiques du jeu qui feront fondre n’importe quel fan de la saga"
NON. Sauf si tu parles des quelques thèmes orchestraux qui sont jolis effectivement. Autrement les genres de remix Rock/Metal, non quoi. Moi quand j'entends une batterie digne de la casserole de St-Anger de Metallica, j'appelle pas ça "musique soignée" xD On peut aimer, mais dire que ces musiques ont été travaillées, bin non :p
Pour ce qui est du clipping il est surtout gênant en multi, il est présent en solo mais ne gêne en rien le gameplay, c'est juste que c'est inadmissible en 2014.
Pour te faire une idée, je te laisse le soin de consulter le PlayN! si dessus, ainsi que les deux suivants qui arriverons vendredi (un sur le mode aventure, et l'autre sur le mode 2 joueurs qui lui est une véritable escroquerie)
J'ai regardé le Play N en lisant le test
On pourrait faire le même débat pour le Black Metal !
Son pourri parce que pas le choix (les premiers Bathory, Darkthrone, etc) ou par volonté (toute la vague Raw Black Metal d'aujourd'hui) ? Là est la question !
Bonne question ! Je la tournerai plutôt en :
Doit-on cautionner des remix de merde dans un jeu, sous prétexte que c'est des mélodies de Zelda ?