Kilomètres heurts
Le principe de Juiced 2 est simple et totalement similaire à ses aînés de salon. Vous au volant d'une voiture super belle, de l'asphalte et des défis. On passera forcément par la case garage pour bichonner sa cariole (merci aux développeurs de n'avoir pas inclus un mini-jeu de lavage de voiture au stylet merci !), pour la peindre, lui dessiner un logo ou tout simplement booster son moteur. On choisit ensuite un défi dans une ligue bien précise. Après un certain nombre de défis réussis, vous passez à la ligue supérieure avec des concurrents plus tenaces et des épreuves plus difficiles.Parlons-en de ces épreuves. On en fait vite le tour : la course pure et simple, Eliminator (déjà vu dans le Juiced précédent) où toutes les 30 secondes le dernier de la course est éliminé, Drift où il faudra faire des dérapages contrôlés pour gagner un maximum de points, etc. Les amateurs de jeux de caisse seront aux anges, il y a ce qu'il faut pour bien s'amuser surtout grâce à la difficulté parfaitement dosée. Le système de Drift, gros morceau du puisqu'il permet de se charger une barre de nitro providentielle, est plutôt coton à maitriser mais finit par devenir une seconde nature après deux ou trois épreuves un peu corsées.
Autre petite astuce propre à Juiced, c'est le Flip. En serrant une autre voiture, en le rattrapant à coups de nitro ou en le tamponnant gentiment, on fait 'flipper' un adversaire qui s'arrête brusquement et perd son avance. Sympathique mais pas du tout essentiel pour terminer premier, surtout dans les premiers niveaux. Plus loin dans le jeu, le Flip pourra être utile contre des voitures hyper rapides. Un peu moins d'une dizaine de ligues attendent le joueur qui finira en peu de temps la partie solo du titre et qui devra se contenter de faire des tours avec l'IA, particulièrement moyenne pour ne pas dire robotique. Raison de plus pour plumer les autres concurrents grâce aux paris qu'on peut lancer avant chaque course, encore une idée plutôt amusante mais rarement utile, surtout vers le milieu du jeu quand on a peu de voiture et trop d'argent.
Impôt d'échappement
Parlons argent justement. L'argent est une manne essentielle dans un jeu de course lorsqu'il s'agit de débloquer des véhicules, des courses voire des championnats comme c'est le cas dans d'autres franchises. Pas dans Juiced 2. L'argent ne sert plus qu'à une chose : payer sa peinture (quelques centaines de dollars alors qu'on en gagne des milliers à chaque course), se payer de nouveaux morceaux de carrosseries (jantes, capot, etc.) voire gonfler le moteur de sa bécane.Rapidement donc, on se retrouve avec des milliers de dollars sur les bras. Ca force bien sûr à réussir les courses pour débloquer des circuits et des caisses, mais d'un autre côté, on a le sentiment d'être milliardaire et de ne pas avoir à faire ces courses. C'est là une des rares critiques que l'on peut faire à l'aspect solo de Juiced 2 qui comblera tout de même le joueur par sa difficulté croissante et ses défis très sympathiques. Heureusement les différentes voitures présentes et les marques représentées sont très satisfaisantes : Audi, Honda, Renault, Ford, Dodge, Lotus, Hundai, Plymouth, Nissan, Lexus... J'en passe et des meilleurs. La modélisation est plutôt clean mais ce qui gêne le plus c'est les vitres fumées en noir qui donnent le sentiment de conduire des voitures miniatures ou sans vie.
Côté multi, je le jeu déçoit un peu. Pas plus de quatre joueurs, tous avec leur copie du jeu et surtout une quantité de circuits plutôt restreinte. On compte une dizaine de circuits pour la course, plus cinq pour les Drifts ; chaque course est disponible en mode miroir, belle technique très artificielle.
Calandre grecque
Et c'est bien dommage ! Sans être le plus beau jeu de la Nintendo DS, Juiced 2 se défend étonnamment bien. On en déjà parlé mais les voitures sont toutes nickels - il ne manque que la gestion des dégâts - et les décors ne sont pas en reste. Des petits détails sympas, une vue bien dégagée vers le devant, même si la ville parait très étouffante. Gros bémol quant à la sensation de vitesse : si en mode Drift, elle est parfaite pour bien anticiper les virages et préparer ses dérapages, elle devient molle et fatigante durant les courses. Seule solution : passer en vue interne qui est plus que satisfaisante et vous donnera une réelle impression de vitesse.Le titre baigne dans une ambiance nuit/femmes en petite tenue. Rien de bien excitant ou de dangereux pour des enfants mais le côté tunning, Fast & Furious et musique techno manque vraiment de caractère. C'est là le principal défaut de cet excellent jeu de course : son ambiance. Entre les vilains portraits dessinés de ses concurrents, à la musique sans intérêt qu'on coupera rapidement, en passant par des menus flashy, vides et longs à charger... le jeu perd de sa superbe à cause de son habillage. Déjà vue dix mille fois sur d'autres supports et dans d'autres franchises, l'atmosphère globale plombe Juiced 2.
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