Mario & Luigi Superstar Saga + Les Sbires de Bowser

La jeunesse éternelle !

Quand on pense que la première version est sortie il y a quatorze ans sur GBA, on se dit que ce laps de temps est largement suffisant pour permettre la formation d’une nouvelle génération de gamers en herbe. Superstar Saga n’a pas pris une seule ride. Il est plutôt bien conservé et s’en est trouvé même grandement amélioré graphiquement. Les visuels et les animations n’ont rien à envier à ceux de l’époque. Il a été complètement retravaillé pour être adapté au public actuel.

Même si les graphismes ont changé en mieux, de son côté l’histoire reste identique. Donc pour ceux qui attendaient des surprises scénaristiques, n’espérez rien de ce côté-là. Ce qu’il faut retenir pour ceux qui débarquent, c'est que pour une fois, la princesse Peach ne se fera pas enlever. Votre quête sera de la sauver, mais point d’enlèvement. Elle vous mènera au royaume voisin de Végésia, et vous pourrez constater que le gameplay lui non plus n’a en rien évolué, et pourtant malgré son âge il est une parfaite transcription des jeux de plate-forme vers le combat des jeux de rôle au tour par tour.
Traduction ; le gameplay est tout simplement génialissime ! Il n’a rien perdu de son charme de l’époque et le fait de le voir se mettre en place avec un visuel remis au goût du jour le rend encore plus efficace et plaisant à pratiquer. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’y jouer, quelques explications s’imposent. Pour commencer, les déplacements sur la carte n’ont rien à voir avec un Mario classique. Ici les balades se font via une carte très similaire à celle d’un Zelda : A Link to the Past. Ajouter à cela des reliefs sur lesquels les frères plombiers peuvent sauter et vous obtenez le RPG de la plateforme.

Tous les éléments de la saga des Mario sont réunis dans ce jeu pour en faire le mix parfait entre plate-forme et jeu de rôle. L’histoire est bourrée d’humour, et chaque personnage est très bien mis en avant, d’ailleurs mention spéciale pour les entrées en scène du prince Harik. Elles sont sans aucun doute les plus hilarantes du titre. Les ennemis quant à eux sont visibles sur la carte et vous laisse le choix de les affronter ou non.

Minute, j’attends mon tour pour sauter…

Une fois le contact établi par votre initiative ou la leur, c’est du combat au tour à tour comme dans un jeu de rôle classique. On imagine bien Mario et Luigi armés d’une épée tranchant les Koopa… ou pas. En effet, ce n’est pas à coup d’armes blanches que vous arriverez à bout de cette aventure mais bien à coup de sauts et de coups de marteau.

Les combats sont loin du classicisme et sortent réellement des sentiers battus. Les attaques se font au tour par tour dont l’ordre est déterminé par la statistique de la vitesse. Elles devront répondre à un timing précis pour être réussites et pour causer le plus de dégâts possibles. Les attaques spéciales en duo de Mario et Luigi vous demanderont beaucoup de dextérité et de pratique. Vous aurez même des didacticiels vous permettant de travailler votre timing.
De l’autre côté, vos assaillants, eux, exécuteront des attaques au rythme difficile à anticiper et qui nécessiteront toute votre vigilance pour être esquivées. Aussi bien en attaque qu’en défense, vous devrez appuyer sur le bon bouton au bon moment. Un système qui peut paraître simple mais qui cache en réalité une profonde complexité et qui s’intensifiera au fil de votre avancée.
Chaque combat devra être exécuté d’une main de maître si vous souhaitez finir en un seul morceau. Sinon, nous vous conseillons de faire le stock de champignons. C’est pour vous dire à quel point l’univers a bien été retranscrit. Pour récupérer des points de vie il faut manger un champignon rouge et pour ranimer un des deux frères, il faudra avaler un champignon vert.

Malgré ce système de combat toujours aussi efficace et dynamique, l’aventure n’est pas très longue pour un RPG et vous en viendrez à bout facilement après une trentaine heures de jeu. Heureusement que les sbires de Bowser lui sont dévoués et atrocement fidèles.

Bowser, ou la princesse de ses sbires…

La grande nouveauté de cette version 3DS, c’est la mise en place d’une aventure parallèle, celle des Sbires de Bowser. Et leur histoire prend place en même temps que la quête de Mario et Luigi toujours au Royaume de Végésia. Sans spoiler, les événements feront qu’un petit Goomba très attaché et loyal partira à la recherche de sa princesse…heu de son maître, qui n’est autre que Bowser.
Le système de jeu de cette histoire secondaire est complètement différent. On y retrouve bien tous les éléments d’un RPG mais dans un autre format. Tout d’abord, il n’y a pas vraiment de carte du monde. Votre progression sera beaucoup plus linéaire, et ici pas de sauts ou d’interactions avec l’environnement, mais plutôt une avancée case par case. Chaque case représentant une partie de l’histoire avec une narration, très humoristique, est suivie de plusieurs combats. Ces derniers se feront sous la forme d’une baston générale où chacun attaque automatiquement à son tour selon les statistiques.
D’un côté, votre escouade, composée de huit membres dont un capitaine qui sera le Goomba courageux au départ, affrontera l’escouade ennemis avec un capitaine adverse et sept sbires également. Malgré une apparence aux premiers abords qui peut sembler chaotique, les combats sont en réalité très stratégiques. Chaque membre attaque le premier ennemi de sa rangée en face lui. Jusqu’ici c’est assez simple, ajoutez ensuite un équilibre des forces par une trinité, et vous obtenez des unités d’assaut, d’archerie, et de vol. Les unités assaut au sol ont l’avantage sur les unités d’archerie qui attaquent à distance, qui ont elles-mêmes le dessus sur les unités volantes, et pour boucler la trinité, ces dernières dominent les unités d’assaut.
Seulement ce n’est pas aussi simple. Votre escouade se divise en 4 colonnes, l’infanterie, au front devant, les volants, en support au milieu, les archers, planqués derrière en troisième position, et le capitaine encore plus loin qui se contentera de regarder au lieu de combattre, sauf s’il y est obligé. Pour remporter la bataille, il faut soit vaincre tout le monde, ou arriver à vous frayer un chemin direct vers le capitaine adverse et lui foutre une bonne branlée. Et pour y arriver, il faudra tenir compte du positionnement de chaque unité. Si vous n’avez que de l’infanterie, vous vous ferez rapidement balayer par une équipe réunissant un mélange d’infanteries et de volants.

Pendant que vos gars seront bloqués au coude à coude avec la colonne de boucliers vivants, ils se feront canarder depuis les airs. Chaque combat sera un réel dilemme d’équilibre entre les forces à opposer. Ajoutez des archers pour vaincre les unités volantes, mais pensez à garder de l’infanterie pour absorber les dégâts frontaux sans déséquilibrer votre formation. Car vos archers tireront sur l’infanterie d’abord avant de viser les volants puisqu’ils sont en première ligne. Sinon, vos sbires risquent de se faire évincer trop rapidement et vos archers moins costauds, se feront massacrer par les unités d’infanterie survivantes d’en face, laissant ainsi votre capitaine à leur merci. Heureusement que vos sbires gagneront de l’expérience pour chaque combat et qu’ils peuvent être rejoué à volonté. Cela vous permettra de vous entraîner si certain combat deviennent trop durs. Votre niveau pourrait faire la différence , et vous aurez en même temps la chance de pouvoir grossir vos rangs puisque chaque ennemi sera un futur allié potentiel. Avec de la chance il se joindra à votre cause à la fin de l’escarmouche.

Pour finir sur les sbires de Bowser, c’est une aventure sympathique qui apporte son lot de blagues, et de durée de vie. C’est une prise de risque appréciable et bien dosée. Car vous pourrez alterner à souhait entre poursuivre l’aventure des plombiers ou poursuivre les recherches de Bowser. A n’importe quel moment, l’un ou l’autre se mettra en pause au profit de l’autre récit.