Le Aibo du pauvre
Cette belle histoire «d’amour» commence comme toutes les autres, c’est-à-dire dans un chenil… À bien y penser décrire Nintendogs serait quelque peu inutile tant le jeu s’approche de la réalité : nous voilà dans l’air de la simulation de canidés. Ainsi, tout ce que vous pourriez faire (de bien) à un chien peut être fait dans ce jeu qui exploite admirablement bien les capacités singulières de la DS.Du moment, où vous avez fait l’acquisition de votre ami à la truffe humide, vous voilà forcé de le nommer. Quelques répétitions du nom pour que l’animal finisse par comprendre la signification et le tour est joué. À partir de cet instant précis, finis les pénibles tutoriels et êtes conviés à faire ce que vous voulez avec votre sac à puces. Dressez-le, jouez avec lui, promenez-le, entraînez-le ou contentez-vous de l’épier si ça vous chante.
La seule chose qui risque de vous arriver ce serait de finir par éprouver de l’affection pour votre petit chiot. Ici, il faut vraiment lancer son chapeau à Nintendo qui a réussi à capter toute l’essence de leur tempérament et vitalité si adorable. Que ces paroles proviennent d’un gars, mais surtout de quelqu’un qui n’apprécie pas du tout les chiens (j’attends toujours un Nintencats), si ce n’est pas un tour de force de la part de Nintendo, ça ! On se retrouve à s’attendrir face au cabot à chaque fois qu’il fait quelque chose de mignon ou de bien. L’expérience est assez unique dans la mesure où elle n’a jamais été aussi loin et la plate-forme de jeu y est pour quelque chose.
Pour accentuer le lien d’attachement entre l’animal et le propriétaire de DS, certains chiens ne répondront qu’à votre voix. En cas de grippe, vous pouvez donc oublier le jeu. Si on fait abstraction de cette blague nulle (si on peut appeler ça une blague), le chien sera totalement indifférent à vos amis et ils ne pourront pas voir les trucs «cool» que vous lui avez appris grâce à votre stylus.
Un coup vers le bas et le chien s’assoie, vous nommez l’action grâce à votre voix et répétez jusqu'à ce qu’il fait l’association entre les deux. La répétition est logiquement redondante (je vous fais part de réflexions très profondes) et souvent lassante, mais cette limitation a été imposée par Dame Nature et pas nécessairement par Nintendo.
Comme de fait, chaque chien à son propre tempérament. Le propriétaire paresseux, comme moi, jettera naturellement son dévolu sur un labrador. Reconnu dans la réalité comme des chiens très intelligents et dociles la tâche, s’en voit simplifiée. Enfin, la différence de comportement se situe plus souvent par rapport à l’individu même, mais avouons que certaines races ont des prédispositions génétiques à être fou comme un balai ou à mordiller tout ce qui se trouve à leur portée.
Ils sont tout cute
Pour continuer, le détail apporté à l’animation et aux graphismes du petit animal est tout simplement stupéfiant. L’attachement éprouvé envers cet amalgame de polygones nécessite effectivement que la ligne entre le virtuel et la réalité s’efface. Pour faire simple, les chiens qui sont emprisonnés dans les deux écrans agissent et réagissent comme ceux qui peuplent nos arrière-cours. Ils aiment se faire caresser, mais pas nécessairement avec un style, refuse en permanence de vous redonner la balle ou le frisbee qu’ils viennent de saisir, se goinfrent des ordures jonchées sur les trottoirs ou dispersent l’apothéose de leur digestion sur ceux-ci. Le tout si bien réalisé qu’on n’oublie qu’ils ne sont que pixels.Comment faire autrement ? Ils peuvent apprendre toute sorte de choses, mais surtout s’améliorer dans leur aptitude athlétique. Ainsi, « Fido » ne pourra probablement pas attraper le premier frisbee qui lui sera lancé, mais après un bon entraînement peut-être que votre chérubin remportera toutes les compétions.
Pour revenir aux aspects techniques, j’ose prétendre que nous sommes en face de l’un des plus beaux jeux DS. À bien y penser, les environnements sont peu nombreux et assez simplistes, mais la modélisation et le soin apporté aux petits canidés sont tout simplement sidérants. Précisons que ce qui me fait dire que le jeu est très beau vient peut-être du fait que le manque de filtrage des textures est pratiquement invisible (la principale raison pourquoi toutes les textures des jeux DS sont ignobles).
Un cabot et son déficit d’attention
Si je peux me permettre de faire un parallèle vidéoludique avec un autre titre Nintendo, la liberté d’action rappelle beaucoup Animal Crossing. Vous êtes libre de faire ce que vous voulez, oui, mais on finit par réaliser qu’on peut se lasser des choses que l’on peut faire. Comme un véritable chien à vrai dire : il mange, défèque, fait des tours, participe à des complétions de dressage ou d’agilité, prend des bains et déchiquette tout ce qui tombe sous sa patte.Pour être plus réaliste, comme AC il n’y a pas un million de tâches à effectuer, mais comme ce même jeu, il devrait être joué que pendant une courte période. Ainsi, votre toutou ne peut faire sa marche qu’aux 30 minutes et il ne peut participer qu’à trois compétitions par jour. Nous parlons ici bien sûr de temps réel. Puisque le DS est muni d’un RTC (Real-Time Clock) il faudrait faire gaffe de ne pas laisser votre chien trop longtemps sans soins. Le mien n’était pas mort après une semaine d’inactivité, mais il était aussi affamé que sale.
En soit, c’est une bonne chose, car ces limitations forcent littéralement le joueur à modéré ses périodes de joutes et ainsi étendre la durée de vie du jeu ou plutôt l’intérêt du joueur vis-à-vis celui-ci. De ce fait, Nintendogs devient le moyen parfait pour faire passer le temps lorsque vous avez quinze ou vingt minutes devant vous. De plus, en portant votre console sur vous tout en ayant le «Bark mode» («mode jappement») activé le jeu cherchera des propriétaires de chiens partout où vous irez.
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