Test de Noitu Love: Devolution (eShop Wii U)

Suite du premier épisode qui avait été finaliste d’une catégorie majeure à l’Independent Games Festival 2008 (IGF), cette suite était initialement prévue sur WiiWare, avant d’être mis en sommeil et un temps quasiment annulé. Il a fallu le succès de sa version Steam en 2012 puis le coup de main du studio MP2 Games pour le porter sur Wii U ainsi que sur 3DS.

Un portage pas simple car le jeu d’origine a une ergonomie bien particulière : un combo clavier /souris exigeant qu’il a fallu adapter sur la console de salon en repassant les mouvements de la souris via l’interface tactile du GamePad et les touches du GamePad pour le clavier.
Ah, c'est normal sur console Nintendo, nous avons perdu le 2, même si c'est bien la suite du premier, aucune chance de voir un jour paraître le premier épisode sur nos consoles.

Ceux se rappelant bien Kid Icarus : Uprising sur 3DS se rappelleront ce type de manipulation où il fallait utiliser le D-pad pour se déplacer et appuyer sur l’écran tactile pour attaquer. On peut même ressortir sa Wiimote + nunchuck pour y jouer à distance sur la télé mais alors il faut vraiment le coup de main.

Il n’est pas toujours évident de déplacer le pointeur à l’écran et appuyer sur les boutons pour attaquer simultanément. Il faut donc un peu de temps pour s’habituer aux commandes de ce jeu de plateforme 2D. Personnellement nous avons beaucoup plus joué au GamePad même si nous prendrons plus de temps pour retenter l’expérience Wiimote/Nunchuck, il paraît qu’il y a des news à écrire sur PN !

De quoi parle ce jeu ?

Nous sommes en 2288, 100 ans après les événements de Noitu Love 1 où vous avez sauvé le monde des Darns, la ville est protégée par une organisation appelée « La Ligue Peacekeepers », des gardiens de la Paix, dont vous allez incarner la nouvelle star, Xoda Rap. Vous vous retrouvez face à une nouvelle invasion des robots du professeur Darnacus.

Mais un autre problème se pose : une sorte d’altération temporelle transforme des portions de la ville en leur équivalent du passé. Bienvenue au passage dans l'Angleterre victorienne, à l’époque féodale du Japon ou le Far Ouest. Que peut-il bien se passer ? Prenez le contrôle de Xoda Rap et partez pour une action frénétique.

Un gameplay soutenu, vous n'allez pas vous ennuyer

L’action, on peut dire qu’elle est soutenue. De multiples ennemis arrivent sur votre droite allant du simple robot basique dont vous ne ferez qu’une bouchée, aux commandos avec canons un peu plus relevés et autres ennemis volants. Avancez coûte que coûte, en brisant des obstacles pour franchir diverses clôtures, le bon équilibre du jeu vous évitant un die and retry frustrant dans les premiers temps. Si vous restez sur place, les ennemis reviennent sans arrêt : vous devez avancer ! Le plaisir est immédiat et on se retrouve happé par l’action, à vouloir avancer jusqu’à la fin des sept niveaux et la difficulté se corse assez vite.
Si chaque étape vous oppose à un mini-boss, la fin de chaque niveau vous oppose à un vrai boss de grande taille qui vous donnera bien du fil à retordre. A vous de découvrir la bonne tactique spécifique adaptée à chaque boss pour les vaincre les uns après les autres. Mention spéciale pour les attaques sur le piano, vous comprendrez quand vous y arriverez, ou les attaques dans les rapides, on ne va pas tout vous dévoiler ! On est clairement dans un pur plaisir arcade action et tout est très bien pensé.

L'écran est constamment rempli d'explosions, de débris et chaque nouvelle étape vous proposera un changement de décor et de gameplay. Les développeurs ont fait fort car le décor est vraiment varié. Vous pourrez vous contenter de traverser le plus rapidement possible chaque niveau mais les amateurs de score prendront le temps de faire tous les embranchements possibles pour se dépasser.

Les commandes

L’action se fait via un réticule qui apparaît à l'écran et vous déclenchez vos coups via un coup de stylet sur l’écran tactile de votre GamePad ou avec le pointeur de la télécommande Wiimote sur votre écran TV. Vous vous déplacez et sautez autour via le stick gauche et les boutons ZL, tout le reste est contrôlé via l’écran tactile, prenez donc une position confortable pour bien maintenir votre GamePad.
Au niveau des attaques, vous avez le choix de taper rapidement et directement l’écran tactile de votre GamePad pour des coups rapides au corps à corps avec vos ennemis, ceci de manière déjà bien efficace. Vous allez pouvoir glisser également vers le haut, bas, gauche, droite pour effectuer une attaque spéciale.

En tapant sur l’écran sur un ennemi situé à distance de vous, vous pourrez enclencher un ciblage automatique et vous déplacer à droite à côté de lui, en gardant une attaque constante et surtout en augmentant votre combo multiplicateur pour un score plus élevé.

Vous pouvez également maintenir votre doigt enfoncé sur le pavé tactile pendant quelques secondes pour charger une attaque à distance ou même saisir un ennemi, mais difficile de le mettre en pratique quand une vague d’adversaires arrive d’un coup.
Vous pouvez aussi déclencher un bouclier dans certaines situations compliquées et en débloquant diverses options, vous parviendrez à saisir des crochets ou à gérer des mouvements spéciaux qui feront place nette autour de vous.

Les graphismes et l’environnement sonore

La direction artistique est l’œuvre de Joakim Sandberg et nous plonge totalement dans les graphismes 16 bits qui nous baignaient à l’époque de la Super Nintendo ou de la Megadrive, avec cependant une petite pointe de déception : l’écran du jeu ne remplit pas la totalité de l’image.

Eh oui, le jeu est au format 4/3, et après une phase de réglage nous demandant de régler notre affichage sur les bords supérieurs et inférieurs de la télévision, on garde deux bandes de chaque côté, remplies par un décor simple. On aurait tellement apprécié un affichage plein écran, car les ennemis apparaissent assez près de nous à chaque fois et l’on reste moins immergé dans l’action.
Mais passé cette déception initiale, l’action soutenue du jeu nous fait oublier cet inconvénient et on se motive pour le scoring, dans une résolution de 720p, avec de nombreux clins d’œil loufoque, car le jeu ne se prend jamais au sérieux.

La musique est de style rétro et complète très bien le gameplay du jeu par son dynamisme. Elle est plaisante, avec ses sonorités chiptune de qualité et nous prenons un vrai plaisir à parcourir le jeu en sa compagnie. Une initiative à saluer, Konjak vous donne la possibilité de télécharger la musique librement pour l’écouter à loisir, c’est par ici.

Difficulté du jeu : globalement trop court mais avec une bonne rejouabilité.

Chaque niveau vous obligera à adopter de nouvelles tactiques, et vous pourrez débloquer 3 modes qui impacteront la façon de refaire les niveaux ensuite, augmentant la durée de vie. Pour la difficulté, vous pourrez régler sur deux modes au départ, facile ou hard.
Tout dépend de votre habilité naturelle et votre expérience face à ce type de jeu. Les trentenaires seront clairement avantagés car ils retrouveront des mécanismes anciens de jeu. Une fois dépassée la maîtrise des commandes, on avance très vite dans le jeu et on le boucle rapidement en une à deux heures.

Trop facile ? Non car le jeu a du contenu et vous apporte une belle surprise à la fin (on ne va pas spoiler) : vous pourrez débloquer un nouveau personnage jouable qui vous permettra de refaire le jeu d’une autre manière, ses possibilités d’attaques à distance étant différente (pas d’auto-cible).
Un plaisir bien agréable, qui couplé à un mode difficile relève considérablement le challenge et augmente la rejouabilité du titre. Et n’oubliez pas de jouer avec votre combo Wiimote + Nunchuck sur la télévision, c’est un autre plaisir de jeu beaucoup plus difficile. En revanche, les joueurs peu attirés par l’envie de refaire les mêmes niveaux avec un gameplay différent seront probablement déçus par la faible durée de vie du challenge de départ.
Un dernier point, le jeu est réservé à un joueur solitaire. Dommage, ce type de jeu aurait pu donner un très intéressant gameplay en duo.