
Plongeon en eau trouble
En clair, Rebel Raiders a beaucoup de prétentions louables sans en atteindre aucune en terme de qualité. Concernant le scénario, on se retrouve embarqué dans une guerre opposant dans un futur proche 2 factions, « l’Union of World Nation » (UWN), devenu un gouvernement tyrannique, et « l’Alliance of Independant States » (AIS), un groupe de rebelles qui se battent pour la liberté. Malgré un univers qui reprend des éléments de films de science-fiction, nous sommes loin d’un phénomène à la Star Wars tant les événements vécus ne permettent pas de s’immerger dans le jeu.Côté graphismes on approche du vide intergalactique, avec quelques effets de lumières qui se voulaient sans doute impressionnants mais qui restent finalement du domaine du passable. Pour ce qui est des textures en général, les développeurs ont essayé de varier les environnements mais au final elles sont toutes plutôt moyennes et si vous espérez apercevoir un arbre ou un rocher dans le paysage, il faudra repasser. Les détails ne sont en effet pas légion, ce qui met d’autant plus en exergue les autres gros défauts du jeu.
Tout d’abord, vous aurez beau incarner le commandant d’une escouade, un pilote d’élite, le duo de contrôleurs ne vous aidera en rien à révéler vos compétences qui se veulent extraordinaires en terme de pilotage. Avec le nunchuk on dirige l’avion de chasse, et avec la wiimote on accélère ou on ralentit. Or, pour une simulation de vol et malgré une prise en main intuitive, aller à droite ou à gauche, en bas ou en haut vous demandera plus qu’une grande dextérité. Poursuivre un chasseur ennemi et lui tirer dessus de manière précise tiendra même du miracle. C’est alors que dans ces longs moments de solitude devant son écran on est presque heureux de posséder des munitions à l’infini, avec le plus souvent une arme secondaire automatiquement dirigée sur un ennemi pour peu qu’on ait réussi à le viser correctement au préalable. De quoi rattraper à moitié un gros défaut de gameplay.
Reste la résistance de votre coucou, quasiment indestructible. La preuve lorsqu’on percute une montagne, puisque la carcasse en acier (de l’adamantium à coup sûr) rebondi tout simplement sur la surface. Pratique mais si peu crédible pour un jeu de simulation. Et puis enfin c’est sans compter l’esquive, qui est une véritable tranche de rigolade tant elle est facile à réaliser.
Survol à très basse altitude
Concernant les missions, peu variées en terme d’objectifs, elles s’enchaînent les unes après les autres sans vraiment de liens logiques. De plus, la troupe d’alliés qui vous accompagne ne change rien au fait que la difficulté reste élevée, sans checkpoint en cours de partie, avec des situations qui s’éternisent, et sans oublier que l’I.A. n’est décidément pas des plus futées. Reste le nombre d’épisodes, découpés en 4 chapitres avec 16 missions et 16 challenges, ce qui fait un total de 34 et procure une durée de vie honorable au jeu. Cela n’empêche pas pour autant que l’intérêt du soft est limité, et avec une immersion loin d’être totale il est surtout question savoir si on aura le courage d’aller jusqu’au bout de l’aventure. A un point tel qu’on en vient presque à ne pas regretter l’absence de mode multijoueur, histoire de ne pas avoir à partager sa souffrance de la manière forte. Le nombre de vaisseaux disponibles aurait peut-être pu rehausser l’intérêt mais leur trop grande similitude et leur design peu inspiré provoque une sensation d’ennui profond. On ne parle même pas des images qui s’affichent à l’écran lorsque les personnages engagent des dialogues, à croire que les humains sont des aliens, avec pour couronner le tout des voix en anglais loin d’être transcendantes.Pour ce qui est du rythme de jeu à proprement parler, outre la navigation imprécise on remarque surtout un manque de dynamisme profond, tant les mouvements sont lents à exécuter et répétitifs. Le summum est atteint lors des combats contre les tourelles au sol, tout bonnement exécrables tant c’est fastidieux et rébarbatif. Seul les challenges veulent remonter un peu le niveau, puisqu’il s’agit de mettre de diversifier les conditions de victoire pour réussir (temps limité, nombre de victimes…), mais repasser dans des niveaux déjà visité la seconde d’avant pour débloquer la mission suivante tient quasiment du suicide. Les thèmes musicaux essayeront bien de remettre un peu d’ambiance dans les moments critiques, mais la pauvreté est encore une fois de la partie. Si bien que même les plus motivés d’entre nous finiront par crier au scandale, surtout pour une dépense en période de crise atteignant les 45€.
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