Une compilation en kit
Première déception, les 25 titres n’ont pas été rendus disponibles immédiatement car il a fallu aux premiers acheteurs patienter jusqu’en décembre 2018 pour pouvoir depuis les 14 titres initiaux télécharger les 11 derniers jeux. Dommage de faire payer plein pot ce titre aux acheteurs quand ils ne peuvent en réalité accéder qu’à un peu plus de la moitié de la compilation. Il ne fallut donc pas s’étonner de la voir rapidement glisser dans les bacs promotionnels avant cette date de décembre 2018, pour pouvoir la négocier, comme nous l’avons fait, à moins de 20 €, rendant un peu plus acceptable cette compilation au regard de son contenu qui restera toujours un peu chiche.
On ne comprend pas d’ailleurs ce modèle économique de nous livrer 9 jeux plus tard alors que tout pouvait rentrer dès le départ dans la cartouche. Dernier point à savoir, les deux derniers titres, PEGI 16, nécessitent un téléchargement à part au sein de votre eShop : SAR: Search and Rescue et Beast Busters. On aurait aimé plus simple, notamment leur intégration automatique lors du téléchargement de la fin de la compilation. A ne pas manquer donc car ils sont agréables tous les deux même si Beast Busters n'est pas évident à jouer car le stick est sensible.
Retour vers les origines de SNK, de 1979 à 1990
Si techniquement chaque jeu est bien rendu, force est de constater que les affres du temps n’ont pas fait de cadeaux à certains titres et que l’on ne peut qu’être déçu par cette sélection, qui semble avoir été conçue pour ne pas gêner la commercialisation de la mini Neo Geo et ses titres beaucoup plus phares.
N'espérez donc pas voir le moindre King Of Fighter, Metal Slug et consorts, ils sont tous arrivés bien plus tard que la fenêtre proposée par cette compilation, la mise en garde est donc d'importance pour ne pas être frustrée par le contenu.
Un enrobage au top
Pour présenter ses origines, SNK a soigné son interface, la rendant claire et lisible et, bon point, accessible intégralement de manière tactile. On fait ainsi défiler chaque jeu qui affiche une petite image rappelant son année de sortie, le type de jeu, lorsqu’on ne touche à rien une petite vidéo de démonstration présente quelques secondes du titre pour montrer à quoi il ressemble et nous donner envie de nous lancer dans une partie. C'est vraiment une réussite et on ne peut que féliciter l'éditeur pour un tel soin sur une compilation, une interface qui mériterait de faire école auprès d'autres éditeurs.
On appréciera également beaucoup pouvoir jouer aux jeux en ayant la console Switch maintenue verticalement, pour renforcer l’impression borne d’arcade (un support est préférable, impossible à faire avec votre téléviseur en revanche). Attention cependant pour les fans souhaitant jouer aux jeux avec un ami, c’est possible pour plusieurs d'entre eux mais chaque joueur devra avoir parfois sa propre paire de Joy-Con, un seul ne suffisant pas toujours. Il faut donc être bien équipé en conséquence, la manette pro étant gérée.
Un set inégal, avec des perles bien présentes et des absences impardonnables
Regardons dans le détail ce que cette compilation nous propose avec pour quelques titres la possibilité de jouer dans les versions Arcade ou console et même opter pour le jeu américain ou la version japonaise du titre, avec ainsi quelques différences de gameplay (et des censures plus ou moins marquées selon les titres).
On vous signale en revanche que l'ensemble des titres rétros sont d'une difficulté plus que coriace, ne soyez donc pas surpris et optez au départ pour un réglage facile ou moyen pour vous faire la main. A noter que pour chaque lancement de jeu, on vous propose une option regarder, un superplay en quelque sorte qui vous présente de nombreuses astuces pour bien jouer. Un bon moyen donc de voir comment passer une difficulté sur laquelle vous butiez depuis un moment.
Ah le mode vertical qui change tout pour un jeu d'arcade où le danger vient d'en haut justement !
Alpha mission (shoot) est un classique qui mérite sa place dans cette compilation, jouable en version arcade ou console, version américaine ou japonaise. Athena est un jeu de plateforme que l’on ne connaissait pas, très classique et loin d’être enthousiasmant, même si c’est la première apparition du personnage d’Athena Asamiya que l’on retrouvera ensuite dans cette même compilation sur Psycho Soldier, un plateforme arcade, où la belle a désormais la possibilité de se transformer en animal magique, crachant le feu. Bof bof au niveau du gameplay malheureusement pour ces deux titres qui ont mal vieilli, le personnage d’Athena est désormais bien plus connu pour ses apparitions régulières dans la franchise King of Fighters.
Bermuda Triangle est un shoot nerveux, l’un des meilleurs de la compilation, Chopper I est un shoot en hélicoptère pas désagréable du tout. Petit focus particulier concernant Crystalis, un jeu RPG nous plongeant dans un univers fantasy qui s’il possède des qualités, n’égale pas un Zelda sur NES. Pensez à lancer le jeu avec la touche +. Dommage en revanche que ce titre ne bénéficie pas d’une traduction en français, il y a pas mal de textes à l’écran et c’est le seul titre qui aurait mérité cet effort pour pouvoir en profiter au mieux. Crystalis est l’une des bonnes découvertes de cette compilation.
Fantasy fait partie des titres les plus anciens (1981), un jeu de plateforme. Vous êtes dans une montgolfière qui doit se frayer un passage jusqu’à son lieu d’atterrissage et vous avez une petite phase aventure en explorant quelques donjons, jungle avec fauves en parcourant à chaque fois une certaine distance jusqu'à l'étape suivante (en général 3000 km), tout cela pour récupérer votre dulcinée kidnappée, un sport mondiale à cette époque car un certain Jumpman devait faire la même chose à cause des actions d’un certain gorille. Le titre était ambitieux pour cette année et nécessite de bons réflexes.
On retourne dans l’action avec Guerrilla War, un jeu à la Ikari Warriors, jouable en version Arcade ou console, tout à fait convenable. Mais le gros morceau de la compilation est sans aucun doute la trilogie Ikari Warriors, avec le classique et cultissime premier opus, son second épisode à ne pas manquer Ikari Warriors II Victory Road car assez rare à trouver (on reprend les mêmes personnages mais on les plonge dans un univers Fantasy, en affrontant des créatures étranges à coup d’épée (mais en envoyant tout de même des grenades).
Puis on revient à du plus classique avec le guerrier Ikari III The Rescue, où plus Rambo que jamais, vous allez devoir délivrer différents otages dans un jeu de tir lorgnant vers le beat’em up, avec de gros sprites, l’action pêchant un peu par l’étroitesse de l’environnement autour de votre personnage qui ne permet pas toujours d’anticiper certaines actions. Si indéniablement ce titre est plus beau, il s’est montré en revanche beaucoup plus lassant rapidement.
Iron Tank, the invasion of Normandy, est à nouveau un jeu de shoot où vous dirigez un tank. On reprend le gameplay d’Ikari Warriors tout simplement et la qualité graphique du premier opus. La sauce prend moyennement cependant.
Munch Mobile est un jeu de plateforme que l’on ne connaissait pas du tout. Datant de 1983, on dirige une voiture rouge avec de gros yeux dont les bras sortent à gauche ou à droite pour capturer des pommes et autres fruits tout en mettant les déchets à la poubelle. Une curiosité, qui ne vous retiendra malheureusement pas très longtemps.
OZMA Wars est un classique invaders de 1979. Une réalisation d’un autre âge sans charme mais plus difficile qu’un Galaga, où les sprites ennemis gagnent un changement de couleur en fonction d’une bande de couleur programmée dans l’écran, la couleur se tournant vers le rouge lorsque l’ennemi s’approche dangereusement de nous. Une présence pour la connaissance historique mais rien de palpitant niveau gameplay.
Paddle mania est un jeu de raquette en salle reprenant le principe du shuffle pack ou à la rigueur certains aspects de Windjammers. Vous frappez en utilisant tous les bords possibles de la pièce pour coller votre balle dans le dos de l’adversaire, ceci en temps limité. Une action assez vitaminée, où la plupart des autres jeux sont conviés pour devenir un adversaire coriace. Ainsi le sumotori fera barrière de son corps pour repousser vos tirs, des joueurs de waterpolo dans leur bassin intercepteront vos balles, les buts adverses pourront être ouverts ou avec une porte se refermant périodiquement ou une porte battante se déplaçant régulièrement. Pas mal du tout, on y a joué à deux un bon petit moment.
P.O.W - Prisoners of War est un beat’em up : avec votre fusil, coup de cross dans la mâchoire et rafale de mitraillette pour avancer dans les niveaux. Avec le recul, il est bien mieux qu’un Double Dragon mais le graphisme est un peu léger au niveau des décors pour un titre sorti en 1998. L’animation est en revanche très bonne.
Prehistoric lsle est un très bon jeu de shoot où vous devrez vous glisser dans les recoins d’une île pour affronter des adversaires préhistoriques. Un titre pas facile, qui connaîtra une suite sur Neo Geo, bien plus ambitieuse graphiquement.
Sasuke Vs Commander date de 1980 et est un jeu de tir un peu inédit. Tel un Space Invader, votre personnage se trouve en bas de l’écran et tire sur différents adversaires qui se rapprochent de lui. Cela change un peu et même si c’est un titre qui ne vous occupera que quelques parties, c’est une bonne découverte.
Street Smart est un un jeu de combat de 1989. Une palette de coup restreinte pour ce titre qui vous propose la gloire en affrontant différents adversaires dans l’Ouest : argent des paris et récompenses de filles subjuguées par votre force. Meilleur que Street Fighter premier du nom, mais moins efficace que Street Fighter II, on est encore loin des Final Fight.
Time Soldiers est un Ikari Warriors futuriste. Le personnage avec sa tenue rouge nous donnait l’impression de voir Seiya, le bien connu chevalier pégase, affronter ses adversaires à coup de fusil laser. Bon après il se bat torse nu, renforçant l’aspect clone d’Ikari. SNK nous fait du réchauffé ici, même si on apprécie de pouvoir alterner des phases avec défilement horizontal et vertical. En changeant de région, on le récupère sous son nom Battle Field.
TNKIII est un jeu de tir où vous prenez le contrôle d’un tank (encore ?). Un titre classique, à l’action soutenue, remontant à 1985. On peut changer de région en appuyant sur X pour accéder à TANK.
Vanguard, un jeu de tir de 1981 faisant parti des hits de l’époque. Si personnellement je préférais scramble, il est tout de même assez varié et surtout rapide, avec son gameplay multidirectionnel, une première à l'époque. Il est vraiment dommage de ne pas avoir le second opus sur la compilation.
World Wars : un shoot mou du genou, votre vaisseau se déplaçant lentement. Le titre, pourtant de 1987, ne fait pas partie du haut du panier et on semble un peu faire du remplissage facile en le glissant dans cette compilation. On ne peut que regrette l'absence des titres de sport, SNK nous avait pourtant édité à cette période un Fighting Soccer ou un Fighting Golf, un Touch Down Fever II et un baseball Stars, des titres que l’on pourra apercevoir dans le menu musée avec fiches explicatives et flyers d’époque, rappelant tous les titres SNK édités depuis l’origine jusqu’en 1990 et confirmant que l’on aurait pu varier davantage le choix au sein de cette compilation.
Des bonus et un musée généreux
Au niveau des bonus, un rappel des jeux SNK originaux, les visuels des bornes d’arcade d’époque permettant une plongée dans l’histoire de la société, les titres qui ont traversé les océans pour arriver en Occident, avec les publicités presses de l’époque. Un contenu de qualité et vraiment très soigné par SNK, qui ne peut que nous décevoir un peu plus lorsqu’on ne retrouve pas tous les titres de cette époque au sein de cette compilation.
Dans la rubrique coulisses, des concepts art sur Crystalis et un focus sur une rareté, le jeu Tangram Q, un titre malheureusement perdu. Un peu de remplissage avec deux volumes de VGL, la newsletter de Video Game Land comprenant des scans de pages en noir et blanc (excepté une ou deux pages dans le n°1) et en japonais. Intérêt très limité pour les joueurs européens.
Enfin une dernière partie avec les guides arcade sur quelques jeux, des petits manuels hélas uniquement en japonais détaillant toutes les caractéristiques du jeu, avec moult illustrations et parfois une mini BD comme pour Athéna. Sympa, mais comme il n’y a aucune traduction, difficile d’en profiter pleinement. On peut zoomer/dézoomer sur chaque page pour admirer les illustrations via les touches ZR/R. On ne comprend pas trop la présence du guide pour Touch Down Fever, le jeu n’étant pas présent sur notre compilation Switch.
Dans la catégorie des bonnes idées, la possibilité d’écouter les musiques à part de 13 titres de la compilation. On apprécie ! En cliquant sur un jeu, on accède à l’ensemble des pistes sonores, un bon retour dans l’univers chiptune de l’époque. Peu de musique d’anthologie cependant qui viendront imprime votre esprit.
Pas mal de réglages et un bug toujours non corrigé depuis la sortie du jeu en 2018.
Pour le compétiteur, un petit tour dans les options nous permet de prendre connaissance des trophées à débloquer sur certains titres. Vous pourrez choisir votre langue pour l’interface et surtout accéder au mode d’affichage, pour opter pour un affichage vertical ou horizontal, un choix que l’on adore pour certains titres qui prennent une autre dimension ainsi.
En revanche, un bug régulier à déplorer et jamais corrigé depuis, le plantage du jeu lorsqu’on se promène dans les options du menu (Arcade/musée/options). Si ce n’est pas très grave car on relance le jeu rapidement, c’est toujours un petit couac désagréable qu’on aurait bien aimé voir corrigé depuis sa sortie.
Pour quitter un jeu, on appuie sur la touche -, cela donne aussi l’accès aux paramètres d’émulation qui sont un gros plus comme la sauvegarde (intéressant pour Crystalis), revenir en arrière en utilisant justement la sauvegarde. Attention cependant, il n’y a qu’une sauvegarde possible par jeu donc soyez prudent dans son utilisation. Mais vous pourrez aussi profiter en cours de partie du Rewind (rembobinage) en appuyant sur la touche L, afin de revenir quelques instants avant l’erreur ayant entraîné votre mort. Un sérieux avantage pour des titres de combats et très facile à manipuler. Vous avez également accès au rappel des touches de contrôle pour chaque jeu. Enfin ce menu vous permet de choisir un affichage en plein écran ou avec bordure, étiré (bof !), avec ou sans filtre (filtre arcade, TV…).
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Au départ, en lançant le jeu, tu as le choix entre Arcade, musée et options. Clique sur Arcade avec la touche A. Choisis ton jeu sur la droite avec le stick gauche puis une fois sur le titre voulu, clique sur A. Tu vas avoir le choix de lancer à ce moment la version arcade ou la version console (sélection via le stick gauche et validation A). Bonne partie !