Un héros, un vrai, enfin !
Vous incarnez un guerrier Sparte. Mais pas n’importe lequel : un élu touché par le pouvoir des dieux. Sa science du combat et sa rapidité égale celle de dix hommes, au début du jeu... Votre mission : sauver Athène et tout le royaume de Grèce de l’empire Romain, venu en nombre. Pour cela, vous devrez protéger arme à la main vos terres, mais aussi traverser des contrées hostiles. Avec toujours cette obsédante idée de «faire le ménage» à travers la quinzaine de longs niveaux. Bourrin par nature, Spartan demande toutefois une bonne pratique de la parade avec le bouclier ou les armes. Tant mieux. D’inspiration historique, le jeu puise dans la mythologie et s’inscrit dans le surnaturel. En témoigne un bestiaire très varié et pas toujours sympathique…Particularité première du jeu : afficher jusqu’ à 120 personnages, alliés ou ennemis, sans ralentissement ! Chacun se meut avec sa propre animation, si bien qu’on n’a pas l’impression de se battre contre des clones. Ce côté très «vivant» renforce l’immersion. En retrait d’une animation générale de haute volée, les graphismes passent du surprenant au moyen, mais s’avèrent travaillés. Les tons se marient bien aux contrées visitées. Peu d’effets spéciaux, mais après tout, pour quoi faire ? Les effets de lumières -Blur-, ou du soleil, sont discrets mais plaisants. Bref, techniquement ça tient la route, pas de souci de ce côté là. Rien de transcendantal, mais l’essence du jeu puise son aura ailleurs…
La guerre aux jeux trop léchés
Dès le départ, le ton est donné : on sent que jeu possède un vrai potentiel. Fébrile, le joueur qui s’essaye au premier niveau sauce didacticiel ne sait pas encore qu’il va éprouver l’une des épreuves les plus homérique que l’on puisse trouver sur le petit game cube ! Il ne sait pas encore ô combien l’aventure sera épique et grisante par moments. Que les boss seront retors et spectaculaires, les lieux gigantesques, les mêlées sportives. Spartan, c’est un peu l’histoire d’un jeu qui n’invente rien, prenant à contre courant le parti pris explosifs des FPS, pour proposer un pur beat them all à la troisième personne, programmé tel une bombe à retardement. La pression monte, petit à petit, le jeu se fait de plus en plus intense, jouissif, très difficile mais toujours faisable, car maniable en toute circonstance. L’étau se resserre, la marge de progression ne tient plus qu’à un fil, la sensation de jouer l’un des jeux de sa vie prend forme, l’ambiance musicale monte, le champ visuel capté par les enchaînements de rixes fous s’affole, et enfin… l’orgasme vidéo-ludique ?! Peut-être, quelques poignés de secondes.Pourtant, tout n’était pas gagné d’avance ! Le dos de la jaquette n’inspire pas confiance : un bloc mémoire, un joueur, jeu de guerre ! Tiens, le genre de soft sans inspiration sorti de l’imagination noir et blanc d’un éditeur tiers en manque de cash ? Que nenni. Certes, Spartan est un soft brute, sans fioriture –il n’y a qu’à voir l’écran titre affichant juste un «Spartan» en orange sur fond bleu pour s’en convaincre !-. Même pas d’image de synthèse en intro, du mpeg sale à la place, composé de «in game»... Et bien tant mieux, c’est justement ce qu’on voulait ! A mille lieux d’un Halo lustré comme les chaussures d’un golden boy, Spartan n’a rien de l’archétype du soft 128 bits, dans le fond. Il s’en moque même.
Le renouveau du beat them all
Spartan possède l’âme d’un jeu 8 bit, tel un de ces Iron Sword ou Rygar, dont le gameplay scotchait à l’époque devant l’écran jusqu’à 4 heures du mat les joueurs en manque d’aventure. Le mini-dvd est structuré comme un jeu old scool, volontairement. Les vétérans reconnaîtront quelques clins d’oeils à des grands titres issus de l’age d’or des anciennes consoles. Spartan donne au joueur ce qu’il est venu chercher : du jeu vidéo, point. Très maniable, assez long, par moment vraiment beau, rapide et acéré. La recette est simple, la pâte prend, on s’éclate vraiment. Même les angles de caméra parfois détachés de l’action n’entachent pas la maniabilité, c’est dire ! Et l’on ne lâchera pas le jeu tant qu’il ne sera pas plié. Question de principe. Rien à voir avec un Geist, hélas, soporifique. Car trop capté par l’intrigue, un adversaire vraiment charismatique et une monté en puissance incroyable pour s’en défaire.Mention spéciale pour l’hydre, un boss au combat spectaculaire où encore la mission dans la montagne, qui ne vous laissera pas respirer une seule seconde ! Alors forcément, la fin s’avère relativement frustrante, tant on aurait aimé poursuivre le périple, ou se battre encore contre un adversaire après le boss final. Mais tout de même, vu le nombre d’ennemis explosés, de territoires explorés sans dent de scie du rythme général, sans oublier une surface de jeu cinq ou six fois supérieure à un prince of persia à même échelle, on ne peut pas se plaindre.
On recommence alors en hard, ou on joue au mode arène, sympathique alternative au mode standard, mais sans commune mesure avec celui-ci. Ou alors on pose fièrement la jaquette dans sa ludothèque, muni d’un sourire complice. Une chose est sure : on se rappellera sans doute très longtemps de la quinzaine d’heure passée devant Spartan, convaincu d’avoir brûlé les secondes les plus intenses, ou presque, de sa vie. Si longues, et si rapides. La marque de fabrique des hits.
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