Super Daryl Deluxe : un trip foutraque sous LSD
Imaginons que l’on prenne le Samy sans Scooby-doo et qu’on l’affuble d’une tenue un peu Woodstock/Eighties, avec un air crétin, sans peur à la manière d’un superman, dans un univers où l’on mêlerait la quatrième dimension, Tex Avery et la stupidité de certaines séries américaines, ce cocktail pourrait s’approcher de l’expérience proposée par Super Daryl Deluxe.
TestSi l’on se retrouve devant un titre classique où il va falloir explorer les différents recoins, faire connaissance avec les différents personnages pour avancer dans l’histoire, rien n’est traité sérieusement ! Cela va de l’obligation de sauvegarder la progression de votre aventure par vous-même en passant par les chiottes (vespasienne pour la sauvegarde rapide sur le dernier slot utilisé ou l’option poser son derrière pour une sauvegarde à votre convenance dans l’un des slots possible) avec un informateur en chaise roulante habillé en Goku jusqu’aux différentes techniques de combat banzaï qui nous font demander ce qu’ont pu ingurgiter Gary Porter (concepteur, programmeur) et Dan Plate (artiste, scénariste), les deux auteurs du jeu, lors de la conception de ce premier titre.
Mine de rien, Super Daryl Deluxe est un action-RPG, car votre rôle va être d’améliorer votre rang social, de gagner de nouvelles capacités passives (une bonne quarantaine, toutes plus frappées les unes que les autres) ou de se fabriquer un équipement pour se défendre. Imaginez des attaques à coup de boomerang, la crise version Hulk vous transformant en monsieur Muscle pour cogner tout le monde (alors qu’à la base vous êtes gaulé comme un lombric) ou chevauchant une vague sur votre surf vers vos ennemis qui à force d’amélioration devient un énorme requin, ce titre est clairement complètement fou. Autant je m’attendais à un navet, autant je me suis bidonné sur certains passages. C’est con mais bon ! L’accent est mis sur la personnalisation, avec la possibilité d’acheter diverses capacités selon votre niveau atteint auprès de deux adolescents louches.
Ce qui frappe avec Super Daryl Deluxe, c’est son graphisme très typé BD cartoon dont une grande partie a été réalisée à la main. Un look vraiment réussi au final qui colle parfaitement à l’ambiance déjantée du titre et permet un festival d’excentricités dans les combats et dans les situations proposées. Daryl est un loser stupide ayant un bol pas possible (sauf celui d’avoir été inscrit dans ce lycée). Le titre se prend parfaitement en main, n’est malheureusement qu’en anglais (avec un casting vocal pour les passages les plus importants) ce qui est un peu dommage car l’histoire est assez bavarde et vous propose une quinzaine d’heures de délire pour boucler l’aventure.
Certes, le bonheur n'est pas total car on repasse régulièrement dans les mêmes pièces et ces aller-retour sont parfois fastidieux. On passe beaucoup de temps à combattre et si les adversaires classiques ne sont qu'une simple routine (on peut se permettre de reproduire les mêmes attaques plusieurs fois sans se faire toucher), les combats contre les boss sont beaucoup plus intenses. On adore le clin d'oeil du premier boss hommage à Nintendo. Vous pouvez durant le combat mapper 4 compétences d'attaque sur vos touches de Joy-Con, de manière à trouver le bon compromis pour faire de Daryl un super Guerrier, toutes les attaques individuellement étant loufoques mais associées, cela le transforme en un fantastique combattant qui n'a pas à rougir de Bayonetta. Après avoir été défaits, les démons explosent en libérant de nombreuses pièces de monnaie et divers goodies et parfois, les personnages vous proposant des quêtes vous demanderont de ramener de la peaux, des membres ou des organes de certains monstres. Bienvenue dans le bon goût.
Outre ces phases de combats, c'est la recherche de précieux manuels qui occupera pas mal de votre temps. En effet, en les échangeant, Daryl peut récupérer jusqu'à 45 compétences. Daryl remporte la palme de l'humour pour ce début d'année 2018 à grand coup de clins d'oeil à la culture populaire. Toutes ces références passeront au-dessus de certains s'ils ne sont pas réceptifs au personnage dont les teintes orangées tranchent avec le décor gris de grande qualité et très lisible. Le personnage et les autres PNJ n'ont rien de charismatiques et cela pourra en troubler certains. Pourtant, dépassez les apparences, ce titre vaut clairement le coup.
Nous remercions l'éditeur pour nous avoir fait parvenir un code du jeu. A noter que le titre vous réclamera 5,4 Go d'espace mémoire pour s'installer, ce qui n'est pas si négligeable.
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