La patience du RPGiste qui sommeille en moi n’étant malgré tout pas éternelle, j’opte pour la version américaine sortie mi-juillet. Commence alors le début d’une longue et merveilleuse aventure… Soyez du voyage !
Un peu d’histoire.
La série des Tales est une saga bien mal connue de nous autres Occidentaux. Et pour cause, aucun des Tales n’a, à ma connaissance, fait l’objet d’une sortie de par chez nous. Comme nombre de légendes du RPG, la série Tales a fait sa première incursion sur Super Famicom en 1995 avec Tales of Phantasia. Un titre riche, aux graphismes enchanteurs et aux protagonistes à la fois travaillés et attachants. Malgré un succès non démenti, Tales commence une longue traversée du désert de 3 ans avant de réapparaître en 1998 sur PSOne dans un remake réussi de l’épisode Super Famicom. La PSOne étant propice aux RPGs, les épisodes Tales s’enchaînent à vive allure. En à peine 5 années, suivront donc Tales of Destiny, Tales of Eternia et Tales of Destiny 2. Même la GBA succombe aux avances de cette saga puisque en 2003 sort le remake de l’épisode originel paru sur Super Famicom.Les RPGs ayant de plus en plus la côte auprès du public occidental, Namco se décide enfin à sortir hors des frontières d’Asie, et ce pour notre plus grand plaisir, un épisode de cette grande saga. Bienvenue dans le monde de Tales of Symphonia !
Un jeu qui arrive à point nommé !
Il faut bien le reconnaître, les fervents ‘GameCubistes’ que nous sommes sont bien mal loti en terme de RPG. On a bien eu droit au remake Dreamcast de Skies of Arcadia, mais à part ça on est loin de l’euphorie sur ce credo. Nous pensions tous que le sauveur porterait l’estampille Final Fantasy mais du fait de son orientation ‘Hack and Slash’ il n’en fut finalement rien. TOS est donc arrivé à point nommé pour combler le vide, et ce de la plus belle manière qui soit.Nos amis japonais ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, puisque TOS est loin d’avoir fait de la figuration à sa sortie en Août 2003. Trustant les charts nippons avec plus de 300 000 exemplaires écoulés, bénéficiant d’une édition collector de la console à ses couleurs et allant même jusqu’à faire décoller les ventes du Game Cube pendant plusieurs semaines. Si il est encore besoin de le rappeler, TOS fait parti de ces rares jeux Game Cube aptes à créer l’engouement.
‘Once upon a time…’
Le monde dépeint dans TOS relate l’opposition de deux royaumes, Sylvarant et Teseara. L’origine du conflit prend corps dans l’essence même de la vie que ces deux royaumes doivent se partager à contrecœur, le Mana. Privé de Mana, votre monde, celui de Sylvarant, est en train de sombrer. Tout n’est peu être pas perdu…Il y a de cela longtemps, existait un arbre géant, source de tout Mana, qui faisait régner paix et prospérité aux alentours. Mais une guerre éclata et le destin de cet arbre ancestral fut scellé. La vie d’un héros fut alors sacrifiée afin de prendre sa place. Aujourd’hui et à chaque nouvelle génération, un élu imprégné du pouvoir de régénération doit être identifié afin d’assurer la pérennité de son peuple. Ici débute notre histoire.
Vous incarnez Lloyd, un jeune guerrier, qui a charge d’accompagner l’élue (car il s’agit d’une demoiselle) dans son périlleux périple. Pourtant, très vite, vous comprendrez que sauver votre royaume implique indubitablement la mort des terres voisines de Teseara. Parviendrez-vous à réconcilier ces deux peuples et sauver chacun des mondes ?
Les préliminaires à cette aventure épique étant posés, attachons nous à présent sur le jeu en lui-même.
Let the show begin !
Allons droit au but, TOS arbore une ‘plastique visuelle’ des plus alléchante ! Le jeu se présente sous la forme de graphismes en cell-shading typés japonais à la fois mignons et très détaillés, qui prennent toutes leur essence sur les protagonistes du jeu en accentuant leur côté attachants. A ce propos, il est important de retenir à quel point la personnalité de chacun des héros a été travaillée par Namco, ceci accentuant d’autant plus l’immersion du joueur dans l’aventure.Votre équipe composée de quatre personnages à la base, s’étoffera au fur et à mesure de vos rencontres, et dieu sait qu’elles seront nombreuses. Malgré tout il vous faudra sélectionner quatre personnages principaux pour les combats qui vous attendent. Mais pas de panique, à chaque combat remporté, c’est toute votre équipe qui bénéficiera de l’expérience acquise.
Votre aventure se déroulera généralement en quatre temps :
- Une carte en 3D sur laquelle votre personnage évolue pour se rendre d’un lieu à un autre. Lors de vos déplacements vous serez amené à rencontrer des ennemis qui sont apparents, et que vous pouvez donc choisir d’affronter ou non. Au fur et à mesure de l’histoire, vous pourrez récupérer de nombreux moyens de locomotion (dragons, bateaux…) qui faciliteront vos déplacements.
- Les villages dans lesquels vous ferez votre shopping, discuterez avec les autochtones, irez boire une bonne mousse… ouh la ouh la je m’égare !
- Les donjons dans lesquels vous ferez enfin travailler vos méninges au cours d’énigmes et puzzles savamment étudiés. De ce côté-là rien de vraiment nouveau : leviers à débloquer, blocs à déplacer… TOS ne renouvelle indéniablement pas le genre mais s’attache à réutiliser avec brio les bonnes ficelles du métier !
- Les combats sont quant à eux en temps réel et sérieusement péchus ! Ces derniers pourraient au premier abord paraîtrent brouillons mais ils s’avèrent en réalité bien plus subtiles et stratégiques qu’ils n’y paraissent. Le temps réel apporte une dimension unique aux combats et les possibilités offertes en terme de gameplay sont immenses. Lors de cette phase vous ne contrôlez qu’un seul de vos personnages, même si plusieurs interactions avec votre groupe sont possibles. Grâce au système de ‘lock’ fort bien étudié, les combats s’enchaînent à merveille. Il faudrait un dossier complet pour détailler toutes les qualités de ce mode qui représente à n’en pas douter la phase la plus passionnante de ce jeu, mais la place m’étant comptée je ne ferais que vous rappeler que vous pouvez jouer jusqu’à quatre lors de cette phase de jeu !
Mises bout à bout, quêtes et sous quêtes comptabilisées, on arrive quand même à près de 80 heures de jeu ! Rien à redire, on en a vraiment pour notre argent.
Magique !
L’atmosphère qui se dégage de ce TOS est réellement magique. Dès les premières minutes de jeu, nous sommes comme happés dans l’aventure sans même nous en rendre compte. L’histoire est captivante et très bien amenée, les surprises et autres révélations nombreuses et l’univers dans lequel on évolue envoûtant.La multitude de personnages et le soin apporté à chacun d’eux, et notamment leur personnalité, force également le respect. Si on ajoute à cette liste des graphismes à la fois simples et très travaillé, on se dit finalement que l’on est ni plus ni moins qu’en présence d’un vrai bon RPG à la Japonaise.
Il n’y a pas ici de débauches d’effets spéciaux, pas non plus de réalisme exacerbé, ni de séquences en images de synthèse à tout bout champ (vous avez un titre en tête ?!). Non, rien de tout ça dans TOS. Ici on joue dans une autre cour, une cour bien plus subtile. Dans TOS, on joue avec la fantaisie, la poésie et la magie. Et finalement, à bien y réfléchir, rares sont ces jeux à donner des sensations si fortes.
La perfection n’est pas de ce monde !
Malgré l’infinité de ses qualités, TOS n’est pas exempt de défauts. On pourra relever une difficulté parfois mal dosée, des déplacements sur la carte parfois longuets, l’omniprésences de ennemis parfois difficilement évitables sur cette même carte, quelques allers-retours dans des lieux déjà visités dont on se serait bien passé, un doublage anglais en deça de son homologue nippon … Oui il y a à redire.Malgré tout, TOS a tellement à offrir, rien qu’au niveau de la richesse de son univers et de ses personnages, de son système de combat et tout simplement du plaisir de jeu qui se dégage de chacune des parties, que ces petits faux-pas ne doivent pas vous empêcher d’investir dans la référence des RPG sur Game Cube.
J’oubliais... Ce test a été réalisé à partir d’une version américaine mais une version européenne est d’ores et déjà prévue pour la fin de l’année et même si Nintendo reste discret, je me suis laissé dire que vous n’aviez rien de prévu début Octobre ;-)
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