Je pense donc je tisse
Peter Parker est un gars peu ordinaire : Il est adepte du saut à l'élastique mais… sans élastique. Ca ne serait pas amusant sinon. En plus de ça, il adore flâner sur les toits de News York et distribuer des baffes aux voyous qui peuplent la ville. Il n'en fallait pas moins pour qu'un super héros surgisse du néant et devienne un symbole de toute une génération. Un mythe contemporain d'une société en mal de justice. Spider Man est un personnage emblématique mais c’est également une philosophie, laquelle a d’ailleurs été parfaitement retranscrite dans ce second jeu transposant librement le scénario du dernier film de Sam Raimi. Vous allez enfin connaître la liberté de sauter de bâtiments en gratte-ciels tout en effectuant des figures aériennes spectaculaires à des vitesses vertigineuses. Liberté est bien le maître mot de ce soft dont le pouvoir hypnotique de tout instant est saisissant.Manipuler Spider Man rappelle les grandes heures de jadis où l’on s’amusait à sauter d’arbre en arbre dans la cours du château de Mario 64 ! Mais toutes ressemblances s’arrêtent là. Car si la maniabilité est extraordinaire, les univers respectifs de ces deux jeux ne peuvent bien évidement se prêter à une comparaison. Spider Man 2 reprend les bases de son prédécesseur, à savoir l’ambiance et l’action, puis rajoute une touche de sobriété et de profondeur. L’ensemble présente un jeu qui se tient, accrocheur et intrigant, dont les seules limites sont l’intérêt que vous porterez aux missions proposées par les concepteurs qui ne sont hélas pas illimitées ! La perfection n’est pas de ce monde, mais qui a dit que Spider Man n’était pas un héros perfectible ? Surtout pas lui-même en tout cas !
Un programme bien chargé pour une araignée
Le jeu reprend les grandes lignes du scénario issu du film : Vous incarnez Spider Man alias Peter Parker et vous devrez anéantir les projets diaboliques du Doc Ock avant qu’il ne mette la grande pomme à feu et à sang. En outre, le big boss n’est pas la seule menace à affronter puisque Mystério et le Rhino par exemple, pour ne pas les citer, sont de la partie. Parallèlement à l’histoire principale, Spidey (pour les intimes) devra résoudre des sous missions sous formes d’icônes situé au-dessus des piétons. Ceux-ci lui demanderont de réaliser des actions héroïques tel que récupérer une voiture volée, mettre à terre une bande de voyou, sauver un ouvrier accroché au toit sur le point de tomber… Bref la routine de l’homme araignée. Chaque action réussie rapportera des " points de héros " qui permettront d’acheter des améliorations de combos ou de déplacement. Mais défaillir à une requête ne sera pas sans incidence sur votre banque de point. Alors gare aux faux pas. On n’est pas ici pour rigoler hein !En plus de cette particularité très " rpg ", le jeu édité par Activision empreinte vous l’aurez bien compris le concept de la " ville ouverte " caractéristique de True Crime du même éditeur. La liberté y est même encore plus poussée puisque vous pouvez escalader des gratte-ciels et grimper à peu prêt partout. Rajoutons à cela une centaine de défis annexes comme des courses en temps limité ou des collectes d’icônes sur les toits et vous obtenez un soft à la durée de vie très convenable. Une vingtaine d’heure au bas mot. Cependant, à moins d'être perfectionniste, les bonus à débloquer n'étant pas très appétissants vous risquerez vite d'avoir cette impression de tourner en rond pour (peu) pas grand chose.
Spider man possède un ensemble d’atouts pertinents. Pour continuer la liste des points positifs, saluons la qualité insolente de la maniabilité lors des déplacements, qui fera à n’en point douter date. Les combats sont riches, notamment grâce au mode " bullet-time " qui décuple les forces de l’homme araignée, mais ce n’est rien comparé aux escapades dans la gigantesque cité. Spider Man s’élance dans le vide en se balançant de toile en toile tandis que le joueur compose avec l’architecture des bâtiments et la disposition des surfaces. Fini les pas dans le vide de Spider Man 1, ici se mouvoir est une science. Mieux : Un art. Assurément exceptionnel, le compromis trouvé par les concepteurs, qui permet de faire n’importe quoi mais pas n’importe ou, apporte ce sentiment de risque permanent sans égal dans les jeux vidéo. Même si l’on parvient presque tout le temps à se rattraper à la dernière seconde, jamais l’expression " la vie ne tient qu’à un fil " n’aura pris autant son sens. Grisant, tout simplement. La musique et l’ambiance sonores ne sont pas en restes. De grande qualité, elle remonte la température lorsque l’action éclate de mille feux.
D’autre part, tout le jeu est intégralement traduit en français avec les voies officielles. Les fameuses pensées introspectives caractéristiques de Spider Man, pertinemment présentes, vous feront tour à tour sourire ou ressentir de la mélancolie pour le héros. Spider Man 2 distille une réelle profondeur psychologique ou les vagues à l’âme d’un super héros montre qu’elles n’ont rien de plus qu’on homme ordinaire.
Terrain glissant pour Yamakasi dopé.
Il serait habile de souligner le soin apporté à la gestion en temps réel du jour et de la nuit ainsi que la qualité des éclairages urbains lorsque le ciel arbore son manteau étoilé. Magnifique. Le souci du détail est permanent. Si Spider Man 2 est une réussite, une vraie, on ne peut lui accorder le statut de hit car quelques ombres viennent ternir le costume du Super héros. On ne peut pourtant parler de frustration car le soin apporté fait vraiment honneur à la licence. C’est sans doute la pression exercée par la date de sortie qui n’a point permis de peaufiner le jeu pour le conduire à son apogée.Passé les premières heures de découverte, on se rend compte qu’il manque cruellement de la finition technique et ludique. De ce fait, les fans de Spidey ne rechigneront pas mais les joueurs curieux n’auront peut-être pas la patience de tout collecter pour savourer les maigres bonus qui n’ont peut-être pas envie de visionner par manque d‘intérêt. En outre, la diversité des missions est limitée, les passages à vides sont trop nombreux et les déplacements coutumiers en toile risquent de lasser certains. Ceci est bien évidemment subjectif car nombreux sont ceux qui ont acclamé les déplacements en voilier de Wind Waker mais il était de notre devoir à GameFan de vous mettre en garde. Tout le monde ne sera pas aspiré par le magnétisme de Spider Man 2, qu’on se le dise. Mais la maniabilité, la liberté et l’ambiance sonore, excellentes, pourraient vous faire changer d’avis.
Techniquement, le soft se tient mais une indéniable irrégularité décrochera par moment le joueur. On va du bof au splendide voir excellent souvent en un battement de cil hélas. Pourquoi ne pas avoir fait tout du même niveau ? Il en va de même pour les zones d‘intérieure. La profondeur de champs est, n’ayons pas peur des mots, inédite mais les textures de jours, si elles n’étaient pas sauvées pas des effets de miroirs contemplatifs, seraient bonnes à renvoyer aux consoles 64 bits. Dommage. Plus de soin aurait dopé la note et l'intérêt.
Retenez que ce titre à l’équilibre intrinsèque instable vaut détour en particulier pour les connaisseurs de Spidey. La liberté du jeu procure une expérience inédite et le soft possède dans son ensemble de vraies qualités.
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