Test de Arise: A Simple Story - Definitive Edition : au fil d’une vie à travers le temps
Se replonger dans ses souvenirs est parfois bien obscure, Arise tente le pari du jeu de plateforme au background mémoriel touchant et à l’ambiance soignée. Avec une réalisation optimale ? Rien n’est pourtant moins sûr.
TestÀ la poursuite de ses souvenirs
Une fois n’est pas coutume, c’est avec la mort du personnage principal que commence l’aventure. Vieil homme à la carrure imposante et la barbe fournie, notre corps disparait dans un brasier incandescent devant la tristesse de nos proches qui témoignent sans aucun doute de notre vie bien remplie.Comme le veut l’adage, mourir offre l’occasion au défunt de revoir les étapes qui ont jalonné son existence. C’est ainsi que le jeu nous amène à parcourir à travers plusieurs chapitres les passages de notre vie qui ont forgé l’être que nous étions.Ni mièvre, ni édulcorée, la narration se veut discrète, élégante et seulement allusive. À nous de reconstituer ce passé grâce à de petites mises en scène via des poupées en bois que l’on rencontre ci et là dans les niveaux et aux souvenirs que l’on récupère pour comprendre par quoi notre personnage est passé au cours de sa vie. On vous laisse seul découvrir chacune des étapes afin de profiter pleinement de l’écriture qui est un des points forts du titre.
Le tout s’accompagne d’une ambiance sonore et visuelle des plus soignées. Les musiques au piano sont particulièrement raffinées, portant l’action qui se veut plus intense ou au contraire apportant une note bienvenue pour sublimer un moment.On salue également les cinématiques, les cadrages et la réalisation globale du titre qui font d’Arise une expérience élégante et apaisante qui offre quelques moments de contemplation sublimes.
Tous les chapitres ne se valent en revanche pas et les plus sombres visuellement ont été un peu trop présents à notre goût, le jeu allant jusqu’à manquer de lisibilité par moment. Il souffre par ailleurs de quelques ralentissements et de flous dans l’affichage de certaines textures. Un défaut toutefois moindre que ceux emportés par le gameplay.
Manipuler le temps pour mieux sauter
Arise est avant toute chose un jeu de plateforme. Le but de chaque niveau est d’avancer sur un chemin linéaire, dans un environnement en 3D et de progresser dans l’histoire de notre personnage que l’on comprend grâce aux statues qui jalonnent la route.La subtilité embarquée par le jeu consiste à proposer à notre personnage la possibilité de manipuler le temps à l’aide du stick R (ou du gyroscope, ce qu’on déconseille faute d’une précision suffisante), nous permettant de l’accélérer ou de le ralentir, entrainant alors des conséquences visibles sur l’environnement.Ainsi dans l’environnement glacé du premier chapitre, les glaces de la nuit se réchauffent et fondent durant la journée, entrainant une montée des eaux et créant ainsi des passages sur des morceaux de bois flottant.
Autre exemple, des plus réussis, les élégants et immenses héliotropes du second chapitre suivent la course du soleil et oscillent afin de nous permettre de progresser sur ces fleurs géantes, dans un niveau brillant en termes d’imagination.On vous laisse le soin de découvrir ce que cette manipulation temporelle permet dans les autres niveaux pour constater l’imagination fertile et ambitieuse des développeurs. Les tâches demandées au joueur ne cessent en effet de s’accroitre de niveaux en niveaux, faisant parfois de ces traversées de belles énigmes à résoudre.
Le défi se densifie quand il s’agit de ramasser en chemin les souvenirs cachés sous forme de boules lumineuses blanches qui sont en nombre variable, parfois bien dissimulées, qui ajoutent un peu plus de densité au récit grâce à des illustrations dessinées qu’ils débloquent.
La maniabilité à la peine
Si la difficulté relative du titre tient à ses énigmes, elle tient malheureusement encore plus aux défauts de maniabilité du jeu.Contrôler notre personnage ne relève en effet pas d’un plaisir particulièrement intense. Il est assez lent, pataud, saute avec une certaine inertie, se blesse au moindre saut un peu trop ambitieux et s’accroche aux parois et aux prises d’escalade avec le plus grand mal.
Ajoutez à cela une luminosité qui se réduit parfois à peau de chagrin, ainsi que des bugs dans l’ergonomie des environnements des niveaux, avec des plateformes que l’on traverse et des éléments mal positionnés et vous obtenez un jeu qui peut irriter le joueur victime de ces erreurs.Les trouvailles pour renouveler le gameplay tout au long du titre témoignent du souci des développeurs de maintenir le joueur curieux et surpris, en revanche certaines idées ne sont pas abouties ou au contraire exploiter à outrance, cassant le rythme du jeu.
Celui-ci offre par ailleurs une durée de vie plutôt ramassée, comptez environ cinq heures pour arriver à la fin, ce qui n’est guère surprenant dans ce type de production poétique et minimaliste.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.