COROMON le parfait clone de Pokémon?
Un jeune héros solitaire quitte sa maman et part à l’aventure pour devenir le meilleur dresseur et sauver la région et les créatures d’un groupe secret et dangereux… Perdu ! Ce n’est pas le tout nouveau scénario du prochain Pokémon mais celui de Coromon, un jeu indépendant développé par TRAGsoft, une petite équipe originaire des Pays-Bas, s’inspirant fortement de Pokémon. Un sosie au niveau du pitch mais aussi au niveau de votre aventure, du moins en apparence, avec le choix entre les trois fameux monstres, la capture des créatures qu’il faut dénicher dans la nature et le système de combat entre ces derniers pour augmenter leur niveau et battre un ennemi.
Un parfait clone qui se présente comme une fidèle adaptation de Pokémon permettant à n’importe quel joueur familier de la saga japonaise de se lancer dans l’aventure sans être perdu, retrouvant alors facilement ses marques. Juste quelques noms changent bien que le principe reste le même. Ici, les créatures sont des coromons, les fameuses pokéballs bien rondes sont des spinners cylindriques et surtout, on se rend vite compte que les duels de dresseurs, si importants et même parfois énervants dans Pokémon, sont ici quasiment optionnels, évitables à de nombreux moments d'ailleurs et, n’ont pour utilité, dans ces moments-là, que d’être plus fort pour les prochains combats.
Mais si pour l’instant l’inspiration est tellement forte que les différences ne se font que par le changement de nom, l’histoire quasiment similaire est tout de même difficilement occultable. Parce que même si les mécaniques de jeu se révèlent tout de même innovantes avec l’apparition de deux barres d’XP, une pour augmenter les statistiques, appelée EV, et l’autre pour augmenter de niveau, on finit par essayer d'abandonner un peu la trame narrative pour arpenter les différents endroits de la région. Sans succès. Peu de choses à explorer, des lieux concentrés sur l’histoire et rien que sur l’histoire pouvant alors parfois nous frustrer quand l’envie d’explorer un peu les environs nous prend. La carte peut être un peu petite pour les personnes pour qui l'aventure dans Pokémon représente avant tout un nouveau monde à explorer.
Je ferai tout pour être le vainqueur !
Dans Coromon, les mécaniques de jeu ne sont absolument pas surprenantes que vous soyez novice ou vétéran de la licence Pokémon. Par votre tâche spécifique consistant à collecter dans le monde de Velua l'essence des six Titans qui peuplent la région, l'histoire, qui a vraiment du mal à se mettre en route, reste point par point la même que dans le jeu de la célèbre série japonaise bien que Coromon propose quelques rebondissements et modifications. Néanmoins, dans la majeure partie, bien qu'il puisse y avoir des modifications plutôt ingénieuses, nous pouvons ressentir peu de surprise dans l'intrigue ou dans la mécanique. Un Pokémon-like qui a suivi à la lettre près son inspiration. L'élève-modèle on peut dire.
Mais si Coromon essaie d'être l'ombre de POKÉMON, les quelques modifications apportées sont plutôt rafraîchissantes. Les correspondances de types sont au cœur des batailles ici, où il existe sept types différents de coromons dans la nature, plus six qui sont limités aux types d'attaque, chacun ayant ses propres faiblesses et forces. Pour les habitués de Pokémon, oubliez les créatures aux doubles types! Un coromon n'en a qu'un seul. Il est donc beaucoup plus facile de déterminer quelle attaque utiliser contre un ennemi. L'ajout d'un tableau des types facilement accessible dans le menu de jeu, même pendant la bataille, est tout particulièrement utile que cela soit pour les novices comme pour les vétérans.
Malheureusement, ces modifications pouvant être positives pour les non habitués le sont moins pour les vétérans dont le jeu pourrait paraître un peu trop simplifié. Mais cette simplification signifie également que les six coromons qui constituent votre équipe ne peuvent couvrir tous les types, vous obligeant alors à faire pas mal de capture et surtout vraiment pas mal d'entraînement afin que certaines créatures de secours puissent un jour combattre un boss grâce à leur type. Ce temps passé à capturer et à entraîner des coromons de secours, surtout dans les premières heures de jeu, empêche l'histoire de se dérouler normalement, ce qui est vraiment dommage ; mais cela résultent tout bonnement des nombreux problèmes d'équilibre de difficulté qui entravent la progression sans rien offrir d'amusant, vous obligeant à passer des heures à entraîner ses monstres tout en faisant des allers-retours jusqu'au « Centre de Soin Coromon » avant de recommencer le même cycle inlassablement. Rien d'amusant. Vraiment, mais alors vraiment rien d'amusant.
Et gagner tous les défis !
Toutefois, le jeu propose des modes de gameplay avancés similaires aux mécanismes du Nuzlocke, ce que les fans de Pokémon, à la recherche de défis, apprécieront fortement ici. Ces paramètres de difficulté appliquent des règles auto-imposées comme, dans le mode le plus dur, n'attraper qu'un seul coromon par zone et les relâcher dans la nature s'ils s'évanouissent en combat. Cela rajoute une touche de défi, qui est alors la bienvenue, et surtout cela rajoute des heures de jeu en plus une fois le mode normal terminé. Un moyen de contenter tous les fans, de façon plutôt maligne, et de reproduire l'expérience des challenges Pokémon du mieux qu'ils le peuvent.
Mais cet amour envers la série japonaise est en grande partie ce qui empêche Coromon de se sentir comme un clone sans âme et sans aspiration à quelque chose de plus grand. Un amour immense que l'on sent tout particulièrement dans les graphismes avec des emojis au-dessus des personnages durant les scènes de dialogues afin de caractériser bien plus les émotions qu'ils peuvent ressentir sur le moment. Un personnage avec un grand choix de customisation, ce qui est plutôt une bonne surprise, mais aussi un amour qui se ressent dans le design des créatures que vous allez rencontrer, aux cris sur mesure qui se déclencheront lorsqu'ils arriveront sur le champ de bataille. 114 coromons différents, chacun bien distincts les uns des autres. 114 coromons aux couleurs vives et aux cris bien différents. 114 coromons c'est bien moins que ce qui est proposé dans les Pokémon rouge et bleu d'origine mais, néanmoins, ce manque est pallié par un mécanisme, fortement inspiré des Pokémons Shiny, permettant l’existence de trois variantes. Celles-ci peuvent être classées du Standard au Puissant pour enfin finir par le coromon Parfait. Ce dernier reconnaissable par une couleur différente du normal. Un classement totalement géré par la chance, ce qui peut être vers la fin du jeu un moyen de renverser le champ de bataille ou de rajouter un petit brin d'excitation durant de longues parties de capture et d'entraînement. Petit brin d'excitation qui, l'on peut l'avouer, est totalement la bienvenue après de longues heures à essayer de donner du niveau à ses créatures.
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