Test de Gerda: A flame in Winter : rallumer l’espoir
Plongez dans l’Histoire, telle que vous ne l’avez jamais vue. Suivez Gerda, infirmière danoise en pleine Seconde Guerre mondiale.
TestLes petites histoires forment la grande
Vous connaissez le studio Dontnod ? Mais si ! Ils nous ont régalé avec Life is Strange et Tell me why. Si aujourd’hui le studio édite Gerda sans participer à son développement, le jeu reste dans la lignée du studio : fort en émotions, centré sur ses personnages, avec un contexte détaillé et influençant l’histoire. Cette fois cependant, c’est aussi du côté de l’Histoire avec un grand H que l’on se retrouve.Gerda: A flame in winter nous plonge dans le quotidien d’une infirmière d’une petite ville du Danemark, Gerda, qui a le malheur d’être mi-allemande, mi-danoise. Dès les premières minutes de jeu, vous ressentez le poids des responsabilités. Rapidement, une scène d’apparence anodine (des retrouvailles sur le quai de la gare) se transforme en moment hautement stratégique : vos choix de paroles donnent des points à l’un ou à l’autre camp, vous pouvez être pro-occupation allemande, pro-indépendance du Danemark, faire preuve de compassion ou non.Certaines décisions vous paraîtront anecdotiques, par exemple : laissez votre père ou votre mari porter votre valise. Mais en réalité, il n’y a rien d’anodin. Parce que chacun de vos choix détermine vos affinités avec les uns et les autres, de façon individuelle, mais aussi de façon plus globale : avec les danois et les allemands, les occupants ou les résistants, par exemple. L’ensemble est extrêmement documenté, et pour cause : le récit est basé sur la vie de la grand-mère de Hans Von Knut, directeur créatif du jeu.Cette femme exceptionnelle a fait partie de la résistance danoise pendant la Seconde Guerre mondiale ! Elle a même participé ses expériences et ses réflexions avec lui, étoffant d’autant le journal de Gerda et l’environnement historique du jeu. Ainsi, chaque scène du jeu se clôt par une entrée du journal de Gerda, reprenant à la fois des éléments réels de la grand-mère de Hans Von Knut et des éléments issus de vos propres choix au sein du jeu. Du côté de la réalisation graphique aussi le jeu s’inspire aussi d'œuvres réelles. En effet, le graphisme s’inspire des peintures de Skagen, un groupe d’artistes scandinaves.Aventure narrative
Gerda: A flame in winter brille à la fois par son contexte délicat à aborder et par son écriture subtile et captivante. Les choix moraux nous poussent dans nos derniers retranchements, nous interrogent aussi sur nous et ce qu’on aurait fait : parce qu’il s’agit de choix parfois quotidiens, qui peuvent nous arriver, surtout au vu du contexte politique actuel. Lourd, avec quelques touches d’espoir, Gerda nous embarque dans son sillage, le tout avec un système de jeu relativement classique, mais qui s’adapte parfaitement au propos. Dans une interview pour le site The LoadOut, Shalev Moran, le développeur, déclare : “Nous ne cautionnons ou n’excusons jamais les actions du régime nazi, ni ceux de ses collaborateurs, ni même ceux des personnes qui ont plié les genoux pour tenter de survivre. [...] Mais nous pensons qu’il est crucial de voir toutes ces personnes comme humaines, faute de quoi nous ne nous rendons pas nécessairement compte du mal que nous sommes susceptibles de commettre.”Gerda: A flame in winter est un jeu narratif. Le gameplay est donc relativement simple : on se balade dans les environnements, on parle à différents PNJ et on doit faire des choix. Dans les menus, vous avez accès au journal de Gerda, mais aussi aux fiches des différents habitants avec leur histoire et leurs affinités ; ainsi qu’un onglet “Faits” qui recense tous les faits historiques mis en avant dans le jeu.Un jeu de choix, donc, mais pas seulement de conversations. Dès la première heure de jeu, vous devrez choisir entre aller au marché pour utiliser vos tickets de rationnement (ou faire des emplettes au marché noir) ou aller vérifier sur les lieux d’une explosion si vous ne pouvez pas apporter un peu d’aide et de soutien. A la fin de chaque scène, Gerda écrit dans son journal, et vous devrez faire un choix : que pensez-vous de ce qu’elle vient de vivre ? Des choix que vous avez fait ? De cela va découler l’obtention de points de compassion, d’intuition ou de perspicacité qui vous serviront plus tard, lors de certaines actions et scènes.
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