Test de Lootbox Lyfe+ : le jeu qui fait perdre la boule
Un chara-design enfantin, avec un univers complexe mais linéaire et des défis labyrinthiques un peu sadiques. Un jeu à réserver aux seuls mordus des Metroidvania ?
TestUne sombre histoire un peu anecdotique
Quel monde étrange et désolé que celui proposé au joueur qui se retrouve plongé dans des souterrains moribonds et des paysages parsemés de pièges mortels. Les ruines sont partout dans les onze zones du jeu et l’exploration commence sans tarder, avec pour seule limite notre capacité à nous mouvoir.Les explications données quant à la disparition apparente de la société du passé ne surgissent que par bribes à travers des messages oubliés et des flash-backs en noir et blanc.
Ces souvenirs proviennent d’un passé en proie à la peur et à la destruction où quelques courageux tentaient de survivre en laissant des témoignages. Ce sont les seuls et fragiles petits indices donnés au joueur à qui revient la charge d’imaginer l’histoire derrière le gameplay.
Pourtant sans être particulièrement inquiétante ou comporter des passages trop lugubres, Lootbox Lyfe+ dessine une histoire trop discrète et loin de déclencher des sursauts chez le joueur. Le jeu entend surtout se concentrer sur les plateformes qui composent son environnement 2D jusqu’à ne devenir qu’un jeu essentiellement technique.
Un Metroidvania plateformeur très technique
Le but du jeu consiste en effet à arpenter onze zones afin de collecter différents bonus bien dissimulés, en accédant notamment à des corridors souterrains hors du monde, sortes de longs couloirs requérant adresse et sang-froid, pour parvenir à atteindre ces fameuses boites qui donnent leur nom au jeu.Celles-ci contiennent des aptitudes nouvelles qui nous permettent progressivement de nous déplacer avec plus d’aisance, sur de plus grandes distances et surtout nous offrent accès aux zones les plus lointaines d’un monde entièrement interconnecté.
Les allers-retours ne sont en effet pas rares car le joueur progresse pas à pas, au rythme des nouvelles capacités permettant d’explorer de nouveaux territoires. Le jeu est conscient de cela car des téléporteurs au centre de la carte permettent de relier d’autres zones et ainsi de s’éviter de longues traversées.
Pourtant nous ne sommes pas là face à un monde des plus enchanteurs en termes de level-design. Les environnements évoluent peu, seules les couleurs attribuées à chaque zone changent mais les obstacles en eux-mêmes sont souvent identiques. Ce ne sont que pics meurtriers, lames sortant du sol, rayons laser mortels, tant et si bien que la mort s’invite très fréquemment.
L’âme du titre réside ainsi dans la plus pure expérience du die & retry, avec des checkpoints régulièrement placés au sol qui rétablissent notre quota de cœurs et nous permettent de multiplier les tentatives de traversée des passages les plus retors du jeu.
Ces points de contrôle ainsi que les cœurs de vie servent d’ailleurs à déterminer la difficulté du jeu lorsqu’on le lance. Le joueur peut en effet choisir d’avoir accès à davantage de ces aides ou au contraire se lancer avec une seule vie et le strict minimum de check points.
Cela signifie par conséquent que l’expérience des zones et de leurs obstacles sera la même pour tous. Les joueurs armés d’une maigre patience devront dès lors chercher au fond d’eux-mêmes la motivation pour traverser ces passages complexes, redoublant de précision et d’habileté.
Il n’est en effet pas rare de devoir franchir un obstacle grâce à un sens du timing parfait, en propulsant notre personnage aussi vite que possible pour éviter les pics qui se déclenchent au sol ou en évitant les dangerosités accrochées aux parois.
Une difficulté mal dosée malgré quelques aides bienvenues
Même si ce programme alléchant pourrait mettre l’eau à la bouche des plus gourmands en termes d’exigence, on risque de tempérer quelque peu leur enthousiasme. Face au manque de renouvellement dans les zones, la difficulté tient principalement à la multiplication des mêmes obstacles à franchir continuellement, parfois jusqu’à l’extrême.Quelques bonnes idées sont présentes, notamment cette capacité de déplacement sur les parois à la verticale qui apporte de l’originalité dans le maniement de notre personnage. Cela ne suffit pourtant pas à faire de Lootbox Lyfe+ l’expérience plateforme la plus originale de l’année.
Que les moins téméraires se rassurent, cette version du jeu sortie du Switch tente le pari de l’inclusion la plus complète et de la passerelle entre les générations. En effet dans les options du jeu il est possible de choisir parmi des possibilités qui s’apparent ni plus ni moins à un cheat mode.
Le joueur peut en effet décider de se protéger contre tous les dommages, de devenir insensible à l’eau qui est en temps normal mortelle, ou bien encore de sauter infiniment, autrement dit de littéralement pouvoir purement et simplement voler partout.
Notre petite boule rouge devient ainsi une sorte de réminiscence de la petite boule rose bien connue de chez Nintendo, rapprochant l’expérience en jeu de celle d’un Kirby flottant par-dessus les obstacles.
Le défaut à ces aides parfois salvatrices quand vient un passage où l’on s’arrache les cheveux est qu’elles annihilent tout le sel du jeu diront certains. En effet les ennemis sont loin d’être légion au sein des zones, de même que les environnements du jeu n’ont pas été imaginés initialement pour être parcourus dans les airs.
Aussi les joueurs les moins fair-play risquent de trouver la balade invincible ou dans les airs beaucoup trop calme et manquant de challenge voire tout simplement d’intérêt.
Il convient toutefois d’y voir là une sympathique opportunité totalement optionnelle qui permettra aux parents en particulier de laisser les plus jeunes joueurs s’essayer à leur premier Metroidvania, même si avec son contenu peu fourni et son ambiance en demi-teinte, on aurait tendance à les orienter vers d’autres expériences plus convaincantes.
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