Test de Mail Time ou les aventures d’un facteur au pays des champis tout mignons
Mail Time c’est un peu comme la parenthèse enchantée de l’automne clément et coloré. Magique mais très éphémère !
TestBienvenue dans la forêt de Grinchebosquet
Notre aventure commence avec une classique création de personnage. Notre personnage, au genre à définir selon notre souhait, peut se classer facilement dans la famille des petits farfadets, sauf que celui-ci adopte le champignon pour attribut principal. Coiffé de son bolet en guise de couvre-chef, on apprend vite que l’on est en apprentissage du difficile métier de facteur. Janet, notre ainée, nous fait confiance et nous propose d’effectuer notre première tournée sylvestre.Les arbres hauts perchés nous contemplent, nous petite créature au milieu des brins d’herbe et des pâquerettes, comme autant d’obstacles à franchir pour partir à la rencontre des habitants de cette nouvelle contrée. Une mission fil rouge accompagne nos pérégrinations tout au long du jeu, il s’agit d’une lettre à remettre à un mystérieux habitant dénommé Greg dont on va poursuivre la trace dans toute la forêt.
En interrogeant les premiers habitants que l’on rencontre, on s’aperçoit que tout ce petit monde a beaucoup de chose à se dire et que les relations dans cette paisible forêt sont en fait aussi denses que dans toute bonne collocation qui se respecte. Entre l’écureuil qui peste contre le bruit de son voisin du dessus, l’escargot qui en pince pour une autre habitante et la chenille soucieuse de ramasser les déchets environnants, les missions ne manquent pas.
Chaque personnage propose ainsi d’explorer un petit chapitre qui lui est consacré, occasionnant de multiples allers-retours et de longs dialogues. Ces tâches relèvent de la bien nommée quête Fedex, autrement dit on ne cesse de courir après untel ou après des objets disséminés ici ou là dans la forêt.
Promenons-nous dans les bois
Jouer à Mail Time c’est aimer les ambiances calmes, reposantes et enchantées. La vie s’écoule sans aucune menace ou danger dans cette forêt et notre personnage ne risque rien, pas même le vide, alors que le jeu entend explorer sa facette 3D en profondeur. En vue à la troisième personne, notre personnage s’élance dans ce petit monde ouvert sans temps de chargement entre plusieurs environnements, tous forestiers mais ayant chacun leur couleur propre.Il y a d’un côté le village champignon où les maisons émergent des troncs d’arbre et où les ponts de singe et cordes relient les adresses entre-elles. D’un autre on retrouve un marécage, ou bien encore un panier de pique-nique recouvert de sa nappe à carreaux et de tout ce qui constitue un festin abandonné.
La sensation d’être une petite souris libre de ses mouvements au milieu de cet univers agrandi et très grisante et, à n’en pas douter, une des belles plus-values du titre. L’exploration se fait à pied mais également par les airs, grâce à un système de saut et une (para)voile que l’on dégaine lors de chaque traversée aérienne. Lorgnant forcément du côté du modèle Zelda, l’hommage est bien présent et ne détonne pas dans ce jeu concocté avec soin et beaucoup de goût. Ultra coloré sans être agressif pour l’œil, on a l’impression de naviguer dans un livre pour enfant explorable à souhait et peuplé de créatures au caractère bien trempé.
Les défis s’enchaînent avec un rythme soutenu, les personnages ne se gênant pas pour nous donner plus d’une quête à la fois. On se retrouve ainsi avec toute une ribambelle de lettres à livrer et d’items à chercher pour contenter ces animaux taquins. La poursuite de la quête principale ne revient qu’en fin de titre, notre personnage adoptant un comportement assez passif avec les donneurs de quêtes qu’il rencontre.
On a en effet l’impression d’être l’esclave de tout ce petit monde qui nous fait enchaîner parfois même les allers-retours au bon vouloir de leurs caprices. Heureusement que le voyage vaut le coup-d’œil et que les musiques assez enivrantes du titre accompagnent cette balade toute paisible.
Un peu de rififi au pays des champis
Tout n’est pas rose pour autant dans Mail Time qui souffre peut-être de son ambition de jeu en 3D ouvert exempt du moindre temps de chargement. En effet le principal point négatif de ce jeu est, à n’en pas douter, sa durée de vie extrêmement courte. Il faut ainsi compter seulement deux heures, voire trois, pour parvenir au générique de fin et à peine quelques minutes supplémentaires si vous n’avez pas scrupuleusement exploré chaque recoin à la recherche de tous les objets dissimulés.Certes cette quête peut s’avérer longue car certains d’entre eux s’avèrent bien dissimulés. Les plus jeunes joueurs pourront sans doute s’amuser plus longtemps dans ce monde qui est malgré tout vaste pour le petit personnage que l’on contrôle. Pourtant on n’aurait pas boudé notre plaisir si les quêtes et les défis avaient pris plus d’ampleur et osaient dépasser la simple parlotte entre habitants.
Certains tentent des choses et montrent un certain souci d’écriture, avec une remise en question de leurs positions initiales ou quelques leçons de morale bienvenues. Par contre on a parfois affaire à des tirades interminables. Certes les gros caractères de ces dialogues aident à la lecture mais il en ressort que les répliques des personnages sont souvent découpées dans des bulles très nombreuses qui à terme risquent d’agacer un tantinet.
Autre point regrettable du titre, les ralentissements, voire les bugs, qui ne sont pas absents. Il arrive en effet que notre personnage soit soumis à une certaine latence dans ses mouvements. Plus fréquent encore, débloquer une quête ou valider un objectif et c’est l’écran de réussite qui refusera de s’effacer, empêchant toute navigation dans les menus.
Ceux-ci sont pourtant bien construits et l’ergonomie du titre a été soignée, avec des options d’une clarté impeccable et un effort manifeste fait pour rendre le plus accessible le jeu au maximum de joueurs, qu’il s’agisse d’options vidéo ou audio.
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