Test de Space Hulk
Repéré depuis un bon moment aux États-Unis, Space Hulk a enfin débarqué sur nos Wii U européennes. Adaptation d’un jeu de plateau éponyme publié par Games Workshop en 1989 (déjà !), il se déroule dans le monde de Warhammer 40 000.
TestSpace Hulk n'est pas Doom mais l'adaptation d'un jeu de plateau, se jouant au tour par tour.
Les développeurs du jeu, HR Games, ont respecté à la lettre le concept du jeu de plateau : couloirs étroits et sombres, menace permanente des Aliens au travers de point d’entrée ainsi que d’écho radar imprécis (les blips). L’ambiance reste oppressante à l’écran. C’est pas mal du tout et visuellement, l’image tient la route, à la fois par sa 3D détaillée, la gestion du Gamepad qui peut afficher la carte mais aussi proposer une vue subjective en temps réel des différents personnages que l’on dirige. Bon, il est clair que l’on n’est pas au niveau d’un reboot de Doom mais cela reste plaisant et surtout fidèle aux codes de l’univers du jeu de plateau.Le principe du jeu : simple et un poil répétitif
Adaptation d’un jeu de plateau, Space Hulk n’est pas un festival d’actions. C’est un jeu au tour par tour et il faut bien en être conscient au départ sous peine d’être déçu. Chaque mission correspond à un scénario précis comme nettoyer une zone infestée, sauver un camarade coincé, fuir, atteindre un point précis sur la carte et une fois la mission acceptée, vous êtes envoyé avec une escouade de gaillards, des Terminators, disposant de capacités ou d’équipements utiles à certains moments.Cette escouade est déterminée par le scénario, vous ne pourrez pas choisir vos Terminators en début de partie. Aussi, pensez stratégie quand vous allez placer vos hommes, vous serez la plupart du temps dans des couloirs, avec l’obligation de faire avancer vos soldats les uns derrière les autres, ce qui bloque la vision. Un lance-flamme au début est pratique pour faire le ménage mais si vous le perdez, bonjour les dégâts pour terminer la mission. Pensez à bien couvrir vos flancs lors des croisements.
Un système de gestion de points pas si simple que cela.
Lors de chaque tour, chaque Terminator se voit attribuer 4 points d’action (contre 6 si vous jouez en mode versus en gérant les Genestealers). Vous pouvez dès lors tirer, vous déplacer, pivoter de 90°, ouvrir une porte, vous mettre en position de défense (overwatch), chaque action consomme un nombre de points plus ou moins important, en général 1 point, mais deux points en revanche pour reculer par exemple ou se mettre en garde avec bonus d’attaque au corps à corps.La possibilité de vous mettre en "overwatch" vous permet de tirer gratuitement pendant le tour de l’adversaire sur tout ce qui passe dans la ligne de vue du Terminator, avec le risque parfois que votre arme s’enraye. Si c'est le cas, cela consommera obligatoirement un point d’action au tour suivant pour remettre en état votre arme.
Nous vous conseillons de bloquer certains couloirs, avec des Terminators en mode overwatch (tir de réaction). A vous d'anticiper les mouvements de l’adversaire, et parfois, ne pas hésiter à sacrifier une ou plusieurs de vos unités si cela permet de remporter la partie. Un aspect intéressant est le « pot commun », sorte de réserve de points appartenant à l’ensemble du groupe, que vous pourrez utiliser pour effectuer des actions supplémentaires. Attention, cela se consomme vite et vous ne pouvez le remplir qu’en abattant un ennemi. Soyez donc mesuré dans son utilisation pour ne pas vous retrouver avec un Genestealer dans le dos sans possibilité de vous défendre.
Lorsque vous avez terminé vos actions, c’est au tour de l’ennemi de se déplacer, le tout géré par l’IA du programme. Vous entendrez parfois certains bruits sans voir l’ennemi (petit coup de stress garanti) et parfois vous le verrez apparaître dans votre champ de vision. Si les premiers Genestealers sont relativement simples à abattre, cela peut se corser rapidement, surtout si votre armement ne fait pas le poids.
Journée de loose aujourd'hui
Un aspect qui peut rebuter certains joueurs sera la gestion du combat. En effet, les résultats sont semi-aléatoires puisque dépendant des équipements des combattants et des valeurs des jets de dés. Certaines parties, nous avons une chance folle, d’autres fois, c’était la Bérézina avec perte rapide d’hommes et un gros stress pour finir la mission. Cela reprend le jeu de plateau qui se jouait avec des dés et vous replace dans des parties où certains joueurs semblent avoir une chance insensée tandis que d’autres se prennent tuiles sur tuiles. Voilà, vous êtes prévenus.Qualité du portage sur Wii U : du bon et du loupé
Partant du principe que le jeu de base existe sur PC depuis 2013 et qu’une version corrigeant certains manques étaient apparus courant 2014 sous le nom de Space Hulk : Ascension, on aurait pu souhaiter un travail plus approfondi sur ce portage Wii U. Oui, c'est le jeu Space Hulk que nous avons sous la main et non Space Hulk: Ascension, qui reste l'apanage du PC.Et cela change la donne car le jeu est plus ancien et beaucoup moins complet et varié. La prise en main est bonne mais pas si clair que cela pour les novices ne connaissant absolument pas l’univers de ce jeu.
Merci au GamePad
Le plateau de jeu, vu de haut, permet une bonne visibilité, indispensable dans un jeu de stratégie. Attention cependant, votre champ de vision reste limité à ce que le Marine peut voir. Donc s’il tourne le dos à l’ennemi, ce sera la surprise de l’assaut imprévu. Les commandes répondent bien : le pad pour le déplacement de vos hommes, la croix pour la sélection de leurs actions, le deuxième pad pour voir les autres zones. Puis pour les touches, vous avez le Y pour consulter les résultats de jets de dé, le X pour finir votre tour, les touches L ou R pour changer de marines. C’est quelque chose que l’on intègre vite.Et gros aspect plaisant de la version Wii U par rapport à la version PC, l’affichage sur l’écran du GamePad vous permet de voir plus facilement l’ensemble du niveau et de sélectionner tactilement les Marines que l’on souhaite utiliser. On gagne ainsi grandement en réactivité et en visibilité. Un bon point pour cette version Wii U même si la version PC coûte moins cher sur Steam.
Une adaptation fidèle
Commençons par les bons aspects : une cinquantaine de missions, divisées en 6 niveaux, vous attendent. Certaines rappellent vraiment ce que l’on pouvait trouver sur le plateau de jeu mais nous n’en n’avions pas sous la main pour vérifier si les missions étaient fidèlement reproduites. La difficulté est progressive et les trois premières missions seront clairement une promenade de santé pour vous familiariser avec le jeu : des maps de petite taille, peu de membre de son équipe à gérer.Ce n’est qu’au fur et à mesure que les cartes s’agrandissent, avec son lot de piège et que vous allez devoir gérer un arsenal nettement plus complexe : lance-flammes, canon d’assaut, lance-grenades, fusil plasma, lance-missiles et des pouvoirs psychiques. Il faudra placer vos hommes de manière tactique, pour sécuriser des carrefours, protéger les arrières. Vos sergents ont des capacités et des armes spéciales et les hauts gradés ont des pouvoirs psychiques (on les appelle les « archivistes »).
L’intérêt va donc varier si vous êtes fans de la licence ou non. Les missions sont variées et les règles incluent un système de 3 à 10 actions possibles avec un nombre de points d’action limité, qui peut être complété par des points de commandement également limités.
Cela fait donc beaucoup de paramètres à gérer, et vous aurez au final une durée de vie conséquente (une trentaine d’heures de jeux au minimum) avec l’envie de recommencer une mission pour la réaliser de manière différente tactiquement. Un bon point donc !
L’IA est de qualité et rapidement la moindre erreur de votre part vous coûtera cher. Vous aurez donc bien l’occasion de recommencer plusieurs fois certaines missions.
La présence de trois niveaux de difficultés permettra à chacun de rentrer dans le jeu à son rythme. Pour les amateurs de challenge, le niveau difficile inclue un chronomètre et une limitation des points de commandement à 4. Le menu « Librarium » vous donne accès aux règles à tout moment, ce qui sera utile pour capter certaines subtilités, pas toujours évidentes.
Une réalisation pas suffisamment aboutie
Lors de la découverte du jeu, on apprécie l’introduction et le menu clair, avec une bonne ambiance sonore. Le texte est en français à l’écran mais toutes les voix du jeu seront en anglais. 3 unités de sauvegarde sont disponibles, vous bénéficiez d’un descriptif audio de qualité de la mission mais le temps de chargement pour lancer la mission est rapidement lent.Au départ, ce n’est pas trop grave même s’il n’y a pas grand-chose à afficher pour les premières missions, mais pour la suite, on aurait apprécié une optimisation du téléchargement. La mission se lance et une déception nous accueille : il n’y a plus d’ambiance sonore (ou très peu) !
Quelques tirades de vos Space Marines, quelques grincements sinistres juste avant le combat ou quand le Genestealer est très proche de vous et c’est tout. Même si certains apprécieront de pouvoir se concentrer sur le jeu sans entendre une musique d’ambiance en boucle, d’autres regretteront ce manque d’ambiance qui réduit la sensation d’immersion dans le jeu.
Ensuite, graphiquement, c’est sobre. Lorsque vous aurez alignés quelques missions avec leurs enfilades de couloirs aux murs grisés, vous trouverez un manque de variété du décor. Mais d’un autre côté, vous êtes dans un vaisseau spatial et non dans un parc d’attraction. Le graphisme reste donc assez pauvre et l’ennemi, le Genestealer, manque clairement de finition. Ils ne vont pas vous effrayer globalement et c’est un peu dommage. On n’aurait pas refusé quelques séances cinématiques supplémentaires pour varier certaines actions, ponctuer les phases d’attaques ou de fin de combat. On tue le Genestealer, on l’éclate complètement en lui marchant dessus et on passe à un autre. Réalisation a minima, trop calquée sur le jeu de plateau.
L’utilisation du GamePad pour avoir une vue subjective en temps réel des différents personnages que l’on dirige était une bonne idée. Pourtant, dans les faits, on gardera surtout l’affichage globale de la carte pour peaufiner sa stratégie. Conclusion, la vue subjective restera quasiment inutilisée.
Et le jeu en multijoueur ?
C’était l’intérêt de base du jeu de plateau et à nouveau le studio a calé son gameplay multijoueur à la manière du jeu d’origine : une présence entre copains sur place. Eh oui, ce mode permet de jouer en local uniquement, alternant le rôle d’Alien et de Marine, un mode versus en quelque sorte. Vous pouvez donc effectuer les missions en affrontant votre camarade qui contrôlera les Genestealers, ce qui est très intéressant et relève le challenge.Cependant, pourquoi ne pas avoir permis un mode en ligne, tout de même plus adapté pour une utilisation plus quotidienne ? Dommage ! Quand on compare avec la version PC qui bénéficie d’un mode réseau et la possibilité d’accueillir 4 joueurs, d’éditer des niveaux, de customiser ses personnages, on a le droit sur Wii U a un régime light.
Dans ces conditions, il nous a été difficile de jouer dans ce mode, n'ayant pas toujours quelqu'un de disponible suffisamment de temps pour en tester tous les aspects. Mais nous pouvons partager quelques conseils :
Quand un blip est dévoilé par le joueur Terminator, cela arrête automatiquement le tour du joueur Genestealers. Un avantage certain pour le joueur Marine. Si vous jouez le camp alien, débrouillez-vous pour révéler vos blips juste avant d'attaquer (vos unités deviendront alors identifiables par votre adversaire qui sera ainsi renseigné sur les forces en présence).
Côté Marines, vous devrez gérer des points de commandement, tirés aléatoirement entre un et six, modifiable éventuellement au tout début par votre sergent avant votre première action. Ces points vont vous permettre n’importe quelle action (ordre, combattre, mouvement) et seront une aide précieuse en complément de vos quatre points d’action initiaux .Si vous avez compris la stratégie, ne perdez donc pas votre sergent, sous peine de ne plus pouvoir relancer les points de commandement si le résultat est trop faible. Évitez donc de le mettre en première ligne.
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