Le système en équipe
Le scénario tient sur un timbre-poste et n’est que prétexte à cette confrontation mécanique. Dodon Pa invite tout le petit univers bien connu de Sonic à venir s’affronter sur différents circuits, l’occasion d’apprécier les univers chatoyants de ce jeu, une vraie réussite visuelle. Chaque course vous gratifie de deux coéquipiers, gérés automatiquement par l’IA du jeu, à moins d'avoir deux amis sous la main pour vous accompagner.
Vous avez le choix entre plusieurs modes : : le classique Grand Prix à la Mario Kart avec 4 circuits par série, un mode aventure, un contre la montre, et le online. Le jeu en local peut se faire jusqu’à quatre joueurs. On n’oubliera pas la partie où vous pourrez transformer vos capsules de modification glanées en cours de jeu pour customiser votre véhicule.
Là où Team Sonic Racing est très différent de Mario Kart, c’est avec ce fameux principe de jeu en équipe. Pour remporter la coupe, il faudra absolument que l’ensemble de vos coéquipiers marque le maximum de points. Être le premier ne suffira pas, il faut s’entraider pour que votre équipe gagne plus de points que les autres. Si vous êtes systématiquement premier mais que vos équipiers se placent dans les dernières places, vous avez toutes les chances d'être mal positionné au classement général.
Si dans les premières courses, on pourra laisser ses coéquipiers se débrouiller, Il faudra rapidement faire preuve de stratégie pour gagner. Le jeu nous impose ainsi d'être vigilant en permanence sur la position de vos alliés et à intervenir pour ne pas les laisser distancés, quitte à perdre une ou deux places dans la course.
Ce système a aussi ses bons côtés car il ne vous oblige pas à finir systématiquement premier, et favorise le jeu en équipe. On essaiera plutôt de faire remonter un équipier à la traîne que de rattraper à tout prix le premier. La victoire ne se décrochera certes pas ainsi, mais ce sera la meilleure façon de sécuriser vos cumuls de points.
Un concept ingénieux mais que l’on apprend à gérer en tâtonnant, faute de réelle explication, hormis quelques textes défilant pendant les chargements : on peut ainsi se passer des items (wisps) entre membres de la team, créer une traînée que vos camarades emprunteront pour accélérer leur propre vitesse.
Tous ces efforts entre coéquipiers chargent une jauge d’équipe qui une fois pleine vous permettra de déclencher un boost pour atteindre plus facilement les avant-postes de la course. Il faudra user et abuser des possibilités de coopérations offertes par le titre et cela change vraiment la façon d'aborder les courses.
Si on aura tendance à vite donner ses objets à ses coéquipiers pour faire grimper leur jauge de turbo, on se retrouvera alors à la merci des projectiles et autres pièges adverses. Un soupçon de stratégie qui distingue bien le titre des autres ersatz de Mario Kart, et cela fait beaucoup de bien au genre.
Un gameplay qui se révélera particulièrement bon en jouant entre amis, mais qui se montrera plus exigeant en jouant seul avec l’IA contrôlant vos coéquipiers. Ces derniers ont effet tendance à se montrer un peu trop dépendants de nos actions. On ne pourra s'empêcher de ressentir parfois un peu de frustration quand on perd à cause d'un coéquipier mal placé, même s'il faut bien avouer que l'IA se montre dans l'ensemble plutôt efficace si l'on sait donner la bonne impulsion.
Plus classiquement, à la manière des Mario Kart, vous pourrez récupérer sur la piste des items pour nuire aux pilotes adverses (avec un poil moins de variété que dans Mario Kart cependant), et quelques bonus pour votre équipe. Les développeurs ont réalisé un bon boulot au niveau de l’équilibrage, le jeu est vraiment plaisant à jouer.
Un bémol cependant concernant la création de votre équipe : tous les personnages sont répartis selon trois groupes (vitesse, technique et puissance),il faut donc un membre par catégorie. Un choix purement cosmétique car nous n’avons ressenti que peu de différences dans le gameplay suivant nos choix, mais c’est là qu’on se rend compte que le casting proposé est tout de même très réduit. Quand on compare avec un simple Mario Kart mobile, c’est assez frustrant.
A noter tout de même que chaque type à accès un certains bonus, mais cela n'a réellement que peu d'incidence. On pourra par ailleurs modifier son Kart pour faire correspondre un personnage à un autre type. Preuve que cela n'a pas grande importance, et que c'est de toute façon le pool commun d'objets qui sera le plus utilisé. Les jeux de Sumo Digital ont de toute façon toujours minimisé l'impact des armes par rapport à la série de Nintendo, il n'y a donc pas de grandes surprises que ce soit une fois encore le cas ici.
Comme nous l'indiquions juste auparavant, les courses vous permettent de récupérer des médailles qui vont débloquer des possibilités de modifications de votre véhicule et ceux de vos amis. Attention cependant, ces pièces sont tirées aléatoirement, vous allez donc devoir patienter un peu pour customiser votre véhicule comme vous l’entendez, même si, dans les faits, c’est assez rapide.
La customisation est bien détaillée, entre stickers pour carrosserie et modification de peinture de l’ensemble des parties de votre véhicule. Sega avait pas mal insisté sur ce point dans sa communications et il faut admettre que c'est un aspect plutôt plaisant. On ne va pas cependant passer des heures et des heures à customiser son Kart, même si cela n'est pas que cosmétique. Le fait de booster au maximum les performances de notre véhicule n'aura pas un impact fou en course, mais cela restera utile en revanche pour réussir certains challenges qu'il faut boucler en temps limité.
Le challenge est globalement bon, avec pour chaque coupe une team plus retors que les autres à battre. Pas de circuit bloquant, la prise en main est immédiate et la difficulté réelle. Pour enchaîner l’ensemble des 21 courses, il faudra batailler parfois au finish.
Cependant, au bout d’une dizaine d’heures, vous aurez fait l’ensemble des courses et des challenges, et le jeu tourne en rond assez vite, il manque un peu de variété pour allonger la durée de vie du jeu. 7 mondes à boucler en solo, si vous avez déjà joué à Sonic & All Stars Racing Transformed,
vous aurez une grande impression de redite car seules 12 courses semblent vraiment inédites. Le jeu Wii U permettait également de varier les véhicules en cours de partie (bateau, avion, voiture), on reste ici plus classique avec un unique véhicule pour l’ensemble des circuits.
A côté des courses classiques, le jeu propose des challenges comme déraper tout en passant à travers des anneaux. Ces étapes sont en revanche de véritable moments de souffrance et représente un gap de difficulté plutôt incompréhensible.
Rafraîchissantes au départ, ces épreuves sont vites devenues notre bête noire. Heureusement, décrocher la médaille de bronze s'est avéré possible la plupart du temps après quelques essais, mais on se demande encore pourquoi la difficulté a été aussi gonflée sur ces challenges qui se présentaient comme une façon de décompresser entre deux courses. C'est au final l'effet inverse qui se produit et c'est bien dommage.
Différent mais pas assez diversifié
Si Team Sonic Racing n'est pas aussi bon que Transformed, il place en revanche assez d'éléments nouveaux sur la table pour se différencier davantage de Mario Kart, et c'est un point non négligeable. Le fait de concourir presque toujours en équipe oblige à envisager le jeu différemment et d'user de ses mécaniques de coopérations pour s'en sortir.
On vous parlait un peu plus haut du peu de différences entre les trois types de concurrents, mais il y a tout de même certaines choses à creuser. Chaque type de pilote ayant accès à certains types d'items en plus du tronc commun, il est possible de développer certaines stratégies, particulièrement entre amis.
Le fait de pouvoir se passer ou de réclamer des items est également un point qui modifie pas mal la formule. Le joueur en tête aura donc son rôle à tenir tout au long de la course pour soutenir et alimenter en bonus ses coéquipiers. Un point qui nous a vraiment plu.
De la même manière, l'équipier le mieux placé de votre team laissera derrière lui une traînée jaune permettant aux autres membres de son équipe de profiter de son aspiration, et donc d'un boost de vitesse, et ce, même si les deux joueurs sont très éloignés. Cela permet aussi au meilleur coureur de montrer le meilleur tracé à suivre pour remonter. Un excellent moyen de monter en compétence ses amis. Cela aura cependant un impact moindre en solo.
Enfin réaliser toutes ses actions coop permettra de remplir une barre de spécial, déclenchant un turbo surpuissant (et auto-guidé) permettant donc de remonter clairement (ou de creuser encore plus l'écart). Le jeu nous encourage donc clairement à coopérer, et en abusant un peu du système, on peut déclencher ce turbo deux à trois fois par course.
Le fait de courir en équipe a en revanche eu un impact assez négatif sur le tracé des circuits. Ceux-ci sont plus large, notamment pour permettre aux Kart d'être côte à côte sans toucher les bords. Le problème, c'est que cela rend la conduite bien moins sinueuse, et donc nerveuse, que dans les autres titres du genre.
Les tracés paraissent donc un peu plan-plan, et surtout moins piégeux. Un bon point pour les novices, mais une petite déception pour les habitués du genre. Rassurez-vous cependant, le jeu est loin d'être une ligne droite pour autant et il y a tout de même largement de quoi enchaîner les dérapages.
Et tant que l'on parle des circuits, on ne peut s'empêcher de regretter une fois encore leur répétitivité. Certains sont presque totalement repris des opus précédents et couplé au fait qu'il n'existe finalement que peu de décors différents, nous avons eu un sentiment de redite assez prononcé.
Cela n’empêche pas certains tracés d'être agréable, voir vraiment plaisants, mais l'ensemble ne nous aura pas laissé un souvenir impérissable. On est loin du fun et de la diversité des courses de Mario Kart 8 Deluxe, et c'est sûrement le point le plus décevant du titre.
Verdict technique
Le titre étant sorti également sur PS4 et Xbox One, la comparaison est évidente. Bonne nouvelle, le jeu est quasiment aussi beau sur Switch que sur ces consoles, à la fois en mode nomade et sur télé. Ce tour de force s’est fait au détriment de la fluidité, en 30 fps sur Switch contre 60 fps sur la concurrence. Mais le rendu est bon, il ne faut donc pas craindre ce framerate plus faible.
On a également les décors en arrière-plan qui apparaissent un peu plus par saccades mais dans le feu de l’action, on ne fait pas vraiment attention. On a donc une expérience de conduite qui reste intacte et c’est déjà un très bon point, d’autant que l’on a grand plaisir à retrouver tous les personnages connus conviés à cette compétition, y compris Docteur Eggman.
Dommage que le jeu paraisse un poil plus pataud en 30fps, mais le jeu offrira tout de même son lot de sensations. Ce n'est donc que très peu dommageable.
Au niveau enrobage en revanche, un point nous chagrine, c’est la perte des cinématiques. Même si dans un jeu de course l’histoire reste secondaire, on ne comprend pas ce choix de SEGA d’avoir effectué ces coupes, car si le problème de place sur la cartouche a été mis en avant dans certaines explications, on aurait pu les récupérer par téléchargement.
Sega a préféré opter pour le mode aventure pour un style de type visual novel, les artworks des personnages se répondant via des textes défilants. C’est clairement moins fun et surtout on est balancé dans le jeu sans de nombreuses explications pour mieux comprendre les dessous de cette aventure. Clairement, on n’aime pas.
Manette en main, la facilité du gameplay dépendra de différents réglages. Si la manette pro est incomparablement plus agréable pour apprécier ce jeu sur sa télé, il reste jouable avec les Joy-Con quand vous êtes seul, il est en revanche plus délicat en y jouant à deux via écran partagé, en multi local, chacun sur son joy-con, pour effectuer les commandes de dérapages.
Ce n’est pas très grave quand on s’affronte entre amis, en revanche face à certaines teams, cette difficulté va vous empêcher de réaliser les meilleurs scores. A noter que pour effectuer des figures en plein air, il faut tapoter deux fois dans une direction, ce n’est pas le plus simple à gérer de prime abord.
Pour le jeu en ligne, c’est globalement stable, l’expérience est bonne. On trouvait cependant nettement moins de compétiteurs que sur Mario Kart à la sortie du titre, et c'est évidemment encore plus rare aujourd'hui. C'est de toute façon avant tout entre amis que l'on savourera le jeu en multijoueurs et de ce côté, la stabilité assure un plaisir constant.
Au niveau du son, SEGA a mis les petits plats dans les grands : une réussite avec un pot-pourri piochant allègrement dans les thèmes de l’ensemble des opus de la franchise. Par contre, pensez à retirer les bavardages entre joueurs durant la course dans les options pour profiter de ces musiques, le jeu a la fâcheuse tendance de faire parler les pilotes en permanence. Bon point cependant, toutes les voix sont doublées en français, par les doubleurs d’origine des jeux. SEGA a effectué du très bon travail à ce niveau.
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