Après 20 ans d'isolement, Pit a la rage !
La sortie de Kid Icarus Uprising est un double événement : premier jeu Kid Icarus depuis fort longtemps, c'est aussi un des projets les plus ambitieux de la 3DS à ce jour. Découvrons un jeu qui ne manque pas de qualité.
TestVous avez dit "Mythe" ?
Le retour de Kid Icarus, après l'engouement du public pour son héros Pit lors de son grand retour comme personnage jouable de Super Smash Bros. Brawl, n'était plus qu'une question de temps : Masahiro Sakurai, le créateur de Smash Bros, a eu la chance de se voir confier la tâche de ramener la franchise à la vie : près de 3 ans de développement plus tard, Kid Icarus Uprising nous est offert sur un plateau par Nintendo.Pour ce projet, Masahiro Sakurai et son studio de développement Project Sora ont choisi de reprendre le nouveau design de Pit et de Palutena tels que les gamers ont pu les redécouvrir lors de leur grand retour dans Smash Bros. Brawl. Dès 2010, lorsque le jeu est présenté pour la première fois, il suscite un grand intérêt des médias américains, très attachés au personnage de Pit et à l'univers de Kid Icarus. Pourtant, il n'a pas grand-chose d'américain… si ce ne sont les cartes de crédit qui permettent de faire du shopping dans les boutiques du jeu ! Ces libertés et cet humour ont fait l'objet de toutes les attentions dans le cadre ce nouveau jeu d'action, à mi-chemin entre le shoot'em up, le FPS et le jeu d'action pure.
Les visiteurs de PN qui ne seraient pas passés par la case Vade Retro à l'occasion de la mise en ligne de notre test de la version 3D Classics de Kid Icarus ont peut-être besoin d'un rappel : Kid Icarus repose essentiellement sur la mythologie grecque, par l'opposition qui fait rage entre les déesses Palutena (Déesse de la Lumière) et Medusa (Déesse des Ombres). Le conflit entre les deux déesses va au-delà du simple crêpage de chignon puisque Palutena n'hésitera pas dans Kid Icarus à transformer Medusa en monstre, cette dernière se vengeant en transformant l'armée de son ennemie en pierre.
L'humanité est en danger
Kid Icarus Uprising nous confirme que Medusa et Palutena ne sont malheureusement pas devenues les meilleures amies du monde. En effet, Medusa a bien l'intention d'en finir avec le genre humain et pour ce faire, elle compte sur son armée venue de l'Underworld et sur un sérieux coup de main de certains collaborateurs, parmi lesquels un certain Dark Pit. On comprendra rapidement que les problèmes de la Terre sont un tantinet plus complexes, et vont requérir plus de 25 chapitres riches en action et en surprises.Le personnage du jeu est un ange, Pit. Sa caractéristique principale : il ne peut pas vraiment voler. Tout au mieux peut-il parcourir une certaine distance durant un certain temps avant, inexorablement, de rejoindre le plancher des vaches. Cela justifie la structure en deux voire trois parties de chaque chapitre : une partie aérienne qui nous fait planer en compagnie de Pit, une partie au sol où Pit va au plus près de ses ennemis, et un combat contre un Boss au cours duquel Pit va devoir montrer qu'il en a dans la toge pour venir à bout des généraux de Medusa.
Le jeu est vendu avec un stand qui permet d'en faciliter la prise en main, sinon difficile (voire impossible). La console ainsi posée, les deux mains sont libres pour en découdre avec les forces du mal : Pit se contrôle avec le circle pad - les gauchers pourront utiliser le circle pad pro. Viser se fait avec le stylet sur l'écran tactile, et l'on tire avec le bouton L. Les séquences aériennes n'offrent pas de liberté à notre ange, se déroulant sur un rail qui emmène Pit vers sa destination, au sol. Sur terre, nous dirigeons Pit où bon nous semble, le chemin est d'ailleurs relativement bien fléché pour nous orienter jusqu'à notre objectif. En poussant le circle pad d'un coup sec vers l'avant, Pit fait un bond en avant qui lui permet d'éviter une attaque… ou d'être plus agressif dans les siennes ! Cette fonction reste toutefois un point faible du jeu qu'il convient d'évoquer rapidement : on a tendance à précipiter Pit dans le vide en raison d'un bond pas trop calculé.
Un jeu d'une profondeur remarquable
Lorsque le joueur met sa console sous tension, il découvre un ensemble de menus intrigants tels que Coffre ou Multi, ou d'autres moins inhabituels tels que Solo ou StreetPass. Est-ce tout ? Poser la question, c'est un peu y répondre : en entrant dans le mode Solo, on découvre soudain un nouveau menu, composé des choix suivants : "C'est parti", "Chasse aux trésors", "Lancer d'icarons", "Equipement" et accessoirement d'un mode Entraînement qui ne fait parfois pas de mal pour maîtriser son arsenal.Il faut dire que tout semble avoir été amplifié au maximum pour offrir aux joueurs une expérience de jeu proche de la perfection. Ainsi Pit n'a-t-il pas qu'une petite sélection d'armes à sa disposition, mais des dizaines, pour ne pas dire des centaines, puisqu'il peut même en créer de nouvelles à partir d'armes récupérées au cours de l'aventure grâce au principe de Fusion. Cet aspect est intéressant et verra le joueur s'essayer à différentes combinaisons en fonction des nouvelles armes acquises en cours de jeu. Les armes sont classées dans différentes catégories comme les Arcs, les Griffes, les Lames, les Satellites… Il y a neuf types d'armes dans le jeu, neuf ! Chaque arme a ses avantages, et donc ses inconvénients, et il faudra bien que le joueur les ait en tête au moment du choix de celle-ci en début de chapitre. Certaines seront plus efficaces au corps à corps, d'autres au contraire plus intéressantes dans les sessions de combat aérien.
Non content de proposer au joueur de personnaliser ses armes, le jeu permet aussi au joueur de trouver un défi à la hauteur de son propre talent, avec ce que les créateurs ont appelé le Chaudron maléfique : il s'agit d'une fonction qui permet de miser certains des coeurs gagnés en cours de partie sur un niveau de difficulté. Plus l'intensité sera élevée, et plus le joueur aura en face de lui des ennemis coriaces et agressifs, offrant de ce fait une rejouabilité appréciable dans un jeu qui permet de voler à toute vitesse pour crever l'oeil unique des cyclopes qui osent se dresser sur votre route. Cette bravoure vous permettra d'acquérir notamment de nouvelles armes, dont Pit aura toujours besoin. Mais si par malheur Pit venait à perdre, il perdrait également les coeurs misés, et l'intensité diminuerait alors sensiblement pour offrir une chance d'arriver au bout du chapitre sans trop d'encombre.
Chaque chapitre a un certain nombre d'objectifs qui sont illustrés sur une grande grille : on peut découvrir les "succès" du jeu à débloquer grâce à ceux obtenus, il faut le reconnaître par le plus grand des hasards ! Leur connaissance permet ensuite de se fixer des objectifs lorsque l'on rejoue à un chapitre déjà réussi, ici avec la ferme intention d'arriver au terme du chapitre en intensité 9, là sans mourir ! Cette chasse aux trésors est pour le joueur l'occasion de justifier la rejouabilité du titre, d'une façon intelligemment mise en oeuvre dans le jeu.
Un design qui implique une certaine répétition
La structure des niveaux repose sur une partie aérienne sur rail de style shoot'em up et une partie au sol de type shooter en vue à la troisième personne. Chaque chapitre reprend cette structure, et si certaines idées viennent donner un peu de variété au jeu, il n'en reste pas moins que dans l'ensemble, on a un peu toujours l'impression de faire la même chose, à savoir voler à toute vitesse, puis courir le coeur léger jusqu'au boss de fin de niveau. Un autre reproche que l'on peut faire au jeu est qu'on sent que Sakurai et ses troupes ont choisi la solution de facilité en privilégiant des brouillards sombres à des décors dignes de ce nom. Certes, il y a fort heureusement bien plus de passages absolument magnifiques (pour ne pas dire époustouflants sur la 3DS !), mais on erre bien souvent dans des couloirs au brouillard sombre, ce qui donnerait un sentiment de vide si la caméra ne se chargeait pas de nous faire tourner dans tous les sens au gré des troupes qui se dressent sur votre route.Mais il faut reconnaître que les 25 chapitres du jeu se promettent terriblement efficaces, avec d'excellentes surprises au rendez-vous pour les joueurs. Et cerise sur le gâteau, le joueur peut prolonger le plaisir de jeu avec un mode multijoueur complet qui permet de jouer en local sans-fil et même en Wifi. Plusieurs modes de jeu sont alors disponibles, comme on s'en doute quand un homme comme Masahiro Sakurai est en charge du projet : Lumière Vs Ténèbres (chaque équipe doit vaincre l'ange adverse), Chacun pour Soi (on utilise ses dons pour obtenir le meilleur score). Ce mode est intéressant mais on avouera néanmoins lui préférer le mode Solo : reste à voir lequel des deux modes restera dans l'Histoire ! Solide, le mode multi permet aux joueurs de gagner des items rares qui parfois n'existent pas dans le mode Solo
Un autre élément qu'il semble essentiel d'évoquer est la relation particulière qui lie Palutena à Pit. Cette relation est permanente dans le jeu, et nécessitera au joueur français que nous sommes de vraiment accorder toute notre attention aux dialogues, en anglais, entre les deux personnages. Palutena dialogue par télépathie avec Pit, ce qui lui permet de lui raconter des plaisanteries, ou plus souvent de lui donner des éléments d'information sur l'histoire du jeu. Pour savoir ce pour quoi on se bat, il est donc important de bien écouter ce que nos deux héros se disent, et le joueur pourra régler l'apparition des sous-titres sur l'écran 3D ou sur l'écran inférieur. Cette attention constante, même avec un bon niveau d'anglais, peut se révéler gênante sur la durée, et il est donc important de souligner cet aspect : peut-être le jeu et son histoire auraient-ils été plus accessibles avec des voix doublées en français.
Un seul mot d'ordre : le plaisir !
Masahiro Sakurai a en dépit de ces quelques éléments que l'on déplore tout mis en oeuvre pour que le moindre aspect de Kid Icarus Uprising soit ludique au possible. On a déjà évoqué le Chaudron maléfique qui permet de miser des coeurs sur l'intensité de l'action et ainsi disposer d'armes supplémentaires, mais on peut également citer la personnalisation des dons à disposition de Pit, des dons qui nous viendront en aide dans l'aventure… mais qui ne sont pas illimités ! Pour en disposer, il faut placer le symbole qui leur correspond sur une grille : à nous de voir si l'on souhaite frapper plus fort, ou être moins sensible aux coups ennemis, ou encore si on profiyer d'un bonus quelconque en cours de jeu.L'esprit presque machiavélique de Masahiro Sakurai apparait, pour ne pas dire transparait, dans le mode Réalité Augmentée dont aucun joueur n'a pu ne pas entendre parler. En utilisant les cartes fournies avec le jeu - ou celles que le joueur recevra en enregistrant le jeu sur le Club Nintendo ou au gré d'une opération commerciale chez son revendeur préféré, on obtient des coeurs ou des éléments à utiliser dans le jeu. Ces cartes permettent par ailleurs d'obtenir des Icarons, des représentations 3D des personnages du jeu, évidemment à collectionner. Citons l'un d'eux, Magnus, que Pit rencontre très vite dans le jeu et qui deviendra un allié solide.
Si la réalisation visuelle est très réussie, il en est de même avec les musiques du jeu, aussi entraînantes que variées. Sakurai a su s'entourer de grands talents japonais pour son jeu, comme Yasunori Mitsuda pour n'en citer qu'un parmi les quatre qui ont signé les thèmes de ce grand jeu d'action.
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