Ce n'est que 3 ans et demi après la sortie de OOT sur 3DS, en novembre 2014 pour être précis, que Nintendo lève enfin le voile lors d'un Nintendo Direct sur le jeu que beaucoup de monde attendait. The Legend of Zelda : Majora's Mask 3D verra bien le jour le 13 Février prochain sur la portable de Nintendo et aura même le luxe d'être l'un des deux jeux de lancement des
consoles New Nintendo 3DS et New Nintendo 3DS XL (console sur laquelle le test est d'ailleurs réalisé) qui sortiront le même jour dans l'hexagone.
Et comme pour OOT, c'est à la talentueuse équipe de Grezzo que revient la charge de transposer le jeu le plus atypique de la saga Zelda sur les consoles portables de la firme de Kyoto. Alors le résultat final est-il à la hauteur des attentes? Quelles sont vraiment les apports de cette version portable d'un des plus grands épisodes de la série ? La transposition de cet épisode au format nomade ne dénature-t-il pas le produit ? Nous allons tenter d'y répondre... MAINTENANT!
Termina... Tout le monde descend.
Bon, autant le dire de suite, le jeu n'a clairement pas été changé dans son histoire. Vous incarnez Link enfant après les événements d'Ocarina of Time. Le lutin vert suit tranquillement son chemin sur le dos de sa fidèle jument Epona quand soudain, un jeune garçon masqué du nom de Skull Kid aidé par deux fées tendent un guet-apens à notre héros, le détrousse de son cheval et de son bien le plus précieux : son ocarina du temps.
Link se lance alors à la poursuite de Skull Kid afin de récupérer ses affaires quand celui-ci s'énerve et transforme notre ami en une peste Mojo. De là, il fera la connaissance de la petite fée Taya, lâchement abandonnée par Skull Kid, elle sera votre compagnon d'aventure à l'instar de Navi dans OOT. Dans sa course, Link finit par faire la connaissance du vendeur de masques (déjà aperçu dans Ocarina of Time) qui lui propose de l'aider à reprendre forme humaine. Mais pour cela, il va falloir reprendre l’ocarina des mains de Skull Kid.
C'est ainsi que Link entre par une porte dérobée dans Termina, un monde parallèle à Hyrule, plus précisément dans le village de Bourg Clocher, petite bourgade chaleureuse où trône en son centre une gigantesque horloge colorée. Et la première chose frappante, ce sont les habitants qui vibrent dans l'effervescence des préparatifs de la fête annuelle du village qui doit accueillir de nombreux convives venus de tous les coins du monde.
Or malgré tout ce petit monde qui s'affaire et met du coeur à l'ouvrage pour réussir les préparatifs des festivités, il faut bien avouer qu'il règne en Bourg Clocher une étrange ambiance inquiétante et mélancolique. En effet, la ville vit dans la peur : la Lune, étonnement grosse et dotée de deux yeux, un nez et une bouche à l'allure aussi farouche que terrifiante parait étonnement proche et menace de s'écraser et de dévaster le monde de Termina.
Mais Link, incapable de se faire comprendre sous sa forme de Peste Mojo, se remet en chemin à la recherche de la grande fée vivant à Bourg Clocher afin qu'elle lui prodigue ses bons conseils et son aide pour retrouver la trace de Skull Kid. S'en suivent quelques événements avant que vous ne retrouviez enfin trace de ce petit être malfaisant qui se révèle être la cause des tourments qui troublent la ville. Une fois rejoint, vous pouvez enfin engager une première confrontation avec lui et enfin remettre la main sur votre précieux ocarina. De là, vous revient un air de musique appris de la princesse Zelda: le chant du temps que vous vous empressez de jouer à l'aide de votre instrument.
Et là se produit l’impensable : vous vous retrouvez propulsé 3 jours en arrière dans le même Bourg Clocher. De fait, vous retournez vers le vendeur de masques qui se presse de vous rendre forme humaine. C'est alors que le vendeur de masques vous conte l'histoire de Skull Kid qui lui a dérobé un masque aux vertus maléfiques... le masque de Majora. Et votre but est simple : le lui reprendre afin de faire cesser cette folie et sauver une bonne fois pour toute Termina de l'inévitable impact avec la Lune qui entraînerait sa destruction.
Tigaligatam, tigaligatam, Ohé Ohé!
Et oui, vous l'avez bien entendu : ce brave Link est bien revenu 3 jours en arrière, car il s'agissait bien là de la grande innovation apportée au Gameplay de ce Majora's Mask. Vous avez désormais une contrainte de temps pour réussir votre tâche et remplir votre mission. Ces trois petits jours dont Link dispose pour sauver le monde avant la destruction de Termina sont tout de même re-jouables à volonté, à la manière du film "un jour sans fin" avec Bill Muray, jusqu’à ce que vous puissiez enfin inverser le cours des événements.
Ainsi apparaît à l'écran ce fameux cadran, faisant office de timer vous indiquant le jour et l'heure de la journée. Ce chronomètre implicite vous mettra un brin de pression qui vous suivra tout le long de votre aventure, sachant que ces trois jours de jeu représentent environ une heure de notre temps de jeu : il s'agira là du seul et unique délai qui vous est accordé pour mener à bien les donjons et quêtes annexes, qui pour le coup, traînent moins en longueur que dans les autres opus de la saga mais mettent en avant un peu plus vos capacités de réflexion et d'organisation.
Ainsi l'autre aspect original de Majora's Mask, c'est la place laissée à la narration qui prend ici un aspect bien plus poussé que dans n'importe quel autre titre de la série Legend of Zelda. Le fait que le jeu se passe sous 3 jours bien définis donne un aspect bien plus évolutif au jeu. Si nous avions déjà fait l'expérience de changements de situation dans A Link to the past ou dans Ocarina of time avec respectivement les deux mondes parallèle et les voyages dans le temps, la grande force de ce Majora's Mask vient dans le semblant de vie donné aux différents PNJ (personnages non-jouable) du jeu.
Chaque villageois vit sa vie en temps réel tout au long des 3 jours que dure l'aventure. Et il vous faudra souvent retenir leurs habitudes pour moult quêtes annexes, car forcément, eux aussi revivent à leur insu ces 3 journées interminables. D'ailleurs, la météo, l'environnement aussi évolue, vous pourrez suivre les avancées des préparatifs de la fête, vous pourrez suivre l'humeur changeante des habitants du Bourg Clocher.
Nous avons à faire là à une vraie ambiance stressante, ou chaque minute compte pour mener à bien vos investigations et vos quêtes. Le sens du timing et de la ponctualité vous sera d'une grande aide pour venir à bout de ce jeu décidément bien à part. Car il faut le savoir, toute quête non-terminée avant le grand retour en arrière est définitivement perdue et doit être inéluctablement recommencée. C'est également le cas pour les donjons qui se font hors de la ville. Chaque retour vers le passé vous fera perdre vos clés et rubis si durement dégotés.
Pour vous y retrouver dans tous ce stress et ce capharnaüm vient un objet qui vous sera de grande aide : le journal des Bombers qui vous sera remis par un groupe de gamins que vous rencontrerez au début de l'aventure. Il vous guidera dans la multitude de tâches et de quêtes annexes que contient le jeu. Il s'agit d'une sorte d'agenda bien pratique répertoriant toutes les quêtes et de multiples info sur les habitudes de vie de chacun. Il s'agit là d'une des innovations majeures de cette version 3DS, bien plus lisible que sur N64, le journal des Bombers et un objet précieux et fortement utile.
Au bal, Au bal Masqué Ohé Ohé
Du point de vue Gameplay pur et dur, signalons que vous disposez ici d'un jeu reprenant pour beaucoup le système de jeu d'Ocarina of Time, que ce soit une grande partie des items qui sont repris de cet opus comme les noix Mojo, ou du système de visée automatique, de l'utilisation intensive des différents chants à l'ocarina, ne se différencient guère de son aîné sur ce point de vue. Sauf de part l'utilisation des masques, la vraie évolution du titre vient dans les transformations de Link lorsqu'il enfile ceux-ci.
En effet, notre héros va pouvoir se transformer tour à tour en peste Mojo, en Goron ou encore en Zora, chacun muni de pouvoirs qui leurs sont propres : la peste Mojo pourra utiliser des fleurs pour s'envoler et planer vers des plateformes lointaines et hautes quand le Goron pourra rouler en boule à toute vitesse pour défoncer les obstacles à l'aide de ses pics. Il existe une multitudes d'autres masques qui vous octroieront d'autres pouvoirs comme celui de vous cloner, par exemple. Bref, l’essentiel des puzzles du jeu se basera sur la faculté d'utiliser tour à tour les différents masques disponibles dans l'aventure. Une bonne façon de renouveler le contenu et la variété du game system.
Car de ce point de vue là, il faut bien avouer que l'adaptation version 2015 de Majora's Mask n'apporte que des effets ergonomiques à l'aventure. Ainsi à l'instar d'Ocarina of Time 3DS, vous aurez le plaisir de retrouver la gestion de l'inventaire de façon bien plus intuitive grâce à l'écran tactile de la portable de la firme de Kyoto. Mais le jeu dispose également de nouveaux outils venant permettre au jeu de disposer d'options qui rendent le titre un peu plus nomade que la version d'origine, comme la possibilité de sauvegarder à tout moment sans à avoir à repartir dans le temps, en utilisant les stèles à plumes.
Il est également désormais possible de se téléporter d'un bout à l'autre de Termina en utilisant les statues de Hiboux. Deux nouveautés qui, certes, font perdre un peu le côté stressant et difficile du titre d'origine, mais qui ont le mérite de permettre au néophyte de profiter de l'expérience apportée par ce titre unique en son genre.
Car il faut bien l'avouer, le soft bénéficie d'une ambiance assez inédite dans la saga the Legend of Zelda. En effet le contexte apocalyptique de l'histoire donne au jeu une ambiance à la fois tendue et mélancolique. Et il faut bien avouer qu'on doit ça en grande partie grâce à la formidable bande-son dont bénéficie Majora's Mask, car s'il reprend une partie de l'OST d'Ocarina of time, les créations originales collent parfaitement à l'action. Pensons au thème du Bourg Clocher qui se fait de plus en plus opprimant et dont le rythme s'accélère au fur et a mesure que la fin approche. Citons également la musique des 6 dernières heures et du laboratoire qui sont remplies de mélancolie alors que la fin du monde est inéluctable.
Bref un travail remarquable qui ne serait rien sans l'atmosphère apportée par les différents PNJ. Si beaucoup ont repris un character design déjà vu dans Ocarina of time à cause du délai très court imposé aux équipes de l'époque pour développer le jeu (15 mois entre la sortie d'OOT et de Majora's Mask), vous aurez le plaisir également de rencontrer quelques personnages hauts en couleurs comme Tingle qui fait là sa première apparition en tant que vendeur de cartes. Bien entendu, le portage du jeu n'a rien changé de cette atmosphère qui a rendu ce jeu si original et envoûtant.
Par contre, comme Ocarina of time en 2011, Majora's Mask 3D apporte un lifting graphique bienvenu afin de découvrir ou redécouvrir l'aventure dans de bonnes conditions, d'autant plus que les couleurs originales du jeu sont bien plus respectées dans cette mouture que dans Ocarina Of Time 3D qui, il est vrai, étaient peut-être un poil trop pastels. Nous prenons un certain plaisir à évoluer dans ce Termina bien mieux fini, aux texture moins anguleuses, mais ne fourmillant pas non plus de moult détails.
Notons également une toute nouvelle gestion de la caméra avec le stick C de la New 3DS qui vient en plus de la traditionnelle pression des trigger R ou L pour recentrer la caméra, qui, il faut le dire est plus qu’anecdotique du fait de la position du stick pas forcément idéalement placée. Enfin le passage à la 3D est clairement réussi et impressionne bien plus que dans OOT, bien aidé à vrai dire de l'anti-décrochage offert par la New Nintendo 3DS. Ne vous voilons pas la face également : elle reste plus accessoire qu'autre chose et n'apporte absolument rien au gameplay.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.
Par contre, bon les nouveautés sont pas vraiment très importantes. On peut se dire que c'est pas trop grave certes. Mais bon sang, 3 ans et demi quoi ! On peut se demander qu'est-ce que les mecs ont fait pendant tout ce temps sachant qu'avec OoT 3D le moteur était déjà fait (bon ok il est un peu plus beau m'enfin quand même !), de même pour les améliorations de la jouabilité avec les fonctions tactiles et gyroscopiques ainsi que les compositions musicales. Quand tu sais que l'opus original a été développé en seulement 9 mois et que là il fallait penser à l'élaboration des donjons, des quêtes, des transformations, des musiques, etc..... J'ai d'abord cru qu'ils nous rajouteraient au moins un genre de Master Quest, ça aurait été sympathique.
Bon je chipote sans doute, de toutes façons a m'empêchera pas de me replonger à nouveau dedans en étant rêveur, mais quand même, on est en droit de se poser cette question quand même ! A moins que le remake d'OoT avait pris 6 ans de développement ? Ou peut-être que Grezzo bosse en parallèle sur un autre projet en fait.
En fait l'Hymne du Vide (le nom de la mélodie en question) permet de se cloner, mais l'utiliser en combinaison avec les masques de transformation (Mojo, Goron et Zora) permet de multiplier les clones. "Clones" qui sont d'ailleurs en fait des statues, des "coquilles vides", comme les définit le roi d'Hikana quand il nous apprend la mélodie.
Si tu veux changer ton texte, parle plutôt du masque du lapin : perso je l'ai en permanence sur
[barre]la tête[u]le bonnetVivement le 13! !
Non.
J'ai fait ce jeu sans guide alors que j'avais 12 ans.
Faut arrêter de tout niveler par le bas ou d'écouter les journaleux et leurs analyses rétrospectives complètement mytho.