The Cave : Il était une fois…

… 7 âmes torturées…

7 samouraïs, 7 nains, 7 mercenaires, 7 péchés capitaux, 7 Capitaines Corsaires, 7 jours de la semaine, 7 familles et maintenant 7 personnages explorant The Cave. 7 âmes torturées qui en entrant dans la Cave vont nous dévoiler leur côté sombre, leur secret inavouable… Une archéologue prête à tout sacrifier pour la gloire, un fermier à qui l’amour fait perdre le peu de neurones qui lui restent, une scientifique ayant le destin du monde entre ses mains, un chevalier qui n’a de chevaleresque que le titre, une voyageuse dans le temps responsable du futur de l’humanité, un moine qui, pour atteindre la paix de l’esprit, sera prêt à tout même au pire et enfin un couple de jumeaux inséparables et pas aussi angéliques qu’on le croit ! Voici donc le casting des personnages que vous allez incarner dans la Cave, chacun ayant un « niveau » lui correspondant et un pouvoir spécial indispensable à la résolution de son scénario.

Mais il serait un peu cruel d’oublier de citer le personnage le plus charismatique du jeu, la Cave ! Car en effet, outre le fait de nous dévoiler ses entrailles, la Cave tient aussi le rôle de conteur à l’humour dévastateur et qui montre bien tout le savoir faire scénaristique des créateurs des Monkey Island, Ron Gilbert et le Studio Double Fine. Ainsi la Cave n’est pas qu’un simple trou mais aussi un miroir qui reflète les désirs et desseins les plus sombres de ceux qui s’y aventurent… et donc les vôtres aussi puisque c’est vous qui allez contrôler ces sombres âmes ! L’humour noir omniprésent et les situations rocambolesques qui bercent la progression apportent ainsi un intérêt indéniable au titre qui, bien que n’étant pas très compliqué en soit, passionne dès son lancement !

… qui s’en allèrent visiter une cave…

The Cave se joue comme un jeu de plate-forme, avec des sauts à effectuer, des cordes à grimper et des pieux à éviter. Mais attention, parce que The Cave n’est pas un jeu de plate-forme ! En effet, c’est un jeu de résolution d’énigmes, d’aventure type Point & Click, où l’exploration ne sert que de prétexte à la résolution de casse-têtes plus où moins difficiles. D’ailleurs, on sent tout de suite que le gameplay assez basique et perfectible (quelques problèmes de collision et de précision sont à noter) n’est pas la pierre centrale du titre. On trouve ça et là des objets à utiliser intelligemment pour progresser et chaque personnage a, comme vu précédemment, son habilité spéciale qui lui est indispensable pour clôturer son niveau.

Ces habilités auront même parfois une utilité dans les niveaux intermédiaires du jeu. Au nombre de 4, ces niveaux sympas à parcourir au cours du 1er Run perdront malheureusement de leur intérêt lors des suivants car vous serez obligé de les refaire exactement de la même manière pour pouvoir progresser. Et dans ce type de jeu, où se creuser le cerveau pour trouver la solution d’une énigme est la principale motivation, devoir faire 3 fois la même chose pour terminer le jeu à 100% est dénué d’intérêt et fait même tâche dans le décor. Et ce n’est pas le fait de pouvoir jouer à 3 en même temps qui fera oublier ce défaut : en effet, chacun incarnant un personnage, les joueurs auront plus l’impression de jouer chacun leur tour plutôt qu’ensemble dans la mesure où il arrive fréquemment, pour pouvoir résoudre une énigme, que les protagonistes se retrouvent éparpillés dans les différents recoins de la Cave, le tout sans écran splitté.

Il est par également dommage de constater que les développeurs ne nous ont pas proposé d’utiliser l’écran de la mablette pour jouer sans la TV, à l’instar de Trine 2 par exemple. Au lieu de cela, la mablette permet juste d’afficher nos différents persos et de switcher entre eux, ce qu’une touche fait déjà très bien…

Mais pourquoi pas 9 ?

Car en effet, voici peut être le plus grand défaut du jeu qui, outre ses phases communes que l’on devra faire 3 fois, ne nous propose que 7 personnages différents. Alors que la logique en voudrait 9 ou même que 6 au pire pour éviter de refaire la même chose nous voilà donc avec 7 personnages et il est évident que 2 autres larrons n’auraient pas été de trop pour éviter de se taper 4/5 de déjà vu lors du 3e run. Surtout que pour ce type de jeu, une fois l’énigme résolue une première fois, l’intérêt de la résoudre à nouveau est proche du néant. Alors imaginez une 3ème fois…

D’un autre côté, à part un testeur qui se doit, autant que faire se peut, de parcourir le plus possible du titre pour rendre un verdict sur l’ensemble du jeu, quel joueur se ferait 3 fois le même jeu à la suite. Ainsi, pour savourer The Cave comme il se doit, je vous conseille de le finir une première fois et d’attendre 1 mois pour tester 3 autres personnages et enfin un autre mois (voire plus) pour le recommencer une dernière fois avec le dernier personnage restant et deux autres, soit que vous avez bien apprécié, soit à qui il manque une ou deux vignettes de son histoire. En effet, pour découvrir l’origine de la noirceur de chaque protagoniste, il faut récolter des vignettes racontant leur histoire en dénichant des hiéroglyphes brillants éparpillés un peu partout dans la Cave.

Porté par des graphismes efficaces, des animations et des designs cartoons donnant un cachet ravageur au jeu, l’enrobage esthétique sied parfaitement au titre et permet une lisibilité optimale indispensable à la progression. De plus, l’ambiance sonore tant au niveau des effets, de la voix grave et envoutante de la cave, que des thèmes communs et spécifiques à chaque univers finit de nous combler de bonheur.