Prom’nons nous dans les bois...
... pendant que l’zombie y est pas ! Shadow_Kyo a été désigné volontaire pour survivre à Londres, au milieu de zombies assoiffés de sang. Voici son test de ZombiU, à paraître vendredi prochain sur Wii U !
TestLa fin du monde approche
Ou plutôt, elle est déjà là ! Il faut dire que ZombiU ne laisse pas vraiment le temps au joueur de se convaincre du contraire. Dès le jeu lancé, on se retrouve dans la peau d’un pauvre bougre perdu dans les rues d’un Londres en pleine désolation qui tente tant bien que mal de se frayer un chemin vers un endroit sûr, loin de tout « infecté ». Pas de chance, il se retrouve bientôt devant une horde de macchabées, une station de métro derrière lui, et entend une mystérieuse voix qui l’incite à y rentrer, grâce à des haut-parleurs placés devant l’entrée.Si l’entrée en matière met directement dans l’ambiance du jeu, sombre et angoissante à souhaits, il est assez dommage que l’on n’en sache pas plus sur l’histoire de l’infection. Après plusieurs heures de jeu, nous ne savions toujours pas quand les zombies étaient apparus, ni véritablement pourquoi, et il était quelque peu difficile de se plonger dans un univers dont nous ne connaissions absolument pas les antécédents.
Notre progression nous amènera à rencontrer un scientifique travaillant directement pour Sa Majesté, qui travaille précisément sur les causes biologiques de l’infection, et si l’un des objectifs sera justement de l’aider dans sa tâche, le mystère n’était toujours pas résolu au bout d’une journée entière de jeu. Tout au plus sait-on par l’intermédiaire de la mystérieuse voix qui nous guide et dit vouloir nous aider, que des théories existaient déjà au Moyen-âge, selon lesquelles notre époque verrait justement la fin du monde éclater.
Un bien triste sort, qui donne tout du moins un prétexte à un jeu au croisement de plusieurs styles.
A la croisée des genres
Nous voilà donc plongés dans l’horreur d’une ville infestée de monstres qui n’en veulent qu’à votre chair appétissante et fondante sous la dent. La planque dans laquelle vous pourrez vous reposer abrite une batte de criquet, un pistolet au chargeur rempli avec 6 balles, et un appareil qui servira à la fois de carte et de scanner, bien utile pour repérer les ennemis et les objets dissimulés autour de vous. C’est alors le moment de partir en mission.Les objectifs vous conduiront dans les rues de Londres pour activer les « boites de jonction » qui donnent accès à des cartes des lieux, ou encore au Palais de Buckingham en passant par la Tour de Londres. Bien évidemment, des zombies peupleront tous ces environnements, et chercheront à vous transformer en l’un d’entre eux. Et si cela venait à vous arriver, il faudrait tout reprendre depuis la planque. Et c’est là que le concept du jeu devient intéressant : si vous mourez, votre personnage se transforme en zombie, et vous incarnerez un nouveau survivant, qui reprendra le flambeau. L’idée est alors d’aller étêter votre prédécesseur et récupérer le contenu de son sac, c’est-à-dire les armes et objets que vous avez collectés avant de vous transformer un « infecté ».
A ce titre, il faut noter que l’idée de pouvoir récupérer les objets dans le sac du personnage zombifié est plutôt bonne et inclut une certaine cohérence dans les évènements. Néanmoins, cette cohérence est rapidement balayée, puisque si l’on venait à mourir une deuxième fois, seul le personnage tué immédiatement avant existerait encore. Tout le contenu du sac à dos, et donc les armes et trousses de soin, se retrouve alors éparpillé dans toute la carte, et tout retrouver devient un vrai jeu de piste pouvant prendre assez longtemps. Il faudra donc faire une utilisation très attentive du coffre présent dans la planque, qui pourra contenir ad vitam eternam les objets laissés dedans, qui n’en bougeront pas tant que l’on ne les aura pas repris.
Un des challenges du jeu est ainsi de tenir le plus longtemps possible sans se faire tuer. Votre score augmente avec la durée de votre résistance. Et la condition physique de votre personnage aussi. Plus vous tuerez de zombies et plus longtemps vous survivrez, plus vos coups de batte deviendront puissants, plus vous serez résistants, et plus vous serez endurants. De quoi s’attacher à un personnage que l’on tentera désespérément de faire survivre dans tout ce chaos : un peu de challenge bien placé, qui donne un côté arcade au titre, et vient mettre un peu de piquant au milieu d’une difficulté qui, si elle est plutôt bien dosée, ne rend pas le titre insurmontable.
Un gameplay qui colle à l’ambiance
La progression, quant à elle, sera plutôt lente et angoissante. Le but du jeu est de vous faire vivre la même expérience que votre personnage. Vous devrez donc vous faufiler à travers les obstacles qui se trouveront dans les rues, maisons et souterrains que vous traverserez, par peur de vous faire repérer par les zombies. Et comme si le manque cruel de visibilité générale n’était pas suffisant, vous entendrez régulièrement la respiration haletante de votre personnage, qui ira jusqu’à pousser des cris de terreur à l’approche d’infectés.Hormis quelques passages durant lesquels vous devrez flinguer allègrement du zombie en masse à l’aide de tourelle défensive ou avec toutes les armes que vous aurez préalablement trouvées, les phases d’action ne seront pas légion. Et le gameplay sera parfaitement adapté à cette ambiance.
L’utilisation du Gamepad se fait en conséquence. Vous y trouverez une carte des environs, et un inventaire qui vous permettra d’un coup de pouce d’allumer une lampe, mais la facilité s’arrête ici. Dès que vous devrez fouiller dans votre sac à dos ou changer d’arme, il faudra nécessairement lâcher un des deux joysticks pour atteindre les boutons correspondants, pendant que votre personnage prendra bien le temps de poser son sac à terre pour regarder le contenu. De longues pauses que vous ne pourrez vous permettre qu’en vous mettant à l’abri, après avoir bien vérifié que vous étiez seuls. Il faut dire que l’utilisation du Gamepad n’est pas toujours aisée, vu sa taille, mais Ubisoft s’en sort plutôt bien en utilisant ce handicap pour l’intégrer au rythme global du jeu.
Au contraire, vous rencontrerez des moments où vous devrez débloquer des portes en tapant sur l’écran du Gamepad un code trouvé dans les environs, dont un chiffre a été effacé. Alors que des zombies s’approcheront, vous devrez trouver le code à toute vitesse. Encore un élément sympathique qui ajoute au panel de sensations de peur que l’on pourra ressentir dans le jeu.
Concernant encore l’utilisation du Gamepad, elle sera plutôt intuitive, puisque la vue à la première personne nécessite l’utilisation des deux sticks comme dans un FPS classique. Toutes les actions ou presque sont réalisées avec le bouton X, ce qui ne laisse que peu de place à une erreur de commandes. Enfin, l’utilisation du Gamepad comme d’un scanner pour trouver ennemis et objets dans les environs n’est pas une utilisation révolutionnaire de l’engin, mais permet au moins d’utiliser tant bien que mal un écran secondaire.
Quelques spécifications techniques
Concernant les détails techniques, l’avis est un peu mitigé. Tout d’abord, les graphismes ne sont clairement pas à la hauteur de ce que l’on a pu voir de la Wii U sur d’autres jeux dont les textures sont d’une finesse impeccable, comme New Super Mario Bros. U. Heureusement, le jeu compte principalement sur son ambiance particulièrement réussie, plus que sur la qualité des textures.Par ailleurs, et selon les chiffres communiqués par Ubisoft, le jeu ne se finirait pas en moins de 15h minimum. Un chiffre qui ne parait pas si loin que ça de la réalité, puisqu’après une journée entière de jeu, nous ne sommes arrivés qu’à la moitié de l’histoire, qui comporte 17 missions différentes.
Ces différentes missions sont menées de façons assez inégales. En effet, le but principal du jeu est de pouvoir s’échapper de Londres sain et sauf. Et la trame globale nous amènera à découvrir les origines de l’infection qui a atteint l’humanité, ainsi qu’un éventuel remède. Pourtant, sans réelles transitions, certains passages s’éloigneront considérablement de cet objectif, et auront pour unique but des considérations plus matérialistes comme le rétablissement du courant dans la planque, qui prendra plusieurs heures de jeu durant lesquelles l’histoire principale sera complètement délaissée. Or, si l’on aime bien l’alternance entre l’histoire et la survie purement matérielle, la brutalité du changement à des points culminants du scénario laisse un peu le joueur sur sa faim.
Une faim que l’on ressent d’ailleurs encore après le test du mode multijoueur.
A deux, c’est vraiment mieux ?
Les survival-horrors n’ont pas la belle vie quand il s’agit d’y jouer à plusieurs, et ce n’est pas ZombiU qui permettra de dire le contraire. Deux mini-jeux ont été inclus, probablement plus pour la beauté du geste qu’autre chose - à noter qu'un mode complémentaire appelé mode Survie peut être débloqué en cours d'aventure. Il s’agit d’un mode capture du drapeau et d’un mode survie, qui ne peuvent se jouer, l’un comme l’autre, qu’à deux joueurs. Pas grand-chose à voir avec l’aventure principale, puisqu’il n’est pas question ici de survival-horror ni « d’horror » tout court.L’idée de base est plutôt bien trouvée : un joueur utilise une manette classique pour diriger sur l’écran de la télé un humain, tandis que l’autre joueur devra contrôler des zombies sur l’écran du Gamepad. Rien de bien innovant : dans le mode capture du drapeau, les deux joueurs tentent de tenir une position à côté d’un drapeau pour marquer des points. Dans le mode survie, le joueur humain tente de survivre le plus longtemps aux zombies envoyés par l’autre joueur, qui doit essayer de tuer le pauvre bougre en envoyant le moins de macchabées possibles.
Les idées sont plutôt simples et efficaces, mais l’on reste tout de même un peu déçu. Si l’on s’amuse finalement plutôt bien, encore que tout soit assez répétitif, il est dommage que seuls deux joueurs puissent s’affronter. La façon de jouer est plutôt intéressante, et tire bien profit de la complémentarité entre la télé et le Gamepad, mais un goût de trop peu reste, sans que l’on ne sache vraiment expliquer pourquoi. Le problème vient probablement du trop grand décalage entre l’aventure principale et ces mini-jeux, là où un mode coopération aurait pu faire des ravages. Ce multijoueur a en tout cas l’avantage d’exister et de rajouter un côté un peu funky à un titre aussi apocalyptique.
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