Dossier
OOT n'est plus un jeu mais une source d'inspiration triangulaire
Histoire de rester objectif, si le gameplay en 3D inédit de OOT n'a pas fait l'objet d'une vraie inspiration antérieure, quoique l'on puisse y discerner du Mario 64 par moment, on ne peut renier ses penchants artistiques pour le livre le « Seigneur des Anneaux » et le film « Legend » avec Tom Cruise. Si l'histoire d'origine du le premier Zelda s'en inspirait ouvertement, la mise en scène des paysages et l'aventure de OOT appuient d'autant plus cette idée. Une idée qui a été d'ailleurs validée par Miyamoto lui-même, qui a avoué bon enfant tout cela. La Montagne Goron ne fait-elle pas penser à celle de… Sauron ? Que dire du temple des ténèbres sous la terre ?Pour aller encore plus loin, on pourrait même parler de retour à l'envoyeur en visionnant les films cette fois-ci du « Seigneur des Anneaux », dont certaines mises en scènes semblent tout droit sorties d'un écran de OOT ! Parano Waluigi ? Mmmh, peut-être pas, puisque le réalisateur Peter Jackson avoue être un fan de jeu vidéo ! Et si l'on vous dit que l'elfe du film, Légolas, interprété par Orlando Bloom ressemble à s'y méprendre à Link dont l'évidence saute aux yeux, et bien il y a vraiment de quoi penser que beaucoup de coïncidences n'en sont peut-être pas !
Metroïd Prime s'inspire indirectement de OOT par son ambiance et ses mécanismes
Allez, on va pousser le bouchon encore plus loin en disant que TP, lui, s'inspire hautement du Seigneur des Anneaux. C'est un fait confirmé par son concepteur… et donc, par syllogisme, s'inspire forcément aussi de son ancêtre OOT ! Cqfd, la boucle est bouclée. Il y a bien au travers de la légende de Zelda de puissants « fluides d'inspirations » qui circulent comme de l'air qui passe entre deux fenêtres au sein d'une même pièce. C'est cette substance invisible, impalpable mais vivante, qui donne à la série sa vivacité et son énergie singulière. Eh oui, il y en a des choses à dire sur OOT, mais nous n'allons pas nous étendre davantage, histoire de laisser de la place aux autres dossiers et dériver l'imaginaire…
Twilight Princess, où l'inceste vidéoludique d'Ocarina of Time
Zelda aujourd'hui, c'est avant tout Zelda dans son ensemble. Plusieurs facettes, plusieurs héros pour une même légende. L'univers toujours mystérieux dont il a été impossible de mettre au point une chronologie totalement valable continue de fasciner les joueurs.Prince of Persia, comme presque tout le monde, puise aussi dans Zelda
Reste que, perfectionniste de son état, Miyamoto regrette les méventes de TP. Le dernier opus sur console de salon n'aura pas connu le même succès que son prédécesseur. Manque d'innovation ? Attente trop longue ? Public décalé avec celui de la Wii ? Toutes les raisons seront bonnes pour expliquer le « semi-échec ». Mon petit doigt me dit que c'est surtout parce que la réalisation technique et l'ambiance musicale étaient surannées dès le départ. On attendait depuis des années des combats dantesques d'un Link contre des centaines d'Orcs dans des paysages fabuleux flirtant avec un coucher de soleil… Ca a déboulé trop tard. Eh oui, les graphismes déjà datés à l'époque quand le monde goûtait à la HD ont porté préjudice. Reste que TP propose une aventure tout de même sans pareil, qu'il serait dommage de snober ! Un très grand Zelda.
C'est donc à travers le sang de TP que OOT continue de briller aujourd'hui, nourrissant dans l'ombre la légende qui est marquée à jamais par son sceau triangulaire doré. Et finalement, il fallait au moins un TP même en l'état pour donner un nouveau souffle à la légende, dans la mesure où sans ce dernier chef-d'œuvre la série n'avait plus de dignes représentants au goût du jour. Il y a ainsi une connivence secrète entre les deux jeux, pour ne pas parler de cannibalisme vidéoludique ou de rapport incestueux, dont le dernier fils prodige a disséqué son aïeul et digéré ses cendres sans aucun complexe. TP et OOT sont liés par le gameplay, la légende mais aussi… par le temps ! En témoigne l'incursion de Link dans TP dans la Salle du Temps, réplique exacte de OOT, clin d'œil avoué mais aussi pont définitif entre les deux titres liés comme deux frères d'âge différent. Fréquence interdite, jeux permissifs, fibre nostalgique titillée. L'équilibre absolu est respecté.
Qui peut vraiment prétendre que la Triforce n'existe pas ?
OOT est bien plus qu'une réminiscence dans l'esprit des joueurs, il vit, il explose à la rétine dans TP. Son âme a quitté le squelette de la cartouche pour un avenir meilleur sur Wii, et c'est finalement une bonne chose. Car lorsqu'on se tourne sur son aspect technique suranné à la 3D baveuse et bancale, il faut être un prisonnier du temps pour encore en apprécier sa beauté ou alors un amoureux éperdu. Car c'est bien connu, l'amour rend aveugle.
Les plus : Faut-il encore conseiller de faire OOT quand sa « mise à jour » TP est sorti ? Assurément oui mais exclusivement sur 3DS !
Les moins : Les graphismes initiaux, qui paradoxalement accusent bien plus le poids des âges qu'une 2D propre, font baisser inexorablement la note.
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