Interview de Mathieu Minel

Continuons notre interview en or, avec aujourd'hui quelques mots sur la vieillissante, pour ne pas dire agonisante, Nintendo 64. Cette console entre dans sa sixième année, et ça se sent. Il reste pourtant de très bons jeux au catalogue, c'est ce qu'on va voir maintenant, avant de plonger au coeur des chiffres et autres considérations marketing franco-européennes !

P.N. : En attendant la sortie de la NGC, qu'est ce que Nintendo nous prépare comme sorties sur ses consoles actuelles ? Avec quoi allez-vous vivre (à part la GBA) ?

M.M. : Ce qui va nous permettre de terminer la vie de la Nintendo 64 sur une positive et un peu forte, c'est la sortie de Pokemon Stadium II, qui sort le 19 octobre, qui va être une grosse mise en place, un jeu qui va très bien fonctionner auprès des fans de Pokémon Or et argent, et puis plus tard des fans de Pokémon Crystal. C'est quelque chose qui va nous permettre de mettre en place un nouveau championnat francais et européen sur Marseille et Paris. Ca va nous permettre de rencontrer un nouveau public.

P.N. : Que pouvez-vous nous dire sur ce nouveau championnat ?

M.M. : On pense qu'il aura lieu fin septembre, avec deux finales. Une fin septembre et une fin octobre, pour placer la sortie du jeu à peu près au milieu. Je pense que c'est ce qui va mettre fin à la Nintendo 64.

P.N. : Vous avez heureusement une paire d'autres jeux pour la N64 ?

M.M. : Après ca on sortira Mario Party 3, le 16 novembre, pour qu'on puisse dire que le dernier jeu sorti sur N64 était un jeu Mario ! N'oublions pas Paper Mario, qui sort le 5 octobre. Ca nous fait une sortie par mois, jusqu'aux Fêtes de fin d'année ! On pourra se reposer pendant 3 mois pour recommencer avec une nouvelle console !

4e partie

P.N. : Pourriez-vous nous dire comment va Nintendo par rapport au reste du marché, en France par exemple ?

M.M. : L'année dernière avait été une année record pour Nintendo en France, en fonction du chiffre d'affaires et des ventes générées. Ce sera une année à peu près comparable en 2001 grâce à Pokemon Or et Argent qui a dépassé le cap du million d'exemplaires vendus, et qui va continuer d'ici la fin de l'année.

P.N. : Heureusement que les portables sont là alors, non ?

M.M. : On ne peut pas dire le contraire : on va aussi lancer Pokémon Crystal qui fonctionne très bien aux Etats-Unis. On espère réaliser un succès similaire en France et en Europe. La partie Game Boy Color fonctionne elle aussi très bien, avec en plus les deux Zelda qui vont permettre de faire revenir des joueurs un peu plus âgés sur cette console. Il y a évidemment le succès de Game Boy Advance. On a déjà vendu près de 200.000 consoles ! Les jeux marchent très très bien en France : Super Mario, F-Zero, et nous sommes les premiers vendeurs au monde de Kuru Kuru Kururin ! C'est super ca !

On va avoir Mario Kart Super Circuit qui va sortir le 14 septembre et qui sera la plus grosse sortie de l'année sur consoles. L'année sur les portables est plutôt très bonne.

P.N. : La N64 est certes en fin de vie, mais comment se débrouille-t-elle ?

M.M. : Sur Nintendo 64, on a déjà vendu 160.000 jeux depuis le début de l'année (pour un parc installé de 1.020.000 machines, ou quelque chose comme ca !). On va donc avoir de bons scores par rapport aux Pokémon et aux jeux Mario. Banjo Tooie a plutôt bien fonctionné. Mais c'est vrai que c'est la dernière année de la console : tout ce qui est image et communication est axé sur 128 bit, donc screenshots ou gamefootage accusent le poids des années. Mais les jeux n'ont pas d'équivalent sur d'autres machines, alors...

P.N. : Est-ce que la N64 a plutôt bien résisté par rapport à une console comme la PS2 sortie l'année dernière ?

M.M. : La PS2 s'adresse vraiment aux gamers, aux 18-25, qui sont des gens qui achètent le très gros jeu de l'année sur Nintendo 64 quand ce sont des gamers, des Zelda ou des Banjo Tooie, ou qui n'achètent pas du tout de jeux Nintendo 64 comme les 18-25 ! Donc y'a pas du tout d'interférence entre les deux systèmes. Le jeu de l'année était Banjo Tooie, et on a sorti de bons jeux comme Kirby ou Excitebike 64. C'est la dernière année de la console donc il est normal que les scores de la dernière année soient plus faibles qu'auparavant. C'est une console qui continue à générer un revenu.

P.N. : Vous n'avez pas constaté de phénomène d'attente par rapport à la sortie de la NGC ?

M.M. : Si on avait de très gros titres, on aurait un peu de mal, par rapport à la sortie de la console. Pokemon Stadium 2 est vraiment pour tous les joueurs, pour le grand public. Depuis le 1e janvier 2001, Nintendo France a une part de marché de 53% toutes consoles confondues : personne ne peut faire plus que cela !!!! C'est vrai qu'il faut aussi différencier le marché portable, où Nintendo a en gros 100% de part de marché, et le marché consoles de salon où Sony pèse environ 80%.

Pour ce qui est de l'argent qui entre dans les caisses des magasins et donc dans les caisses de Nintendo, on considère toutes les consoles. C'est la seule chose qui compte finalement : Nintendo, c'est 53% des revenus du secteur en France.

LF (Laurent Fischer) : Si tu prends les vraies bases de la vérité vraie, c'est-à-dire que tu regardes le nombre de joueurs et le nombre d'heures jouées, tu t'aperçois qu'il y a plus d'heures jouées sur Game Boy Advance que sur PS2. A mon avis la base installée de Game Boy Advance va très rapidement dépasser la base installée de Playstation 2, de l'ordre de 320.000.

M.M. : Ils vont devoir faire vite pour atteindre le million qui est leur objectif.

Si Sony est dans la mouise pour tenir ses objectifs, on peut faire confiance à Nintendo pour atteindre les siens : le catalogue de jeux de la Game Boy Advance est puissant, avec de nombreux titres extraordinaires. C'est ce dont on va parler dans la cinquième partie de cette interview ! Ne soufflez pas, il n'en restera alors plus qu'une !