Les Pingouins de Madagacar

Voici donc un jeu édité par Little Orbit, qui met en scène la vie très "mission impossible" de ces mafieux du Grand Sud (l'Antarctique). Ce jeu coïncide avec la sortie d'un film éponyme, prévue pour le 17 décembre 2014 en France.
Le jeu s'axe autour d'une thématique chère aux pingouins : ils doivent déjouer les plans du diabolique Dave, et pour cela il faudra donc qu'ils utilisent leurs capacités complémentaires.
Globalement le scénario n'est pas le plus important : en gros on va devoir récupérer des montagnes de chips au fromage (les Cheezy Dibbles, qui s'inspirent des Curly ou encore des Cheetos pour la forme), qui ont été dérobés par leurs ennemis, un genre de gang de pieuvres colorées amphibies dirigées par l’infâme Dave (je ne peux m’empêcher de penser au chanteur).
Le public cible est clairement défini par la charte graphique et les fonctions de bases du jeu : c'est fait pour les plus jeunes. Les couleurs sont pastel, plutôt joyeuses. Les graphismes sont (trop?) simples, et en seule guise d'indicateur à l'écran, un portrait du personnage qu'on incarne, et une jauge indiquant le niveau d'alerte des ennemis.

Les contrôles sont assez simples eux aussi: on fait bouger le personnage avec le joystick, on peut sauter avec B, on déclenche l'attaque spéciale du personnage avec X. c'est très simple, mais ça suffira amplement ici.

A savoir, si on "meurt" (avec de l'électricité par exemple), on reprendra la partie juste avant la dernière action qu'on avait enclenché, donc pas besoin de refaire le niveau intégralement. Par contre si un ennemi nous repère, c'est retour à la case départ du niveau...

On contrôle donc un pingouin. En appuyant sur X puis en pointant avec le joystick dans une des directions, vous pourrez sélectionner un pingouin parmi les quatre compères. L'intérêt de la chose est de jongler entre leurs différents pouvoirs et capacités : le Commandant (jaune) peut sauter de toute petite plateforme en toute petite plateforme, Rico (rouge) sait manier les explosifs pour ouvrir les portes et peut "dasher" (avancer d'un dizaine de mètres d'un coup), Soldat (vert) peut emprunter les tuyauteries pour naviguer dans les différentes parties d'un niveau et se transformer en plante verte pour échapper aux ennemis, et enfin Kowalski (bleu) est un expert en craquage de code (pour ouvrir des passages par exemple), et peut également planer quelques secondes en utilisant son pet. Oui Monsieur, ici on fait dans la finesse (même si je ne suis pas sûr qu'il n’ait jamais eu cette capacité-là dans les films....)

Les missions consistent à traverser un niveau en évitant les ennemis (caméras de surveillance et pieuvres), en récupérant un maximum de chips au fromage, et en débloquant certaines parties du niveau en appuyant sur de gros interrupteurs.

Si le pitch paraît simple, c'est qu'il l'est. Les actions peuvent paraître un peu répétitives (esquiver les ennemis, déclencher les interrupteurs, récupérer les chips, and again). Les décors varient, mais la mécanique de jeu reste fondamentalement la même.

Les ennemis eux sont visiblement sous sédatif, sourds comme des pots et devraient aller voir l'ophtalmo : ils bougent tranquillement, et quand ils vous repèrent, ils essayent de vous poursuivre, mais il ne faudra vraiment pas longtemps (1 ou 2 secondes) pour les semer. Je disais qu'ils sont sourds, car s'ils peuvent nous repérer en nous voyant, si vous faites exploser une porte à COTE d'eux (dans 15m², ça s'entend plutôt bien), ils n'entendront rien. Au final la meilleure stratégie pour s'infiltrer rapidement tout le long des niveaux consiste à avancer franchement comme un bourrin, si les ennemis vous voient, vous irez trop vite pour qu'ils puissent avoir le temps de faire quoi que ce soit. Et de toutes les façons, ils ne voient pas grand-chose, surtout dès que vous êtes en hauteur, sur une caisse par exemple, alors que concrètement on est juste devant eux…

Là où le jeu pêche vraiment, c'est par ses propres contradictions : il essaye de s'adresser à un public jeune, et pourtant entre chaque niveau il y a un passage où les pingouins parlent entre eux, mais ces dialogues sont tous écrits. C'est parfois assez rigolo (ils sont dans un coffre avec des montagnes d'or, et leur seul questionnement, c'est pourquoi les chips au fromage ne sont plus là !), mais c'est également très long à lire, trop long pour un jeu destiné aux plus jeunes. Et s’il n'y a pas de réelle difficulté, les contrôles impliquent parfois une certaine réactivité, ce qui pourrait poser problème aux plus jeunes. Et on se sent lâché dans certains niveaux sans vraiment savoir où aller ni quoi faire, autrement qu’en suivant son instinct.