Street Fighter Alpha 2 : Dernière pépite de Capcom sur SNES !

Alors que la SNES avait vu ses ventes exploser grâce à la sortie de Street Fighter 2 en 1992 et ses nombreuses versions alternatives (Turbo et Super), les fans de jeux de baston avaient malheureusement dû faire l'impasse sur la sortie de Street Fighter Alpha. Aussi connu sous le nom de Street Fighter Zero au Japon, ce titre sorti uniquement en Arcade et sur les nouvelles consoles 32 bits (Playstation et Saturn). Et alors que la suite de ce jeu revenant sur les origines des combattants de la série pointait le bout de son stick dans les bornes d'arcades, quelle ne fut pas la surprise des possesseurs de SNES de voir que Capcom allait leur proposer un ultime jeu de baston.

Techniquement bluffant sur borne d'arcade avec ses graphismes faisant penser à un dessin animé, le titre semblait impossible à adapter sur la console de Nintendo alors que celle-ci approchait de la retraite. Et pourtant, au prix de quelques concessions, Capcom réalisait l'impensable pour le bonheur des chanceux qui ont pu se procurer le jeu en import (dont fait partie votre serviteur).

Une mini pause pour un max de fluidité !

Des concessions, Capcom a dû en faire pour pouvoir proposer ce jeu mais disons le tout de suite, une fois habitué, cela ne gêne en rien le plaisir de jeu. Tout d'abord, si on ose comparer le jeu à sa version arcade ou Playstation, il faut bien avouer que les graphismes ont pris un coup mais comparé aux autres jeux de la SNES, SFA2 est tout simplement un des plus beaux jeux de la console. Avec ses décors colorés et ses personnages animés divinement, SFA2 flatte la rétine par rapport aux jeux sortis jusque là sur la console de Nintendo. Et ce n'est pas l'intro époustouflante qui présente les persos du jeu qui vous fera penser le contraire. La preuve ci-dessous !
Par contre, la concession la plus importante qui marque pendant une partie se situe au moment où le match doit commencer. En effet, pour réaliser cette prouesse technique, Capcom a inclus, juste avant le début du match, au moment où le mot "Fight" s'affiche, un petit temps de pause pendant lequel, le jeu semble être arrêté. D'une durée de 2 secondes à tout casser, ce temps de pause permet de charger la mémoire cache du jeu afin de permettre au joueur d'avoir une fluidité maximale pendant le combat. Et le pire, c'est que ça marche divinement bien puisqu'en dehors de ce temps de chargement, le jeu ne rame jamais et est d'une fluidité incroyable, même quand vous enchaînez les supers combos avec tous les effets visuels que cela entraîne.

Menu maxi bourre pif !

Apparus avec la version améliorée de Super Street Fighter II (SSFII X), les super combos sont disponibles pour la première fois dans un Street Fighter sur Super NES. Activables en entrant une manip plus compliquée à sortir qu'un coup spécial classique, ces super attaques permettent de faire très mal à votre adversaire à condition de bien les placer. Pour pouvoir les sortir, il faut que la barre de super combo, située en bas de l'écran et divisée en 3 niveaux soit remplie et que le joueur fasse la combinaison de touches adéquate en appuyant sur 1, 2 ou 3 boutons de poing ou de pied pour déclencher une attaque plus ou moins dévastatrice. Sortez cette attaque juste avant la fin du match et vous finirez en beauté avec un déluge d'effets graphiques !
Et si cela ne suffit pas, Capcom intègre un autre système de super combos avec cet épisode : les custom combos. Activables en appuyant sur 4 boutons en même temps ces combos vous permettent d’enchaîner un maximum de coups simples et spéciaux pendant le temps que votre barre de super se met à se vider.

Pendant cette courte durée, votre perso est bien plus rapide et tout dépend de votre dextérité mais il n'est pas rare d’enchaîner une dizaine de coups normaux grâce à ce système. Enfin, la dernière particularité de ce Street par rapport aux épisodes précédents est l'instauration d'un système de contre des plus efficaces : les cancels. Bien placés, ces contres permettent de bloquer n'importe quelle attaque de votre adversaire et même les super combos !

Aux origines de la saga

Cet épisode de Street Fighter, en dehors de l'aspect technique apportait aussi son lot de nouveautés aux habitués de la franchise de Capcom. Tout d'abord, en dehors de quelques persos issus des anciens opus (Ryu, Ken, Chun-li, Dahlsim, Zangief, Sagat et Bison), le jeu fait la part belle à de nouvelles têtes jusque là aperçues dans d'autres jeux de l'éditeur. Guy, Rolento, Sodom sont issus de la série Final Fight et Adon, Gen et Birdie viennent de Street Fighter 1er du nom.

Quant aux autres persos, ils sont tous soit liés à d'autres persos (Charlie ami défunt de Guile et qui possède les mêmes coups que lui), Sakura est une fan de Ryu, Rose une ennemie jurée de Bison, Akuma le rival du maître de Ryu et Ken et Dan... un clone loupé volontairement de Ryu et Ken qui est un mix parodique de 2 persos d'une série de SNK : Ryo et Robert de Art of Fighting.


Chacun de ces persos possède sa propre palette de coups, coups spéciaux et supers et même les anciens se voient dotés de nouveaux coups. Ainsi par exemple Chun-Li, plus jeune, ne savait pas encore faire son célèbre hélicoptère et en propose une version alternative. Ceci permet aux joueurs d'avoir un vrai nouveau Street Fighter sachant que chacun possède son propre stage animé et aux couleurs chatoyantes, sa fin composée d'images fixes ainsi qu'une musique inédite, certes moins efficace que celle de Street fighter II et aux sonorités plus modernes.

Enfin, au niveau du contenu, le jeu contenait donc seulement 18 persos, ce qui parait peu par rapport à Ultra Street Fighter IV sorti récemment et ses 50 persos mais qui pour l'époque était dans les normes. Par contre, côté modes, le jeu était plutôt chiche avec seulement un mode histoire et un mode Versus. Bref, à moins que vous soyez fans et que vous ayez envie de vous replonger dans cet ultime cadeau de Capcom pour les fans de Street, vous trouverez que le jeu est plutôt avare en contenu.