Another World sur Switch : Je rêvais d'un autre monde !
Le jeu culte Made in France revient sur Nintendo Switch pour notre plus grand plaisir. L’expérience de jeu est-elle intacte ? Faut-il craquer à nouveau pour ce mythe du jeu vidéo ? Allons-donc découvrir cet « autre monde »…
TestCe qui a réellement fait le succès d’Another World lors de sa sortie sur Atari ST et Amiga, c’est son concept très innovant : tandis que la plupart des jeux offraient à cette époque un challenge basé sur l’obtention d’un score le plus élevé possible, Eric Chahi décide d’aborder son jeu sous un autre angle : celui du ressenti, des sentiments provoqués, de l’atmosphère… Le tout avec une histoire et une direction artistique digne d’un film de cinéma. Le jeu révolutionne ainsi le jeu vidéo avec quelque chose d’inédit : des cinématiques !
Aujourd’hui encore, quand on démarre le jeu, le sentiment éprouvé est très fort : le jeu intrigue, attire et donne immédiatement envie d’en savoir plus.
Ainsi, vous allez incarner le jeune Lester Knight Chaykin, chercheur en physique qui va être victime d’un accident lorsqu’il fera fonctionner son accélérateur de particules. Le voilà projeté dans un monde inconnu aussi fascinant que menaçant…
Mais n’oublions-pas une chose très importante : ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de score que le jeu est simple. C’est même tout l’inverse ! Voici d’ailleurs ce que vous verrez le plus souvent à l’écran pendant vos sessions de jeu :
Nouveaux-venus, sachez que vous êtes devant un jeu de type « Die and Retry », à savoir que vous allez apprendre et vous améliorer… En mourant ! La bonne nouvelle, c’est que vous avez un nombre illimité de vies. La mauvaise, c’est que vous allez mourir un nombre incalculable de fois, d’autant que toute blessure sera FATALE !
Heureusement, le jeu propose sur cette version Switch (similaire à l’édition 20ème anniversaire) des checkpoints nombreux qui éviteront de vous décourager. Ainsi, vous ne reprendrez jamais bien loin de l’endroit où vous avez échoué.
De même, vous aurez le choix entre trois niveaux de difficulté (nouveaux venus, on ne vous en voudra pas si vous choisissez le mode « facile »). Le mode « normal » offre déjà un challenge très, très élevé comparé à la plupart des jeux actuels.
Graphiquement, vous pourrez passer en un clin d’œil de la version d’origine à une version HD remasterisée (un bouton est dédié sur la manette). Très sincèrement, la version HD est tellement fidèle au jeu original qu’il serait dommage de s’imposer des gros pixels durant tout le jeu. Toutefois, il est assez marrant de basculer d’un affichage à l’autre dans les tableaux pour voir les différences. Voici d’ailleurs quelques exemples :
Même si nous approchons doucement du trentième anniversaire du jeu, l’ambiance reste envoûtante, et visuellement le jeu reste très agréable dans cette version HD. Pas de doute : graphiquement, Another World est reparti pour une trentaine d’années sans problème !
Les musiques sont également de grande qualité, et vous avez ici aussi le choix entre les sons d’origine ou une version revisitée par le compositeur originel.
Ciel, mon joystick !
Si les yeux et les oreilles sont gâtés, ce n’est pas le cas pour vos petits doigts : la jouabilité, elle, est bien restée celle de 1991. Et ça pique !Au premier abord, on est déjà dérouté par le manque de boutons utilisés sur la manette Switch : à part le stick de direction et deux boutons (ainsi qu’un troisième pour basculer en HD), aucun bouton n’est utilisé. Logique quand on se remémore les joysticks de l’époque (2 boutons pour la plupart), mais la sensation reste étrange au début avec une manette qui paraît pleine de boutons inutiles. Rassurez-vous, le problème n’est pas là.
Le problème vient plutôt de la latence des commandes, qui est d’abord perturbante puis particulièrement énervante et vous conduira régulièrement vers une mort certaine. Une période d’adaptation vous aidera à mieux gérer ce paramètre… Même si vous mourrez quand même souvent ! Il va falloir rester zen...
Paradoxalement, c’est aussi cette jouabilité à l’ancienne qui confère un charme fou au jeu, et avec du recul, on ne changerait rien même si on avait le choix ! Cette prise en main bien particulière fait partie intégrante du jeu et apporte une dose de sel supplémentaire à un jeu qui n’en manquait déjà pas !
Techniquement, la Switch n’éprouve (heureusement) aucune difficulté à faire tourner le jeu, quel que soit le mode choisi : il fallait quand même le préciser !
La durée de vie, quant à elle, est difficile à juger : votre première expérience devrait durer plusieurs heures, car certains passages demanderont de la persévérance. Vous pourrez ensuite recommencer le jeu en mode difficile si vous aimez vous faire du mal (!). En revanche, une fois le jeu « maîtrisé », il se termine en moins d’une heure, ce qui peut paraître très court… Mais l’intérêt n’est pas là, et puis avant de maîtriser quoi que ce soit, vous aurez déjà beaucoup joué ! La rejouabilité immédiate n’est pas évidente, mais vous prendrez plaisir à relancer le jeu une fois de temps en temps, pour vous replonger dans l’ambiance…
Attention, si vous avez déjà acheté une version remasterisée d’Another World sur une autre plateforme (Wii U, 3DS…) sachez que cette version Switch n’apporte strictement rien de plus. On aurait d’ailleurs apprécié quelques bonus supplémentaires, making of, illustrations ou autres…
Pour vous consoler, et surtout pour les fans, voici justement le making of du jeu, en français évidemment :
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Je le trouve beaucoup mieux sur tout les points, comme si c'était une amélioration d'Another World. Another World a quand même assez mal vieilli je trouve.
Malheureux, ils n'ont rien à voir ! Malgré les apparences Another World n'est pas un jeu de plateforme et reste assez compliqué à enfermer dans une case, ce qui n'est pas le cas de Flashback, un action/plate-forme, culte au demeurant, mais certainement pas aussi fondateur que le fut AW. C'est d'ailleurs sans aucun doute que Flashback fut inspiré dans son design, son histoire et certaines de ses mécaniques par Another World sorti l'année d'avant. Eric Chahi et Paul Cuisset avaient déjà travaillé ensemble par le passé, notamment sur l'un des premiers Point&click de l'histoire: "Les Voyageurs du Temps" dont Mr. Chahi était le graphiste. Il est probable que Mr. Cuisset a gardé en mémoire l'univers visuel de Chahi pour son jeu suivant.
Après c'est certain que Flashback a quelque chose de plus actuel, "tout public". Mais je dirais plutôt que c'est les joueurs qui ont mal vieilli, ne sachant plus voir comment et pourquoi Another World reste, même aujourd'hui, une expérience complètement différente des jeux vidéos classiques et demeurant une source d'inspiration, même 25ans après, pour de nombreux jeux (récemment Littles Nightmares pour ne citer que lui).
Oui oui ça va je sais, je suis pas totalement impartial dans cette histoire u_u...