Une immersion mitigée
La guerre de 1939-1945 est décidément une source d'inspiration intarissable pour les développeurs de FPS: Vous prendrez ici part aux combats meurtriers qui ont eu lieu dans les environs de Chamblois, et ont opposé les alliés aux forces Nazies.On apprécie de retrouver en introduction quelques photos d'archives, ou même des interviews de vétérans disponibles dans les bonus. Mais l'immersion dans cette époque tragique s'arrête là: bien que voulant restituer certaines opérations ayant réellement eu lieu, on peine à s'identifier aux soldats dirigés, la faute à des séquences cinématiques qui sonnent faux. Le doublage est plutôt de qualité, mais le manque de synchronisation avec les gestes des interlocuteurs et des dialogues insipides, mal enchaînés, ou éculés font qu'on ne s'y intéresse guère. Comment ne pas également vous mentionner cette scène ridicule, dans laquelle un résistant français traduit à ses compatriotes les propos d'un soldat anglais...qui parle déjà français dans la cinématique.
Dans l'enfer de la guerre
Bref, passons sur le 'scénario', qui après tout reste relativement secondaire pour un jeu de ce type, pour nous concentrer sur le jeu proprement dit.Le premier contact avec le champ de bataille est un choc. On erre à travers les ruines, au milieu des tirs, désemparé par la nouvelle maniabilité issue du duo Wiimote / Nunchuk. Durant la première mission, vous passerez ainsi plus de temps à admirer le ciel ou le sol que tirer sur les Allemands. A l'instar de Red Steel, la Wiimote fait office de pointeur pour viser. Les touches '+' et '-' permettent de lancer des grenades, vous pouvez également vous agenouiller ou sauter au moyen des boutons du Nunchuk.
Après un petit tour dans le menu des réglages pour modifier la sensibilité, et quelques minutes plus tard, on commence à trouver ses marques. Oh bien sûr, il faudra encore un peu attendre pour aligner les tirs à la tête, mais la Wiimote s'apprivoise contre toute attente relativement rapidement. La question que tout le monde se pose, c'est bien sur de savoir si cette 'nouvelle' maniabilité transcende le jeu. Sans aller jusque là, on peut affirmer qu'on s'approche de la maniabilité à la souris si chère aux joueurs PC.
On notera malgré tout que lorsque l'action est particulièrement chargée, les commandes ont tendance à ne plus répondre l'espace de quelques secondes. Bien que rare, ce phénomène n'en est pas moins agaçant.
Band of Brothers
Heureusement justement que vos frères d'armes sont à vos côtés, puisqu'ils sont particulièrement efficaces, au début en tout cas. Vous ne combattrez en tout cas jamais seul, sans pour autant que le titre tombe dans l'excès du 'joueur spectateur'.Point d'intelligence artificielle très développée pour vos coéquipiers ou adversaires en revanche, comme d'accoutumée dans la série, les développeurs ont eu recours à l'usage de scripts, un petit peu trop d'ailleurs ! Si un obus tombe juste à côté de vous, ou si votre collègue mord la poussière, c'est que cela devait arriver, point. Si tout ceci nuit à la sensation de liberté, cela contribue à revanche à l'aspect grand spectacle du jeu. Faire une partie de Call of Duty, c'est comme aller voir la dernière grosse production américaine au cinéma. On sait que ce n'est pas très profond, parfois même 'bourrin', mais qu'on va passer un bon moment ! Les Allemands crient de toutes parts, une bombe qui explose à vos côtés crée une sensation d'acouphène et de flou quelques instants, le sol tremble sous les déflagrations, l'ambiance sonore est particulièrement soignée, même si les vocalises de vos adversaires manquent de variété.
Comme on peut malheureusement s'en douter au vu des capacités de la Wii, la réalisation visuelle est correcte, mais sans plus. Mention spéciale toutefois pour les effets de fumée qui sont parmi les mieux réalisés qu'il nous ait été donné de voir.
La guerre, cette triste routine...
Force est de reconnaître qu'après à peine 2/3 missions d'effectuées, une certaine routine commence déjà à s'installer. La progression à travers les lignes ennemies s'effectue toujours selon le même schéma : on avance à couvert, tue un ou deux nazis, puis avance jusqu'à l'abri suivant, et quelques fois ont passe sur le côté pour prendre l'ennemi à revers. Vous n'aurez de toute façon que peu de marge de manoeuvre puisque le jeu est dirigiste au possible. Les armes disponibles ne se différencient pas vraiment, et les grenades sont peu efficaces.Un seul cheminement est possible, un simple buisson vous bloquera le passage, et ne comptez pas non plus ouvrir une porte sans l'aide d'un camarade : on a donc la désagréable sensation de toujours avancer dans un couloir. Les décors de ce couloir varient certes: forêt, usine, village détruit, mais pas assez, et les joueurs français que nous sommes ne seront guère dépaysés par nos propres campagnes.
Les concepteurs du jeu avaient probablement conscience de ces problèmes et ont tenté d'apporter un peu de fraîcheur en saupoudrant le tout de quelques séquences originales: conduite en voiture (la Wiimote et le Nunchuk s'utilisent à la manière d'un volant), assez agréable; pilotage de char, combats à mains nues, etc.. L'objectif n'est qu'à moitié atteint, car bien que distrayantes, la maniabilité de ce qu'on peut appeler des 'mini-jeux' est souvent assez approximative.
Parlons des choses qui fâchent: la durée de vie de Call of Duty n'atteint même pas les 10 heures. Le mode multi-joueur de la version Xbox 360 est tout simplement passé à la trappe, et l'aventure solo comprend 14 petites missions nécessitant environ chacune une bonne demi-heure pour être achevées. On progresse en effet rapidement, les points de sauvegarde automatique étant nombreux et la difficulté assez faible, du moins en mode de difficulté normale. Un joueur moyen finira ainsi le jeu en une petite semaine, de quoi laisser un goût amer dans la bouche...mais un gros vide dans le porte-monnaie.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.