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Crossing Souls Disponible sur Switch depuis le 26/07/2018
Test de Crossing Souls (Switch)

Crossing Souls : un zeste de Goonies et un véritable hommage aux années 80

Un jeu d'aventure action qui mixe de nombreux genres, des adolescents héros qui rappellent de bons souvenirs de films de Steven Spielberg, une première production d'un studio espagnol prometteur avec un design pixelisé de grande qualité, voici une petite perle indépendante qui nous tardait de tester. C'est désormais chose faite et on vous livre notre verdict.

Test
Imaginons que Tonton Spielberg nous propose un jeu fortement inspiré des Goonies, E. T et d’autres grands crus des années 80, cela pourrait donner la trame principale de Crossing Souls. Bon, Spielberg n’a jamais apporté son écot à ce jeu mais le jeune studio espagnol Fourattic a tenté de rendre hommage à tout ce petit monde. Retour réussi dans les années 80 ?
Crossing Souls réussit dès le démarrage à caresser dans le sens du poil avec une petite cinématique, de type dessin animé, qui nous plonge en 1986 dans la petite localité californienne de Tajunga, après qu’elle ait subi un violent orage ayant causé une panne généralisée de nombreux appareils électrique.
On entre dans le vif du sujet avec les deux frères William, l’aîné Chris et son jeune frère de 10 ans Kevin, habitant cette ville et comptant profiter de leur premier jour de leurs vacances. Kevin réveille son frère via un talkie-walkie et lui demande de venir le rejoindre de toute urgence avec le reste de la bande de copains, la jeune Charlie Baker au caractère bien trempé, « Big » Joe Carter le gros costaud et Matthew Bauer le petit Einstein en herbe. Cette introduction nous permet de prendre en main Chris et d’explorer la maison de ses parents, le père enseignant d’Histoire et la mère écrivain, créant son premier roman, clin d’œil à une œuvre de Miyazaki, et le souvenir d’un grand-père Stephen héros de guerre.

Un univers que n'aurait pas renié Papy Spielberg

Ce qui saute aux yeux est le luxe de détails et d’allusions à de nombreuses œuvres des années 80, que les plus jeunes ne repèreront peut être pas immédiatement. Mais pour les plus de trente ans, c’est un régal ! On déplace Chris et un entourage blanc se superpose aux objets proposant une interaction ou une information particulière, on discute avec les personnages pour mettre en évidence de nouvelles données qui seront intégrées dans votre journal ou dans la biographie.

La qualité de la localisation française est très bonne, avec quelques blagues sur notre actualité locale, comme une voisine du nom de Letitia qui se languit de son chanteur Johnny. De l’humour, le jeu en a à la pelle et c’est un vrai régal de tenter de discuter avec tous les PNJ pour dégotter une petite vanne même si d'un autre côté, on évoque sans détour des thèmes plus sombres comme la perte d'un être aimé et la mort en général.

Cette fine équipe de teenagers retrouve donc Kevin et le cadavre d’un certain McKittrick, porteur d’un étrange morceau de pierre de la Douât, un artefact égyptien qui semble être la clé d’un portail vers une dimension parallèle. Un artefact bien dangereux cependant car la pierre peut aspirer l’énergie vitale d’une personne, l’envoyer dans une autre dimension et appartient à la base à un certain Major Oh Rus qui veut coûte que coûte la récupérer.

C’est donc dans un sacré sac de nœuds d’embrouilles que nos cinq jeunes vont devoir se débattre pour rester en vie, pourchassés par les sbires du Major, et comprendre ce qui se cache derrière ce mystère bien surnaturel. Découpée en huit chapitres qui s’ouvrent et s’achèvent par une petite cinématique de type dessin animé bien agréable même si un peu trop brève à notre goût, l’histoire vous accroche bien et vous allez avoir du mal à vous détacher de votre Joy-Con, souhaitant tenter chaque fois d’avancer un peu plus loin dans l’histoire.

Pas franchement fan du style retro pixel en ce moment, votre serviteur s’est cependant largement fait séduire par la qualité du travail graphique : c’est clairement vivant à l’écran, coloré et cela passe très bien. Le scénario, sans éviter quelques poncifs, arrive à vous embarquer dans une aventure qui pioche allègrement dans la plupart des films de l’époque (ah E.T !), avec sa galerie de vilains pas très intelligents et caricaturaux. Le studio espagnol Fourattic a clairement fait du bon boulot, on finit par s’attacher par petites touches à ces gamins clairement très complémentaires pour avancer dans cette aventure.

L'équipe fait la force

Ainsi Chris se montre le plus agile du groupe, pouvant escalader des parois ou plantes grimpantes et sauter de plateforme en plateforme, et avec sa batte de baseball fabriqué par son grand-père et offert par son père, il va pouvoir cogner sur les ennemis et renvoyer divers projectiles. Matthew est le petit génie du groupe, un touche à tout capable de construire une machine à rayon Gamma (avec le risque parfois de causer pas mal de dégât).

Il possède un pistolet laser qui sera très utile dans l’aventure, notamment pour déverrouiller divers mécanismes et possède des chaussures à rétrofusées lui permettant de voler pendant quelques secondes. Sa connaissance technique lui permettra de trouver une astuce pour entrer en contact avec la dimension parallèle.
Big Joe est le costaud du groupe, qui vous permettra de pousser de lourdes charges. Charlie est une jeune fille qui s’assume complètement face à son père alcoolique. Il ne faut pas trop la chatouiller car si elle sort son fouet, cela fait mal. Elle peut également se catapulter. Vous passerez aisément d’un personnage à un autre en appuyant sur la touche L, en fonction de vos besoins, la curiosité étant que seul un personnage est visible à l’écran, les autres sont comme fondus à l’intérieur. Kevin le petit frère aura lui de son côté un rôle bien particulier dans l’histoire, mais nous n’en dirons pas plus.
Ce petit cercle avec cette sorte de disquette violette est un point de sauvegarde. On vous conseille chaudement de vous en servir.

Une réalisation de qualité mais souffrant de quelques imperfections

On comprend les intentions des développeurs de nous faire switcher régulièrement d’un personnage à un autre et il faudra bien observer les éléments du décor pour percuter quel personnage sera utile en priorité (ou suivant un enchainement) pour réussir à avancer plus loin. On peut dire que l’action est variée et que tout s’enchaîne bien sur la Switch, sans ralentissement : course poursuite à la paperboy, casse-tête, combat contre des boss, bagarre de rue à la manière de Double Dragon, exploration avec récupération d’objets. Bref entre dix et quinze heures relativement variées, c’est globalement pas mal même si certains passages sont d’une difficulté un peu corsée, en particulier sur la fin.

La prise en main n’est pas toujours évidente, notamment pour sauter en diagonale et certaines vues de trois quarts des bâtiments sont un peu curieuses pour se repérer correctement au niveau de la perspective. On notera quelques choix pas toujours très judicieux comme des combats contre des rats ou des araignées géantes dont on se demande bien ce qu’elles viennent faire là.
On retrouve certaines mécaniques anciennes des jeux d’aventures des années 80 début 90 : on collecte différents objets dans un inventaire que l’on peut consulter en appuyant sur la touche – de votre manette ou Joy-Con, mais ceux-ci ne servent qu’à des moments bien précis. Outre l’inventaire, on peut consulter ses collections (que vous récupérerez au fur et à mesure de votre aventure comme des VHS de films cultes), votre journal notant les informations de votre progression et la biographie nous apportant tout ce qu’il faut connaitre sur un personnage du jeu, PNJ compris. On se déplace d’onglets en onglets facilement via les touches L et R, et même si le texte n’est pas très grand, cela reste lisible.
Pour se battre, outre la touche A qui permettra de donner quelques coups et la touche Y, on pourra récupérer en cassant quelques caisses et autres poubelles des petits cœurs ou mieux des sucettes Chupa-cœur pour récupérer de l’énergie (touche haut et X), des flashs aveuglants et même des bombes artisanales.

Des points de sauvegarde sont régulièrement disséminés au cours de l’aventure, vous disposez de trois slots pour conserver votre avancée. Le Game-Over sera bien présent si vous ne faites pas attention à votre jauge d’énergie mais vous reprendrez au dernier emplacement avant votre décès, ce qui évitera de refaire trop de pans de l’histoire (et certains passages difficiles).
Une rencontre qui s'annonce électrique !
Sympa le décor pour Halloween !

Enfin, on ne manquera pas d’évoquer la qualité de la bande-son, composée par le producteur hollandais Timecop1983, tout à fait en phase avec cette époque des eighties. Des tonalités qui à nouveau évoquent des grands classiques notamment Spielbergiens et de la musique synthétique de qualité. Pas de faute de goût donc et une réalisation étonnamment mature pour une première création.

Si l’on pourra regretter quelques passages ardus alors que la grande majorité du jeu se fait sans grosse difficulté, et quelques baisses de régime dans l’histoire, Crossing Souls nous donne clairement la banane et vous fera passer de très bons moments. L’aventure se fera uniquement en solo même si à un certain moment il faudra gérer le déplacement de deux personnages à tour de rôle. Pas de online, le jeu n’en a pas besoin.
16/20
Un coup d’essai prometteur pour le jeune studio espagnol, qui rate certains aspects comme l’équilibrage des challenges, on oscille clairement entre du très facile (qui met en confiance) et du bien costaud qu’il va falloir retenter pas mal de fois. Collectionnant les poncifs et les clins d’œil appuyés aux films du genre de cette période, Crossing Souls est clairement un petit coup de cœur ludique de cette fin d’été, à ne pas manquer sur votre Switch. Lancé à 14,99 €, c’est un tarif plus qu’honnête au regard de la qualité proposée et on comprend sans problème que l’éditeur Devolver Digital se soit laissé séduire par ce projet Crossing Souls. Sans être réellement novateur, c’est une parenthèse enchantée parmi nos derniers tests et on vous conseille de suivre avec attention ce studio espagnol Fourattic. A l’heure où l’on s’interroge parfois sur le bien-fondé de certaines éditions physiques de jeux pour la Switch, Crossing Souls mériterait sans problème une édition physique pour lui apporter plus de visibilité.
Commentaires sur l'article

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gurtifus
Je plussois ce test car, en effet, c'est une superbe ambiance nostalgique du début à la fin et il est plaisant à jouer.

Sinon :


[quote="sebiorg"]d’un certain McKittrick[/quote]

Mmmhh, et des subtiles comme ça, y en a plein d'autres...


[quote="sebiorg"]On notera quelques choix pas toujours très judicieux comme des combats contre des rats ou des araignées géantes dont on se demande bien ce qu’elles viennent faire là.[/quote]

Parce que "on s'en bat les coui**es" dixit le Joueur du Grenier. Je pense d'ailleurs que c'est voulu. Une parodie des jeux de l'époque souvent tournés en dérision par le JdG à cause, en partie, de ça.


[quote="sebiorg"]et même si le texte n’est pas très grand, cela reste lisible[/quote]

Oulah ! Alors j'ai hate que tu nous testes Wasteland 2 ! Tu vas te marrer ! :-)
RYoGA
Il était dans ma liste de jeux à surveiller. Merci pour le test !
Freex
il manque une petite video pour me décider a le prendre ;)
Talban
+1 à mon niveau également, ce jeu est une excellente surprise. Je n'ai pas encore fini le jeu mais c'est un gros coup de cœur !
Le tout dernier PNCAST
PNCAST novembre 2024
16 /20

L'avis de Puissance Nintendo

Un gros coup de cœur mérité mais qui rate le coche d'un complet succès à cause de quelques errements sur la fin et à un équilibrage bancal de certaines phases. Un titre à surveiller pour sa logithèque Switch et un studio à encourager !

Jouabilité
Si la plupart du temps le jeu se montre très accessible, il faut reconnaître que les développeurs ont parfois eu la main un peu lourde sur certains passages. Mais vous serez rarement bloqué très longtemps sur un passage du jeu.
Durée de vie
Entre 10 et 15 heures en prenant le temps d'explorer tous les environnements, c'est très correct. Finir le jeu vous donnera un petite pincement au cœur même si d'un autre côté vous serez bien heureux d'avoir surmonté certains passages.
Graphismes
Une réussite au niveau du style pixel retro car sans être particulièrement joli, l'univers proposé est fun, coloré, regorge de détails et reste très lisible. Par contre, on n'a pas toujours bien compris certains angles de vue au niveau des perspectives des bâtiments.
Son
Un bon accompagnement sonore avec des thèmes qui nous bercent dans une certaine nostalgie des années 80.
Intérêt
Un teen movie efficace qui emprunte un peu tout à ses modèles. Un poil foutraque parfois mais on se sent happé par l'histoire. Certes, on aurait pu aller plus loin, mais pour un premier essai, le studio espagnol s'en tire plus que bien.
Ergonomie
Quelques passages franchement pas évident pour s'orienter dans les sauts mais autrement, les commandes répondent bien et on passe très facilement d'un personnage à un autre. Tout est géré au niveau de la manette, pas de gestion tactile.

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