Si à notre actif, nous avons un bon paquet de Shmup à notre compteur, il faut reconnaître que nous avions un peu moins tâté durant notre jeunesse du Darius, assez peu présent dans notre secteur géographique à l’époque (1942 et R-Type étaient omniprésents). Darius, c’est du Shmup avec scrolling horizontale, et une action sans temps mort. On se souvient l’avoir aperçu lors d’un séjour au Royaume-Uni, notamment dans une version double écran (on avait aperçu des photos de la version triple écrans), le gameplay était très agréable mais les combats contre les boss étaient super chauds. L’arrivée de cette double compilation est donc un vrai plaisir personnel, histoire de voir tout ce qui nous avait un peu échappé à une certaine époque, et surtout pouvoir jouer à ces fameuses déclinaisons Arcades qui graphiquement sont tout de mêmes plus belles que les versions consoles.
Pourquoi Darius est-il resté dans les mémoires ?
Cette série est clairement exigeante et s’adresse en priorité aux gamers chevronnés. Ce n’est pas l’action qui est infernale (avec des tirs en nuée), mais des adversaires qui vous agressent dans tous les sens, sournoisement, et savent viser. Le plat de résistance étant les boss qui prennent une très grosse partie de l’écran, avec leur look maritime mécanique, comme le célèbre cœlacanthe ou le cachalot.
Une belle baffe visuelle à chaque rencontre et des suées pour en arriver à bout. A chaque niveau terminé, vous optez pour l’un des deux embranchements avec un aperçu de votre futur adversaire, chaque titre se payant ainsi une bonne rejouabilité pour tenter de voir tous les décors et toutes les créatures possibles.
Darius, premier du nom, sorti en 1987, était un monstre en Arcade avec trois écrans placés côté à côté, un système de sonorisation avec un haut-parleur de basses intégré dans la banquette. De quoi marquer les joueurs ! L’intérêt de cette compilation est de pouvoir jouer à l’ensemble des titres avec des continus et des possibilités de sauvegarde en cours de route, de quoi rendre plus facile la prise en main de joueurs moins aguerris.
Une compilation au prix fort avec des choix pas toujours pertinents
La ressortie des compilations Shmup est à la mode en ce moment, et l’éditeur ININ Games nous apporte donc cette double compilation, pas donnée financièrement. Comptez 54,99 € pour la compilation console et 39,99 € pour la compilation Arcade. Si vous voulez vous faire la totale de cette compilation, disponible à la fois sur Switch et PS4, développée par M2, cela fait cher le Mo. Nous allons donc tenter de vous indiquer les forces et faiblesses de chaque compilation pour vous aiguiller plus facilement suivant vos goûts.
Darius Cozmic Collection Arcade : Rhââ Lovely !
Spontanément, notre premier choix s’est tourné vers la compilation Arcade. On y retrouve :
- Darius (Arcade, version originale), Darius (Arcade, nouvelle version), Darius (Arcade, version extra, clairement la plus sympa et accessible) : ces trois déclinaisons montrent les petits ajustements apportés au jeu pour un meilleur équilibrage des forces et renforcer la puissance de notre armement.
- Darius II (Arcade, version double écran) : une belle amélioration du titre avec notamment la possibilité de se retourner pour affronter les boss, ces derniers étant plus costauds que le premier Darius et ayant des schémas d’attaque plus variés.
- SAGAIA (Arcade, ver.1), SAGAIA (Arcade, ver.2) : ce sont les versions internationales de Darius II, monté initialement sur deux écrans verticaux. Taito avait à l’époque fait le choix de réduire la longueur du jeu (niveaux moins longs et moins d’embranchements que la version japonaise) pour s’adapter au marché occidental, la version 1 étant la version courant lancée en Europe, la version 2 étant une découverte, les niveaux et les boss étant répartis d’une manière différente.
- Darius Gaiden (salle d’arcade) : troisième épisode de la franchise sorti en 1994, il est magnifique même si ne l’ayant pas vu en vrai, difficile d’assurer que le rendu des trames et des transparences est parfaitement reproduit sur cette version Switch. Le titre a eu la particularité d’être le premier à sortir sur un écran unique, prenant donc moins de place dans les salles d’arcade. Le titre apporte une petite nouveauté, les bombardiers de capture, qui permet de transformer des cuirassés ennemis en alliés.
On constate donc qu’en réalité nous n’avons que trois titres différents, le reste étant des variantes commerciales ou techniques. Mais il faut reconnaître que sur l’écran de télévision, c’est la compilation qui nous a apporté le plus de plaisir en coop, visuellement et au niveau gameplay.
Et c’est l’occasion de jouer à des titres qui ont rarement franchi les frontières japonaises pour se retrouver dans les bornes d’arcade françaises. Comme certains titres s’affichaient sur deux ou trois écrans, on obtient un affichage 16/9 très satisfaisant, remplissant bien l’écran de sa télévision ou de sa Switch, sans trop utiliser des cartons de chaque côté.
On apprécie la taille de certains adversaires et le fait de pouvoir utiliser un continu illimité en rechargeant ses crédits permettra aux jeunes joueurs de parcourir l’ensemble des niveaux et des embranchements sans connaître la difficulté initiale des jeux. Soyons clairs, nous avons faits lors de deux soirées en famille l’intégralité des titres Arcade, et on s’est vraiment bien amusé.
Quelles possibilités de réglages pour ces éditions Arcades ?
Vous pouvez opter pour chaque jeu entre un mode standard ou un mode pratique pour s’entraîner, mais à moins de vouloir y jouer à la régulière pour travailler votre habilité face à certains niveaux et certains boss, sans continue, vous utiliserez peu le mode pratique. C’est cependant un bon point de proposer cette option dans cette compilation.
L’intérêt majeur est de pouvoir sauvegarder et charger rapidement votre ancienne partie, surtout si votre choix d’embranchement ne vous plait pas trop. Les titres arcades peuvent être joués pour la plupart en co-op deux joueurs, chacun avec son joy-con. Nous n’avions pas de manette arcade pour intensifier le plaisir, mais reconnaissons que les sensations sont déjà bonnes, et la manette pro apporte un petit plus.
Au niveau des réglages du gameplay, vous pouvez régler la difficulté du jeu sur quatre paliers (une option qui n’existait pas à l’origine sur Arcade), vous allez pouvoir ajuster votre vitesse de tir selon les titres, vous pourrez opter d’utiliser ou non la fonction de tir continu, de régler votre cadence de 10 tirs par seconde à 30 tirs par seconde, et d’attribuer une touche pour envoyer une bombe séparément.
Sous l’écran, vous pourrez avoir un affichage de certaines informations, comme votre progression dans le niveau, les informations sur les embranchements, vos points bonus, votre puissance. Le titre des chansons est également affiché dans le coin inférieur droit de l’écran. Votre classement pourra être comparé avec les meilleurs scores des joueurs jouant au même titre dans le monde. Attention cependant, ce classement prend en compte les modifications de certains réglages que vous auriez pu faire et si vous avez utilisé des sauvegardes ou non.
On peut également sauvegarder cinq parties pour visionner à nouveau notre gameplay et même télécharger et regarder les rediffusions des joueurs les mieux classés (nous n’avons pas testé ces options, étant assez peu friands de ce type de manipulation, mais cela a un intérêt pour étudier les stratégies d’attaques des meilleurs joueurs et nous aider à passer certains boss à la loyal). Lors du visionnage, les options « avance rapide » ou le réglage de la vitesse de lecture sont permis. Enfin des réglages graphiques avec quelques filtres permettent de simuler le rendu des écrans cathodiques d’époque même si nous avons rarement été séduits sur la durée par ce type de bidouillages bien connus des émulateurs.
Les joueurs qui arrivaient à atteindre cet écran sur Darius Gaiden sur borne d'Arcade se prenaient pour les rois du monde !
La compilation Arcade, en étant moins chère, est donc hautement recommandable pour les amateurs du genre et beaucoup plus forte visuellement parlante. Les commandes répondent parfaitement, cela tire dans tous les sens avec une musique de qualité, on est clairement preneur de cette compilation même si au final nous n’avons que trois jeux réellement différents.
Que cela soit sur son écran de console pour y jouer dans le canapé ou dans son lit, ou sur l’écran de votre télé si vous voulez profiter correctement de la lisibilité d’une action en coop, c’est un excellent portage qui nous est proposé sur Switch, d’autant que les développeurs ont reproduit les vibrations de certaines bornes en gérant les vibrations dans les manettes.
Darius Cozmic Collection Console : pour les fans
Nous avons 6 titres portés sur consoles, alternant déclinaisons japonaises, européennes et américaines, chacune ayant une petite variation dans le gameplay au cours des niveaux. Cela nous donne donc 9 versions en tout, pesant en tout un malheureux 124 Mo, avec affichage en anglais, japonais et chinois (pas de français mais ce n’est pas grave pour un shoot). Un choix pas vraiment pertinent (hormis pour les collectionneurs) au regard des faibles différences entre certaines déclinaisons.
Prenons ainsi le premier jeu, décliné en trois versions : Darius II (Mega Drive, version JP), SAGAIA (Genesis, version américaine), SAGAIA (Master System, version UE). Oui, c’est le même titre, sorti sur consoles SEGA, avec des ajustements, et une version Master System franchement pas terrible, on se demande même quel est l’intérêt d’avoir placé cette version dans cette compilation.
Comme indiqué, cette édition Master System, sortie en 1992 en Europe, portage de Darius II n’a guère d’intérêt. Tournez vous sur les versions Mega drive ! Ces portages de Darius II, disponibles dès 1990, avaient vu leurs graphismes retouchés en plus petit pour faire entrer les deux écrans de la version arcade sur l’écran unique permis par la console. Dommage en revanche, ces versions SEGA ne permettaient pas de joueur à deux en même temps. Le reste du jeu est assez fidèle à la borne d’arcade, et nous avons le plaisir d’avoir des textes traduits en anglais dans la version américaine, identique à la version japonaise, hormis un curseur de difficulté plus important. L’invincibilité n’est pas activée dans la version américaine.
Même son de cloche pour le titre suivant, Darius Twin, proposé en version Super Famicom JP ou Super NES, version américaine. Darius Twin est tout simplement le portage de Darius II version 2 écrans en un gameplay un écran pour la console Super Nes qui venait de sortir. A cause d’une limitation de la capacité de la rom, la version japonaise est en mono alors qu’on bénéficie d’une version stéréo sur l’édition américaine. Premier portage d’un jeu Darius sur console Nintendo (1991), le titre est vraiment difficile.
Darius Force (Super Famicom, version JP) et Super Nova (Super NES, version américaine) sont les mêmes jeux, hormis les noms de certains boss. Le portage console a ajouté au monde marin un bestiaire élargi, avec des bactéries et des dinosaures. Des titres qui datent de 1993.
Enfin, nous avons les deux titres sortis sur PC Engine. Darius Alpha (PC, version JP) est une semi-découverte pour nous et le site dédié nous apporte quelques précisions sur cette exclusivité japonaise non commercialisée mais offerte en cadeau à l’époque pour les premiers acheteurs de Darius Plus sorti la même année. Donc moins de 1000 personnes ont dû l’avoir en main à l’origine, sa diffusion plus massive a ensuite été permise par les sites d’émulation. C’est donc une opportunité d’avoir ce titre rare légalement. A vous de tester votre habilité pour enchaîner les 16 boss de Darius Plus d’affilée ou de vous faire une petite partie à durée limitée de 4 minutes.
Enfin Darius Plus (PC, version JP), est une déclinaison PC Engine très agréable, qui rappelle que cette petite console était la reine du shoot’em up à une certaine époque, dans des portages de très grande qualité et souvent proches des versions Arcade. Un bémol cependant, c’est la version Hu Card qui est présentés ici, contenant uniquement 16 niveaux en raison de la capacité limitée initiale, et non la version sortie pour le CD-ROM2, qui en avait 26. Bon point en revanche, le jeu était compatible avec la SuperGrafX, la console haute de gamme de la marque, qui permettait d’avoir moins de scintillement des sprites. Un scintillement qui n’existe pas sur la version Switch.
C’est donc une certaine déception de n’avoir réellement que 4 jeux différents sur les 9 versions et tout le sel de cette compilation repose vraiment sur les versions PC Engine. Ne le cachons pas, nous sommes clairement restés sur notre faim avec cette compilation console, surtout qu’il n’y a pas le moindre Darius Gaiden.
Tous les titres sont parfaitement émulés et tournent très bien sur la Switch, mais c’est le gameplay et les graphismes qui nous ont clairement moins emballé, les titres ayant vieilli hormis les très bons titres en provenance de la petite NEC. Le son reste de qualité, et vous pourrez toujours comparer votre score avec le palmarès mondial des joueurs. Une fois les jeux terminés, aucun bonus n’est débloqué, dommage pour les fans qui n’auraient pas dit non à quelque chose de plus, au regard de l’investissement financier initial.
Du démat uniquement, pas de version physique ?
Pour avoir la version physique de ces compilations, il fallait se tourner vers Strictly Limited Games, et l’ardoise était tout aussi salée (avec cependant une édition regroupant les deux compilations). On ne sait pas d’ailleurs si le Darius Plus Nec était inclus dès le départ dans cette version physique ou s’il a fallu télécharger un code en mars lorsque la compilation est sortie sur PS4 au Japon, comme ce fut le cas pour les joueurs japonais Switch qui avaient à leur disposition la version dématérialisée des compilations dès novembre 2019 alors qu’il a fallu attendre le 16 juin 2020 pour nous.
On vous met le lien vers
leur site, seuls les compilations séparées sont encore disponibles en version physique, pas la version intégrale (ni la version PS4). Au niveau tarif, les prix physiques sont identiques aux versions dématérialisées, ce qui alourdit notre impression de tarif un peu trop élevé au niveau de l’eShop.
Nous remercions grandement l'éditeur pour nous avoir fait parvenir les deux codes, consoles et arcades, afin de tester les deux compilations. C'est un immense honneur. Petite remarque concernant les captures d'écrans, cela est pixelisé mais passe beaucoup mieux en cours de jeu. Et quand on voit certains effets visuels (attention aux personnes épileptiques) au regarde de l'ancienneté des titres, on ne peut que dire chapeau bas aux créateurs originaux sur Arcade et merci à M2 pour avoir porté tout ce joli petit monde sur notre Switch.
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J'étais très intéressé par ces 2 compils mais leur prix est réellement prohibitif ! 40€ pour les jeux Arcades et 55€ pour les jeux consoles... une 100aine d'euro pour des jeux vieux de plus de 30 ans alors que les Konami Anniversary Collection sont à 20€ chacune !
J'attend une promo, genre 75% de réduction !!!