Prends ta Switch : on se barre à Paradise City
C'est avec une certaine excitation, et une petite appréhension compte tenu de la puissance technique de la Switch, que Burnout est entré dans nos vies. Mais rassurez-vous : tout va bien, cheveux au vent, à Paradise City !
TestQu'est-ce qui fait de Burnout...
Le menu du jeu n'est pas encore apparu, après un inévitable petit temps de téléchargement, que les premières notes de Paradise City de Guns'n Roses résonnent dans les enceintes de la télévision, et nous ramènent en 2008 quand Burnout Paradise est venu mettre tout le monde d'accord sur les consoles d'alors : Criterion s'imposait avec ce jeu comme le maitre incontesté du jeu de course-arcade, et même aujourd'hui, on compare toute tentative d'un studio concurrent à ce grand succès de Criterion.La sortie de Burnout, c'est l'occasion de revenir un peu sur la genèse d'une série sacrifiée par Electronic Arts qui lui préférera un certain Need For Speed, beaucoup plus populaire que la série des Burnout, une situation que votre dévoué n'a jamais vraiment comprise (ou n'a jamais voulu comprendre !). Racheté en 2004 par Electronic Arts, le studio britannique (qui dispose toutefois alors de bureaux dans d'autres pays du monde comme les Etats-Unis d'Amérique, le Japon et même la France) est connu non seulement pour Burnout – dont le premier opus sort en 2001 notamment sur GameCube, mais aussi pour un outil de développement appelé RenderWare que le rachat par EA a dans le fond tué puisque les studios concurrents ne voyaient pas d'un bon oeil l'utilisation d'une solution commercialisée par un éditeur concurrent, aussi géant soit-il.
Nous compterons 8 épisodes de Burnout sur consoles, du Burnout original sorti en 2001 sur NGC, PS2 et Xbox, à Burnout Crash! sorti en 2011 sur PlayStation Network, XBox Live Arcade et iOS. 2011... alors que nous sommes en 2020. N'y a-t-il donc eu aucun jeu Burnout depuis 2011 sur nos consoles ? En fait si, en 2018, sort sur PS4 et Xbox One une version remasterisée de Burnout Paradise, à l'occasion du 10e anniversaire du jeu. Bien accueilli par les joueurs, le jeu original avait bénéficié d'une opinion positive auprès des joueurs (88% sur Metacritics, des récompenses comme Meilleur jeu de conduite pour GameTrailers et Gamespot). Tout cela ne nous rajeunit pas, mais la version Remastered sortie sur PS4 et Xbox One a aussi séduit le public 10 ans après, avec une note moyenne tout à fait satisfaisante de 82% ! Quand on aime un jour, on aime toujours !
... un Burnout ?
La version Remastered se caractérise par le fait qu'il s'agit d'un jeu auquel plusieurs DLC ont été ajoutés d'office, il avait fallu en 2008 acheter ces DLC au fil de leurs sorties. Le menu principal tient compte de cette situation et nous propose donc d'emblée d'entrer dans Paradise City, ou d'aller faire un tour sur Big Surf Island, une nouvelle zone à explorer qui en 2009 était un DLC payant à part entière. Ce DLC avait fait la part belle aux cascades en tous genres. Le fait d'inclure des DLC autrefois payants dans la cartouche qu'on va acheter sur Switch est un bon moyen de justifier une version Remastered, même si les joueurs sur Switch vont la payer au prix fort à l'occasion de sa sortie sur la console, nous y reviendrons.Le jeu se déroule dans la ville de Paradise City, qui est en fait une grande mégalopole dont les routes vont nous permettre de rouler aussi bien dans un trafic automobile assez dense en centre-ville (les habitants des grandes villes aimeraient bien qu'un trafic dense soit du niveau de celui qu'on a dans le jeu, on sent qu'il a fallu revoir le nombre d'éléments à la baisse pour éviter toute catastrophe graphique, voire un accident industriel), que dans les routes étroites et sinueuses d'une zone de montagne. La gestion de la caméra permet de toujours voir assez loin et de souvent se dire "tiens, qu'est-ce que je vais trouver si je vais voir par là ce qu'on trouve". Et quand on dit que le jeu se déroule dans la ville, il faut bien comprendre que la ville sert de carte de jeu, c'est un vrai monde ouvert dans lequel on roule, pour aller d'épreuve en épreuve, en évoluant dans différents paysages.
Les épreuves sont situées aux intersections de la ville, et on est vraiment libre de choisir quelle épreuve on a envie de disputer d'abord : on va pouvoir alterner des courses classiques à des épreuves plus techniques comme les parcours Cascades, ou plus fortes en adrénaline comme la traque ! Le principe des courses est de rallier un point A à un point B et d'arriver le premier (ne nous remerciez pas, cette explication, on vous l'offre de bon coeur). Pour ce faire, inutile de tergiverser : il faut arriver premier. Pas second. Pas quatrième, non : premier. Et si vous vous foirez, il n'est pas possible de simplement recommencer : il va falloir assumer une mauvaise place et espérer faire mieux une prochaine fois. D'ailleurs, sachez que suivre la même route que ses concurrents n'est pas toujours une bonne idée, tant la map regorge de raccourcis partout.
Une ville paradisiaque, vraiment ?
Tout a été pensé pour le spectacle et la cascade. Les associations de prévention routière en tourneraient de l'oeil si les aménagements proposés dans Paradise City existaient dans nos villes réelles : en effet, des petites rampes bien placées, des routes qui s'arrêtent soudainement avec une petite montée augurant d'un méga-saut, les occasions de s'expédier dans les airs ne manquent pas ! Le grand saut, d'ailleurs, est l'occasion d'une courte cinématique avec prise de cliché virtuelle pour immortaliser l'instant. Pas moins de 50 sauts vous attendent un peu partout dans la ville, c'est une des nombreuses statistiques qui vous permettra de mesurer votre complétion du jeu.Pour illustrer le gigantisme de la map, évoquons les 400 smash, c'est-à-dire les 400 barrières jaunes qui, au lieu de nous dire "ne passez pas", sont clairement une invitation à l'exploration ! Elles permettent d'accéder à des raccourcis qui nous feront sans doute gagner de précieuses secondes dans certaines courses. Les différentes épreuves nous permettent de remporter des victoires qui, peu à peu, vont nous permettre d'améliorer notre permis de conduire : on démarre classiquement avec un permis de niveau D, pour après quelques victoires passer au niveau C, et ainsi de suite. Quand on passe d'une classe de permis à une autre, les victoires sont réinitialisées, et les courses deviendront un tantinet plus compliquées au permis suivant.
Au cours de vos épreuves, vous allez peut-être croiser le chemin d'une voiture un peu particulière : quand vous avez remporté l'épreuve, la voiture pourra alors apparaître sur votre route et il vous faudra l'arrêter, par tous les moyens possibles, de façon à vous permettre ensuite de jouer avec cette voiture. Les voitures – le jeu en compte 75, vont de la petite voiture furtive mais peu résistante au monstre d'acier comme seuls les Américains savent les fabriquer. En fonction des épreuves, vous aurez d'ailleurs besoins d'utiliser telle ou telle voiture. Par exemple, certaines épreuves de burning nécessiteront un véhicule lourd. Pour changer, rien de plus simple : il suffit de passer dans une casse et de procéder à un changement de véhicule. Les animations sont certes un peu longues, mais on s'y fait, il faut bien aller chercher la texture de la voiture au fond de la cartouche de jeu !
Ca passe ou ça casse !
Les sensations que l'on éprouve aux commandes de notre voiture n'ont pas changé en 12 ans : la physique est toujours aussi maîtrisée, même avec la manette Pro entre les mains. Les petites respirations rapides quand on sent que la gomme décolle de l'asphalte, les soulagements quand on arrive à pleine vitesse à passer entre deux voitures en sens inverse, préservant ainsi notre avance et notre boost, sont autant de sensations qu'on a adorées retrouver en jouant à Burnout Remastered ! Parfois, cela se joue à rien. Bon, parfois, on ne comprend pas du tout comment un tout petit choc pour entraîner un triste "engin ruiné" quand quelques minutes auparavant, on a volé à travers les chemins de terre pied au plancher pour exploser un panneau publicitaire Burnout. Allez savoir...En fonction du type de course que vous choisirez, votre style de jeu ne sera pas le même : on évoquait les courses où il faut impérativement finir premier, empruntant pour cela les petits raccourcis qui confirmeront parfois que chaque seconde compte dans un jeu de course. Les parcours Cascades demandent de bien connaître la carte, dans le sens où il faut être en mesure de réaliser des combos dans le délai imparti pour espérer remporter l'épreuve. Quant à la traque, vos adversaires mettront tout en oeuvre pour vous intercepter, le but étant d'arriver à destination sans bousiller définitivement sa voiture, on prendra parfois le risque de faire un détour pour trouver un garage, et remettre un peu d'ordre dans la carrosserie.
A chaque fois que vous faites évoluer votre permis, la map se remet à zéro : cela veut dire qu'il faudra refaire les mêmes courses plusieurs fois, mais comme elles sont très nombreuses, cela n'est en soit pas un problème. De plus, on dispose au fil de sa progression de véhicules de plus en plus rapides, cela veut dire qu'on va pouvoir faire montre de sa parfaite maitrise de la conduite automobile dans les rue de Paradise City, qu'on dispose d'une voiture de base ou d'un monstre de la route.
Désorienté ? La map et le GPS sont là pour vous !
Au volant de votre voiture, vous pourrez bénéficier d'indications pour vous aider. Evoquons d'abord la carte générale du jeu à laquelle on accède avec X : elle vous permet de découvrir l'ensemble des épreuves du jeu, avec un code couleur et des icônes qui vous signaleront si l'épreuve a été remportée ou non. Très pratique, c'est encore plus pratique d'appuyer sur X pour dézoomer et ainsi repérer la prochaine épreuve la plus proche de votre localisation. Le code couleur permet de se focaliser sur les types d'épreuves qu'on aime bien : pour les courses, c'est le bleu !Seconde aide indispensable bien que pas assez visible selon nous : le GPS. En cours de course, le nom de la rue que le jeu vous suggère de prendre va clignoter juste avant d'y arriver. Mais quand on est concentré sur la route – ce que devrait toujours faire tout conducteur digne de ce nom, on n'a pas le champ de vision assez large pour faire attention assez tôt à cette indication, et il nous est donc arrivé plus d'une fois de louper le virage et d'ainsi perdre la route, le temps de faire demi-tour ou de tourner à la prochaine intersection ayant alors permis à un concurrent de nous rattraper et de gagner la course.
Pour le reste, toutes les informations sont ultra-claires, et on imagine que ce n'est pas simple de proposer autant d'informations quand on est en pleine course et qu'on ne peut qu'accorder une fraction de seconde à telle ou telle partie de l'écran : le niveau de boost, la distance restante, sa position courante... Chaque coup d'oeil est une prise de risque, mais quand on voit qu'on est second et qu'il ne reste que 800 mètres avant l'arrivée, on sait qu'il va falloir tout donner !
Faire du neuf avec du vieux
parlons du jeu en ligne. On ne remplacera pas nos parties de Mario Kart 8 Deluxe par des sessions de Burnout. En effet, comme vous aviez peut-être pu le voir lors de notre PlayN! LIVE consacré à Burnout Paradise, nous n'avions pas vraiment pu faire tout ce que nous voulions dans le mode online. Ce mode permet certes à vos amis de venir imposer leurs records, mais c'est un mode tout à fait dispensable. On aurait bien entendu critiqué son absence puisqu'il était bien présent dans le jeu original, mais il n'a pas fait l'objet de la moindre amélioration, nous semble-t-il, pour le remettre au goût du jour.On expliquait plus haut que plusieurs DLC avaient été intégrés à cette édition Remastered, comme Big Surf Island, une sorte de Miami Beach avec ses hôtels Art Déco et ses palmiers. Pour y accéder, il suffit de traverser un pont, ou d'aller dans le menu Big Surf Island au lancement du jeu. Big Surf Island, c'est un condensé de Paradise City sur un périmètre beaucoup plus restreint : avec ses collines assez abruptes, les surprises sont légion, et il n'est pas rare de finir dans un mur, faute de pouvoir tourner à pleine vitesse.
Puisqu'il le faut : et si on parlait du prix du jeu ?
Pour sa sortie, Electronic Arts a décidé de proposer le jeu à 50 € environ. Pour un portage conçu spécialement pour la Switch, on pourrait l'admettre. Mais quand la semaine précédant sa sortie, des promotions sur des plateformes comme Steam ou Playstation Network permettent d'acheter le même jeu à moins de 10 €, on se dit qu'il y a un problème. Nous en avions d'ailleurs parlé dans cet article, lorsque nous avons découvert l'escroquerie qu'Electronic Arts avait imaginée pour nous : un jeu 10 fois moins cher sur PC, 5 fois moins cher sur PS4, cela blesse les possesseurs de Switch.Pour votre dévoué, qui a bénéficié d'un code offert par l'éditeur dans le cadre de ce test, la position est délicate : faut-il sanctionner le jeu pour le prix auquel il est proposé, en sachant qu'il devrait d'ici peu faire l'objet de promotions sur Switch également ? Nous avons pris le parti de faire avec la politique commerciale d'Electronic Arts, et d'apprécier le jeu à sa juste valeur... ludique. N'hésitez pas à nous confier en commentaire si le prix de 50 € est justifié selon vous, ou problématique : par exemple, avez-vous préféré l'acheter sur Steam plutôt que sur Switch, pour bénéficier d'un meilleur prix ?
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