L’appel de la Jungle
" A tous les Kong, bande de marins d’eau douce au ventre jaune, Har-arrrrh ! On a le gros singe ! On l’échangera qu’avec le butin de bananes, bandes de chiens puants ! ". Voilà qui nous résume assez bien la situation. Cette fois-ci c’est donc Donkey Kong qui s’est fait kidnapper, par le vilain Kapitaine K. Rool et ses sbires. Et c’est à vous de le délivrer ! Vous l’aurez compris, le scénario est plutôt léger. Le bon vieux singe Cranky en rigole même dans le manuel d’instruction du jeu : " C’est ça qu’ils appellent le scénario ? Là, ils ont vraiment touché le fond … ". Mais pour faire un peu de relativisme, on précisera toutefois que rares sont les jeux de plate-forme qui développent ce point là, souvent prétexte au jeu.Prise de Kong-trôle
Les inconditionnels de la saga des Donkey Kong Country s’apercevront dès le démarrage du jeu que quelques changements ont été effectués. Le logo Rareware s’est refait une beauté tout comme l’écran titre. Autre petite friandise ajoutée, une séquence introductive, absente de la version Super Nintendo nous montre l’enlèvement de Donkey Kong. Sans refus. On prend ensuite rapidement le contrôle de Diddy Kong et de son amie Dixie après avoir sélectionné le premier monde sur la carte, qui se trouve refaite et beaucoup plus jolie. Le gameplay, toujours excellent, n’est pas trop bouleversé par l’absence des touches X et Y du joypad de la Super Nintendo. Quelques sauts et grandes roues suffisent à nous charmer une nouvelle fois.Pour ce qui est des graphismes, notons que les couleurs sont un peu plus fades. Les mauvaises langues diront que le jeu est un peu moins beau, mais cette pâleur ne me paraît pas dérangeante. Je la trouve même bénéfique pour certains éléments du décor comme le ciel ou la mer qui étaient à mon goût un peu trop vifs. Quoi qu’il en soit, le jeu reste magnifique. Là encore, les ordinateurs Sillicon Graphics de Rareware nous démontrent une nouvelle fois leur potentiel extraordinaire. Les sprites des personnages, qui avaient été modélisés en images de synthèses confèrent à la 2D une fausse apparence de 3D. C’était sublime en 1995, et ça l’est toujours en 2004.
Un jeu de plate-forme à l’état sauvage
Donkey Kong Country 2 possède bien tous les ingrédients du jeu de plate-forme, mais il ne s’en contente pas. Outre le fait que vous contrôlez alternativement Dixie et Diddy Kong (chacun singe ayant ses attributs propres, comme par exemple le vol plané que seule Dixie peut effectuer avec ses tresses), vous aurez en plus l’occasion de chevaucher des " zanicopains ". Et dans certains niveaux, ces animaux déjantés vous seront réellement utiles pour décrocher des bonus inaccessibles ou encore franchir certains passages. Le premier que vous rencontrerez sera Rambi le rhinocéros. Viendront ensuite Enguarde l’espadon, Squawks le perroquet, Squitter l’araignée, Rattly le serpent, Glimmer la rascasse et Clapper le phoque. Comme vous pouvez le constater, la liste est assez longue ! Rattly le serpent vous permettra lui par exemple d’atteindre des bonus autrement inaccessibles grâce à sa queue ressort, tandis que Glimmer la rascasse vous éclairera elle dans les fonds marins. Ces " zanicopains à 2 euros " comme les nomme le médisant Cranky apporteront notamment des variations au gameplay mais également une bonne dose de fun au jeu.Parlons maintenant du principe du jeu. L’objectif de chaque niveau consiste toujours à vous rendre d’un point A à un point B, tout en récoltant le plus d’objets bonus possible (bananes, ballons, plumes dorées etc.) et en prenant garde de ne pas tomber dans les griffes d’un ennemi. C’est classique mais toujours aussi bon. Les mondes et niveaux sont eux des plus variés et des plus accrocheurs (de la montagne de glace aux traditionnels niveaux de lave présents dans tous les bons jeux de plate-forme, en passant par la jungle etc.). La bande son est irréprochable et absolument magnifique. Elle est de plus ornée par les magnifiques bruitages de nos deux macaques et de tous les ennemis. Ces derniers bruitages semblent d’ailleurs avoir été retravaillés pour l’occasion.
Donkey Kong Country 2 propose donc une savoureuse quête solo, pleine de fun et d’action, rafraîchissante, et c’est sans compter les petits jeux et bonus.
Bonus, parlons des bonus !
Nous en arrivons donc à la grande question, celle que se posent tous ceux qui ont le jeu original sur Super Nintendo : faut-il acheter ce remake ? Tachons de répondre à cette question.Il est tout d’abord important de noter que le jeu, en lui-même, n’a pas changé si ce n’est le fait que quelques modifications dans les traductions, vraisemblablement dans les bruitages et pour la carte du monde ont été effectuées. Pour ce qui est des réelles nouveautés, il faut noter l’ajout de quatre jeux bonus. Le premier, nommé " course expresso " est une course d’autruches jouable jusqu’à 4 joueurs. Tout seul, vous aurez la possibilité d’augmenter les performances de votre autruche en ramassant des plumes dorées lors de votre quête solo et en les ramenant à Cranky. Cela vous permettra de débloquer de nouvelles courses plus difficiles. C’est un jeu très simple, plaisant mais assez limité. Le deuxième mini-jeu baptisé " Vols Funky " reprend pour sa part le vol d’hélicoptère proposé par Funky dans la quête solo. Jouable à 4, c’est sûrement l’un des meilleurs nouveaux jeux. Vous devrez ainsi dans vos premières missions apprendre à piloter l’hélicoptère (qui par ailleurs vous permettra dans la quête solo de vous déplacer plus rapidement sur la carte), pour vous essayer ensuite au déplacement d’objets avec un treuil. Le " vole une bestiole " qui est le troisième des nouveaux mini-jeux vous divertira lui au ramassage des lucioles sous la contrainte d’un chronomètre et du méchant Klubba, qui tentera de vous empêcher de ramasser les petites bestioles tant convoitées. A mon goût, le moins bon des quatre mini-jeux. Et finalement la course de Diddy, dernier mode de jeu jouable à deux, qui vous proposera de refaire les niveaux le plus rapidement possible, tout en éliminant les ennemis pour gagner du temps. Evidement le meilleur des quatre mini-jeux, bien que le moins innovant.
Dans leur ensemble, les quatre nouveaux mini-jeux sont plaisants mais n’atteignent pas le très haut niveau de la quête en solitaire (sauf peut être la Course de Diddy qui vous poussera à refaire l’aventure). La pilule est de plus malheureusement difficile à avaler pour la possibilité du multi-joueurs, puisqu’il vous faudra pour en profiter vous munir de plusieurs cartouches de jeu.
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