Cotton 100% met en avant une petite sorcière dans un scrolling à défilement latéral, ce qui changeait visuellement des productions de l’époque, très SF (pensez par exemple à R-Type et à de nombreux shoot bien guerriers de l’époque). Un gameplay ultra classique aujourd’hui mais qui respire la qualité, avec des décors en pixel art très travaillé.
Cotton 100% est très coloré pour l’époque. Le jeu ne pèse quasiment rien (35 Mo) et on se dit qu’à l’époque, on arrivait à réaliser de bons titres avec vraiment pas grand-chose. Les développeurs de l’époque devaient avoir l’habitude de jouer aux titres Konami, tellement les inspirations sont nombreuses, y compris sur certains menus.
Au niveau du gameplay, la sorcière se manie bien mais on remarque tout de suite que l’animation n’est pas hyper rapide. On est tellement habitué désormais à des shoots qui tirent dans tous les sens cadencés à 60 fps (oui, souvent bloqués à 30 fps régulièrement sur Switch) qu’en prenant en main Cotton, on a l’impression que le titre tourne légèrement au ralenti.
Le gameplay est assez ouvert et même des joueurs occasionnels pourront le prendre en main sans grosse difficulté, via quelques replay. Mais attention le nombre est limité, vous ne bouclerez pas le jeu en enchainant les continue. La prise en main est immédiate, que cela soit via les Joy-Con mais surtout sur écran TV via une manette pro.
Cotton a un tir principal droit devant elle, elle peut également bombarder vers le sol à la manière de Scramble ou Darius. Cotton est accompagnée par des fées qui vous suivent en permanence, pouvant vous aider dans vos tirs ou n’hésitant pas à cogner au corps à corps vos ennemis.
Vous avez également un système de Power up en récupérant des cristaux jaunes ou rouge, une barre d’expérience en bas à gauche de l’écran se charge (un peu avec les cristaux jaunes, deux fois plus avec les cristaux rouges). Si vous tirez sur les cristaux, ceux-ci peuvent changer de couleur, passant au rouge ou bleu, et en les ramassant, vous obtenez des attaques spéciales, les magies.
On notera ainsi un cône de flamme (magie de feu), une magie champ de force électrique qui va sérieusement entamer la résistance de vos ennemis et une troisième magie, la pluie de météorites ou d’étoiles, qui était la nouveauté de cet opus par rapport au premier opus sur Borne d’Arcade.
Avant chaque run, vous pouvez justement définir l’action de vos trois magies, il y a deux configurations différentes possibles. Cela ajoute pas mal de subtilités de pouvoir choisir le type de magie que vous préférez sélectionner selon vos affinités.
Les commandes se basent donc sur 4 touches : un bouton pour tirer, un bouton pour bombarder, un bouton pour utiliser la magie, un bouton pour changer de magie. A la fin de chaque niveau, nous avons une petite phase bonus Tea Time avec des tasses de thé qui tombent du ciel, plus vous en ramassez plus vous remportez des points, mais si on n’en ramasse aucune, on gagne un bonus secret de points.
Cette phase bonus se complique en s’accélérant quand vous grimpez dans les niveaux, de manière à rendre plus difficile le slalom entre les tasses et donc l’obtention du bonus secret. Cotton 100% reste très classique, réinterprétant globalement ce que le premier opus avait présenté en 1991. Sept niveaux avec deux boss à chaque fois, des réglages de difficultés, Cotton 100% est le shoot typique du genre ouvert à un large public.
Cotton 100% a pris un petit coup de vieux et cela sent la sortie à la va-vite.
En revanche, on ne peut que regretter une transposition un peu paresseuse, en 2021 et pour le marché occidental. L’éditeur ne s’est clairement pas foulé au niveau de la localisation pour Cotton 100%. Les menus sont en anglais, mais dès que le jeu est lancé, surprise, le texte des cutscenes expliquant l’histoire est en japonais ! On a fait un tour dans les menus pour voir si nous n’avions pas oublié de cocher une case de sélection, rien au programme.
Les nouveaux joueurs (et les plus anciens ayant quelque peu oublié le vague scénario) seront donc déçus car ils ne comprendront rien à ce qui se passe au niveau des relations entre les personnages. On sent que certains vont vite repartir vers la scène de l’émulation pour jouer à ce jeu avec une traduction.
Cependant ININ Games s’est fendu d’un communiqué indiquant qu’un patch allait voir le jour, apportant une localisation en français, anglais, italien, espagnol et allemand de tous les menus et des fameux textes des cutscenes. On salue le fait que l’éditeur réponde positivement à cette demande des premiers testeurs, on ne comprend pas en revanche pourquoi ceci n’a pas été mis en place avant le lancement du jeu en Occident. Pour les néophytes, quelques panneaux d’aides pour comprendre l’aventure proposée n’aurait pas été un luxe.
Autre déception : la fenêtre de jeu est vraiment petite et rien ne permet vraiment de changer le format. Ok Cotton fait partie des années 90 et donc de la génération des écrans cathodiques au format 4/3, mais on a vraiment l’impression d’être en zoom sur le personnage principal et ne pas avoir beaucoup de moyen d’anticiper ce qui nous arrive dessus (mais comme les mouvements ne sont pas hyper rapides, ce n’est pas trop grave). Il est clair que les allergiques du design un peu vieillot n’ont pas trop intérêt à se tourner vers Cotton 100% ni Panorama Cotton, car les jeux sont datés. Allez voir du côté de Cotton Reboot.
Panorama Cotton, un épisode radicalement différent, très difficile à dénicher en version originale
Passons maintenant à Panorama Cotton, qui change complètement d’angle de vue. Exit le scrolling latéral, bienvenue à un rail shooter avec une vue de dos à la Space Harrier ou After Burner, avec Cotton qui tire droit devant, slalome entre des pylônes, fonce dans des couloirs en prenant en compte des panneaux demandant de plonger ou de remonter pour accéder à diverses routes, puis un combat de boss pour finir le niveau. Il est amusant de constater que les deux frères ennemis (la SNES et la MEGA DRIVE) avaient donc chacun leur Cotton, au gameplay totalement différent. Bref, tel un Pokémon avant l’heure, les joueurs se devaient d’avoir les deux et donc avoir les deux consoles.
Cette version Mega Drive est donc plus large visuellement (puisque les réglages de changement des fenêtres de jeux sont effectifs sur Panorama Cotton alors qu'ils posent problèmes sur Cotton 100%) avec notamment le mode plein écran et divers filtres pour simuler l’effet et la courbure d’un écran CRT sur sa Switch.
Le personnage Cotton est en 2D avec un effet pseudo 3D pour donner un peu de perspective (la profondeur de jeu n’est hélas pas très importante, on voit clairement les arches ou les décors se créer à quelques mètres devant nous). C’est clairement une technique que l’on retrouve sur Out Run avec des scalling de sprites.
Panorama Cotton propose ainsi des niveaux entre bouillie de pixels déformés et quelques espaces vraiment chouettes. Autant sur l'écran de la Switch, cela passe, autant sur une télévision 55 cm, c'est déjà plus délicat. Pensez à cligner des yeux de temps en temps !
Si cela a pris un coup de vieux aujourd'hui, il faut tout de même se dire qu'à l'époque de la sortie du jeu, c’était une prouesse technique car la SNES possédait son mode 7 pour permettre de tels effets alors que la Mega Drive en était dépourvue. Bref, une version qui exploitait au mieux la console en fin de vie. Étonnamment au regard du travail de programmation fourni, la production original de ce titre a été très réduite, et il est donc aujourd’hui très difficile de pouvoir se procurer une édition Mega Drive pour pouvoir jouer à ce titre. Son arrivée sur Switch est donc un événement pour tous les fans de rétrogaming, car à 14,99 €, l’ardoise doit être bien moins lourde que ce qui est demandé sur eBay.
Une fois ce rappel entourant le contexte particulier de ce jeu effectué, on se hâte de prendre en main cet opus particulier et on reste très vite mitigé. Autant Space Harrier permettait de viser correctement, autant on trouve la visée de ce Panorama Cotton beaucoup moins lisible, en particulier dans les décors extérieurs.
La difficulté nous est apparue plus importante de par ce changement d’angle de vue et il faut reconnaître que parfois, c’est une belle bouillie de pixels, liés aux déformations des chemins. Le rendu est moins engageant même si certains passages sont vraiment pas mal avec plusieurs routes disponibles, selon que vous preniez en compte les indications pour changer de plan (route inférieure ou route supérieure).
Les ennemis arrivent de face mais aussi par derrière, vous êtes donc constamment sur le qui-vive, impliquant un gameplay plus sous tension pour le joueur. Comme nous n’avions jamais touché auparavant à cette édition, difficile de dire si la retranscription à 100% du jeu est présente, on a noté quelques glitches visuels et de plus fins connaisseurs ont noté quelques omissions dans certains niveaux. Faute d’informations, on se sent un peu largué dans le jeu. A noter que pour accélérer ou ralentir, il faudra passer par la touche Y.
Chaque jeu peut se jouer en mode classique (avec des cheats code, la possibilité de revenir légèrement en arrière en cas d’erreurs et avec des points de sauvegardes) ou en mode challenge (vous retrouvez le gameplay initiale des éditions japonaises sans tous ces artifices récents).
On remercie le service de presse pour nous avoir fait parvenir ces deux codes afin d'effectuer ce double test. Avec le recul, Cotton 100% reste le plus simple et le plus accessible. En famille, il a eu le plus de succès même si tous ont regretté sa fenêtre de jeu minuscule et son gameplay un poil lent.
Les avis restent beaucoup plus mitigés pour Panorama Cotton, les premières parties ont rebuté mes juniors avant que je puisse avancer plus loin et montrer le potentiel du titre. Mais la prise en main est tout de même beaucoup plus délicate, avec une visée bien imprécise à notre goût.
Les deux propositions sont donc très différentes et intéresseront les curieux et les fans de la franchise souhaitant pouvoir mettre la main sur la version Mega Drive sans faire saigner leur portemonnaie dans l'acquisition de la cartouche d'origine. Mais les deux titres ont passablement pris un coup de vieux et il n'est pas sûr que les joueurs d'aujourd'hui prennent un grand plaisir désormais avec ce type de gameplay et ces graphismes. On ne vous cache pas que nous sommes restés clairement sur notre faim.
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