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Doughlings : Invasion Disponible sur Switch depuis le 08/08/2019
Test de Doughlings : Invasion (Switch)

Doughlings Invasion : tenter de réinventer la roue sans y parvenir

Nous avions déjà pu découvrir le petit univers créé par le studio Hero Concept dans Doughlings Arcade. Une première découverte pas désagréable mais loin d’être un hit absolu. Second round désormais avec un hommage au shoot de l’époque Galaga ou Space Invaders.

Test
Le studio Hero Concept semble croire fermement dans le charisme de ses petits personnages, sorte de tête de ver avec deux bras sans corps et pieds, qui dans le premier opus, Doughlings Arcade, nous avait permis de faire connaissance avec le professeur Morphéus tentant d’endiguer une épidémie qui avait la fâcheuse tendance à pétrifier ses congénères. L’origine de ce mal semblait venir d’une météorite tombée du ciel. Après un rapide défilement de quelques images, le professeur Morphéus avait trouvé une solution percutante pour soigner les habitants, les frapper ! Un scénario prétexte pour tenter de relancer un classique jeu de casse-briques avec un affichage Doughlings. Si le jeu ne s’en sortait pas mal niveau comportement et gameplay, il fallait apprécier le character design de l’ensemble. Mais le jeu restant correct, pourquoi pas, et on vous invite à relire notre test à son sujet.
Désormais nous avons la suite des aventures des Doughlings où le professeur gère le SAV des derniers malades. Il se demande bien tout de même pourquoi ce virus responsable de cette épidémie se trouvait dans la météorite. Retournant farfouiller le météore, il découvre avec surprise que ce dernier a été envoyé par une race d’Aliens en avant-poste, avant que ceux-ci n’arrivent pour conquérir le monde des Doughlings (tout ceci via de petites cases type BD comme le premier opus, sans cinématique, pour conserver un jeu poids plume).
Le prof va donc devoir retrousser ses manches car ses collègues sont encore trop faibles pour l’aider (il faut dire que se prendre différents projectiles dans le corps secoue un peu l’organisme). Bref, Morphéus troque ses boules contre différentes armes et passe en mode warrior, seul contre tous, pour repousser les attaques ennemies.

Et nous de constater que Hero Concept, après avoir recyclé le casse-briques, s’attaque désormais à un remaster d’un autre classique : le shoot’em up à l’ancienne, type Galaga ou Space Invaders. On ne sait pas si le studio a de la suite dans les idées pour repasser à la moulinette Doughlings tous les vieux classiques (on leur suggère un Pac-Man) mais l’effet de surprise s’est un peu évaporé et on ne peut pas dire avoir été transcendé durant les premières parties.
Cet écran, visible au départ, vous permet déjà de découvrir les silhouettes de vos futurs adversaires. Dommage, cela nous spoile le plaisir de la découverte.

La variété des ennemis est assez importante même s’il va falloir s’accrocher pour monter les niveaux et les découvrir peu à peu. On retrouve toujours ce système de couleur qui correspond à des degrés de résistance différente. En clair, pour abattre un ennemi, selon sa couleur il faudra le toucher une ou plusieurs fois. Pas simple quand en cours de niveau on se prend un premier rang assez résistant déjà bien rapproché de nous. Ne cherchez pas au niveau de l’IA, l’ennemi est d’un niveau intellectuel de type QI de bulot cuit. Même s’il tire avec parcimonie, vous avez largement le temps de lui envoyer x tirs dans le buffet et d’esquiver ses attaques avant de sentir un premier potentiel de danger.

Dans le bas de l’écran, de classiques casemates vous sert de boucliers, mais comme dans le jeu classique, les tirs ennemis finiront par les endommager, ainsi que vos propres tirs. Petites remarques sur ces casemates, certains niveaux manquent d’équilibrage, les casemates sont trop rapprochées et nous gênent pour dégommer les ennemis. Un peu gênant de devoir se presser à faire le trou dans le toit, quand la première ligne ennemi survole à très peu de mètres au-dessus en formation.
Alors qu’on pensait ranger le jeu dans la catégorie très moyen et sans saveur, les ennemis suivants ont commencé à nous faire de l’œil (il faut dire que les dix premiers niveaux sont poussifs et se font les doigts dans le nez en mangeant une glace, avec une action bien lente, le seul intérêt étant de nous permettre d’engranger ultra facilement des points pour upgrader son armement en récupérant à chaque destruction ennemie une sorte de pouce tombant du ciel et restant affiché quelques secondes), et à devenir un peu plus sournois : tirs sur les côtés, chute libre sur la tronche brutalement, le réveil est immédiat. Ouf, un peu de challenge et la possibilité d’utiliser les gadgets que l’on avait amassés jusque-là (certaines armes sont des reprises de ce que l’on avait vu dans le mode casse-briques Doughlings : Arcade). Il y aura aussi quelques camarades emprisonnés dans une cage à délivrer en leur tirant dessus. Décidément, ils vont commencer à avoir l'habitude se de prendre des coups !
Quand Show Off ! apparait, c'est le moment d'utiliser nos upgrades !

Quand Morpheus bascule en super héros

Le prof récupère des armes de plus en plus puissantes mais le jackpot est obtenu en récupérant des élixirs qui tombent également du ciel à la fin de chaque vague et des brins d'ADN. Combinés avec votre organisme, vous allez basculer dans un mode badass nettement plus puissant, avec le retour du rayon laser à la cyclope, la possibilité également de tirer de côté et quelques clins d’œil à la Terminator et autres Avengers (un petit costume d'Iron Man sympathique). Si la durée de ce super pouvoir est limitée dans le temps, vous pourrez ensuite prolonger cet état en abattant une cible mobile en haut de l’écran. Le plaisir est ainsi nettement accru durant ces phases, sans pour autant être un must have du genre.


Doughlings: Invasion - Gameplay Trailer

Un gameplay qui risque de dégouter pas mal de joueurs.

Si Doughlings Invasions part sur de bonnes intentions (un space invaders moderne coloré et de qualité), le jeu se loupe totalement au niveau de la difficulté. Comme dit précédemment, les 10 premiers niveaux sont ultra faciles mais ensuite, cela se corse sévèrement. L’aventure du jeu est découpée en 5 mondes, chacun divisé en 10 niveaux suivis d’un boss. Pas de sauvegarde possible après chaque niveau réussi, il faut donc réussir d’une traite les 10 niveaux du monde et atteindre le boss pour qu’en cas d’échec vous puissiez recommencer directement au niveau boss. Sinon c’est la punition, vous devez recommencer les 10 niveaux depuis le début.

Un gros raté vis-à-vis du large public qui risque de se lasser très vite de grimper dans les niveaux avec ce choix aussi punitif. D’autant que le gameplay du jeu est déjà de conception redondante et l’on ne peut pas dire que cela soit super varié visuellement à l’écran. Il faudra jouer à l’intégralité du jeu en mode normal avant de pouvoir débloquer le jeu en mode difficile puis en mode insensé. Les joueurs souhaitant compléter le jeu à 100% risquent de se compter sur les doigts d’une main.

Pas de multi, régime au pain sec niveau options de jeu

Autre déception, puisque Morphéus est seul contre tous, pas de coop possible en local ou online pour passer le temps à deux sur les niveaux, seul un banal classement nous permet de voir où nous en sommes par rapport aux autres joueurs, pas très nombreux au moment de la prise en main du jeu (le jeu n’était pas encore dispo pour le grand public mais les testeurs des différentes rédactions ne devaient pas encore se bousculer). C’est donc un contenu chiche qui nous est proposé, sans possibilité également de construire ses niveaux via un éditeur par exemple. Pas de chance quand durant le même moment, on s’amuse en parallèle à Super Mario Maker 2 ou à construire son village sur Dragon Builder 2.
Il n'est pas bien effrayant ce premier boss !

Techniquement : fluide mais sans plus et quelques temps de chargement qui agacent

Parmi les griefs qui viennent s'ajouter à la liste des petites déceptions, c'est la lenteur de mise en route entre chaque niveau. On ne peut pas dire qu'il y ait tellement de choses à afficher lors de chaque niveau, les longues secondes d'attente vont finir par casser le rythme des joueurs devant recommencer l'intégralité des niveaux en cas d'échec avant d'atteindre le boss (ah l’échec du niveau 9, un drame personnel). Et l'attente devant le boss est encore un peu plus longue.

Bizarrerie ergonomique, relancer un combat lors de l'échec face à un boss n'est pas possible via un simple réessayer en pressant sur une touche. Le jeu nous rebascule sur le menu principal avant de nous renvoyer devant le boss : une perte de temps étonnante car toutes ces manipulations se paient en temps de chargement. On chipote mais comme l'envie de retourner au combat s'amenuisait, ces temps d'attente ne nous aidaient pas vraiment à nous motiver.

Certains mettront cependant cette attente à profit pour réfléchir à une petite stratégie, d'autres se diront que c'est le moment de poser le jeu quand la lassitude s'installe. Nous n'avons pas voulu faire le forcing intensif pour finir coute que coute le plus rapidement possible ce jeu, mais en y revenant sur plusieurs jours, force est de reconnaître que la mayonnaise n'a pas vraiment pris.
On apprécie le clin d'oeil à Tony Stark ! La galerie d'ennemies est tout de même sympathique.

Si le design général de l'univers Doughlings ne nous avait pas totalement convaincu sur le premier titre, il faut reconnaitre un design propre et coloré, très lisible. Dommage que ces efforts esthétiques pour le grand public soient accompagnés d'une difficulté de type Die & Retry. En voulant revenir à certains éléments sources des jeux originaux d'il y a plus de 35 ans, où la sauvegarde n'existait pas, pas sûr que les amateurs hardcores daigneront rester très longtemps sur ce titre.

Quant aux plus jeunes, après avoir refait quelques niveaux depuis le départ, sans la sauvegarde, ils passeront sur un autre titre. Ainsi nos juniors sont restés largement plus longtemps sur le jeu de casse-briques que sur ce titre Invasion. Alors si Doughlings : Arcade vendu à 6,99 € était une bonne petite surprise, ce Doughlings : Invasion porté à 9,99 € est au final une moins bonne affaire. Le jeu au moins n'encombrera pas trop votre espace mémoire (un petit 141 Mo), on salue la volonté de traduire en plusieurs langues dont le français le jeu et on remercie l'éditeur pour nous avoir fait parvenir un code pour effectuer ce test.

Doughlings: Invasion Nintendo Switch Gameplay
10/20
C’est donc sur un avis final plus que mitigé que nous achevons cette expérience de Doughlings : Invasion qui n’a quasiment aucune chance d’être rejoué sur notre console personnelle. Car répétitif et ne permettant pas d’effectuer des sauvegardes en cours de niveau, il se coupe du public potentiellement séduit par la bouille des Doughlings. Bref, seuls les acharnés se motiveront pour cet invader répétitif comme le modèle initial, plié en quelques heures. Même à 9,99 €, on n’est guère convaincu par le potentiel du jeu. Mission donc en partie loupée par Hero Concept qui avait trouvé un bon équilibre avec l’opus Arcade mais a opté cette fois pour des choix plus discutables qui gâchent un certain plaisir de jouer. On attend de voir qu’elle sera le troisième essai et si les développeurs comptent revoir un peu leur modèle pour quelque chose de plus séduisant.
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10 /20

L'avis de Puissance Nintendo

On a longtemps hésité à lui mettre la moyenne, car le jeu ne fait que reprendre la difficulté des jeux d'origine où la sauvegarde n'existait pas. Mais pourquoi alors faire un remaster avec des graphismes enfantins pour lui greffer une difficulté (dans le sens obligation de recommencer tout le monde en cas d'échec) qui va très vite finir par lasser le grand public ? Avec une sauvegarde possible en mode facile, le jeu aurait été un bon petit remake de Space Invaders avec ces passages amusants lors des mutations génétiques temporaires. Mais proposé en l'état, il ampute gravement sa côte d'amour et l'envie d'y rejouer. Un second opus bien moins accrocheur que ce Doughlings : Invasions. Dommage car il y avait du potentiel. Nous on est passé à autre chose.

Jouabilité
C'est un space invaders, donc classique dans son gameplay. Hero Concept a disséminé les petites touches d'ADN pour basculer avec un super pouvoir qui nous sauve la vie en certaines occasions. Dommage que l'action soit vraiment molle sur les premiers niveaux et que le saut de difficulté bascule ensuite de manière moins progressive.
Durée de vie
On restera gentil en mettant la moyenne car cela dépendra vraiment de chacun. Devoir se refaire le monde complet parce qu'on a loupé juste avant le boss est selon nous une mauvaise idée pour allonger artificiellement la durée de vie du jeu. Mais cela se retourne finalement contre lui, au bout d'un moment, refaire toujours la même chose lasse. Et comme il n'y a pas grand chose pour varier l'action, le titre va rapidement être mis en archivage. Messieurs de Hero Concept, implantez une sauvegarde en mode facile, pour donner l'envie à tout le monde d'aller jusqu'au bout. Après, que la sauvegarde n'existe plus quand on passe en mode difficile ou insensé, cela ferait partie d'un challenge plus acceptable pour tout le monde.
Graphismes
Lisibles, colorés, il faut aimer mais c'est une proposition cohérente et de qualité. On aime bien les effets des périodes où l'on utilise les supers pouvoirs. En revanche, plus de variété entre les cinq mondes aurait été plus motivant.
Son
Cohérent avec l'esprit du jeu, rien d'exceptionnel ni de catastrophique.
Intérêt
Alors qu'on appréciait de ne pas avoir un nouveau titre en pixel art, le graphisme et l'esprit du jeu n'est pas cohérent avec la difficulté du gameplay du jeu sans sauvegarde. Alors pour un jeu qui n'a que pour seul intérêt d'être joué en nomade, c'est un peu décevant. C'est tout de même le second remake du studio et nous proposer à nouveau un titre sans co-op possible commence à peser. L'absence d'éditeur de niveau limite encore un peu plus la durée de vie du produit mais s'il avait été un poil plus fun, son absence n'aurait pas vraiment gêné. Refaire l'intégralité des mondes pour débloquer les différents niveaux de difficultés est un challenge qui n'intéressera qu'une portion de joueurs.
Ergonomie
Pas compliqué à jouer au niveau des touches (encore heureux, c'est Space Invaders), le jeu déçoit par l'absence de sauvegarde et surtout par une petite lenteur pour afficher le niveau suivant (et tout particulier lors de l'échec devant un boss).

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