C’est fluide, mais à quel prix ?
Voila qui résume la première impression que l’on éprouve en jouant à F-Zero : GP Legend. Les bolides futuristes frôlent les 1500km/h et ça se voit, la vitesse de jeu est à proprement parler hallucinante, on file sur les pistes en tentant de négocier tant bien que mal les virages tout en se disputant la place de leader avec les autres concurrents et en évitant les pièges de la piste. C’est d’autant plus rapide que désormais, à partir du second tour vous pouvez faire autant de boosts que vous le souhaitez, tout en sachant que l’énergie nécessaire à ceux-ci est prise sur la barre de vie de votre véhicule. Lorsque cette dernière passe au rouge le moindre dégât peut vous transformer en petit tas de cendres fumant sur le bord de la piste.Mais la rapidité a un coût. En effet, pour afficher tout ça a une vitesse aussi folle, les développeurs ont, une fois encore, eu recourt à l’archaïque mode 7. Quand on voit que depuis le premier F-Zero sur GBA des jeux de course comme V-Rally 3, StuntMan ou Top Gear Rally ont vu le jour en proposant une 3D des plus correctes, on est en droit de protester lorsque l’on se retrouve avec des circuits complètement plats ! En plus les décors ne sont pas particulièrement fins et les animations sensées les rendre plus vivants sont constituées de deux images différentes, ce qui est bien peut. Notre vaisseau, quant à lui, est plutôt mignon et a droit à une petite traînée au niveau de ses réacteurs, et fait figure de privilégié puisque les autres concurrent en sont dépourvus. Bref, globalement FZGPL déçoit sur le plan graphique, Mario Kart sorti trois-quatre ans plus tôt affiche beaucoup mieux, que ce soit avec ses éléments 2D statiques ou ses nombreuses et très fines animations. Seul le brouillard, particulièrement réaliste pour de la GameBoy Advance, remonte un peu l’aspect visuel du jeu.
Une ambiance sonore sublime
Pour ce critère il n’y a rien à redire : F-Zero GP Legend est doté des meilleurs voix digitales jamais entendues sur GBA et son ambiance sonore l’élève, bien que dans un autre style, au rang des Castelvania et des Golden Sun. Les fans retrouveront toutes leurs musiques préférées dans leur version originale, ou du moins dans la version qu’on peut entendre aux concerts Nintendo. Les musiques de Mute City, Big Blue et toutes les autres sont de la partie et c’est un vrai bonheur. A écouter absolument au casque et à fond !!Ergonomic or not ergonomic ?
Si le soft est un modèle de jouabilité sur une GBA standard, les possesseurs d’une GBA SP vont s’apercevoir à leur dépend que leur console a été conçue pour un peuple aux mains légèrement plus petites que les nôtres. En effet le tapotement du bouton L nécessaire aux attaques n’est pas des plus aisés sur notre chère portable rétro éclairée… Disons que cette action a tendance à entrer en conflit avec un usage intensif de la croix directionnelle.Une intelligence artificielle qui tient la route
Chose assez rare pour un jeu de ce type, l’IA en la personne des 29 autres véhicules présents sur le circuit a quelque chose d’humain. Les autres concurrents, au lieu de suivre un genre de rails préprogrammé comme on le voit souvent ailleurs ont, eux aussi, du mal à éviter les collisions dans les virages, prennent les raccourcis et passent sur les bandes réparatrices en cas de sérieux dégâts. Ils tentent par ailleurs de vous envoyer, vous et les autres, dans le décor à coup d’attaques latérales, une innovation qui nous vient tout droit des épisodes 3D. Ceci dit, ils ne sont pas très forts, et tout comme n’importe quel joueur débutant ils manquent certains sauts ou causent leur propre perte en voulant vous doubler dans un passage délicat, nous privant ainsi bien gentiment de leur compagnie sur le circuit. Mais, d’une part, ils se relèvent nettement plus efficaces en mode expert, et d’autre part il faut reconnaître que leurs difficultés à conduire sont souvent liées à leurs véhicules proprement dit ; en effet dans ce F-Zero, comme dans les autres, bon nombre de machines sont tout simplement impossibles à conduire sur la plupart des circuits un tant soit peut alambiqués.Malheureusement cette IA " crédible " a aussi un coût puisqu’on s’aperçoit qu’en réalité seul trois concurrents sont réellement présents avec vous sur le circuit. En effet, si au top départ vous ne partez pas vous verrez partir en trombe pas plus de trois machines, lorsque celles-ci seront sortie de votre champs de vison trois autres apparaîtront et ainsi de suite. Il se trouve que lorsque les trois derniers des trente concurrents passent pour la première fois la ligne de départ le joueur moyen a déjà eu le temps de faire au moins un tour de circuit, mais sans avoir pour autant rattrapé ou pris un tour à personne. On comprend donc qu’en réalité seuls trois engins à la fois sont gérées par cette remarquable IA, impossible de savoir ce qu’il advient des autres tant que ces trois là sont visibles.
Des modes à la pelle
Le mode aventure, tout d’abord, vous propose d’accompagner huit personnages issus de la série TV (issue elle-même, rappelons le, des différents jeux F-Zero précédents) au travers de cinq chapitres se déroulant sur différentes planètes. Captain Falcon et sa clique sont donc de retour sur GBA ! Après une petite discussion avec d’autres protagonistes et de courtes cinématiques assez agréables à l’œil, on nous donne des objectifs à remplir sur un circuit donné avec un véhicule donné ; cela va du classique " gagnez la course " au plus original " détruisez un ou tous les concurrents présents sur le circuit ".Le mode grand prix et ses quatre coupes, ensuite, vous permet d’affronter sur une suite de circuits les 29 autres candidats à la victoire. On peut désormais régler sa machine avant chaque course en adaptant sa courbe de vitesse, encore une idée reprise aux épisodes 3D.
Le contre la montre vous permet de développer toutes vos techniques de pilotage pour réaliser le meilleur temps possible avec le véhicule de votre choix sur les différents circuits du grand prix. Notez que vous pouvez sauvegarder votre parcours sur un circuit sous forme de ghost.
Mais le mode qui vous prendra le plus de temps est sans doute le test zéro. Constitué d’une multitude de petit défis solo récompensés par une coupe de bronze, d’argent ou d’or ce mode de jeu inédit est extrêmement dur pour qui veut obtenir ne serait-ce qu’une seule coupe en or. Les gamers seront aux anges ! Dommage tout de même que ce mode, le plus long, soit aussi un mode où l’on est tout seul sur le circuit
Enfin, un mode Entraînement et un mode Link sont présents. Ce dernier, réduit à un seul véhicule sur un seul circuit en mono cartouche permet des affrontements entre joueurs sur tous les circuits GP en multi-cartouches.
Avec tous ces modes de jeu et un nombre non négligeable de circuits et de machines à débloquer, la durée de vie du soft est franchement conséquente, notamment pour les joueurs qui acceptent de relever les nombreux défis en solo.
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